• LE TEMOIGNAGE DE REGINA COLLINS

    Regina Collins habite aujourd'hui à Knock, en Irlande. En 1996, elle a vécu une profonde conversion à Medjugorje. Voici le témoignage qu'elle a donné sur Mary-TV le 15 septembre 2015 (traduit par mes soins à partir de l'anglais).
        
        
        
    1-L'existence de Dieu remise en question
        

    Bonjour. Je m'appelle Regina Collins et j'habite à Galway, une ville qui est située dans l'Ouest de l'Irlande.
    Je vais vous raconter ce que la Vierge de Medjugorje a fait dans ma vie, et comment notre Seigneur a changé ma vie à travers les événements de Medjugorje.
        
    Je suis venue ici pour la première fois en 1996. J'avais alors 25 ans. J'étais pleine de colère et j'avais très peur. Pour vous situer un peu le contexte, je vous dirais que j'ai grandi dans une famille catholique, dans la foi catholique.
        
    Je me rappelle d'une manière très claire et très précise de la première fois où j'ai remis en question l'existence de Dieu. J'avais 10 ans, j'étais l'aînée dans ma famille. Je me souviens très bien de cette époque.
    Les médecins avaient découvert que mon père était atteint d'une tumeur très rare au cerveau. Et comme nous étions une famille catholique, nous nous sommes tournés vers la prière. De nombreux Rosaires ont été récités, chez nous, et de nombreuses Messes ont été offertes.
    Mais je me rappelle avoir pensé la chose suivante : "Si Dieu est si bon et s'il est Amour, alors pourquoi mon père souffre-t-il ?" C'est alors que j'ai décidé que je ne prierais pas. Les autres pouvaient le faire, mais seuls les médecins pourraient guérir mon père. Heureusement, mon père s'en est sorti.
        
    Au moment de Noël, j'ai découvert également que le Père Noël n'existait pas. Ca a été un grand choc, pour moi. J'étais vraiment très en colère contre mes parents parce qu'ils m'avaient dit des mensonges.
    J'ai alors commencé à réfléchir à tout cela et je me suis dit : "Peut-être que les adultes ont inventé Dieu, la Sainte Vierge et le Paradis, parce qu'ils ont peur de mourir. Peut-être que c'est là un autre mensonge qu'ils m'ont dit..."
    Mais je n'ai jamais fait part de ces pensées à quiconque et, en grandissant, elles se sont enracinées plus profondément dans mon cœur.
         
    2-L'adolescence et la découverte des discothèques
        
    Au moment de l'adolescence, j'ai eu des relations très très compliquées avec mes deux parents. J'ai découvert les discothèques, la boisson, les garçons... et pendant plusieurs années, ça a été mon monde à moi. Mes week-ends commençaient dans la nuit du mercredi et ils se terminaient dans la nuit du dimanche.
        
    Au fur et à mesure que les années passaient, mon cœur devenait de plus en plus dur. J'étais vraiment pleine de colère : je haïssais la terre entière, je haïssais tout le monde et, plus que tout, je me haïssais moi-même.
    La boisson et la drogue étaient très présentes dans ma vie. Parfois même, je pouvais être violente. J'ai souvent été impliquée dans des bagarres, dans des discothèques.
    Je me souviens qu'une fois, il y avait en moi une telle violence et une telle colère que si j'avais eu un couteau entre les mains, alors j'aurais pu facilement tuer cette fille sans réfléchir.
        
    A l'âge de 20 ans, je me suis calmée un peu. Extérieurement, je paraissais normale. J'ai trouvé un emploi, j'ai rencontré un petit ami sérieux... Mais pour être honnête, ces années ont été les plus noires de ma vie. Mais ce serait trop long à expliquer.
        
    Je me souviens qu'un jour, ma mère m'a dit une chose. Ce n'était pas au cours d'une dispute. C'est juste une phrase qu'elle a dite en réponse à un commentaire que j'avais fait. Elle m'a dit : "Regina, ton cœur est comme une pierre". Et elle avait raison. Mais j'ai pris cela comme un grand compliment parce que j'étais remplie d'orgueil, d'un énorme orgueil et de colère.
        
    Je pensais que j'étais supérieure à beaucoup de gens, notamment les gens qui avaient la foi, peu importe leur religion. Et je haïssais plus particulièrement l'Eglise catholique. Je ne sais pas pourquoi.
    Je n'ai jamais suivi la voie du New Age, ou quoi que ce soit de ce genre, tout simplement parce que je ne croyais en l'existence de rien, en-dehors de ce monde. D'une manière mystérieuse, Dieu m'a protégée.
        
