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    Un film qui sonne juste, à la fois tendre et puissant
        
    Pour moi, Des hommes et des dieux est d'abord un film qui sonne juste. En effet, les acteurs sont tous parfaitement crédibles dans leurs rôles; à tel point que l'on pourrait croire que le long-métrage est un "reportage" qui a été réalisé à l'époque des événements de Tibhirine. Une sorte de "cinéma-réalité" qui, d'une certaine façon, rappelle un peu "La Passion du Christ" de Mel Gibson (avec la violence en moins). 

    Les deux choses qui m'ont le plus marqué sont les suivantes :

    1)-Le regard sur l'Islam et sur les musulmans est plein d'humanité et de respect. C'est là l'un des gros points forts de l'histoire : montrer que le rapport avec l'autre doit être basé sur la douceur et sur l'amour et non pas sur la crispation et sur la confrontation. 

    Espérons simplement qu'un jour viendra où le martyre des moines amènera un grand nombre de français à regarder les étrangers qui résident sur notre territoire de la même façon et à parler d'eux avec la même tendresse.

    2)-Une autre chose est merveilleusement bien montrée : l'homme est fragile et il a besoin de temps pour se préparer à l'éventualité du martyre.

    Dans le film, l'angoisse de certains moines fait penser aux tourments que Jésus a ressentis à Gethsémani. Mais, progressivement, on sent que l'abandon à Dieu devient source de joie et qu'avec la grâce, les actes les plus héroïques et les plus sublimes peuvent jaillir des vies les plus simples et les plus "ordinaires". Le frère Christian résume alors la confiance qui habite les moines avec une phrase remarquable : "Les fleurs ne changent pas de place pour recevoir les rayons du soleil, Dieu prend soin d'elles là où elles se trouvent".

    Des hommes et des dieux est un film qui sonne juste, mais c'est aussi un film à la fois tendre et puissant. Il est important de l'avoir vu au moins une fois. A noter toutefois qu'il faut le regarder avec les yeux d'un croyant pour pouvoir le comprendre et l'apprécier dans toutes ses dimensions.
    Précision : le verbe "regarder" n'est peut-être pas tout à fait juste. En effet, "Des hommes et des dieux" n'est pas vraiment un film qui se regarde mais plutôt un film qui se contemple.


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    James Bond, un héro qui dérive en même temps que son époque
         
    Il est loin le temps où James Bond était incarné par Sean Connery et Roger Moore. C'était le temps où le célèbre agent 007 nous faisait rêver avec ses aventures riches en rebondissements, ses gadgets hyper sophistiqués, ses décors somptueux...

    Aujourd'hui, James Bond ressemble à notre époque. Les scènes d'action sont de plus en plus basées sur la violence (dans "Casino Royale", - le premier "James Bond" avec Daniel Craig - il y a une scène de torture si choquante que je m'étonne que la production ait osé la diffuser), les rapports avec les femmes sont de plus en plus centrés sur le sexe et la trahison...

    A noter, toutefois, qu'au début de ce long métrage sorti en DVD en 2006, il y a une course-poursuite particulièrement bien réussie. James Bond court après un malfaiteur sur un site de bâtiments en cours de construction : on se poursuit d'échafaudages en échafaudages, on se fait soulever par des treuils, on saute de grues en grues... L'espace de quelques minutes, on retrouve enfin le véritable esprit de James Bond. Malheureusement, le bonheur est de courte durée !


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    Un étrange "croisement" entre "ET" et "Rencontres du troisième type"
        
    L'histoire commence par une fusillade et se termine par un mariage. La victoire du bien sur le mal est donc sauve. Toutefois, entre les deux, il y a une aventure qui, un peu à l'instar de celles de James Bond, est très difficilement racontable tellement le scénario est bizarre et complexe.
    Pour des raisons que je n'ai pas très bien comprises (j'ai dû bâiller au mauvais moment et cela m'a bouché momentanément les oreilles), Indiana Jones doit rapporter un crâne de cristal dans un temple qui est située en Amérique du Sud. Il est aidé dans sa tâche par un jeune homme qui n'est autre que son propre fils (il l'apprendra au cours de l'histoire). Passages secrets, poursuites infernales en voitures, fouilles dans des cimetières sous terrains... tous les ingrédients habituels sont là pour émerveiller le spectateur et pour lui donner le frisson.
    Mais le plus inattendu (c'est le moins que l'on puisse dire !) est la fin. En effet, quand Indiana Jones parvient enfin à poser le fameux crâne de cristal dans le temple, là, bizarrement, ce crâne se transforme en extra-terrestre. Et, tout de suite après, le "petit homme vert" (qui est assez proche de "ET") s'envole en soucoupe volante. C'est très étrange. On a énormément de mal à accrocher à ce dénouement pour le moins "délirant".
    Je signale, toutefois, que ce n'est pas pour cette raison que j'ai mis un pique. C'est surtout parce que je trouve que ce film fait la part trop belle au morbide (cadavres, cimetières, tombes...). Je déconseille aux enfants d'aller le voir. Ce n'est pas le meilleur "Indiana Jones", loin de là ! Pour moi, ce long métrage est surtout un étrange "croisement" entre "ET" et "Rencontres du troisième type".


  • Des extraits du livre de Bernard Duméril (ancien président national du CLER) : "Bien vivre en couple" (aux éditions du Jubilé / Sarment).

               

    Le conseiller conjugal (1)

    Résumé : L'auteur, qui est lui-même conseiller conjugal, insiste beaucoup, au début de l'ouvrage, sur la nécessité d'aller voir un conseiller conjugal lorsque le couple va mal. Il ne faut jamais hésiter à faire cette démarche et il faut savoir que tout ce que l'on dira durant les entretiens restera strictement confidentiel. Les choses vont mal lorsque, dans un couple, on ne parvient plus à s'écouter l'un l'autre. C'est le signal d'alarme. Il faut donc une personne extérieure au couple pour faire un "arbitrage" et aider les époux à y voir plus clair.
         

    Dialogue et sexualité (2)

    Résumé : Pour construire un couple, l'auteur nous dit qu'il faut commencer par connaître le terrain. Pour cela, il faut se reconnaître "sexué", c'est-à-dire "animé d'un désir" (attention, toutefois, de ne pas limiter la sexualité à la génitalité - c'est-à-dire le sexe à proprement parlé. La sexualité recouvre un domaine beaucoup plus large). En nous troublant, les désirs que nous ressentons nous montrent que nous avons besoin de l'autre et que, de ce fait, nous ne sommes pas "tout-puissant". Il est fondamental d'apprendre à maîtriser les désirs qui nous habitent car "c'est l'humanisation de cette pulsion sexuelle qui fait toute la grandeur de l'homme". En canalisant l'énergie, nous la récupérons pour la redistribuer. Le mot clef pour arriver à cela, dans un couple, est le dialogue. Quand on a faim de nourriture, on ne demande pas l'avis de la nourriture avant de la manger. Mais quand on a faim de relations physiques, il faut d'abord en parler avec son conjoint. Beaucoup de femmes souffrent de ce qu'il n'y ait pas suffisamment de dialogue au sein de leur couple. Elles se sentent alors "l'objet" de leur mari.

