• TEMOIGNAGE : LE JOUR OU J'AI COMPRIS POURQUOI LES 10 COMMANDEMENTS DE DIEU FORMAIENT UNE UNITE ORGANIQUE

    Voici une histoire tout à fait authentique qui m'est arrivée au début des années 90, quelque part dans le Sud de la France.

    Je venais d'obtenir ma licence d'anglais et je souhaitais poursuivre mes études tout en travaillant comme maître auxiliaire dans un établissement scolaire.

        

    Un jour, j'ai eu un entretien avec le directeur d'un collège privé. C'était le mois de décembre. Il faisait extrêmement froid.

    A l'entrée de l'établissement, il y avait un surveillant qui s'occupait du portail. Il me semblait très mal en point. Etant en avance pour mon rendez-vous, j'ai discuté avec lui pendant quelques minutes.

        

    Il était littéralement frigorifié. Il avait du givre sur la moustache et sur la barbe, ainsi qu'un gros bouton rouge sur la paupière. Je lui ai demandé :

    -Vous avez un problème à l'œil ?

    Il m'a répondu :

    -Oui, c'est à cause du froid. Il faut dire que je reste dehors pendant plusieurs heures, tous les jours, pour surveiller le portail. J'ai un rendez-vous chez le dermatologue demain. J'espère qu'il va pouvoir me soigner ça !

    Je lui ai dit :

    -Vous devriez demander au directeur de pouvoir rester à l'intérieur. Ce n'est pas normal de laisser un surveillant dehors par un temps pareil, surtout quand les élèves sont en classe et qu'il n'y a plus personne sur la cour.

    Il m'a dit alors :

    -Oh, vous savez, ici, ils n'en ont rien à faire. J'ai déjà signalé à la direction que j'avais des problèmes à l'œil et que la température était devenue intenable, depuis quelques semaines. On m'a répondu en riant que je n'avais qu'à mettre des gants.

         

    Choqué par les propos que je venais d'entendre, j'ai avancé un peu en direction du secrétariat et, à quelques mètres de moi, j'ai aperçu une chapelle (elle appartenait au collège) avec de la lumière à l'intérieur.

    Ayant encore quelques minutes avant mon entretien, j'ai décidé de pousser la porte pour voir à quoi elle ressemblait.

          

    Quelle ne fut pas ma stupeur de découvrir que cette chapelle avait été transformée... en salle de gymnastique !

    Les bancs avaient complètement disparus et ils avaient été remplacés... par des tapis de sol. Sur les murs, entre les vitraux, avaient été fixées... des "prises" d'escalade (pour que les élèves puissent s'accrocher). Et à la place du maître-autel se trouvait... un cheval d'arçons !

    Dans le fond, une femme de ménage était en train de passer l'aspirateur.   

        

    Ca a été un gros choc, pour moi, de découvrir cela. C'était la première fois que je voyais une chose pareille.

        

    J'ai très souvent repensé à cette scène, par la suite, et je dois avouer qu'elle m'a aidé à comprendre quelque chose d'important : quand l'amour de Dieu baisse, dans le cœur des hommes, alors l'amour du prochain baisse aussi. L'amour de Dieu et l'amour du prochain vont de paire. Ils ne peuvent pas être dissociés.

    Quand, par exemple, on "porte un coup" au sacrement de l'Eucharistie qui est la source et le sommet de la vie chrétienne (soit en transformant une église en salle de gymnastique, soit en voulant généraliser le travail le dimanche...), alors il est inévitable que les rapports humains se détériorent eux aussi. Il ne peut pas en être autrement.

        

    Personnellement, j'aime énormément le paragraphe 2069 du Catéchisme de l'Eglise Catholique qui nous dit ceci :

    Le Décalogue forme un tout indissociable. Chaque "parole" renvoie à chacune des autres et à toutes; elles se conditionnent réciproquement; elles forment une unité organique. Transgresser un commandement, c'est enfreindre tous les autres.

          

    Il m'arrive souvent de faire un parallèle entre cette histoire que je viens de raconter et l'état dans lequel se trouve mon pays actuellement.

    Je me dis alors la chose suivante : il n'est pas étonnant que dans un pays où la foi en Dieu est au plus bas (désertification des églises, baisse des vocations, travail le dimanche...), la dignité de l'homme soit si souvent bafouée : ces vies humaines qu'on tue par le biais d'avortements, ces chômeurs et ces étrangers qu'on stigmatise, ces Roms dont on détruit les camps avec une telle violence et un tel mépris de la personne humaine, ces malades qu'on veut "aider à mourir", ces familles qui éclatent, ces divorces et ces remariages qui deviennent la nouvelle "norme"...

    Toutes ces choses conduisent l'une à l'autre parce que l'homme n'a plus dans son cœur l'amour pour Dieu. Voilà, à mon sens, où est le problème.

        

    Oh ! Comme le voyant Ivan Dragicevic a raison de dire que la difficile période de récession économique que nous traversons actuellement trouve son origine dans la récession spirituelle !!