• Le 9 août 1945, un bombardier B-29 a lâché une bombe atomique au-dessus de la ville japonaise de Nagasaki. Nous nous souvenons tous avoir étudié cet horrible épisode de l’histoire contemporaine sur les bancs du collège ou du lycée.
        
    Mais ce que nous savons peut-être moins, c’est que le pilote du bombardier s’est en fait trompé de cible. La bombe, qui aurait dû exploser au sud de la ville, a été malencontreusement lâché au-dessus du quartier chrétien d’Urakami, causant ainsi la mort de 8000 baptisés d’un seul coup. Lors du déblaiement du quartier, on a même retrouvé des corps calcinés avec le chapelet dans les mains.
        
    Le docteur Takashi Nagai (un médecin, membre de la Société Saint Vincent de Paul fondée par Frédérique Ozanam) a perdu son épouse au cours de cette journée tragique.
        
    Appelé par son évêque a témoigner de son expérience de la douleur, il a toujours dit que, selon lui, le fait que le bombardier se soit trompé de cible a été dû non pas à une erreur de pilotage mais, bien au contraire, à une volonté de Dieu Lui-même. Il a même prononcé un jour ces paroles absolument bouleversantes : "Nagasaki n’était-elle pas la victime choisie, l’agneau sans tache, holocauste offert sur l’autel du sacrifice, tuée pour les péchés de toutes les nations pendant la deuxième guerre mondiale ?"
        
    En écoutant ces paroles, on peut se dire qu’elles sont profondément injustes. Voire même scandaleuses. En effet, comment Dieu, qui est Amour, aurait-Il pu souhaiter que des enfants appartenant à sa propre famille meurent pour expier les péchés des autres ? Cela nous semble totalement impossible !
        
    Pourtant, en réfléchissant bien, on peut se faire la petite réflexion suivante : si cette bombe avait décimé un quartier à forte majorité "nationaliste", l’hécatombe aurait sûrement fait naître des sentiments de vengeance chez les parents des victimes. Et dans ce cas, Dieu sait ce qu’il serait advenu d’encore pire entre les japonais et les américains par la suite ! Oui, Dieu sait quelles atrocités auraient été commises pour venger le sang de ces milliers d’innocents !
        
    Or, le fait que ce soit des chrétiens qui aient été touchés (c’est à dire des gens qui, par leur lien à Jésus, conçoivent l’acceptation de la souffrance), et bien cela a entraîne non pas des actes de représailles ou de méchanceté de la part des survivants, mais des actes de pardon et de réconciliation, des appels instants à la restauration des liens fraternels entre les peuples en guerre, des prières…
        
    Cela, de surcroît, a sûrement permis aux victimes de devenir, au Ciel, de très puissants intercesseurs pour la paix…
        
    Toujours est-il qu’ainsi, l’action "tentaculaire" du mal a été totalement paralysée. L’onde de choc que la bombe a provoquée s’est retrouvée complètement annulée, jugulée, étouffé… et, avec le temps, c’est la vie qui a repris ses droits.
        
    Depuis, il y a un dicton japonais qui dit: "Hiroshima crie, Nagasaki prie".
        
    Si vous souhaitez avoir plus d’informations sur ces événements, je vous invite à lire le livre de Paul Glynn : "Requiem pour Nagasaki", aux éditions Nouvelle Cité, 1994.


  • Dans "L'évangile tel qu'il m'a été révélé" (Tome 2, chapitre 100), Jésus parle avec André, qui est un apôtre très discret mais très efficace, et lui dit ce qu'il attend des prêtres :
    Ce n'est pas le geste qui fait le prêtre, ni non plus l'habit. Ce n'est pas la culture profane, ni les relations mondaines et avec les puissants qui font le prêtre. C'est son âme. Une âme grande au point d'anéantir la chair. Il est tout esprit, mon prêtre… le prêtre de mon rêve. Ainsi seront mes saints prêtres. Le spirituel n'a ni le ton ni la pose du tragédien. Il ne pose pas, parce qu'il est spirituel et par conséquent ne peut porter de péplum ni de masque. Il est ce qu'il est : esprit, flamme, lumière, amour. Il parle à des esprits. Il parle par la pureté des regards, de ses actes, de ses paroles, de ses œuvres (…). Un prêtre saint peut tant faire. Et, crois-le, il y aura toujours parmi les prêtres des saints qui sauront encore mourir pour l'amour de Dieu et du prochain, et ils sauront le faire si doucement, après avoir pratiqué la perfection pendant toute leur vie avec une pareille douceur, que le monde ne les remarquera même pas. Mais, si le monde ne devient pas tout entier impureté et idolâtrie, ce sera à cause d'eux : les héros du silence et de l'activité fidèle".


  • L'une des choses qui m'a le plus surpris, à Medjugorje, c'est la méthode des franciscains pour dire le chapelet.
        
    Jamais je n'aurais imaginé qu'ils puissent prier de cette manière là !
        
    Le français est une langue belle, douce. Les français sont un peuple de littéraires et de philosophes.
        
    Lorsque la Vierge a commencé à dire, à Medjugorje : "Chers enfants, priez avec le cœur", nous, les français, nous avons eu tendance à ralentir le rythme du chapelet.
    Souvent, même, nous prononçons chaque mot très lentement, pour bien peser le sens de chaque idée, de chaque "image" contenue dans nos prières.
    Nous récitons le chapelet d'une manière extrêmement méditative.
        
    Les gens de Medjugorje, eux, n'ont pas compris les recommandations de Marie de la même manière que nous.
    "Prier avec le cœur", pour un croate, c'est "avoir du cœur à la prière".
    Le chapelet franciscain, qui commence chaque soir à 17 heures à l'église Saint Jacques (un frère s'agenouille derrière l'autel, face à l'assemblée), est extrêmement rapide.
        
    Le rythme ne ralentit jamais, l'intonation est toujours stable, l'énergie constante et la ténacité permanente.
    J'irais même jusqu'à dire qu'il y a quelque chose de "mécanique" dans leur méthode de récitation.
        
    Toutefois, contrairement à ce que vous pouvez peut-être penser, cette manière de faire n'est pas du tout négative. Loin de là !
    Au contraire, elle a pour effet de nous maintenir sans cesse éveillés (ce qui est très important).
    De plus, on peut également sentir que certaines choses se remettent progressivement "en place" au fond de nous, tout en priant : la joie se réactive, l'optimisme renaît, la vie se régénère…
        
    Cet aspect "mécanique" du Rosaire  franciscain est fortement accentué par le fait que le croate a des consonances russes, allemandes, et beaucoup de sons "durs" dans chaque mot.
        
    Pour vous donner un exemple très clair, voici comment se dit la première partie du "Je vous salue Marie" en croate (les mots se prononcent à peu près comme ils s'écrivent; il vous suffit simplement de rouler les "r" et… essayez de les dire très rapidement !) : "Zdravo Marijo, milosti puna, Gospodin s tobom, blagoslovjena ti medju zenama i blagoslovjen plod utrobe tvoje Isus…"
    Et les membres de l'assemblée de poursuivre, chacun dans sa propre langue : "Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort, amen".
        
    Oui, c'est vraiment incroyable de constater à quel point chaque langue nous enrichit.
    En participant au Rosaire avec les franciscains de Medjugorje, j'ai repensé à cette réponse de Marie au voyant Jakov qui lui avait demandé, au tout début des apparitions : "Qu'attends-tu des franciscains ?"
    -"Qu'ils soient persévérants dans la foi et qu'ils protègent la foi du peuple".
    Oui, il m'est apparu que la foi du peuple était vraiment bien protégée, là-bas, car les franciscains transmettent une spiritualité très "carrée", très "énergisante", bien "charpentée", et où il n'y a pas de place pour le sommeil.