         

    Les 7 principales différences entre l'homme et la femme (3)

    Résumé : Bernard Duméril nous dit que l'on retient traditionnellement sept grandes différences entre l'homme et la femme :

    1-Le cœur et le corps

    La femme (dont le symbole est l'eau) est beaucoup plus dans "l'être" que l'homme. Le cœur (et donc, les sentiments) est plus important, pour elle. L'homme (dont le symbole est le feu) est beaucoup plus dans "l'agir" que la femme. Le corps (et donc, la relation physique) est plus important, pour lui. Il en résulte que la femme doit devenir l'éducatrice du cœur de son mari, et que l'homme doit devenir l'éducateur du corps de sa femme.

    2-Le décalage

    La femme est très sensible aux paroles. Un mot désagréable prononcé le matin peut encore résonner dans son esprit le soir (alors que l'homme, lui, l'a complètement oublié).

    3-Le compartimentage

    Il est difficile, pour l'homme, de faire plusieurs choses en même temps (regarder un match de foot et signer le carnet de notes de ses enfants, par exemple). Par contre, la femme peut tout à fait faire la cuisine tout en surveillant ses enfants et en écoutant les infos.

    4-L'œil et l'oreille

    L'homme est plus un "œil" que la femme. Il est très sensible à ce qu'il voit. La femme, par contre, est plus une "oreille" que l'homme. Elle est plus sensible à ce qu'elle entend. Par exemple, elle a besoin que son mari lui dise souvent qu'il l'aime. Souvent, le mari ne le fait pas car, pour lui, c'est une évidence.

    5-Le dialogue

    Ce point est plutôt une ressemblance : l'homme et la femme ont tous les deux besoin de dialogue. Tous les couples devraient se parler en tête à tête au moins une fois par mois pour faire le point, et partir en voyage au moins une fois par an (même si c'est pour une durée très brève) pour se retrouver tous les deux.

    6-Les non-dits

    Une épouse peut supporter pendant de nombreuses années un comportement de son mari en espérant que ce dernier comprendra de lui-même un jour. L'homme, lui, exprime son agacement très rapidement. Il faut savoir que le non-dit est quelque chose qui peut sournoisement détruire un couple. En effet, il peut donner lieu à des interprétations fausses et à des incompréhensions.

    7-Le passé

    Les deux époux ont toujours un passé très différent : éducation, tradition, valeurs... tout ce qu'ils ont reçu de leurs parents n'est pas pareil. Certaines habitudes de l'un peuvent susciter de l'incompréhension, chez l'autre. C'est pourquoi il est très important que chacun ose se dire. Les incompréhensions liées au passé sont les plus dangereuses.

         

    S'approprier les différences de l'autre : le travail de toute une vie (4)

    Résumé : Connaître les différences entre l'homme et la femme est une première étape. La seconde étape consiste à se les approprier, à les digérer. Pour cela, chaque conjoint doit apprendre à voir le monde avec le regard de l'autre. C'est là le travail de toute une vie.

    Extrait : C'est toute une gymnastique de l'esprit que de se décentrer de sa propre vision et d'essayer de regarder le monde avec la vision de son conjoint. Cela nécessite de descendre de son mirador, d'abandonner sa vision, son schéma si confortable et si habituel, d'oser descendre et traverser cet espace qui nous sépare, d'appréhender et de comprendre les éléments de réflexion qui font que notre conjoint pense différemment de nous. Comprendre d'où et de quoi il parle, et pourquoi il parle avec autant de conviction. En réalité, il parle à partir de son histoire, ses peurs, ses joies, ses expériences (...). Il est nécessaire que le conjoint fasse le chemin identique en sens inverse pour comprendre à son tour la vision de son partenaire.

        

    Les 3 fonctions de la sexualité (5)

    Résumé : La sexualité a trois fonctions bien précises :

    1-La fonction plaisir.

    Ce point est important car il ne peut pas y avoir d’épanouissement humain sans plaisir. A noter, toutefois, que deux choses peuvent empêcher le plaisir : le refus de se donner à l’autre et l’excès de relations sexuelles au sein d’un couple. Il y a donc un équilibre à trouver entre ces deux extrêmes.

    2-La fonction relation.

    Avoir une relation sexuelle, ce n’est pas "avoir une relation" (comme on le dit toujours) mais "entrer en relation". En effet, il s’agit bien d’apprendre à faire 1 par la relation, mais tout en restant 2 dans la durée.

    3-La fonction fécondité.

    Cette fonction ne se limite pas à la seule fécondité biologique (les enfants) mais elle s’étend aussi à la fécondité sociale (le prochain). La fécondité peut ne pas être au rendez-vous quand deux personnes se sont mariées pour de mauvaises raisons : un désir pour le garçon de prouver sa virilité, un désir de se donner de l’assurance, un désir de s’affranchir des parents, un désir de possession, un amour refuge ou dépit, un désir de faire comme les autres, un sentiment amoureux objectif mais pas encore un authentique amour. Les équipes d'accompagnement au mariage doivent faire très attention à cela.

            

    Fusion, individualisme et unité conjugale (6)

    Résumé : Un couple doit toujours rechercher l'unité. Attention, toutefois, de ne pas confondre unité et fusion. Chaque conjoint, en effet, doit respecter la personnalité de l'autre. Le but n'est pas de ramener l'autre à son projet personnel, mais de l'aider à devenir ce que Dieu attend de lui. Attention, également, de ne pas tomber dans l'individualisme (l'extrême inverse) où chacun évoluerait totalement indépendamment de l'autre. Il faut trouver un juste équilibre : être unis tout en respectant les différences de l'autre et sans chercher à le "posséder". Pour cela, chacun doit s'efforcer de faire vivre "la partie commune" à l'un et à l'autre. La relation sexuelle joue un rôle fondamental dans cette "partie commune". En effet, la sexualité doit donner à chacun : le bonheur d'exister pour quelqu'un, la découverte qu'on peut être source de joie, la confiance en soi et en l'autre, la joie de donner ensemble la vie à un être nouveau. La sexualité est vraiment épanouissante lorsque le couple privilégie la qualité à la quantité. Elle permet alors progressivement au couple de cheminer vers une unité supérieure.


  • Le professeur Henri Joyeux (un grand défenseur de Medjugorje) est l'auteur d'un livre intitulé : "L'éducation sexuelle par le dialogue parents-enfants : à quel âge, pourquoi, comment ?" (Œil, 1990). Voici quelques notes prises en lisant cet ouvrage.
        