    3-L'importance de la famille
        
    Pendant toutes ces années, ma grand-mère et ma mère - mais particulièrement ma grand-mère, son frère et sa sœur - ont beaucoup prié pour moi. Ma grand-mère, son frère et sa sœur m'ont montré beaucoup d'amour. Ils ne m'ont jamais jugée. Leur amour était inconditionnel et ils m'ont toujours considérée comme une vraie jeune femme. Je leur dois donc énormément.
        
    En 1995, on a découvert que ma sœur, celle dont j'étais très proche, avait une sclérose en plaques. Si d'aventure il y avait encore de tout petits restes de foi dans mon cœur à ce moment-là, alors le peu de foi qu'il pouvait éventuellement me rester a complètement disparu en entendant le diagnostique.
        
    Mais ma mère a décidé qu'elle allait emmener ma sœur en pèlerinage. Et elle a choisi d'aller à Medjugorje.
    Elles m'ont demandé comme ça : "Voudrais-tu venir, Regina ?" Et moi, bien sûr, je leur ai répondu en criant : "Vous êtes folles ? Je ne vais pas dans ces endroits de fous !"
    Mais c'est alors que je me suis dit : "Il va y avoir du soleil... et je n'ai pas d'argent pour aller passer des vacances ailleurs..."
    Par ailleurs, lorsque j'étais à l'école, j'aimais beaucoup l'histoire. D'une manière assez étonnante, j'avais même fait un travail de recherche sur l'histoire de la Yougoslavie. J'ai donc pensé que c'était là une bonne occasion d'aller dans ce pays, sachant que je ne pourrais pas m'y rendre autrement. J'ai donc accepté d'y aller.
    Elles ont été très surprises et je pense qu'elles se sont demandées comment elles allaient faire pour me supporter pendant une semaine dans ce sanctuaire. Je les ai donc averties : "Vous irez à l'église, et moi j'irai au bar".
    C'était mes conditions.
     
        
    4-La communauté du Cénacle
        
    Seulement 24 heures après notre arrivée à Medjugorje, je haïssais déjà l'endroit. Oui, vraiment, je le haïssais. Et plus les heures passaient, plus la haine grandissait. C'est alors que j'ai commencé à être paniquée.
    A la fin du premier jour, je comptais les heures et les minutes qu'il restait avant que nous repartions pour l'aéroport. Tout ce que je voulais, c'était rentrer chez moi.
         
    Le deuxième jour, on nous a proposé d'aller à la communauté du Cénacle. J'ai dit : "Je n'irai pas. Je ne veux pas entendre un chrétien nous raconter une fois encore qu'il est revenu à la vie et que maintenant il ne touche plus à la drogue".
    Mais Dieu a son plan. Ce jour-là, sans même que je m'en aperçoive, la foule m'a entraînée et je me suis retrouvée là-bas, dans cette petite chapelle, avec un magnifique dessin représentant Jésus ressuscité sur le mur.
         
    J'étais assise dans le fond de la chapelle et j'écoutais le témoignage. C'était un Italien qui parlait. Il s'appelait Raphaël. Et là, pour la première fois de ma vie, j'ai éprouvé de la sympathie pour quelqu'un. Les larmes ont commencé à couler sur mes joues. J'étais extrêmement embarrassée. Je me pinçais les mains tout en m'efforçant de m'arrêter de pleurer.
         
    Puis, il a commencé à me regarder fixement. Et comme j'étais très arrogante et très fière, je ne voulais pas baisser les yeux. J'ai donc regardé les yeux de Jésus, sur le mur. J'ai pleuré pendant toute la durée du témoignage.
         
    Avant que je m'en aille, l'homme est venu vers moi. Il s'est présenté et m'a demandé comment je m'appelais. Il parlait un peu l'anglais. Il m'a demandé en me regardant dans les yeux : "Est-ce que tu es heureuse ?" Comme je suis une Irlandaise, j'ai répondu en plaisantant : "Parfois heureuse, parfois triste". Il m'a regardée une nouvelle fois et m'a redemandé : "Est-ce que tu es heureuse?" Il fallait bien que je sois honnête et sincère avec moi-même. Et là, j'ai été très surprise de m'entendre dire : "Non, je ne suis pas heureuse".
    Et c'est à ce moment-là, je le comprends maintenant, que ma conversion a commencé.
        