  • Cette interview a été réalisée le 17 juin 2003. Yolaine, qui connaît très bien Medjugorje, est mariée, mère de quatre enfants et trois fois grand-mère.
        
    RV : Yolaine, quand et comment avez-vous entendu parler de Medjugorje pour la première fois ?
        
    YOLAINE : Et bien c'était dans le journal "Le Figaro". Il y avait un petit article de trois lignes dans lequel on parlait de Medjugorje et, donc, des apparitions. J'y ai cru immédiatement parce que je faisais le catéchisme depuis déjà un certain temps, et je me suis dit que c'était un ultime appel de la Sainte Vierge qui s'adressait au monde entier. A partir de cette lecture, j'ai voulu partir très vite à Medjugorje.
        
    RV : Qu'est-ce qui a fait que vous y ayez cru si rapidement ? Vous auriez pu souhaiter attendre une reconnaissance officielle avant de vous y rendre.
        
    YOLAINE : Non, car quand j'ai lu cet article, c'était pour moi, je le répète, l'ultime appel de la Sainte Vierge qui s'adressait au monde entier. Donc, j'y ai vraiment cru tout de suite.
        
    RV : Quand êtes-vous allée pour la première fois chez la "Gospa" ?
        
    YOLAINE : C'était en juillet 1985. A ce moment-là, c'est vrai, il n'y avait pas beaucoup de pèlerins. Mais j'étais très très très très émue ! Quand je suis arrivée sur cette terre, j'ai rencontré les voyants mais cela a été assez fugitif car nous étions deux ménages à faire le voyage. Il y avait un couple qui ne croyait pas. Donc, nous étions un peu "assis entre deux chaises". Quand je suis repartie, j'étais pleine, pleine de joie, mais je n'avais qu'une seule idée en tête : c'était de revenir.
        
    RV : Ces moments "fugitifs" durant lesquels vous avez vu les voyants, était-ce pendant des apparitions ?
        
    YOLAINE : Non, en fait, je les ai rencontré tout à fait par hasard. On parlait des voyants, avec un marocain, et tout d'un coup il m'a dit : "Retournez-vous !" Lorsque je me suis retournée, il y avait quelques voyants qui étaient là. Donc, j'ai pu les saluer. Mais j'avoue que je n'étais pas obnubilée par le fait de les rencontrer. Vraiment, pour moi, Medjugorje était une terre mariale. Avant tout mariale.
        
    RV : Pourtant, si j'ai bonne mémoire, les apparitions étaient encore quotidiennes pour la plupart des voyants, en 1985, et elles devaient avoir lieu à 18h40 dans l'église Saint Jacques…
        
    YOLAINE : Non, c'était au presbytère.
        
    RV : Ah, déjà ?
        
    YOLAINE : Oui, c'était au presbytère parce que l'on interdisait aux enfants d'aller à l'Eglise. Pour les apparitions, bien sûr, pas pour les messes ! Ils ne se cachaient pas, mais ils obéissaient à ce que disait le diocèse. Il y avait là une petite foule, si l'on peut dire, qui se pressait derrière la porte du presbytère et qui attendait pour apercevoir les voyants. Et c'est là, aussi, que j'ai pu les voir descendre la dizaine de marche du presbytère.
        
    RV : Mais vous n'avez pas pu y entrer personnellement ?
        
    YOLAINE : Non.
        
    RV : Pourriez-vous nous expliquer dans quelles circonstances vous êtes retournée à Medjugorje, la deuxième fois ?
        
    YOLAINE : C'était en 1992. Juste au début de la guerre. J'avoue que je suivais ce conflit de très très très près. Un matin, vers 4h, j'ai entendu, dans ma chambre, une voix qui disait de manière très très très forte : "La Bosnie Herzégovine !" Toute ma chambre en était pleine… mais c'était quelque chose d'inexplicable. Quand je me suis réveillée – mais, en fait, c'était comme si j'étais déjà réveillée – mon cœur était plein de la Bosnie Herzégovine. Bien sûr, je n'avais pas compris ce qui allait se passer dans la journée… Je me suis donc levée avec cette "Bosnie Herzégovine" au fond de moi, et c'était quelque chose d'extrêmement troublant. J'ai pris mon petit déjeuné et j'ai passé ma matinée avec le nom de ce pays dans mon cœur. Comme je vous l'ai dit, c'était un phénomène que l'on ne peut pas expliquer… et tout à fait hors du commun ! 
        
    RV
    : Quelque chose que l'on pourrait qualifier de "surnaturel" ?
        
    YOLAINE : Quelque chose de surnaturel… mais en même temps de très "naturel", car ce n'était pas un rêve !
        
    RV : Que s'est-il donc passé, ensuite, au cours de cette fameuse journée ?
        
    YOLAINE : Et bien à 14h, un cousin m'appelle. Je ne l'avais jamais entendu auparavant. Il me dit : "Je reviens des caves ! Je reviens de la Bosnie Herzégovine !!" Il pleurait. Il était pharmacien sans frontière. Il venait de voir mourir une jeune femme de 20 ans. Il me dit : "Yolaine, je t'en supplie. Fais quelque chose. Tu as du temps. Je t'en supplie ! Fais quelque chose !" A ce moment-là, je lui ai répondu : "Oui, oui, je vais faire quelque chose. Mais quoi ?" Il me dit : "Et bien tu n'as qu'à aller dans les écoles et demander des dessins et des cartes postales que l'on va envoyer à l'OTAN et à l'ONU". Moi, je me suis dit que j'allais faire quelque chose, mais que ce serait plus concret que cela. Puis, nous nous sommes dit au revoir. Notre conversation a duré 5mn. Pas plus.
        
    RV : Et puis ?
        
    YOLAINE : Ensuite, j'ai pris mon manteau car c'était l'hiver. Nous étions au début de l'année 92. Je suis descendue dans la rue et, au bout de deux minutes, j'ai rencontré une personne par l'intermédiaire de laquelle j'ai pu obtenir un entrepôt. Personnellement, j'avais tout de suite compris que ce dont les gens avait le plus besoin, en Bosnie, c'était de vivre et de vêtements. J'avais compris cela dans mon cœur. Cette personne m'a également donne l'adresse d'un certain Jean-Claude Terrien, qui était alors responsable des cars et des pèlerinages. De ce pas, je suis donc allée chez lui. Quand je lui ai raconté ce que je voulais faire, Jean-Claude Terrien a pris son téléphone et il a appelé un ami qui se trouvait à Carquefou et qui s'occupait de la banque alimentaire avec un notaire de la ville (NDLR : Carquefou est le chef lieu de la Loire-Atlantique). Dès le lendemain matin, j'ai eu un rendez-vous. Et là, au cours de ce rendez-vous, en quelques minutes seulement, ils m'ont dit qu'ils avaient un camion de trente tonnes, mais qu'ils n'avaient ni le "cerveau" ni les "bras" pour le remplir et l'envoyer à Mostar. Mostar, il faut que vous le sachiez, est situé pas très loin de Medjugorje; à environ 25-30 kilomètres.
        
    RV : C'est là que se trouve l'évêché dont dépend la paroisse de Medjugorje, d'ailleurs.
        
    YOLAINE : Oui, exactement. Et donc, ce qui a été vraiment invraisemblable, dans cet appel que j'ai ressenti à m'occuper de la Bosnie Herzégovine, c'est que je me suis retrouvée à la tête de ce camion de trente tonnes ! Et pendant trois ans, c'est-à-dire en 1992, 1993 et 1994, nous avons rempli un camion de trente tonnes tous les deux mois !
        