    L'écologie sexuelle (1)
    Résumé : Dans un monde où l'image de la sexualité est complètement déformée et où l'audiovisuel est malheureusement devenu la première école de France, le professeur Joyeux décide de créer "L'Ecole de la Vie et de l'amour" (Eva) pour aider les parents à exprimer clairement et sans complexes les réalités de la vie, pour éduquer les jeunes et les aider à parler de leurs problèmes.
          
    Extrait : La dissociation sexualité-amour est un non-sens humain, qui traduit une grave méconnaissance des immenses qualités de l'individu masculin ou féminin. Un tel non-sens empêche une véritable maturation. Des jeunes le savent de plus en plus tôt. Ils ne veulent plus polluer leurs corps. Ils se tournent naturellement vers l'écologie.
    L'écologie n'est pas seulement réservée à la nature environnante. L'écologie humaine et sexuelle en particulier est une réalité concrète qui implique et traduit un retour au bon sens, aux rythmes biologiques qui sont la source de l'équilibre humain (p.15-16).
        
    Tout leur dire avant l'âge de 10 ans (2)
    Résumé : Il n'est pas bon de maintenir un enfant trop longtemps dans ses rêveries (comme croire au Père Noël, par exemple). En matière de sexualité, il faut lui expliquer son histoire dès l'âge de 6 ans : la grossesse, la vie intra-utérine, la naissance, les premières années... tout en donnant le plus de détails possible.
    En ce qui concerne le fait qu'un bébé naît à partir d'une relation sexuelle entre un homme et une femme, il faut dire cela aux enfants avant l'âge de 10 ans, et ceci en employant des mots simples qu'ils peuvent comprendre. En effet, l'âge d'information doit précèder et préparer l'âge de raison. Si d'aventure un enfant est né par fécondation in-vitro, alors il est bon de lui expliquer pourquoi, et il faut aussi lui dire qu'il a été longuement désiré.
        
    Extrait : Parents, commencez donc avant l'âge de raison de vos enfants, en partant des faits de la vie courante de l'enfant. Les comparaisons avec le monde animal ou avec la nature sont le plus souvent inadéquates, elles ne suffisent plus, l'enfant les considère comme enfantines; elles lui font suspecter qu'on le sous-estime, qu'on lui cache quelque chose, et quelque chose de probablement essentiel (p.19-20).
        

    Parler de la puberté aux 10-13 ans (3)
    Résumé : Dés l'âge de 10 ans, il est bon que les parents annoncent à leurs enfants quelles sont les transformations qui vont s'opérer en eux aux moment de la puberté. Il faut donc que le dialogue parents-enfants se resserre, à ce moment-là. Le risque majeur, pour un adolescent, va être un décrochage scolaire (notamment à cause de la complexité des programmes des collèges) et une recherche de dérivatifs (comme le sexe, par exemple). Il est donc très important que les parents soient particulièrement proches de leurs enfants à partir de 10 ans.
        
    Extrait : Attention ! Beaucoup de parents se trompent sur ce mot "dialogue", s'imaginant que l'enfant, le jeune doit parler autant que l'adulte. Il peut y avoir un vrai dialogue quasi silencieux si l'on sent que le jeune comprend, est heureux, apaisé, adhérent, qu'il est "acteur intérieur". Il y a trop de parents qui cessent de parler à leurs enfants parce que ces derniers ne savent exprimer par des mots leur intériorité (p.25).
        

    Les premiers sentiments amoureux (4)
    Résumé : Les premiers sentiments amoureux arrivent, chez les garçons et chez les filles, vers l'âge de 13 ans. A partir de cette période, il est bon que les parents fassent particulièrement attention aux émissions de télévision que regardent leurs enfants. Il est également important de contrôler leurs sorties (soirées entre amis, boums, fréquentations...). Enfin, il est nécessaire que les parents prennent le temps de raconter à leurs enfants comment ils se sont rencontrés, et comment ils se sentaient quand ils étaient eux-mêmes au collège. Le professeur joyeux dit que c'est vers la quinzième année que se situe l'âge critique au-delà duquel il peut être trop tard pour informer et éduquer.
        
    Extrait : Remarquez-le, parents, les sentiments au début sont toujours très purs, la sensibilité est plus forte que la sensualité, le sentiment domine sur le sexe. L'adolescent prend conscience de sa capacité d'amour. Il est sentimentalement attiré, mais cette pureté ne durera pas très longtemps : quelques mois, une année, rarement plus. Elle va donc assez vite se troubler, car les sens vont prendre le dessus; à l'attirance sentimentale, va s'ajouter une attirance sexuelle qui peut devenir très forte si elle est stimulée comme elle l'est aujourd'hui par l'environnement médiatique (p.27-28).
        

    Le Sida (5)
    Résumé : Quand un jeune est atteint du Sida, il ne faut surtout pas présenter cette maladie comme un "châtiment divin". En effet, la maladie brise l'existence et il ne reste alors au jeune que la possibilité d'une espérance. Et c'est justement cette espérance qu'il faut entretenir.
        
    Extrait
    : Il est donc essentiel et urgent de faire prendre conscience à tous que le Sida n'est qu'un "révélateur" de notre vie sociale et que la responsabilité ne retombe pas seulement sur l'individu atteint mais aussi sur la collectivité qui n'a pas trouvé les moyens adéquats pour l'éviter (...). J'ai rencontré de nombreux jeunes atteints. Ils savent tout. Lors de chaque rencontre en tête à tête, j'ai retiré la même certitude : "Ces jeunes ne sont pas responsables de leur maladie". Presque tous m'ont laissé le même message : "Dites à ceux qui ne sont pas atteints de ne pas nous considérer comme des pestiférés... Nous aussi nous avons besoin d'estime, d'attention". J'ajouterai qu'ils ont besoin d'encore plus d'amour, comme le blessé au bord d'une route, comme le malade au stade ultime de sa vie (p.33-34).
        
    La conscience de la fertilité (6)
    Extrait : L'information essentielle à donner aux jeunes est la "conscience de la fertilité" (p.38). La femme est féconde de la puberté à la ménopause, c'est-à-dire en moyenne, de l'âge de 13 à 50 ans, 37 années consécutives, seulement 5 à 7 jours environ par mois, à la différence de l'homme qui peut l'être de 13 à 100 ans, soit 87 années consécutives et chaque jour, 24 heures sur 24 (p.41). Une femme qui sait lire dans son corps ses jours de fécondité (cela s'apprend dès la puberté en recherchant la glaire fertile qui s'évacue par les voies génitales naturelles) et un époux attentif aux rythmes biologiques de son épouse, c'est-à-dire qui les respecte avec elle, dans le but d'espacer les naissances, constituent des foyers équilibrés responsables où chacun respecte l'autre pour son plus grand bien. Une femme bien dans sa peau est une femme qui connaît ses rythmes biologiques et les vit de façon positive; ainsi les fait-elle accepter par tout son entourage, intime, familial, professionnel, l'humour aide beaucoup (p.43).
        
