• LE BILAN DE L'EGLISE MISSIONNAIRE AU MOYEN-AGE (supplément 5C)

    Comme nous l'avons vu à la fin de notre premier chapitre ("l'Eglise des origines"), les premiers missionnaires sortent de l'Empire romain dès le IVe siècle et partent évangéliser de nouveaux pays (la Perse, l'Arménie, le Caucase, l'Arabie, l'Ethiopie, l'Irlande, l'Ecosse...).
    Pendant le Moyen-Age, l'expansion du christianisme continue : l'Angleterre, l'Allemagne, la Bohème, la Slovaquie, la Bulgarie, la Roumanie, les pays scandinaves (au IXe siècle), la Pologne (au Xe siècle), les pays Baltes (aux Xe et XIe siècles), la Chine (il y a un archevêché à Pékin dès le début du XIVe siècle), et même le Groenland...
    Toutefois, cette expansion est freinée par deux événements importants :
        
    1-A partir du VIIe siècle, l'avancée de l'Islam depuis l'Arabie Saoudite est considérable.
    En 732, Charles Martel parvient à stopper les musulmans à Poitier, mais des zones entières sont perdues : l'Afrique du Nord et le Proche Orient (seuls quelques petits "noyaux" de chrétiens subsistent).
    Après une période d'accalmie, la lutte opposant les deux religions reprend et trouve une expression particulière dans les croisades (qui ont lieu du XIe au XIIIe siècle).
    Les croisades sont "des expéditions militaires entreprises par l'Europe chrétienne, sous l'impulsion de la papauté, pour porter secours aux chrétiens d'Orient, reprendre le Saint Sépulcre et défendre les états fondés par les croisés en Syrie et en Palestine" (définition du dictionnaire Larousse).
    Puis, avec la prise de Constantinople (en 1453), on assiste à un regain de tension.
        
    2-Ensuite, il y a un deuxième problème : au fil des siècles, une fracture grandit entre la partie occidentale de l'Empire romain (qui est tombée aux mains des tribus barbares en 406 et connaît une longue période d'instabilité) et la partie orientale (qui continue de vivre sous la loi romaine, dans un cadre historique et culturel très différent, avec une tradition beaucoup plus raffinée).
    Des dissensions surgissent progressivement au niveau religieux (notamment en ce qui concerne le rôle du pape) et, en 1054, le pape Léon IX et le patriarche Keroularios s'excommunient mutuellement : c'est le schisme d'Orient.
    L'Orient devient alors orthodoxe.
    En 1453 (qui est la date officielle de la fin du Moyen-Age), la partie orientale de l'Empire romain tombe aux mains des musulmans et devient une terre d'Islam.
        
    Voici donc ce qu'il faut retenir du bilan de l'Eglise missionnaire au Moyen-Age :
    a)-certaines zones sont gagnées,
    b)-d'autres sont perdues à cause de l'Islam et du schisme d'Orient.