    RV : Ce qui signifie que vous vous êtes personnellement rendue en Bosnie tous les deux mois pendant trois années consécutives ??
        
    YOLAINE : Non, car j'étais le "cerveau", si l'on peut dire, ou plus exactement "l'organisatrice". Vous comprenez bien que chaque fois que trente tonnes venaient de partir pour la Bosnie, tout devait recommencer à zéro ! Toutefois, je me suis quand même rendue personnellement à Mostar, et aussi à Medjugorje, car il fallait témoigner. Et à partir de mon expérience, de ce que je faisais à Mostar, j'ai pu aller dans les écoles avec une cassette vidéo et dire ce que j'avais vu, ce que l'on avait fait des vivres, des vêtements, des couvertures, des produits chirurgicaux… ce que nous emportions était "à la demande", en fait. Nous étions toujours en rapport avec des familles qui s'occupaient de cette organisation. (NDLR : Le mari de Yolaine ayant été muté dans un pays d'outre-mer fin 94, pour son travail, elle n'a pas pu continuer l'organisation des convois humanitaires jusqu'à la fin de la guerre, en 95).
        
    RV : J'imagine que les voyages qui ont eu lieu pendant la guerre ont dû être un peu risqués !
        
    YOLAINE
    : Il faut que vous sachiez qu'à Mostar, personne ne pouvait pénétrer. Même l'ONU n'avait pas le droit d'y aller ! Nous étions seuls. Seuls ! C'était lunaire !
        
    RV : N'y avait-il quand même pas quelques organisations humanitaires pour apporter de l'aide aux gens ?
        
    YOLAINE : Non. Non, car à ce moment-là il n'y avait que des initiatives privées. Tout se faisait "au compte-goutte". Il y avait le frère de sœur Emmanuel, qui vit à la communauté des Béatitudes à Medjugorje.
        
    RV : Le docteur Maillard ?
        
    YOLAINE : Oui, c'est cela. Le docteur Maillard. Il y avait aussi un certain Thomas Hughes des Pointes qui s'est donné beaucoup, beaucoup de mal avec plusieurs étudiants. C'était de la pure folie, mais ils ont fait des choses vraiment fantastiques ! Et puis, ça s'arrêtait pratiquement là. La grande difficulté, je le répète, était qu'il fallait pouvoir rentrer dans la ville. On devait prévenir longtemps à l'avance de notre arrivée… les choses ne se faisaient pas simplement "comme cela" ! Ce que je voudrais aussi rajouter, c'est que nous dormions à Medjugorje. Et la nuit, on entendait les obus. Il pouvait y avoir jusqu'à 2000 obus par jour ! Etant donné que l'on savait que la Sainte Vierge avait dit que Medjugorje ne serait pas touché, on peut dire que l'on dormait tranquillement. D'ailleurs, Medjugorje n'a pas été touché. Il s'est passé des choses absolument invraisemblables à cette époque.
        
    RV : Par exemple ?
        
    YOLAINE : Et bien par exemple, je peux vous raconter qu'une fois nous avons dormi chez un certain Josip qui avait une maison tout près de l'église et qui reçoit d'ailleurs toujours des pèlerins aujourd'hui. Juste la veille de la guerre, il avait tué une vache qu'il avait débitée et mise dans le congélateur. Or, à cette période, il n'y avait vraiment rien dans les magasins. J'ai vu une boîte de sardines, une bouteille d'eau… mais c'est tout ! Josip invitait donc les gens à venir manger cette viande. Et au bout de deux ou trois semaines, il s'est aperçu que ce n'était pas "la multiplication des pains" mais "la multiplication de la vache" !! Et cela, beaucoup de gens mis à part moi pourraient le dire !!
        
    RV : Oui, effectivement, cette histoire est très connue des pèlerins. Les organisateurs de voyages en Bosnie ne manquent d'ailleurs jamais une occasion de la raconter !
        
    YOLAINE : Et puis il y a aussi tous ces pilotes serbes qui voulaient bombarder Medjugorje. Mais il se passait de telles choses dans leurs avions qu'ils étaient obligés de s'éjecter !!
        
    RV : Oui, c'est vrai. Sœur Emmanuel en parle assez longuement dans son livre : "Medjugorje, la guerre au jour le jour" (NDLR : aux éditions des Béatitudes). Je crois me souvenir qu'un pilote a vu un jour le sol disparaître sous lui ! Mais pour en revenir à la guerre en elle-même, pourriez-vous nous dire quel effet elle a eu sur les gens, là-bas ?
        
    YOLAINE : Quand je suis partie avec le camion pour la première fois, en mars 92, il y avait deux hommes et j'avais aussi emmené avec moi ma fille de 20 ans. Nous sommes dons partis tous les quatre, et nous avons commencé à traverser Zadar (NDLR : Zadar est une ville portuaire de la Croatie, située au bord de la mer Adriatique). Là-bas, on a commencé à voir l'image de la guerre : une image peu rassurante. On voyait des voitures qui passaient en trombe. Les hommes qui en sortaient étaient tous vêtus en militaires. Tous étaient très très très agités, et armés jusqu'au cou ! C'était déjà une ambiance de guerre du XXe siècle, il y avait une lourdeur… Durant le voyage, nous avons dû prendre le bateau car il faut que vous sachiez qu'il n'y avait plus de route. Nous risquions donc, quand nous traversions l'Adriatique, les rafales ! Oui, on a pris quelques risques… mais on ne peut pas dire que l'on avait la peur au ventre. Nous étions quand même assez sereins ! Les deux hommes avec qui nous étions conduisaient le camion, tandis que nous, avec ma fille, nous les suivions en voiture.
        
    RV : Et quelle était la situation sur place ?
        
    YOLAINE : La chose assez étonnante est qu'à chaque fois que nous arrivions à Medjugorje, après 36 heures de voiture, le père Slavko était toujours là avec un sourire si lumineux, une présence si forte… qu'on était immédiatement remplis de l'Esprit Saint ! (NDLR : Le père Slavko Barbaric, qui est décédé en novembre 2000, était le curé de la paroisse de Medjugorje. Il était aussi l'accompagnateur des voyants). Il est vrai que je n'étais pas retournée à Medjugorje depuis 1985, et entre temps, j'ai trouvé qu'il y avait eu du changement.
        
    RV : Qu'est-ce qui n'était plus comme avant ?
        
    YOLAINE : Déjà, il n'y avait plus ces champs de tabac, parce que la Sainte Vierge avait demandé d'arracher tout ça.
        
    RV : Et qu'avaient mis les gens, à la place ? On sait, en effet, que les plantations de tabac constituaient la principale source de revenus pour la population locale !
        
    YOLAINE : Et bien les terres étaient restées vierges… Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y avait déjà, dès 1992, pas mal de constructions qui étaient faites pour accueillir les pèlerins. C'est surtout cette différence qui m'a frappé entre 1985 et 1992 : énormément de maisons s'étaient transformées en hôtels… et ces derniers, d'ailleurs, continuent de se bâtir à ce jour. J'ai su aussi qu'avant la guerre, il y avait des dancings où se promenait la drogue… mais tout cela avait disparu ! Bien sûr, il est vrai que lorsque nous sommes arrivés à Medjugorje, en pleine guerre, par un vent glacial, il n'y avait pas âme qui vive. Sur les arbres, je me souviens qu'il y avait beaucoup d'annonces où figuraient des noms de jeunes qui étaient morts au combat. C'était lugubre ! Dans les magasins, il n'y avait rien. Les gens avaient tellement froid ! Ils étaient repliés sur eux-mêmes. Vous savez… c'était… on restait sans voix !
        