    Inceste, homosexualité et multipartenarité (7)
    Résumé : La question de l'inceste, de l'homosexualité et de la multipartenarité est abordée dans un court chapitre. Pour le professeur Joyeux, ces comportements (qui sont traités ensembles) ne sont pas des maladies, mais des blessures d'amour. 
        
    Extrait
    : La généralisation de la révolution sexuelle commencée dans les années soixante, a atteint son apogée avec le Sida. Elle ne régressera pas avant l'an 2000, puisqu'il est nécessaire que cette révolution aille jusqu'à son terme ultime avec les derniers soubresauts d'une humanité qui sort de l'enfance quant à la connaissance de la sexualité. Tous ces dérèglements sexuels sont des blessures d'amour. Ce ne sont pas des maladies, elles sont la conséquence d'une multitude de petites erreurs d'informations, d'interprétation, de communication... (p.50-51). 
        
    Aider un enfant qui a été victime d'un viol (8)
    Résumé : L'un des plus gros problèmes qui se posent, quand un enfant a été victime d'un viol, c'est que cet enfant est souvent enfermé dans le silence. La raison qui explique cela est que les abuseurs exigent le secret et, souvent, ils menacent les enfants des pires représailles pour les obliger à se taire. Il faut donc restaurer une relation de confiance avec l'enfant. Cela n'est pas toujours facile. Il faut du temps et de la patience.
         
    Extrait : L'enfant sexuellement dupé ressort de cette expérience avec des connaissances et un répertoire de comportements sexuels inappropriés à son niveau de développement et qui lui laisse une image faussée de la sexualité. L'enfant est désillusionné; il ne sait plus qui croire, que croire, ni en qui avoir confiance lorsqu'il s'est senti trahi par un être cher ou par toute autre personne de confiance. Le sentiment d'avoir été faible face au profiteur, son impuissance à pouvoir y résister, à y mettre un terme, et l'invasion de son territoire corporel intime, portent atteinte aux sentiments de sécurité de l'enfant et à sa capacité de s'autodéterminer (p.51). Les enfants informés sur la sexualité savent qu'ils ont le droit de dire non, qu'ils ont le droit au respect de leur corps et de leur intimité (p.52).
        
    Parler des relations sexuelles avec un enfant (9)
    Résumé : La plupart du temps, c'est à l'école (sur les cours de récréation) qu'un enfant apprend tout ce qui concerne la sexualité. Afin que l'information soit transmise avec respect, les parents doivent absolument devancer l'école (et aussi la télévision qui, aujourd'hui, joue un rôle très important). Dès l'âge de six ans, il faut dire à l'enfant qu'il a été pendant neuf mois dans le ventre de sa maman. Il ne faut pas hésiter à lui montrer des livres d'images ou des photos sur lesquelles on voit des foetus. Ces photos sont pour l'enfant une source de fascination. Peu à peu, avec les mois et les années, un enfant voudra savoir comment il est arrivé dans le ventre de sa maman. A ce moment-là, on peut lui expliquer que c'est parce que son papa et sa maman se sont donnés beaucoup d'amour et de tendresse. En ce qui concerne les organes génitaux à proprement parlé, il ne faut pas employer des termes "médicaux". Il faut plutôt employer les mots familiers qu'on utilise habituellement, dans la famille, pour désigner les organes génitaux.
         
    Extrait : On peut lui expliquer que c'est parce que son papa et sa maman se sont donnés beaucoup d'amour, avec de la tendresse, des caresses, que leurs corps se sont unis et qu'il a été conçu environ cent quatre-vingts jours avant sa naissance. L'enfant sera fasciné par cette belle histoire du début de sa vie. Il faut bien lui montrer que c'est une histoire d'amour : qu'il ait été profondément désiré ou non, même si les parents sont des parents adoptifs, même si les parents sont divorcés, et à la limite, même s'il a été conçu in vitro... (p.67-68). Le mieux est de donner à l'enfant les termes correspondants à sa psychologie. Ils lui permettent d'intégrer, de comprendre exactement ce que l'adulte veut lui dire. Il n'est pas nécessaire d'employer des termes d'adultes qui sont souvent des termes anatomiques difficilement compréhensibles, et que d'ailleurs les adultes eux-mêmes emploient rarement (p.69). Pour les garçons, le terme consacré est en général le zizi ou le robinet. Pour les petites filles, l'expression est plutôt négative; il n'y a pas de zizi ou de robinet comme pour les garçons; simplement, il y a une petite "porte" de sortie (p.69).
        
    Nudité des enfants, nudité des parents (10)
    Résumé : Tant que les enfants sont tout petits, il n'est pas choquant de leur faire prendre leur bain ensemble (même entre filles et garçons mélangés). Mais il ne faut pas que cela se prolonge trop. Souvent, dès l'âge de trois ans, un enfant demande d'aller aux toilettes tout seul et il ferme la porte des WC derrière lui. Cela nous montre bien qu'il y a, chez lui, une pudeur qu'il faut respecter. Par contre, les parents ne doivent jamais se montrer nus devant leurs enfants : ni pour prendre leur douche, ni sur une plage, et encore moins (comme le font certains en croyant faire l'éducation sexuelle de leurs enfants) pour assister à leurs ébats amoureux.
        
    Extrait : Se montrer nu devant ses enfants, c'est faire preuve d'une absence de pudeur chez l'adulte et risquer alors de casser le mécanisme psychologique naturel de la pudeur de l'enfant. Il est, par contre, tout à fait normal que les parents puissent se montrer dans la tenue "maillot de bain" à leurs enfants, mais il n'est pas nécessaire d'aller au-delà. Ce serait d'une certaine façon empêcher la maturation normale de la pudeur enfantine, et de la prise de conscience du corps (p.70). Il est évident que, pour l'enfant, il est insupportable d'assister à l'acte sexuel adulte car c'est pour lui un acte de violence, d'impureté qui ne respecte pas sa maturation psychologique (p.71).
         
    Mots grossiers et "jeux sexuels" chez les enfants (11)
    Résumé : Très souvent, les enfants apprennent tout un tas de mots grossiers à l'école; des mots qui sont en lien avec la sexualité. Quand ils les prononcent, et notamment à la maison, il est bon de commencer par leur expliquer leur signification (en fonction de l'âge et de la maturité de l'enfant, bien évidemment). Il est important de bien faire comprendre aux enfants à quel point ces mots salissent l'image de la sexualité qui est une très belle chose. Il est également capital de leur faire prendre conscience que l'on doit toujours parler de la sexualité avec beaucoup de respect. 
    En ce qui concerne les "jeux sexuels" chez les enfants, il ne faut pas y attacher trop d'importance (même s'il faut faire quand même attention qu'ils ne deviennent pas une habitude) lorsque les enfants sont très petits (quand, par exemple, en prenant un bain avec son petit frère, une petite fille essaye innocemment de lui toucher son appareil génital. Cela arrive très souvent). Par contre, il est important d'intervenir plus fermement, et ceci dès la classe de maternelle, lorsque des garçons regardent sous les jupes des filles ou bien essayent de les embêter quand elles vont aux toilettes. Il y a là, dit le professeur Joyeux, une "coquinerie sexuelle" qui peut être dangereuse dans le futur si l'on n'y prend pas garde.
        