    5-Une conférence avec le Père Jozo à Siroki Brijeg
        
    Au fil des jours, j'ai commencé à aller à la Messe. Mais c'était surtout parce que j'avais du mal à supporter la chaleur et que l'église avait l'air conditionné.
    Là, j'ai réalisé que tout le monde recevait la sainte communion et que j'étais la seule à ne pas être dans ce cas. J'ai donc commencé à communier; non pas parce que je croyais, mais parce que je ne voulais pas rester à l'écart des autres. Et je ne voulais pas non plus que quiconque essaye de me convertir.
    La Sainte Vierge a donc été une Mère pleine de sagesse. Elle m'a appelée petit à petit.
         
    Ensuite, l'un des grands moments a été une rencontre à Siroki Brijeg, où vivait le Père Jozo à cette époque. Il donnait une conférence. Je me tenais debout près de la sortie. Je demandais aux gens s'ils avaient une cigarette. Je ne comprenais pas ce qu'il disait. Je ne comprenais pas non plus l'importance des paroles du Père Jozo, ni rien du tout.
    A la fin de la conférence, il a béni tous les prêtres et ces derniers sont venus prier sur nous.
    Tandis que j'étais dans la file, je me suis dit : "Non, ce n'est pas pour moi". J'ai donc essayé de sortir de la file pour repartir, mais mes pieds étaient aimantés au sol. Ils étaient comme deux gros aimants. Je ne pouvais aller ni à gauche ni à droite. Puis un prêtre a prié sur moi.
         
    Ca a été la journée la plus difficile, pour moi, parce que toute la colère que j'avais dans mon cœur depuis des années est remontée à la surface. Je me suis alors enfuie de l'église et me suis assise sur un mur. J'ai regardé autour de moi et j'ai commencé à paniquer.
    Je me souviens m'être agrippée au mur en répétant sans cesse : "Tu vis, tu meurs, et puis c'est fini. Tu vis, tu meurs, et puis c'est fini". Je sentais que des ténèbres profondes m'entouraient.
    Et tandis que j'étais là, assise, une vieille voiture est passée devant moi. Une chanson venait de l'intérieur et le son était très fort. C'était un groupe irlandais. Le refrain de la chanson m'a touché en plein cœur. Mais j'ai commencé à avoir très peur. A ce moment-là, j'ai vraiment cru que j'étais en train de devenir folle. Ca a été une impression épouvantable. J'ai eu l'impression que je ne contrôlais plus la réalité.
        
    6-La Messe pour les anglophones à l'église Saint-Jacques
        
    Le lendemain, alors que j'étais seule, assise à l'ombre d'un arbre, à l'extérieur de l'église, attendant la Messe en anglais, toujours pleine de colère et d'orgueil, six femmes originaires de Londres sont arrivées et elles m'ont demandé si elles pouvaient s'asseoir à côté de moi.
    Elles devaient penser que j'étais plus jeune que je ne l'étais en réalité car elles m'ont dit : "Toi qui es si jeune, tu dois être contente d'être à Medjugorje. C'est extraordinaire que tu soies là".
    Je leur ai répondu sur un ton sec : "Je ne suis pas si jeune que ça. De plus, je suis là uniquement pour faire plaisir à ma mère". Elles m'ont demandé comment je m'appelais et je leur ai dit mon prénom. Elles m'ont répondu : "Regina, nous allons à la Messe avec notre groupe et nous t'offrirons pendant la Messe".
    Je les ai remerciées d'un rire sarcastique, puis elles sont parties.
         
    Juste avant la Messe, je me suis dit : "Encore une Messe aujourd'hui et une Messe demain, et puis je serai arrivée au bout de mes peines". Mais Dieu me préparait quelque chose.
    Notre groupe est entré dans l'église Saint-Jacques, et la Messe a commencé. Pendant la célébration, des gens entraient et sortaient pour venir voir la statue de la Sainte Vierge. C'est pourquoi, au moment de la consécration, le prêtre nous a demandé de quitter nos places et de nous tenir sur les marches qui sont juste devant l'autel. Ne voulant pas me retrouver toute seule sur le banc, j'ai quitté ma place. Et tandis que je me suis approchée de l'autel, j'ai eu soudainement le sentiment très fort que le sol sur lequel je marchais était saint. J'en ai eu le souffle coupé. J'essayais d'inspirer et d'expirer profondément.
         