    RV : Et à Mostar ?
        
    YOLAINE
    : A Mostar, c'était l'effroi. Dans la principale rue du centre, qui, avant, était très animée et très vivante, il n'y avait que des pans de murs. Oui, il ne restait que des pans de murs ! A l'hôpital, c'était désespérant de voir tous ces malades ! Je le redis : c'était vraiment lunaire ! Il n'y a pas de mot pour le décrire !! Nous avons vu simplement une seule ambulance ! Elle appartenait aux Chevaliers de Malte. Des familles étaient répertoriées et, en ce qui nous concerne, nous leur donnions à chacune un sac contenant de la nourriture, de la lessive, etc, etc… Cela se faisait dans un magasin car l'école était fermée. Une fois, je me suis aperçue que des enfants n'avaient même pas de chaussures à se mettre aux pieds. Alors, deux mois plus tard, je me suis arrangée pour leur en apporter. Mais ce qui était important, pour notre association, c'était surtout de témoigner de ce que nous avions vu et entendu. Lors d'un autre voyage, l'aide aux familles à pu se faire dans l'école car elle avait ré-ouvert. Mais les professeurs étaient désespérés car ils n'étaient pas payés. Ils avaient tous froid, et aucun enfant ne paraissait normal. Ils étaient dans un état d'agitation et de fébrilité très grand. Aucun ne restait en place. Certains avaient perdu la voix. Je suis certaine Qu'il y a une génération qui sera marquée par ces années.
        
    RV : Que voulez-vous dire par "certains avaient perdu la voix" ?
        
    YOLAINE : C'est-à-dire qu'il ne pouvait plus sortir aucun son.
        
    RV : Et pourquoi cela ? Parce qu'ils avaient peur des bombes ?
        
    YOLAINE : Oui, des bombes. A Mostar, il y a eu jusqu'à 2000 obus par jour ! Ca a vraiment été une ville martyre !! Il y avait 17 ponts… et le dernier, qui datait du XVe siècle, a lui aussi sauté.


  • Cette interview a été réalisée le 17 juin 2003. Yolaine, qui connaît très bien Medjugorje, est mariée, mère de quatre enfants et trois fois grand-mère.
        
    RV : Y a-t-il des anecdotes que vous aimeriez raconter et qui se sont passées au cours des années qui ont suivi la guerre, après que le calme soit revenu ?
        
    YOLAINE : Oui, mais il faut d'abord que je vous dise une chose. Pendant la guerre, ma fille a été saisie par un appel de la Sainte Vierge à la communauté des Béatitudes. C'est-à-dire que la Sainte Vierge lui a demandé de rentrer à la communauté des Béatitudes. Après la guerre, j'ai donc voulu retourner à Medjugorje avec elle pour remercier la Sainte Vierge de cet appel. Mais j'ai dit à ma fille : "Ecoute, je n'irai avec toi que si j'arrête mes quintes de toux car je ne peux pas embêter tout le monde avec cela". En effet, je toussais jour et nuit; et je trouvais que ce n'était pas possible de déranger les personnes. Sur ces entre faits, j'avais quand même commencé à préparer ma valise pour partir à Medjugorje le lendemain, à quatre heures du matin. Mais à minuit, la veille du départ, je toussais, je toussais, je toussais. Je me suis dit alors : "Non, vraiment, ce n'est pas possible de partir dans ces conditions". Mais ce qui s'est passé, c'est que j'ai eu un songe inexplicable dans lequel je me suis vue terminer ma valise. Pour moi, ça a été là un appel irrévocable. Je me suis levée, j'ai fini ma valise et je suis partie avec ma fille pour rejoindre Medjugorje. Et là, chose incroyable, dans le car tout s'est très bien passé ! Arrivé là-bas, on m'a même donné le sirop qu'il fallait ! Bien sûr, je ne vois pas cela comme un miracle. Je pense simplement que je devais faire une allergie… et j'ai appris par la suite que le sirop que l'on m'avait donné était anti-allergique, justement ! Oui, il faut toujours bien garder les pieds sur terre ! Il ne faut pas tout mélanger !!
        
    RV : Ce nouveau séjour a dû être un peu plus "tranquille" que les précédents, j'imagine ?
        
    YOLAINE : L'arrivée à Medjugorje a été extraordinaire ! Nous sommes arrivés alors qu'il faisait nuit. Il devait être 18 ou 19 heures. Il faisait vraiment noir, noir, noir, noir. Et à ce moment-là… j'ai cru tomber dans une roseraie !!! Il y a eu un parfum de roses, d'œillets, i-ni-ma-gi-nable qui m'a enveloppée. Vraiment, c'était quelque chose d'extrêmement léger… vous savez… un peu comme quand on se met du parfum… mais ce n'était pas du "parfum" au sens où on peut l'entendre habituellement. C'était quelque chose… d'incroyable… et je n'avais pas encore vraiment compris ce dont il s'agissait vraiment. Je suis allée me coucher et, le lendemain matin, je me suis dit : "Oh la la ! Ce parfum de la veille était tellement formidable que je veux absolument voir cette roseraie. Oui, je veux voir ces roses, ces œillets…" J'avais hâte de contempler un si beau jardin ! Alors, j'ai regardé par la fenêtre… et bien : il n'y avait pas une seule fleur à la ronde ! Ce n'était que de la boue ! Alors là j'ai compris – on me l'avait déjà dit, en fait, mais, vous savez, on est souvent sourds, finalement – j'ai compris que ce parfum était en réalité la présence de la Sainte Vierge. Car il faut que vous sachiez – la Sainte Vierge l'a d'ailleurs dit elle-même à plusieurs reprises – que ce parfum de roses vient de sa présence. Et comme j'allais à Medjugorje justement pour la remercier, au sujet de ma fille, je me dis qu'elle a voulu aussi me remercier de mon arrivée sur cette terre mariale si belle ! Vous savez, si j'y retourne aussi souvent, c'est parce que, pour moi, c'est un petit peu "une part du ciel" qu'on voit là-bas.
        
    RV : C'est là une très jolie anecdote. En avez-vous vécu d'autres, au cours de ces années d'après guerre ?
        
