• AVEC LE TEMPS...

    Une jeune participante à une émission de télé-réalité musicale se présente devant un jury pour essayer de passer une sélection. Le jury lui demande quelle chanson elle va interpréter. Le titre qu'elle a choisi est extrêmement connu. Des artistes populaires le reprennent d'ailleurs assez régulièrement.
        
    J'écoute donc une nouvelle fois ces paroles que je connais bien – que tout le monde connaît bien – et, au fur et à mesure que la chanson avance, je ne peux pas m'empêcher de me dire que le texte – aussi célèbre et aussi puissant soit-il - sonne faux. Je ressens cela d'une manière d'autant plus intime que les paroles contredisent ma foi chrétienne.
    Voici en effet ce que disent les derniers vers : "Avec le temps, va, tout s'en va. Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu. Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard. Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard. Et l'on se sent floué par des années perdues. Alors vraiment, avec le temps, on n'aime plus".
        
    Non, très honnêtement, j'ai beau avoir infiniment de respect pour l'auteur de cette chanson, je ne parviens pas à adhérer à cette idée selon laquelle le temps serait quelque chose de destructeur qui userait l'homme jusqu'à effacer l'amour que Dieu a déposé en lui. Cela ne colle pas avec ma foi.
    Pour un chrétien, il me semble que le temps doit être regardé comme un don inestimable qui permet à chaque être humain de GRANDIR dans l'amour, justement, et ceci grâce à la prière et à la conversion. Faire du temps qui passe un "démolisseur de l'homme" ou voir dans la mort une "fin définitive" (après tout, cela ne revient-il pas au même ?), c'est omettre de prendre en compte la plus belle chose que l'Amour Lui-même a donnée à l'humanité : L'ESPERANCE DE LA RESURRECTION. Et c'est là une très grave erreur.
        
    Avant de m'endormir, je repense une dernière fois au texte que je viens de réentendre. Et ce faisant, je me dis que, finalement, il aurait fallu très peu de chose pour que la dernière phrase sonne juste et plaise aux chrétiens. Oui, il aurait suffit simplement de changer un son dans le vers final… et tout aurait été transformé.
    Au lieu de dire : "Avec le temps, on n'aime plus", il aurait fallu dire : "Avec le temps, on aime plus". Car c'est bien cela, désormais, la vie avec le Christ.
    Oui, vraiment, depuis Jésus, avec le temps, on aime "+".