    Pornographie chez les adolescents (12)
    Résumé : Les parents doivent toujours aborder les problèmes sexuels des jeunes avec beaucoup de précaution. En brusquant les choses, ils risquent de culpabiliser les adolescents qui, alors, peuvent se renfermer sur eux-mêmes. Quand on découvre qu'un jeune lit des revues pornographiques, il faut faire très attention car cela peut devenir pour lui une drogue qui peut le pousser à avoir des relations sexuelles précoces, avec tous les risques que cela comporte. La meilleure solution est de dialoguer avec lui : lui dire que l'amour n'est pas dans ce type de revue, lui expliquer comment on a vaincu ce problème (si d'aventure on y a été confronté quand on était jeune), lui dire aussi que ce genre d'habitude traduit un repliement sur soi, ce qui est très négatif car il faut au contraire s'ouvrir au monde. Il faut savoir également que beaucoup de problèmes de l'adolescence peuvent être évités si l'éducation sexuelle est bien faite au cours de l'enfance. Quand, en regardant la télévision en famille, on tombe sur des images trop suggestives (pendant la publicité, par exemple), il ne faut pas hésiter à zapper et à dire à un enfant (dès que son âge le permet) que ces images sont diffusées dans un but commercial, c'est-à-dire pour "capter" l'attention du téléspectateur. Autrement dit, il faut tout de suite apprendre à un enfant à ne pas être dupe et à avoir un regard intelligent sur ce que les médias lui montrent. Cela l'aidera, plus tard, et lui évitera bien des dérives. Il est bon, également, de ne pas laisser la télévision allumée toute la journée, quand les enfants sont petits, et de se servir au maximum des DVD (ce qui permet aux parents de choisir les films que l'on regarde en famille).
        
    Extrait : Il ne faut pas cacher aux jeunes qu'il s'agira de toute façon d'une lutte non pas contre soi-même, mais pour soi-même, c'est-à-dire d'une lutte positive pour éviter des travers qui sont préjudiciables à l'équilibre physique et psychique de la personnalité et à l'épanouissement de tout adolescent et adolescente (p.84).
        
    Les relations sexuelles précoces chez les adolescents (13) Résumé : Une relation sexuelle est un acte très important car il laisse toujours des traces à la fois au niveau physique et au niveau psychique. Il faut donc s'y préparer avec le plus grand sérieux. C'est pourquoi le cheminement vers le mariage religieux (avant d'avoir des relations sexuelles) constitue une étape fondamentale. L'adolescent (surtout le garçon) a souvent des sentiments impulsifs. Or, le sentiment amoureux doit mûrir et évoluer vers un projet commun avec celle que l'on aime. L'amour ne se réduit pas au plaisir immédiat. Le temps est donc un facteur essentiel. Pourtant, beaucoup de choses poussent aujourd'hui les adolescents à avoir des relations sexuelles précoces : l'environnement, les médias, les camarades de classe, et, parfois, les parents eux-mêmes.
        
    Extrait : Malheureusement beaucoup d'adultes croient que s'ils avaient eu des relations sexuelles précoces, celles-ci auraient probablement évité bien des problèmes conjugaux ou familiaux plus tard. 
    Ils réfléchissent
    peu et oublient en particulier tout ce qui est nécessaire pour accéder à la maturation psychique et physique, qui permet de trouver équilibre et bonheur dans la sexualité. Il est pourtant bien connu, déjà, que la cohabitation juvénile n'a pas réduit, à l'âge adulte, le nombre des divorces. Bien au contraire, elle est souvent source de "breaks", de divorces précoces chez les jeunes. Il suffit simplement de leur demander d'observer leurs camarades plus âgés ou du même âge qu'eux pour qu'ils reconnaissent que ceux-ci ont ou ont eu effectivement des difficultés sentimentales parfois graves (p.86).
        
    La psychologie masculine et féminine (14)
    Résumé : A l'adolescence, les garçons sont souvent plus "charnels" et les filles plus "spirituelles". Ces dernières, par exemple, sont très peu attirées par les revues ou les films à caractère pornographique. Elles sont plus sentimentales. Elles peuvent rester avec leur petit ami sans qu'il ne se passe rien entre eux au niveau sexuel; simplement en contemplant la nature. Le besoin de relations physiques est moins "violent" chez la fille. Il faut savoir que l'hypophyse (qui est le "chef d'orchestre" hormonal chez l'homme et chez la femme) est beaucoup plus sensible, chez la femme, aux stimuli reçus par le cerveau : émotions sentimentales, appréhensions telles que l'approche d'un examen, détente en vacances, choc d'un accident, changement de climat lors de voyages, altitude en montagne ou en avion...
        
    Extrait : Garçon ou fille ont remarqué qu'ils étaient attirés par leurs camarades du sexe opposé; cela est tout à fait naturel. Les filles sont indifféremment amoureuses de plusieurs garçons d'une semaine ou d'un mois à l'autre. Quant aux garçons, ils sont amoureux d'une heure à l'autre, du matin au soir ou d'un jour à l'autre. Une blonde les attire, une brune les fascine, une troisième les empêche de dormir et une fille aux yeux verts les fait rêver... Bref, ils ont remarqué que toutes les filles sont de véritables aimants puissamment attractifs (p.87).
        
    Lequel des deux parents doit parler de la sexualité aux enfants ? (15)
    Résumé : Beaucoup de parents se demandent lequel d'entre eux doit parler de la sexualité aux enfants. Le père doit-il parler avec le fils et la mère avec la fille ?
          
    Extrait :
    Il n'y a pas de loi générale. L'important est d'en parler avec les enfants. Pour pouvoir en parler, il est important que les adultes sachent ce qu'ils veulent dire. Qu'ils aient donc eux-mêmes une certaine formation, un fil directeur. Ils doivent posséder auparavant une petite pédagogie (p.93). Par expérience et par celle d'autres parents, dont nous avons écouté les témoignages, nous pensons que si des parents arrivent à bien communiquer sur ces problèmes avec leurs enfants, le dialogue ne se coupera jamais - ou du moins pas totalement - avec les deux parents. Il sera maintenu d'une façon ou d'une autre avec l'un des deux. Parfois une tierce personne peut être utile, qu'il s'agisse d'un(e) ami(e), d'un(e) cousin(e) ou d'un oncle ou d'une tante plus âgée qui pourra être le ou la confident(e) de tel ou tel de vos enfants. Il ne faudra surtout pas rompre cette confiance, ni la trahir. Gardez les secrets qui vous sont confiés (p.93).
        