    YOLAINE : Oui, j'ai aussi eu un autre beau cadeau. Toutefois, je tiens bien à vous dire que je ne vais pas à Medjugorje pour ces signes. J'y vais avant tout pour moi, bien sûr, mais aussi pour ma famille, mes amis, et tous mes frères et sœurs quels qu'ils soient. On fait le plein d'amour, à Medjugorje, un plein de la Sainte Vierge. Je n'y vais pas du tout pour les signes ! On nous en donne ? Et bien voilà : pourquoi pas ? Ce sont des cadeaux. Il ne faut pas les refuser. Cela peut aider ensuite à témoigner. Mais je voudrais quand même vous en raconter un qui date du mois d'août 2001. Le père Slavko, qui était donc un père franciscain absolument merveilleux et d'une grande tendresse pour tous ses enfants, est mort en novembre 2000. Son décès est arrivé alors qu'il se trouvait avec des pèlerins pour prier le chemin de Croix, comme il le faisait tous les vendredis, au mont Krizevac. Ce jour-là, à la 15ème station, il a dit aux pèlerins : "Que la Sainte Vierge vous bénisse à l'heure de la mort". Puis, il est tombé. Et bien presque un an plus tard, le 15 août 2001, nous avons fait ce même chemin de Croix, et à la 15ème station, là même où le père Slavko était décédé, je me trouvais à côté d'un prêtre et il y avait des gens autour de nous – des enfants, entre autre – je m'en souviens très bien. A cette 15ème station, donc, quelqu'un nous a dit, tout à coup : "Regardez le ciel !" Et là, sans lunettes de soleil – d'ailleurs personne n'en avait sur lui, à ce moment-là – nous avons pu voir, pendant environ 15-20 minutes, le soleil qui était sorti de son orbite et qui dansait, qui dansait… c'était incroyable ! Il dansait sur lui-même !! Je tiens à vous dire aussi que nous étions avec une scientifique et, voyant cela, elle riait en disant : "Mais ce n'est pas possible !" Il faut dire que c'était quand même une spécialiste des astres ! Elle était à côté de nous et là, pendant le phénomène, elle est restée sans voix. Oui, elle était sans voix. Et non seulement elle était sans voix, mais, en plus de cela, elle a dit également : "C'est i-nex-pli-cable !" Donc, j'ai vu – nous avons vu – le soleil danser pendant un bon quart d'heure. Cela nous a semblé très long car un quart d'heure, c'est quand même long. Et puis, finalement, cela s'est terminé par une immense hostie. Ce que je voulais vous préciser aussi, c'est que dans le livre de l'Apocalypse, il est dit que la Sainte Vierge sera revêtue du soleil et aura la lune sous ses pieds (NDLR : chapitre 11, versets 19 et suivants). Ce passage est lu chaque année pour le 15 août. Or, nous étions le 15 août quand cela s'est produit ! C'était quand même assez  provoquant !
        
    RV : En effet. Si nous n'étions pas croyants, nous serions tentés de dire que c'était là un "hasard assez troublant" !
        
    YOLAINE : Ce jour-là, nous avons eu une journée extraordinaire de signes ! Par exemple, nous avons aussi été prévenus, par les voyants, qu'à 22 heures il fallait remonter à la Croix bleue (NDLR : le lieu où se réunit habituellement le groupe de prière du voyant Ivan, au pied du mont Pdbrdo). La Sainte Vierge allait y donner un message pour la foule et pour le monde entier. Elle allait aussi bénir la foule. Elle donne des bénédictions comme cela tous les ans. C'est assez extraordinaire. Elle bénit la foule présente. Et bien avant son arrivée, nous avons vu une étoile filante tout à fait hors du commun. Un petit peu comme les Rois-Mages; vous savez, quand ils avaient devant eux cette lumière intense qui les a amené jusqu'à la crèche. Nous avons vu cette étoile filante fulgurante, et elle n'était pas comme les étoiles filantes habituelles. Elle était beaucoup plus provocante ! Beaucoup plus grande ! Je ne l'ai pas oubliée ! Et puis, il y a eu quelque chose de peut-être un peu moins drôle : beaucoup de jeunes et de moins jeunes pleuraient.
        
    RV : Tiens, et pourquoi cela ?
        
    YOLAINE : Ils pleuraient parce qu'avant la venue de la Sainte Vierge, je ne vous cache pas que nous avons entendu le ricanement de satan. C'était un rire très très fort. Il ricanait. C'était quelque chose que je n'avais jamais entendu de ma vie, et je savais très bien que c'était l'adversaire. Satan se déchaînait. Il ricanait. Il riait. Beaucoup de jeunes et de moins jeunes pleuraient. Il faut que vous sachiez que là où il y a des apparitions – que ce soit à Lourdes, à La Salette, à Pontmain… - et bien l'adversaire est toujours présent. Il est furieux. Il se déchaîne car il voit cette foule priante avec le chapelet et le rosaire à la main… et cela ne lui convient absolument pas ! Je crois qu'il ne faut pas cacher cela. A Medjugorje, on voit aussi ce genre de choses curieuses; même si c'est d'une manière beaucoup plus rare, heureusement ! Mais, en soi, cela n'a pas d'importance. Ce qu'il faut, c'est continuer son chemin ! Lorsqu'on récite le rosaire, il ne faut avoir peur de rien !
        
    RV : Ce que vous venez de dire montre bien à quel point le mal n'est jamais autant présent que là où le bien est présent ! Mais si vous le voulez bien, j'aimerais revenir  un instant à la danse du soleil. Vous souvenez-vous de la personne qui a dit "Regardez le ciel", quand le phénomène a commencé ?
        
    YOLAINE : C'était un prêtre.
        
    RV : Il faisait partie de votre groupe ?
        
    YOLAINE : Oui, c'était un accompagnateur. Il était assez jeune. Il devait avoir 40 ans. Pas plus. Ce prêtre fait un travail considérable ! Depuis quelques années, il a été nommé dans la banlieue parisienne. Il croit énormément à Medjugorje. Il y emmène beaucoup de gens "paumés", beaucoup de pauvres… et l'on voit des guérisons spectaculaires. Des guérisons du cœur. Quand je dis "guérisons du cœur", cela signifie aussi des guérisons "physiques", car lorsque vous êtes atteint psychiquement : rien ne va plus. C'est même peut-être la pire des maladies, finalement ! Personnellement, j'ai vu énormément de guérisons de ce genre. J'étais donc avec ce père au moment de la danse du soleil. J'étais aussi avec un jeune qui s'appelait François. C'est vrai que nous n'étions pas des masses, dans notre groupe, mais il y avait des centaines et des centaines de pèlerins qui faisaient le chemin de Croix. Peut-être que tout le monde n'a pas vu le phénomène… Cela, l'histoire ne me l'a jamais dit ! Quand nous avons témoigné, dans le car, au retour, nous avons été seulement quelques uns à parler de ce soleil qui dansait.
        
    RV : Lorsque vous dites que le soleil "dansait" ou "tournait", à quoi cela ressemblait-il exactement ? Tournait-il comme ceci (NDLR : l'interviewer fait, avec son doigt, le mouvement d'une toupie que l'on regarderait "de profil") ou bien comme cela (NDLR : l'interviewer fait, avec son doigt, le mouvement d'une toupie que l'on regarderait "d'en haut") ?
        
    YOLAINE : Oui, voilà, comme cela ! (NDLR : c'est à dire comme une toupie que l'on regarderait "d'en haut". Ou bien comme un ventilateur que l'on regarderait de face, si vous préférez).
        
    RV : Et ceci dans le sens des aiguilles d'une montre… ou bien dans le sens inverse ?
        
    YOLAINE : Dans le sens des aiguilles d'une montre. Ce qui était impressionnant, c'est que le soleil était sorti de son orbite. On avait l'impression que l'on pouvait l'attraper, que c'était un ballon; un ballon qui venait vers nous ! C'est cela qui était quand même curieux. Quelques fois, il revenait. Et quand il revenait, le cercle était rouge. Il y avait alors un trait de couleur rouge d'environ 10 centimètres. Le soleil, lui, était orange. Je vous assure que je n'avais jamais rien vu de pareil !
        
    RV : Le soleil allait-il aussi vers le haut, vers le bas, vers la droite et vers la gauche… comme cela s'est passé à Fatima en 1917 ?
        
    YOLAINE : Par rapport à cette question, je pense que certains pèlerins ont peut-être vu des "allées et venues", effectivement. Pour moi, non. Ce que j'ai vu, je le répète, c'est que le soleil était sorti de son orbite, qu'il n'y avait pas besoin de lunettes de soleil – comme si l'on regardait la terre, c'était la même chose – et qu'il dansait à toute vitesse, en tournant sur lui-même. Et il est vrai, aussi, que l'on avait parfois l'impression qu'il arrivait vers nous.
        