    Puis, au moment de la prière du Notre Père, on nous a demandé de nous tenir par la main. Je l'ai fait et, là, les larmes ont commencé à couler une fois encore; à la différence près que je n'avais plus peur, cette fois-ci. Je n'ai pas essayé de les retenir.
    Quand nous avons fini le Notre Père, j'ai regardé sur ma gauche et sur ma droite et, pour la première fois de ma vie, j'ai ressenti qu'il y avait dans mon cœur de l'amour pour les personnes qui m'entouraient. Nous nous sommes donnés un signe de paix, nous nous sommes embrassés, et c'est alors que les larmes se sont mises à couler vraiment.
    Et je ne me souviens pas vraiment de ce qui s'est passé ensuite. Tout ce dont je me souviens, c'est que j'ai communié. Après cela, quelque chose de vraiment très difficile à expliquer s'est produit.
        
    7-Le repos dans l'esprit
        
    Après avoir reçu la sainte communion, tout à disparu. L'église a disparu. Le sol a disparu sous mes pieds. Et je n'avais plus conscience que j'étais dans un bâtiment concret, dans un endroit précis.
    Tout ce que je pouvais voir, c'était une lumière blanche. C'était la lumière la plus blanche, la plus claire et la plus merveilleuse que vous pouvez imaginer. Elle était sous mes pieds, au-dessus de moi, et elle m'entourait complètement.
          
    Je peux simplement vous l'expliquer de la manière suivante : c'est comme si vous plongiez dans un bassin, un bassin rempli d'eau; j'étais dans cette lumière éblouissante et constante.
    En même temps, je sentais une énergie extrêmement forte qui descendait et rentrait dans mon corps à partir de la droite. Je sentais cette énergie couler dans mon corps et ressortir par la gauche. Et je me sentais si petite, si insignifiante. Je sentais que tout l'orgueil qui était dans mon cœur était emporté, et j'étais remplie d'amour.
        
    L'Amour de Dieu pour nous est absolument, totalement indescriptible. Il n'y a aucun mot, et ce dans aucun langage, qui puisse décrire l'Amour de Dieu le Père. Il n'y a aucun tableau qui puisse le faire non plus, ni aucune musique, ni aucun chant. C'est totalement indescriptible. Il n'y a rien à quoi on puisse le comparer. C'est une joie indescriptible. Et je me sentais si petite, si insignifiante. C'était comme quand un père nous berce dans ses bras.
    Je peux simplement vous l'expliquer ainsi : étant enfant, vous vous souvenez peut-être avoir été plein d'audace et vous être perdu dans un magasin. Mais quand votre père ou votre mère vous a retrouvé et vous a soulevé du sol, alors les larmes ont coulé et vous avez senti l'amour de vos parents.
         
    Je ne sais pas combien de temps cela a duré. J'ai juste senti que quelqu'un me donnait une tape sur l'épaule. J'ai regardé vers le haut. C'était ma sœur. Elle m'a dit : "Regina, qu'est-ce que tu fais sur le sol ?" J'ai alors regardé autour de moi et j'ai réalisé que j'étais tombée sur le sol et que mon front touchait le sol, au pied de l'autel de l'église.
    Elle m'a aidée à me relever. La Messe était finie et tout le monde était parti. C'est alors que les larmes ont vraiment, vraiment, commencé à couler.
    Elle m'a laissée dans l'église et j'y suis restée un bon moment. Des vagues et des vagues et des vagues de larmes ont coulé. Mais cette fois-ci, c'était des larmes de joie, pas des larmes de tristesse. Je ne peux absolument pas vous le décrire.
        
    8-La confession avec le Père Kevin Devine
        
    Un long moment plus tard, je suis ressortie de l'église. Je ne voulais ni aller au restaurant ni rencontrer qui que ce soit. J'avais besoin d'être seule.
    C'est alors que j'ai vu arriver une femme, mais je ne voulais pas lui parler parce que je savais que si elle me voyait pleurer, elle voudrait rester avec moi. Je me suis donc demandé : "Qu'est-ce que je vais faire ? Je ne veux pas lui faire de peine". Quelque temps plus tôt, cela ne m'aurait rien fait du tout de lui faire de la peine.
         