    Etre maman à 15 ans (16)
    Résumé : Quand une adolescente de 14 ou 15 ans annonce à sa famille qu'elle est enceinte, la situation est délicate (surtout si le père a disparu de la circulation, comme c'est très souvent le cas). Toutefois, il faut se garder de tout catastrophisme. Il ne faut ni culpabiliser la jeune fille, ni la "mettre dehors" (ce qui arrive malheureusement parfois), ni la pousser à subir une Interruption Volontaire de Grossesse. Il faut savoir que l'avortement, en plus d'être un crime, peut avoir deux répercussions très graves : tout d'abord, il crée d'importants problèmes psychologiques chez la mère; ensuite, il peut entraîner chez cette dernière un rejet de ses propres parents. Il faut savoir également que quand l'entourage met trop de pression sur un jeune, cela peut le pousser au suicide. Il faut donc être très vigilant et accueillir toutes les situations délicates avec calme et avec confiance.
          
    Extrait :
    En général, le père..., il a pris la fuite... Non seulement lui-même ne veut pas revoir la fille, mais ses parents ne tiennent absolument pas à avoir à assumer un petit-fils dans de telles conditions. C'est donc pratiquement toujours la fille qui se retrouve seule pour assumer la grossesse, comme si elle était seule responsable. Il est exceptionnel que le père de l'enfant soit là pour le reconnaître et aider à résoudre les difficultés. Il est évident que ce qu'il ne faut pas faire, c'est mettre la fille dehors; c'est la culpabiliser; c'est punir bêtement. Cela ne fera qu'aggraver la situation qui est déjà assez conflictuelle. Quant à obliger le garçon à épouser la jeune fille, ce n'est pas forcément la meilleure solution. L'intelligence et le cœur doivent être stimulés sans fausser la liberté; pousser au mariage dans de telles conditions aurait de fortes chances d'aboutir tôt ou tard à un divorce (p.95-96).
        
    L'anorexie mentale (17)
    Extrait : Nous avons vu de nombreux cas d'anorexie mentale féminine ou masculine. Dans tous les cas observés, la période de la puberté, de la prise de conscience de sa sexualité a été troublée par une information insuffisante, souvent totalement faussée. Faire raconter au patient "anorexique mental" comment il a appris les choses de la vie et de l'amour peut être un véritable supplice. Il lui sera souvent impossible de l'exprimer par écrit, et l'on aura les plus grandes difficultés à l'obtenir. Une très grande confiance entre celui qui écoute et celui ou celle qui raconte est nécessaire pour que ce "jardin secret" puisse être livré. C'est le début d'un chemin de guérison qui peut être long. Les mêmes causes peuvent être retrouvées dans l'homosexualité masculine ou féminine. Il faudra beaucoup de temps, de volonté, de patience, de courage et de rechutes pour arriver à s'en sortir (p.120).
        
    Il faut repenser complètement l'éducation sexuelle (18) Résumé : L'éducation sexuelle est obligatoire dans toutes les écoles françaises (publiques comme privées) depuis les années soixante. Malgré cela, on constate que la situation s'est aggravée dans le domaine affectif : MST, Sida, multipartenarité, augmentation du nombre de divorces... On est donc forcé de reconnaître que l'enseignement a échoué. Pour le professeur Joyeux, les parents (qui sont les éducateurs naturels) doivent absolument devancer l'école (et aussi la télévision). Ils doivent même parler de la sexualité à leurs enfants avant que ces derniers en parlent. La pédagogie idéale, selon lui, comprend quatre étapes :
    1-Raconter à l'enfant son histoire (4-10 ans)
    Il s'agit là d'aider un enfant à bien se situer et de lui donner ses "racines" familiales et personnelles.
    Cette première étape correspond en gros aux points suivants (dans notre résumé) : (1), (2), (8), (9), (10), (11) et (15).
    2-Annoncer la puberté (10-13 ans)
    Il s'agit ici de dire à un jeune ce qui va se passer dans son corps (ainsi que dans le corps des jeunes du sexe opposé) quand il sera adolescent.
    Cette seconde étape correspond en gros aux points suivants : (3) et (4).
    3-Parler des sentiments, de la sexualité et du Sida (13-15 ans) 
    Il s'agit ici de former un jeune à la vie affective (et pas seulement sexuelle).
    Cette troisième étape correspond en gros aux points suivants : (1), (5), (6), (7) et (12).
    4-Dire ce que signifie "être amoureux" (15-20 ans)
    Il s'agit là de poursuivre et d'approfondir la formation d'un jeune à la vie affective.
    Cette quatrième étape correspond en gros aux points suivants : (13), (14), (16) et (17).
        
    Libération spirituelle et écologie sexuelle (19)
    Résumé : Le professeur Joyeux constate qu'au vingtième siècle, le monde a eu deux tendances extrêmement négatives : tout permettre (à l'Ouest) et tout régenter (à l'Est). Pour lui, une libération spirituelle se prépare partout car l'homme ne peut pas continuer ainsi. Il cite une phrase du célèbre dramaturge tchèque Vaclav Havel (devenu, par la suite, chef d'Etat) : "Plus on se rend compte de l'absence de sens - donc de l'absurdité de la vie -, plus intensément on le recherchera". Le professeur Joyeux pense aussi que le risque de tout permettre ou de tout régenter existe également dans la vie sexuelle. Pour lui, la solution se trouve dans ce qu'il appelle l'écologie sexuelle.
        
    Extrait : Le premier choix est celui de la libération sexuelle à outrance, qui conduit à la drogue, au SIDA, au suicide des jeunes. Le deuxième choix est celui de la sexualité maîtrisée par la médecine : contraception hormonale de 15 à 50 ans avec tous les inconvénients, fécondation in vitro, thérapeutiques spécifiques des MST. Le troisième choix est celui de la libération sexuelle par l'écologie humaine, c'est-à-dire la connaissance et le respect des rythmes biologiques du corps humain. Ce choix favorisera la croissance naturelle et harmonieuse de toute la personne, corps et esprit (p.130).
        
    Conclusion (20)
    Voilà, ainsi s'achève notre lecture du livre du professeur Joyeux. J'espère que cette rubrique vous aura plu et qu'elle aura permis à chacun d'entre nous (parents, enfants, célibataires...) d'avancer dans la connaissance de tout ce qui touche à la sexualité. Je tiens à dire, pour terminer, que le livre du professeur Joyeux contient des réponses à de très nombreuses questions dont je n'ai pas parlé dans les résumés ci-dessus. C'est pourquoi il peut être très intéressant de l'acheter et de le lire en entier.
        