    RV : Comment ont réagi les enfants qui étaient dans votre groupe ?
        
    YOLAINE : Les gens sont restés très silencieux. Nous avons continué notre chemin de Croix… il n'y a pas eu de commentaire. Non, il n'y a pratiquement pas eu de commentaires.
        
    RV : Peut-être était-ce parce que le phénomène était "trop extraordinaire", justement ?
        
    YOLAINE : Oui, on n'en a pas parlé. Peut-être un peu au moment du repas… mais ce phénomène n'était pas le plus important, en fait. Comme je l'ai dit, certains ont témoigné dans le car, au retour… mais il est vrai que l'on ne va pas fanfaronner ou crier sur tous les toits : "J'ai vu le soleil danser !" Non. C'était un cadeau. Mais ça s'arrêtait là. Ceci dit, je crois que personne ne revient de Medjugorje comme il y est allé. Même ceux qui ne semblent pas avoir reçu de grâce les ont quelques semaines, quelques mois… voire même des années après ! On pourrait citer de très nombreux exemples dans ce style !
        
    RV : D'après vous, qu'est-ce que Medjugorje peut apporter de plus précieux au monde d'aujourd'hui et aux générations futures ?
        
    YOLAINE : Il est vrai que la Sainte Vierge donne à ses enfants des choses extrêmement précieuses. D'abord le Rosaire, le chapelet. Je pense que celui qui dit chaque jour ne serait-ce qu'un mystère – en commençant tout doucement – deviendra vraiment doux dans son cœur et sa famille sera complètement transformée. Il faut que vous sachiez qu'un seul converti dans une famille peut guérir toute une famille. Je crois qu'il ne faut jamais désespérer. Mais le Rosaire, par l'intermédiaire de Marie, nous mène aussi à son Fils. Qui dit "Rosaire", en effet, dit également "la vie de notre Seigneur". Et ça, c'est quelque chose d'extrêmement fort. Et puis, aussi, pour arriver justement à Jésus, il y a la confession. Des prêtres de toutes les nationalités (des espagnols, des allemands, des polonais, des anglais, etc…) restent parfois dans les confessionnaux jusqu'à l'aube, à Medjugorje, par une chaleur torride en été ! Il y a, entre autre, les frères Jacquart qui sont des prêtres fantastiques. Ils vont de partout à travers le monde pour soigner les lépreux, pour apporter du matériel à ceux qui ont perdu leur(s) jambe(s) en sautant sur des mines… ce sont de futurs saints français ! Vraiment, ces pères ont un charisme assez étonnant. Et comme ils sont à Medjugorje tous les ans, on peut aller se confesser vers eux. Personnellement, j'y vais – de même que beaucoup d'autres gens, bien sûr – et ce sont des confessions de toute beauté ! Eux-mêmes disent, en riant, qu'ils attrapent parfois de gros "poissons" ! Il peut s'agir de gens qui ne se sont pas confessés depuis plus de 40 ans, des durs à cuire… Vraiment, Medjugorje, c'est le miracle de la confession ! Et qui dit "confession" dit aussi "réparation" et "guérison". Et cela change toute la vie. Aujourd'hui, au XXIe siècle, a-t-on bien remis en avant ce sacrement merveilleux qu'est la confession ? D'ailleurs, la Sainte Vierge ne cesse de le répéter dans ses messages : "Priez, priez, priez, conversion et confession". Donc, je tiens vraiment à dire que ces confessions sont majestueuses, vraiment très belles ! Voir tous ces gens, ces jeunes, cette foule immense… Lorsque nous allons là-bas, nous avons souvent des messes de 100 prêtres, 150 prêtres, 200 prêtres !!! C'est de toute beauté ! Ce que je vous dis là n'est ni de la sensiblerie ni de la sensibilité. C'est simplement de voir l'EGLISE VIVANTE.
        
    RV : Je crois que ces derniers mots que vous venez de prononcer feront une merveilleuse conclusion ! Merci beaucoup !


  • Il n'est pas toujours facile de comprendre et d'expliquer le mystère de la présence réelle de Jésus dans l'eucharistie.
    Voici un fait authentifié par l'Eglise qui peut nous y aider.
     
    Au début du VIIe siècle, à Lanciano (Italie), pendant la célébration de la messe, un prêtre voit l'hostie devenir un morceau de chair vivante et le vin consacré devenir du sang qui se coagule en cinq caillots.
    Le tout est conservé dans un Ostensoir-Reliquaire.
     
        
    Le 17 février 1574, l'archevêque du lieu s'aperçoit que chacun des caillots de sang (qui sont de grosseurs différentes) pèse exactement le même poids que les autres; un peu comme si Jésus voulait nous montrer qu'il était totalement présent dans la plus petite partie de l'hostie et du vin consacré. 
        
    En 1970 et 1971, un groupe d'experts fait des analyses très poussées sur ce phénomène.
    Voici les conclusions :
      
    a)-les matières en question sont vraiment de la chair et du sang. 
    b)-cette chair et ce sang sont d'origine humaine. 
    c)-la chair est constituée de tissu musculaire du coeur (myocarde). 
    d)-la chair et le sang sont du même groupe sanguin : AB. 
    e)-aucune trace de corruption n'a été observée sur les matières, alors qu'elles ont été exposées pendant des siècles à l'action d'agents physiques, atmosphériques et biologiques. 
    f)-on ne trouve nulle part de trace d'une substance destinée à conserver ces matières par momification.


  • Dans le tome 2 de "L'évangile tel qu'il m'a été révélé", au chapitre 32, Maria Valtorta nous raconte une vision au cours de laquelle elle a vu Jésus et Judas qui parlaient du suicide. A un moment donné, Jésus dit à son disciple que le suicide est un péché d'orgueil. Celui-ci lui répond alors que ce serait plutôt du désespoir, mais Jésus lui rétorque que le désespoir n'est rien d'autre que de l'orgueil.
        
    Sur le moment, vous en conviendrez, cette remarque peut nous choquer un peu. Pourtant, si nous prenons le temps d'y réfléchir profondément, nous pouvons assez facilement comprendre que les propos de Jésus tels que M. Valtorta nous les rapporte dans son livre sont en fait emprunts d'une profonde sagesse et d'une profonde claire voyance. En effet, il semblerait qu'il y ait deux sortes d'orgueil.
        
    Tout d'abord, il y a ce que l'on pourrait appeler l'orgueil "de supériorité" : "Je suis le plus beau", "Je suis le plus fort", "Je suis le plus grand", "Les autres ne sont rien à côté de moi"… Cela est vrai chaque fois qu'un être se préfère à tout le reste et qu'il refuse de voir qu'il a aussi des défauts. Cette attitude peut alors le conduire à la mégalomanie.
        
    Ensuite, il y a un second type d'orgueil auquel on ne pense pas toujours mais qui existe pourtant bel et bien. Il s'agit d'un orgueil que l'on pourrait qualifier "d'infériorité" : "Je suis le plus laid", "Je suis le plus faible", "Je suis le plus petit", "Je ne suis rien à côté des autres"… Cela est vrai chaque fois qu'un être se déteste par-dessus tout et qu'il refuse de voir qu'il a aussi des qualités (aucun être humain, en effet, n'a été créé sans talent, ici-bas). Cette attitude peut alors tout à fait le conduire au suicide.
        
    Dans les deux cas, nous sentons bien que le problème est le même dans la mesure où la personne est centrée sur elle-même, ne voit qu'une partie d'elle-même, est aveugle et sourde à tout le reste et n'a pas l'humilité nécessaire pour porter un regard parfaitement objectif sur ce qu'elle est. Elle se trouve alors dans un état de "violence intérieure" envers elle-même. Frère Ephraïm - le fondateur de la communauté des Béatitudes - a dit que l'orgueil était "la forme spirituelle de la violence" (se reporter ici à ses cassettes audio sur la guérison intérieure).
        