    J'ai regardé autour de moi et j'ai vu un prêtre qui confessait dans les confessionnaux. Il y avait une longue file d'attente. Je me suis dit : "Si je me mets au bout de la file, alors elle verra que je vais me confesser et, ainsi, elle ne s'arrêtera pas pour me parler". Mais je n'avais aucune intention d'aller me confesser. Et je pleurais toujours.
    Je me suis donc mise au bout de la file. Ce qui est amusant, c'est qu'il n'y avait que des Français dans cette file. Je restais donc tranquillement là où j'étais en attendant que la voie soit libre.
         
    Au moment même où j'allais m'en aller, j'ai entendu des personnes crier : "Alleluia ! Loué soit Dieu !" C'était les six femmes que j'avais rencontrées juste avant la Messe. Elles revenaient de la Messe de leur groupe. Me voyant au bout de la file de la confession avec des larmes dans les yeux, elles sont venues vers moi et m'ont dit : "Regina, ces gens sont Français. Tu parles français ?" J'ai répondu : "Non". Mais chaque fois que j'essayais de dire un mot pour tout leur expliquer, les larmes revenaient et m'empêchaient de parler. Elles ont dit alors : "Restons avec elle. On va trouver un prêtre".
         
    Au loin, il y avait un homme qui était assis sur un banc et qui lisait un livre. L'une des femmes s'est approchée de lui, puis elle a crié à nouveau : "Alléluia !" Elle venait de trouver un prêtre. Et c'est ainsi qu'elles m'ont conduite à la confession, deux d'entre elles me tenaient par le bras gauche, et deux autres par le bras droit.
    J'essayais de les retenir et de leur dire : "Je ne veux pas y aller", mais elles ne savaient pas, elles ne comprenaient pas, parce que je ne pouvais pas dire un mot. Et là, elles m'ont laissée avec le prêtre, sur le banc.
        
    Après un long moment, je me suis finalement arrêtée de pleurer. Le prêtre m'a demandé : "Voulez-vous que j'entende votre confession ?" Je lui ai dit : "Père, ma confession risque d'être très longue et elle risque de beaucoup vous choquer, vous qui êtes un saint prêtre..."
    C'est alors qu'il m'a dit : "Regina, tu peux tout me dire. J'étais aumônier au Vietnam pendant la guerre, et j'ai entendu tout ce que l'on pouvait entendre".
         
    Je crois vraiment que Dieu a choisi ce prêtre spécialement pour moi parce que, comme je l'ai déjà dit, j'aimais beaucoup l'histoire et j'avais beaucoup étudié la guerre du Vietnam. J'étais donc assise là, et je me suis confessée pour la première fois depuis de nombreuses années. C'était la confession de ma conversion.
         
    Pendant cette confession, je pouvais apercevoir un homme, un père de famille, qui était là avec son petit enfant, dans l'ombre des confessionnaux... De temps en temps, ils attiraient mon regard.
    A la fin de la confession, j'ai reçu l'absolution. Le Père Kevin (ndlr : il s'agit ici du Père Kevin Devine) m'a montré cet homme et son enfant et il m'a dit : "Regina, tu es comme ce petit enfant. Tu sais, tu auras des moments de faiblesse. Il y aura peut-être des moments où tu tomberas. Mais chaque fois que tu tomberas, Dieu, ton Père, te relèvera"
         
    Je me souviens que quand j'ai quitté ce prêtre, ce jour-là, je suis retournée à la pension où je logeais, et j'étais comme sur un nuage. Ce que je veux dire, c'est que je courais sur la route en faisant des signes de la main aux serveurs des restaurants, aux chauffeurs de taxis, aux personnes qui étaient assises dans leur jardin...
    Vous vous souvenez de James Stewart dans le film "Le monde est merveilleux" ? Et bien j'étais comme ça ! J'ai embrassé tout le monde et j'ai serré tout le monde dans mes bras en arrivant à la pension.
        
    9-Une apparition d'Ivan sur la colline des apparitions
        
    Ce soir-là, nous avons tous été invités à une apparition publique sur la colline des apparitions. J'y suis allée. Mais en fait, c'était surtout pour dire que j'y étais. Car après tout ce qui m'était arrivé, notamment au moment de l'Eucharistie, les apparitions ne me semblaient plus aussi importantes, pour moi. Mais j'y suis allée quand même.
        