    "Dans la société d'aujourd'hui, un enfant bien dans sa peau, équilibré, qui n'est pas tourmenté par le sexe, a été le plus souvent bien et complètement informé, il dialogue avec ses parents, éducateurs naturels et il leur fait confiance" (H. Joyeux).

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    Superman soulève des montagnes mais il n'élève pas l'âme des spectateurs
          
    Après cinq années passées à rechercher en vain des traces de Krypton (sa planète d'origine), Superman revient sur la Terre. A son retour, bien des choses ont changé : -Loïs Lane, la célèbre journaliste du "Daily Planet" dont il était amoureux, vit désormais avec un homme dont elle a un enfant. -Lex Luthor, un savant fou, a réussi à s'introduire dans la célèbre "forteresse de la solitude" du super héro, pendant son absence, et il y a dérobé des cristaux qui vont lui permettre de dominer le monde (notamment en créant des perturbations au niveau des réseaux électriques de tous les pays). Le malfrat est également parvenu à s'emparer d'un échantillon de kryptonite dans un musée, et il a l'intention de s'en servir pour se débarrasser de Superman (ce dernier, en effet, ne peut pas supporter la kryptonite).
        
    Après des scènes d'action tout à fait époustouflantes (le sauvetage d'un avion en plein vol restera longtemps gravé dans les mémoires !), Superman parvient finalement à remettre la main sur les cristaux que Lex Luthor avait cachés au fond de la mer et qui, au fil des jours, s'étaient transformés en une gigantesque "montagne de roches enchevêtrées". Grâce à sa super force, Superman arrive à soulever cette "montagne" et à l'envoyer dans l'espace, de telle sorte que les cristaux ne puissent plus causer de nuisances. Lex Luthor et sa compagne, pour leur part, fuient en hélicoptère mais, à cause d'une malencontreuse panne de carburant, ils échouent misérablement sur une minuscule île déserte. L'histoire ne dit pas ce qu'ils deviennent par la suite.
        
    Ce film est vraiment une grande réussite au niveau des effets spéciaux. C'est certain. D'ailleurs, le magazine de cinéma "Première" n'a pas hésité à dire qu'il s'agissait (je cite) d'un "monument qui dépasse toutes les versions précédentes". Par contre, j'ai trouvé que le personnage de Superman (au demeurant très bien interprété par Brandon Routh) avait d'énormes faiblesses au niveau affectif. Là est, à mon sens, le gros point négatif de cette nouvelle aventure. En effet, bien qu'il sache parfaitement que Loïs Lane a un compagnon et un enfant de ce dernier, Superman tente plus ou moins de la séduire : il se pose sur son balcon, lui parle doucement, l'emmène faire un petit tour dans les airs avec lui... comme au bon vieux temps (souvenez-vous des épisodes précédents avec Christopher Reeves) ! Non, là, franchement, ce n'est pas bien ! D'autant plus que ce petit jeu dure jusqu'à la fin du film où c'est un baiser de Loïs qui fait que Superman, mortellement blessé par un éclat de kryptonite, revient finalement à la vie.
        
    Avant de s'envoler une dernière fois, Superman dit à Loïs : "Je ne suis jamais loin !" Mais qu'entend-il exactement par là ? L'aime-t-il toujours ? A-t-il enfin compris que c'était un péché grave de convoiter une femme déjà engagée avec quelqu'un ? Va-t-il revenir la voir ? Force est de reconnaître qu'un doute subsiste à ce niveau tout au long du film. C'est la raison pour laquelle je ne pense pas que Brandon Routh fera oublier Christopher Reeves. Ce nouveau Superman soulève des montagnes, certes, mais son manque de solidité affective fait qu'il n'élève pas l'âme du spectateur (surtout quand ce spectateur est catholique !).
        
    Je signale quand même, pour terminer, que c'est avec un réel plaisir que l'on redécouvre la célèbre musique de John Ottman, notamment les morceaux très doux qui accompagnent les scènes de rencontres entre Superman et Loïs. Et puis, bien évidemment, il y a l'inoubliable générique du début. Vous savez bien : "Tintintin Tiiiiinnnnn Tin ! Tintintin Tiiiiinnnnn Tin... !" Cela rappelle de bons souvenirs !
        
    Un film à louer pour distraire les plus jeunes pendant les vacances... mais sans plus.

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    Des incohérences... On a du mal à y croire...
            
    "Les 4 Fantastiques", qui vient de sortir en DVD, est l'adaptation cinématographique des toutes premières bandes dessinées "Marvel". Le film raconte l'histoire de cinq astronautes qui sont soumis à des radiations cosmiques lors d'un voyage dans l'espace.
    A leur retour sur Terre, ils découvrent qu'ils sont dotés de super-pouvoirs.
    Quatre d'entre eux vont utiliser ces pouvoirs pour faire le bien (la femme invisible, l'homme élastique, la torche humaine et l'homme de pierre).
    Le cinquième, Fatalis, va les utiliser à des fins maléfiques (il peut se transformer en homme d'acier et envoyer des décharges électriques). Tout le film est donc centré autour du combat qui oppose les "4 Fantastiques" au méchant Fatalis.
    Après une série d'aventures plus ou moins intéressantes (il n'y a pas vraiment de surprise), les 4 gentils parviennent finalement à maîtriser leur ennemi.
    Toutefois, la manière dont cela se fait a de quoi laisser le spectateur sur sa faim.
    En effet, voici comment les choses se passent : la torche humaine s'approche de Fatalis et le "chauffe à blanc" (si l'on peut dire), puis, juste après, l'homme de pierre l'asperge d'eau froide, ce qui a pour effet de le paralyser totalement.
    Si cette "douche écossaise" finale est profondément décevante, c'est tout simplement parce qu'elle comporte une incohérence de taille.
    Voici pourquoi : au début du film, nous avons appris que la torche humaine pouvait chauffer à 4000 degrés et que sa température pouvait même atteindre celle du soleil (soit 6000 degrés en surface).
    Or, il se trouve que l'acier fond à 1600 degrés seulement.
    La proximité de la torche humaine aurait donc du être largement suffisante pour que Fatalis soit complètement désintégré. Pas besoin d'eau glacée juste après !
    Tout cela pour dire que ce film est bien à l'image "d'un certain cinéma américain".
    On pourrait le résumer ainsi : puissance des effets spéciaux, pauvreté du scénario !

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    La magie de Shirley et Dino opère moins à l'écran que sur scène
           
    Très loin des grossièretés de nombreux comiques actuels, Corinne et Gilles Benizio (alias Shirley et Dino) ont fait rire aux éclats des millions de téléspectateurs lors de leurs passages dans l'émission de Patrick Sébastien : "Le plus grand cabaret du monde" (qui est diffusée une fois par mois sur France 2).
    Forts de ce succès considérable (et mérité), Corinne et Gilles ont écrit et réalisé un premier long-métrage, "Cabaret Paradis", qui vient de sortir en DVD.
       