    Cela étant, il est bien évident qu'il ne nous appartient pas de juger les gens. DIEU SEUL peut connaître les causes qui font que telle ou telle personne a agi de telle ou telle manière, et LUI SEUL peut dire jusqu'à quel point sa responsabilité peut être diminuée (car la personne peut tout à fait avoir eu de mauvaises influences). D'ailleurs, le Catéchisme de l'Eglise Catholique est très clair sur ce point : "On ne doit pas désespérer du salut éternel des personnes qui se sont donné la mort. Dieu peut leur ménager, par les voies que Lui seul connaît, l'occasion d'une salutaire repentance. L'Eglise prie pour les personnes qui ont attenté à leur vie" (article 2283).

  • 8-"LIBERE DU MAL DU SIECLE"
        
    Comme tous les gens de mon époque (du moins, je pense), j'ai grandi avec la télévision.
    Avec les années, je suis même devenu ce qu'il convient d'appeler un "enfant de la télé".
    La télé, en effet, a été beaucoup plus qu'une simple détente dans ma vie. Elle a été une partie intégrante de mon existence. Un peu comme une amie très proche qui m'a accompagné au fil des années.
    Tant et si bien qu'avec le temps, j'ai appris à raisonner de manière quasi-continuelle par rapport à elle et elle a fini par devenir le centre de moi-même.
        
    Lorsque j'ai découvert Medjugorje, en janvier 1990, et que j'ai commencé à lire les appels à la conversion que nous lançait Marie (et qu'elle nous lance aujourd'hui encore !), l'inévitable question de la télévision s'est posée : comment réduire ma consommation (cette dernière atteignait parfois - surtout pendant les vacances - plus de quatre heures par jour !) ?
    En réfléchissant à ce problème et en essayant de poser des actes allant dans le bon sens, je me suis aperçu qu'il m'était devenu totalement impossible de m'en passer.
    Au mieux, je parvenais à m'en priver pendant un jour ou deux, puis le manque était tel que je retombais immanquablement dans l'excès.
    La télé était pour ainsi dire "greffée" sur moi et j'avais comme l'impression "de me renier moi-même" en l'arrêtant.
        
    Après mon pèlerinage à Medjugorje, à mon retour en France, je me suis aperçu d'une chose tout à fait étonnante : mon envie (que dis-je : mon besoin énorme et viscéral) de regarder la télévision avait complètement disparu. Oui, com-plè-te-ment.
    Etonné moi-même de constater cela, je me souviens même m'être dit la chose suivante : "Il va peut-être falloir que je m'y remette et que je redevienne quelqu'un de "normal" maintenant".
    Mais là, chose absolument incroyable (et le mot est faible, vous pouvez en être sûrs !) j'ai découvert que le fait de regarder l'écran m'était devenu extrêmement pénible : j'avais un sentiment très fort que les programmes étaient inintéressants, qu'ils me donnaient mal aux yeux et à la tête, que je perdais mon temps...
    Après avoir renouvelé cette petite tentative deux ou trois soirs de suite, j'ai dû me rendre à l'évidence : j'avais perdu (et ceci à ma plus grande stupéfaction !) le goût pour la télévision !
        
    Quelques mois plus tard, je me suis demandé comment ce prodige avait bien pu s'opérer, car j'étais tellement "dépendant" que cela relevait du miracle.
    Et c'est en écoutant une K7 audio de soeur Emmanuel Maillard (de la communauté des béatitudes) que j'ai finalement compris.
    Dans sa conférence, elle expliquait que l'un des charisme de la Sainte Vierge, c'est qu'elle chassait le mal.
    Oui, la Mère de Dieu met le mal en fuite, et ceci parce qu'il ne peut pas supporter de rester une seule seconde en présence d'une Vierge si belle et si pure.
    On pourrait dire aussi que le fait que la Sainte Vierge soit là met en place un "périmètre de sainteté" d'où est explulsé tout ce qui est malsain.
    Et c'est ainsi qu'à leur retour d'un pèlerinage à Medjugorje, beaucoup de personnes constatent avec surprise qu'elles ont été libérées de certains désordres : alcoolisme, spiritisme, maladies, mauvaises habitudes diverses...
    Souvent, elles ne savent pas elles-mêmes d'où est venu ce changement.
    Or, il faut le savoir, c'est le rayonnement de Marie pendant une apparition qui réalise toutes ces merveilles.
    Voilà, j'espère que mon histoire vous aura intéressé... et j'espère aussi que, si l'occasion se présente, vous n'hésiterez pas à aller à Medjugorje (ou bien à inciter d'autres personnes à s'y rendre) !!!
        
    FIN
        
    PS : Juste une toute petite précision car des gens me posent parfois la question : le goût pour la télévision n'est jamais revenu depuis ce fameux 2 novembre 2000. Je n'ai jamais "replongé", si je puis dire. Toutefois, il est vrai qu'il y a parfois des risques de retomber dans l'excès; notamment quand la télé retransmet des événements importants tels : des campagnes présidentielles, des catastrophes humanitaires, des rencontres sportives...
    Dans ces cas-là, c'est vrai, il faut faire très attention car le goût pourrait revenir si on n'y prenait pas garde.
    Je dirais donc, pour conclure, que la grâce reçue doit être "entretenue" par la volonté de la personne elle-même.


  • 7-"L'APPARITION DE LA VIERGE ET LE DEPART DU CENACLE"
        
    A la fin du quatrième mystère douloureux, tandis que je regardais mon chapelet dans mes mains, j'ai senti que tous les gens s'agenouillaient autour de moi.
    Un rapide coup d'œil en direction de Mirjana… et j'ai vu qu'elle était également à genoux, la tête levée.
    A ce moment-là, je me suis vite agenouillé, moi aussi, j'ai mis ma tête dans mes mains et j'ai prié très intensément, comme rarement j'ai été capable de le faire auparavant : absolument aucune distraction, les idées parfaitement claires… et un sentiment très fort de la présence de quelqu'un qui m'écoutait.
    Je me trouvais dans un état d'équilibre et de sécurité parfait.
    Un peu comme si ce "vent frais" que j'avais senti souffler, depuis notre arrivée, me maintenait en altitude, sur "le toit du monde".
    Oui, c'est bien cela, j'étais sur "le toit du monde" !
    Les querelles dans l'Eglise, les méchancetés, les problèmes, tout ce qui peut parfois nous faire douter de nous ou de Dieu… c'est comme si tout s'était soudainement inversé; comme si, alors, n'avait plus existé que Dieu seul et comme si tout le reste avait été ravalé au rang de chimères.
        
    Tandis que j'étais là à goûter ce moment empreint d'une crainte respectueuse et d'une profonde espérance, une phrase de l'évangile m'est soudainement revenu à l'esprit et n'a cessé de résonner en moi jusqu'à la fin de l'apparition (et ceci de manière très forte et très claire) : "N'aie pas peur car j'ai vaincu le monde".
        
    Je n'ai pas regardé Mirjana pendant l'apparition, mais d'autres personnes qui l'ont fait m'ont confié, plus tard, qu'elles l'avaient vu les yeux levés, parlant avec une personne invisible.
    Mirjana, m'ont-elles dit, avait pleuré.
        