    Là-bas, tandis que nous attendions, nous avons chanté et nous avons prié le Rosaire.
    Je me souviens que c'était un samedi soir. Je me souviens aussi que, pendant le Rosaire, j'ai ri en moi-même parce que le samedi soir, à Galway, je suis habituellement dans la file d'attente à l'entrée d'une discothèque. Et là, j'étais sur une colline, en Bosnie-Herzégovine, et j'attendais que la Mère de Dieu arrive. Je me souviens que mon cœur était rempli de joie !
        
    Juste avant l'apparition, j'ai senti une odeur de roses tout autour de moi. Des effluves et des effluves et des effluves du parfum le plus pur, un parfum de roses, un parfum de toutes les fleurs que vous pouvez imaginer.
    C'était si fort qu'à un moment donné, j'ai même ouvert la bouche pour essayer de goûter les pétales de roses. Ca a duré très longtemps. Et quand nous nous sommes agenouillés, au moment où la Sainte Vierge est apparue, tout est devenu très calme.
         
    Après l'apparition, nous sommes redescendus de la colline. Il y avait en moi une telle joie que j'avais envie de chanter. Mais je ne me rappelais d'aucun cantique. Les seules chansons dont je me souvenais étaient des chansons de Heavy Metal, et des choses comme ça.
    Toutefois, les paroles d'un cantique me sont revenues en mémoire. C'était un cantique que je chantais à Galway quand j'étais petite. Il s'appelait : "Walk in the light" (ndlr : "Marche dans la lumière"). Je me souvenais seulement de deux vers, mais j'ai commencé à chanter tout haut : "Walk in the light". Les gens qui se trouvaient à côté de moi se sont mis à chanter eux aussi et, très vite, pratiquement toutes les personnes qui redescendaient de la colline ont repris en chœur : "Walk in the light of God".
         
    Au pied de la montagne, une femme m'a demandé : "Qu'est-ce que vous avez demandé à la Sainte Vierge ?" Je l'ai regardée et je lui ai répondu : "Et bien... je ne lui ai rien demandé du tout parce que je ne voulais pas interrompre sa conversation avec le voyant !"
    Et c'est là, à cette seconde précise, que j'ai cru véritablement que la Sainte Vierge apparaissait. Et depuis, ma vie a complètement changé. J'ai complètement changé ! Ca a été le début de ma conversion.
        
    Mais c'était il y a 19 ans. Or, comme je l'ai découvert par la suite, la conversion ne commence pas et ne s'achève pas à un moment précis. La conversion doit toujours se poursuivre, c'est quelque chose que l'on doit vivre tous les jours. Et il y a eu des moments où j'ai chuté. Une ou deux fois, ça a même été spectaculaire !
    Mais Dieu, mon Père, m'a relevée. Et il m'a ramenée à Medjugorje à de nombreuses reprises, depuis. J'ai même eu l'occasion de travailler comme accompagnatrice de pèlerinages. J'ai vu et appris beaucoup de choses au cours de ces années.
        
    10-La lecture d'un passage du Livre d'Ezéchiel
        
    Je vais maintenant terminer en vous racontant une petite histoire.
    Des années après ma conversion, alors que j'étais à l'église Saint-Jacques, à Medjugorje, on m'a demandé de faire une lecture à la Messe. J'étais très nerveuse et je n'avais pas eu le temps de préparer la lecture ni de prier avant le début de la Messe.
    Quand je me suis levée pour aller vers le pupitre, une main s'est approchée de moi pour régler le micro. J'ai regardé à droite, et c'était le Père Kevin Devine, le prêtre avec qui je m'étais confessée en 1996.
    En le voyant, j'ai été remplie de joie et d'amour. Je ne pourrai jamais l'oublier. J'ai toujours prié pour lui et je rends grâce à Dieu pour sa vocation.
         
    Puis, j'ai commencé la lecture. C'était un passage du Livre d'Ezéchiel. Dans ce passage, deux phrases m'ont profondément bouleversée. A ce moment-là, j'ai vraiment réalisé ce que Dieu et la Sainte Vierge avaient fait pour moi.
    Voici ces deux phrases du Livre d'Ezéchiel : "Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair" (Ezéchiel 36, 26).
    Là, j'ai compris.
        
    Alors, loués soient Jésus et Marie ! Et bon anniversaire, chère Mère du ciel ! (ndlr : l'Eglise fête la Nativité de la Vierge Marie le 8 septembre)