    Bien que l'on y retrouve tout à fait l'esprit des deux compères, il faut reconnaître que, cette fois-ci, la magie opère moins. A peine se surprend-on à esquisser quelques sourires, ici ou là. Le problème, à mon sens, vient de ce que le film est trop centré sur les numéros de cabaret. En effet, on voit Shirley qui chante "L'infirmière" (avec sa célèbre voix aiguë), Dino qui essaye de la faire disparaître dans une boite magique cassée… Bref, tout cela a un air de "déjà vu". Et il ne faut pas compter sur le scénario pour sauver l'histoire car ce dernier, très simple, reste toujours au second plan : Shirley et Dino ont hérité d'un cabaret qui est menacé de faillite et ils essayent de le sauver avec des numéros ratés qui font quand même rire et attirent les clients. En parallèle de cela, un groupe de truands, auquel leur oncle défunt devait de l'argent, font tout pour les décourager et leur faire abandonner l'affaire afin de récupérer le cabaret. A la fin, la police parvient toutefois à mettre la main sur les malfrats et elle les conduit en prison.
        
    En dépit de sa qualité médiocre, il faut tout de même avoir l'honnêteté de reconnaître que ce long-métrage a au moins deux points positifs : tout d'abord, il nous montre un homme et une femme heureux de travailler ensemble et de faire rire leurs contemporains sans faire appel à la vulgarité (Corinne et Gilles sont mariés dans la vie); ensuite, il nous amène à penser que le cinéma ne tuera jamais le cabaret car il y a des effets comiques qui fonctionnent à la perfection sur scène… mais qui passent très mal à l'écran. Alors, vivement que Shirley et Dino remontent sur les planches ! C'est là qu'on les attend et qu'on les aime !!

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    Un très bon divertissement pour les enfants
        
    "La Coccinelle revient" (des studios Disney) vient de sortir en DVD. Avec cette nouvelle aventure de la célèbre petite voiture, on pouvait craindre un essoufflement de la série. En fait, il n'en est rien. Si le scénario en lui-même est sans réelle surprise, il n'en reste pas moins que l'histoire est truffée de très nombreux clins d'œil vraiment amusants.
    Ainsi, en filigrane du récit, cette histoire d'amour entre deux voitures : la coccinelle et un véhicule du même type "version moderne". Lors de la course finale, alors que "Choupette" commence à perdre dangereusement de l'huile, la pièce déficiente est remplacée par une pièce "prélevée" sur l'autre voiture. Et la victoire finale est assurée !
    A l'arrivée, la femme-pilote (Maggie Peyton) tombe dans les bras de son mécano, la Coccinelle part en ballade amoureuse avec le véhicule qui a accepté de lui faire un "don d'organe"….
    Certaines personnes ayant un esprit critique particulièrement aiguisé y verront peut-être une dérive anthropomorphique (je dis cela avec beaucoup d'humour, vous l'aurez compris !), mais ne les écoutons pas. Rêvons un peu ! Laissons-nous prendre au jeu ! Ce film est un excellent divertissement pour les enfants !
    (définition de l'anthropomorphisme du dictionnaire Larousse : tendance à attribuer aux objets naturels, aux animaux et aux créations mythiques des caractères propres à l'homme).

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    Ce n'est pas ce genre d'images qu'il faut imprimer dans l'esprit des gens !

        
    L'originalité du dernier "King Kong", de Peter Jackson, ne vient pas du scénario car l'histoire est exactement la même que celle des deux versions précédentes.
    Simplement, on sent que le réalisateur a cherché à faire une "synthèse" de ce qui a déjà été fait :
    -De la version de 1933, il a gardé le contexte de l'histoire : l'Amérique des années 30.
    -De la version de 1976, il a gardé le désir d'apporter lui aussi de la modernité aux aventures du célèbre gorille.
    En ce qui concerne ce dernier point, on peut dire que la technologie a été poussée à l'extrême car certaines scènes du film (notamment celles dans lesquelles on voit des créatures préhistoriques) sont d'un réalisme tel qu'elles dépassent "Jurassic Park" !

        
    Malgré ces gros moyens, je ne pense pas que cette nouvelle version parviendra à faire oublier les deux précédentes. En effet, s'il est vrai que King Kong est parfaitement crédible (il est très proche du "Joe" des studios Dysney), Peter Jackson a trop cherché, à mon sens, à faire éprouver aux spectateurs certains sentiments négatifs comme : la peur, la violence et le vertige.
    -La peur se sent surtout dans la scène ou une indigène lance une malédiction à l'héroïne du film. Elle parle alors dans une langue inconnue, il y a de l'écho dans sa voix, les images défilent au ralenti… on se croirait vraiment dans un film d'horreur.
    -La violence, quant à elle, est visible essentiellement dans les combats d'animaux préhistoriques. Ceux-ci sont même d'une brutalité telle que le film aurait très largement mérité, à mon avis, d'être interdit aux moins de 12 ans.
    -Enfin, ce long-métrage est parsemé de scènes spectaculaires dans lesquelles les protagonistes franchissent des gouffres abyssaux, gravissent des montagnes escarpées ou des immeubles gigantesques, tombent du haut de falaises, se raccrochent à des lianes avant d'être emportés par des oiseaux ou bien dévorés par des vers géants… Les habiles mouvements de caméra aidant, le spectateur peut alors se sentir profondément déstabilisé, comme "emporté" par le tourbillon.
        
    Je signale également la présence de quelques "anachronismes" :
    -A la fin de la scène où l'équipe d'explorateurs est poursuivie par un troupeau de dinosaures, on a l'impression que les membres ne sont pas très surpris par l'existence de ces animaux; un peu comme s'ils avaient déjà regardé "Jurassic Park". Il y a là quelque chose d'un peu "bizarre".
    -Dans la scène où l'héroïne est offerte à King Kong par la tribu indigène, on sent que l'actrice n'est pas vraiment surprise, elle non plus, par la taille du gorille. Elle reste presque impassible; un peu comme si elle avait déjà vu, là encore, les deux premières versions du film. Elle aurait pu au moins s'évanouir !
    -Enfin, quand les autorités américaines poursuivent King Kong dans les rues de New-York, on assiste à des tirs de mitrailleuses presque "à l'aveuglette" sur les immeubles, les habitations, les lieux publiques… Pourtant, dans les années 30, il n'y avait pas encore eu l'influence de Rambo et de Terminator !
        
    Pour conclure, je dirais simplement qu'il est vraiment dommage que ce film ait surtout cherché à nous faire ressentir la force de la peur, de la violence et du vertige, plutôt que la force de la foi, de l'espérance et de la charité. A déconseiller, car de trop nombreuses images ne font pas de bien à l'esprit !