• LES CHRETIENS ONT LE DEVOIR D'AIMER TOUS LES HOMMES ET DE LES CONDUIRE A JESUS

    Il n'est pas facile de parler de l'homosexualité.
    Surtout sur des forums où il y a beaucoup d'internautes qui viennent d'horizons très différents.
    Quand deux catholiques s'envoient des messages, par exemple, ils peuvent avoir envie de se dire très clairement et très fermement que la position de leur Eglise sur l'homosexualité leur paraît logique et cohérente.
    Mais ce faisant, sans s'en rendre compte, ils peuvent aussi "heurter" la sensibilté des homosexuels qui, alors, peuvent se sentir "exclus" de la grande famille des chrétiens.
    Quand ce sont un catholique et un homosexuel qui s'envoient des messages, alors, dans ce cas,le premier peut avoir envie de privilégier le dialogue avec le second, et, ainsi, éviter de mettre la doctrine de l'Eglise au premier plan, au cours de l'échange.
    Mais ce-faisant, il peut heurter à son tour la sensibilité des autres catholiques qui, eux, sentent que l'on ne colle pas assez à la doctrine et que l'on s'éloigne du chemin de l'Eglise.
    Non, vraiment, il n'est pas facile de parler de l'homosexualité.
    Si vous le voulez bien, je voudrais essayer de dire - en quelques mots seulement - ce que devrait être (à mon avis, du moins) les relations entre les catholiques qui sont "très à cheval sur la doctrine de l'Eglise" et les homosexuels.
        
    1-SE RECONNAITRE SOI-MEME PECHEUR
        
    Quand un catholique est intimement convaincu que l'homosexualité est assimilable à une relation "contre-nature" (c'est le terme qu'emploie Saint Paul dans le premier chapitre de sa lettre aux romains), alors, quand il se trouve devant un homosexuel, je pense qu'il devrait s'efforcer de se dire qu'il est LUI-MEME pécheur (et que TOUS LES HOMMES, d'ailleurs, sont pécheurs).
    Il devrait se dire, par exemple, que l'homosexualité n'est pas ce que Saint Paul condamne en premier, dans sa lettre aux romains, mais que ce qu'il fustige avec le plus de force, c'est d'abord et avant tout l'idolâtrie.
    Ainsi, ce chrétien pourrait être amené à se demander s'il n'y a pas quelques "idoles" qui se cachent dans son propre coeur (l'argent, la gloire, le pouvoir... il serait très étonnant qu'il ne trouve rien !).
    De cette façon, il me semble que les chrétiens éviteraient d'employer un ton arrogant, avec les homosexuels, ce qui a pour effet dévastateur de les éloigner de l'Eglise.
    Oui, en reconnaissant que nous sommes TOUS pécheurs (et qu'aucun de nous n'est uni à Dieu d'une manière parfaite et définitive, ici-bas), alors on devient plus humble, et, par là même, on regarde moins les autres "de haut".
    Cela facilite beaucoup les échanges.
        
    Parfois, je me dis que si un catholique orgueilleux et un homosexuel humble mourraient ensembles, il serait fort possible que, dans l'Au-delà, Dieu se montre beaucoup plus prompt à ouvrir ses bras à l'homosexuel plutôt qu'au catholique qui aura passé sa vie à "juger son frère".
    Et cette idée me fait beaucoup réfléchir sur ma propre façon de m'exprimer sur l'homosexualité.
        
    2-DISSOCIER LA PERSONNE DE L'ACTE
        
    Ensuite, quand un catholique se trouve devant une personne homosexuelle, je pense que ce qu'il devrait surtout éviter de faire, c'est de voir UNIQUEMENT l'homosexuel, en l'autre.
    L'autre, en effet, n'est pas QU'homosexuel.
    Chaque personne humaine se définit par mille autres choses que sa sexualité : son travail, son caractère, ses dons naturels, ses qualités, ses compétences, ses opinions politiques et religieuses, ses goûts artistiques, son parcours, sa famille, sa nationalité...
    Oui, il y a mille trésors que les hommes peuvent partager entre eux.
    Dire que l'homme est un être "essentiellement sexuel" est, pour moi, du freudisme primaire.
    Personnellement, je n'y crois absolument pas.
    Ce serait comme dire que les rapports humains sont "essentiellement économiques".
    Quelle vision réductionniste des relations entre les hommes !!
        
    3-PRIER ENSEMBLE
        
    Enfin, une fois que les catholiques et les homosexuels sont parvenus à découvrir qu'il existe entre eux des points de rapprochement autour desquels ils peuvent parfaitement construire une amitié, alors il me semble que le rôle des catholiques devrait être, à ce moment là, de proposer aux homosexuels de partager avec eux des temps de prière.
    C'est là un point très important.
        
    Il y a, dans le catéchisme de l'Eglise catholique, une phrase essentielle que nous disent les évêques : "l'homme est un être religieux" (on la trouve dans les premiers chapitres du CEC).
    Pour ma part, je trouve cette phrase extrêmement belle, et, en plus, j'y crois profondément.
    Oui, c'est certain : "l'homme est un être religieux".
    Mais bien évidemment, cette phrase est valable pour TOUS les hommes sans aucune exception.
    Cela veut dire qu'elle est valable pour les hétérosexuels, les gens chastes... et les homosexuels qui, tout homosexuels qu'ils soient, sont eux aussi des êtres pécheurs qui ont besoin de Dieu pour avancer dans la vie.
    D'ailleurs, quand la Vierge demande aux hommes de prier et de se convertir plus (que ce soit : à Lourdes, à Fatima, à Banneux, à Kibého...), elle ne dit pas : "Mes enfants, priez et convertissez-vous plus... sauf les homosexuels".
    Et non !
    Les homosexuels sont donc bien INCLUS dans l'expression "Mes enfants" qu'elle emploie.
    Elle ne les tient absolument pas à l'écart !!
        
    C'est pourquoi je pense que les catholiques ont vraiment le DEVOIR (le devoir majeur) de proposer aux homosexuels de partager des temps de prière avec eux : la Messe, l'adoration silencieuse du Saint Sacrement, la récitation du Rosaire, la lecture de la Bible... il y a une multitude de choses auxquelles on peut penser !

    Et en faisant ainsi (c'est à dire en invitant TOUS les gens - quels qu'ils soient - à se tourner ensemble vers Dieu), il me semble qu'un "climat" serait créé et que, de cette manière, l'Esprit Saint agirait beaucoup plus en chaque être humain.
    Et l'Esprit Saint, lui qui sait mieux que quiconque inspirer à chacun ce qu'il doit faire et penser (il a une infinie tendresse et un infini respect pour tous les hommes), pourrait pleinement jouer son rôle d'éclaireur, de consolateur, de GUIDE... dans le coeur et l'esprit de chacun.
        
    Oui, je pense que tout cela est vraiment très très très important.
    Si nous, les catholiques, nous nous montrons durs et arrogants avec les homosexuels (qui sont nos FRERES en humanité) au point de les éloigner de Jésus et de les détourner de l'Eglise, alors je crois que Dieu nous le reprochera un jour très sévèrement.
    Je vais faire une grande prière pour que le rapprochement "chrétiens-homosexuels" puisse se faire (ou plus exactement "se poursuivre", car il existe déjà BEAUCOUP de choses, dans l'Eglise), pour que nous, les chrétiens, nous sachions être des gens humbles, et pour qu'aucun homosexuel ne puisse dire qu'il s'est senti blessé par un chrétien.