    Pendant l'apparition, j'ai dit des intentions personnelles que j'avais préparées.
    Puis, une intention particulière à laquelle je n'avais pas songé m'est subitement venue à l'esprit : j'ai demandé que ma paroisse et mon diocèse se convertissent à Medjugorje.
    Alors, à ce moment précis, j'ai senti un sanglot qui étranglait ma gorge.
    Pendant environ 30 secondes, je suis resté à deux doigts de m'effondrer en larmes.
    Je priais instamment Marie de faire que je ne pleure pas devant tout le monde.
    Finalement, j'ai pu me retenir mais je sens bien que j'ai eu le secours d'une grâce spéciale pour cela !
        
    Le moment où mes larmes ont coulé – car elles ont coulé quand même – c'était la veille du départ, le vendredi soir.
    Là, j'ai ressenti un véritable déchirement à l'idée de quitter ce lieu.
        
    L'apparition a duré environ 2 minutes.
    Si on me demandait de la résumer en une seule phrase, je citerais volontiers cette phrase que Jésus nous a laissé dans l'évangile, et que chacun peut reprendre à son compte : "N'aie pas peur car j'ai vaincu le monde".
        
    Tout de suite après, Mirjana a discuté quelques secondes avec sœur Elvira, puis elle est repartie très discrètement en empruntant le même chemin que celui par lequel elle était venue, avec son mari, s'essuyant les yeux avec un mouchoir blanc.
        
    A la fin du dernier mystère douloureux – que nous avons récité après l'apparition – les gens ont commencé à se lever lentement. Progressivement, un peu comme à regret, ils se sont dirigés lentement vers la sortie.
    En suivant la foule à mon tour, j'ai pu constater que certains étaient encore assis, les yeux en larmes, visiblement très émus.
    Tous, nous jetions et rejetions sans cesse des coups d'œil en direction de la statue où la Vierge venait d'apparaître.
    Je me souviens avoir demandé à une sœur de la communauté des Béatitudes pourquoi le message n'avait pas été traduit sur place. Elle m'a répondu qu'il ne serait diffusé que plus tard. Seul le message du 25 et celui des apparitions annuelles étaient traduits tout de suite.
        
    A la sortie, j'ai retrouvé des pèlerins du groupe. Nous étions encore tout "frissonnants".
    Nous avons eu du mal à parler tellement l'émotion avait été grande pour chacun d'entre nous.
    Sœur Emmanuel était là, aussi. Je l'ai aperçu, de loin. Je me suis souvenu de cette phrase qu'elle avait dite la veille, lors d'une conférence à laquelle nous avions assisté : "Celui qui croit sans avoir vu possède une béatitude de plus".
        
    Et tandis que nous nous dirigions vers l'église Saint Jacques pour la messe en français, à midi, j'ai repensé à une amie qui, quelques mois plus tôt, m'avait écrit une lettre de Polynésie Française où elle travaillait. La Polynésie est située tout juste aux antipodes de la France.
    En lisant ses lignes, je m'étais dit : "Quelle chance incroyable elle a d'être là-bas !"
    Mais, après cette apparition, j'ai pris conscience que j'étais allé plus loin que le bout du monde.
    La Terre étant ronde, il n'y a d'ailleurs pas de "bout du monde" à proprement parlé !
    Le seul bout du monde qui soit, c'est le lieu qui nous rapproche le plus du ciel. C'est l'endroit où, autour de moi, une messe est célébrée; ce moment où Dieu lui-même vient sur Terre.
    Le "bout du monde", c'est aussi le lieu où la doctrine de Jésus est le plus fidèlement rappelée, mise en pratique et défendue. C'est le lieu où l'amour du Christ pour nous se fait le plus sentir.
    Et ce lieu là, c'est Medjugorje.
        
    (à suivre)
        
    L'histoire n'est pas tout à fait finie car je voudrais aussi vous raconter la grâce fantastique que j'ai reçue pendant cette apparition, et que je n'ai découverte qu'à mon retour en France.     


  • 6-"LES DERNIERES MINUTES AVANT L'APPARITION"
        
    Au fur et à mesure que les 10 heures approchaient, la foule semblait gagnée par une sorte de "trac".
    Un peu comme un artiste avant la rencontre avec le public.
    Il est vrai que ce n'est pas banal de se retrouver à côté de celle qui a enfanté Jésus !
        
    Vous savez, il est facile, pour nous chrétiens, de faire de Marie une "pomme de discorde".
    On peut dire, par exemple qu'on en fait trop – ou pas assez – de cette Sainte Vierge; on peut aussi la critiquer, ou bien critiquer ceux qui ne l'aiment pas…
    Mais croyez-moi, quand on sait qu'elle va apparaître, on se fait tout petit. Tout le monde se fait alors tout petit !!
        
    Ce "respect spontané" qui s'empare de nous avant une apparition vient surtout, je pense, du fait que Marie est la Mère de Dieu.
        
    Je ne sais pas si, dans notre vie de tous les jours, nous nous rendons toujours bien compte de ce que ce titre signifie.
    Nous le prononçons si souvent qu'il finit parfois par ne plus faire naître aucune émotion, au fond de nous.
    Or, c'est là quelque chose qui nous dépasse infiniment ! Oui, et de très loin !
    Cela signifie très concrètement que Marie est la Mère de celui par qui tout a été fait; celui qui possède la clef de tous les mystères de l'univers; celui qui est à l'origine de l'homme et qui tient dans ses mains le secret du comment et du pourquoi de chaque chose ! Cela n'est pas rien !
    Dès lors, quand on sait qu'elle va arriver, on se sent comme "aspiré" vers le sommet de l'univers.
        
    Pour prendre une petite comparaison, je vous dirais qu'il est sûrement beaucoup plus difficile de se préparer à accueillir la Sainte Vierge que de se préparer à recevoir n'importe quel chef d'état de la planète.
    Et Dieu sait si la présence et l'autorité d'un roi ou d'un grand dirigeant de ce monde peuvent quelquefois impressionner !
        
    Mais en plus d'être la Mère de Dieu, il faut également savoir que Marie nous connaît. Oui, elle nous connaît bien. Très bien, même. Et ceci personnellement.
    Depuis ce jour où nous avons été conçus, en effet, elle a suivi  (de ce lieu où elle se trouve et que l'on appelle les cieux) toute notre croissance physique, intellectuelle, spirituelle… de telle sorte qu'elle sait maintenant tout de nous. Absolument tout. Et ceci bien mieux que nos propres parents !
    Rien ne lui échappe de nos qualités, de nos défauts, de nos dons, de nos blocages, des raisons de ces blocages... Elle est parfaitement au courant des choses qui nous ont blessé, même quand nous étions encore dans le sein de notre mère (ce que personne d'autre ne peut savoir à part Dieu).
    Elle sait aussi nos goûts, ce qui nous fait craquer, nos limites, nos rêves, nos faiblesses et nos points forts…
    Elle sait exactement où nous en sommes dans notre vie avec Dieu, la nature de nos péchés, leur gravité et leur conséquence dans notre vie quotidienne, de même que le chemin qui nous reste encore à parcourir. Oui, Marie connaît TOUT de nous.
    Et il en résulte qu'avec elle, on ne peut pas tricher. C'est bien cela, aussi, qui rend la Mère de Dieu impressionnante. Face à elle, on est devant le miroir de la vérité.
        
    Pour ces deux principales raisons (Marie est la Mère de Dieu et Marie est la Mère attentive de chaque homme en particulier), nous avons été très nombreux, en ce 2 novembre 2000 - tandis que nous récitions les mystères du Rosaire - à expérimenter de manière extrêmement forte cette phrase de Vicka : "Il n'est pas facile de se tenir devant Notre Dame".
        
    (à suivre)