• Le père Yanko Bubalo, un prêtre et poète croate, a interrogé les voyants sur l'aspect de la Vierge. Voici ce qu'ils ont répondu :
        
    Question 1
    -Dites-moi d'abord : de quelle taille pourrait être la Gospa, telle que vous la voyez ?
    -Environ 1m 65 - Comme moi. (Vicka)
        
    Question 2
    -Est-ce qu'Elle est plutôt mince, ou...?
    -Elle est plutôt mince.
       
    Question 3
    -On pourrait lui donner combien de kilos?
    -Approximativement 60 kg.
       
    Question 4
    -Quel pourrait être son âge ?
    -Entre 18 et 20 ans.
        
    Question 5
    -Quand Elle est avec l'Enfant Jésus, est-ce qu'Elle paraît plus âgée?
    -Elle paraît comme toujours - identique.
        
    Question 6

    -Quand la Gospa est avec vous, est-ce qu'Elle se tient toujours debout ou...
    -Elle se tient toujours debout !
        
    Question 7
    -Elle se tient sur quoi ?
    -Sur un petit nuage.
        
    Question 8
    -Quelle est la couleur de ce petit nuage ?
    -Le petit nuage est blanchâtre.
        
    Question 9
    -Est-ce que vous l'avez jamais vu à genoux?
    -Jamais ! (Vicka, Ivan, Ivanka)
       
    Question 10
    -Votre Gospa a certainement aussi un visage. Comment est-il : rond ou plutôt oblong – ovale ?
    -Plutôt oblong - ovale - normal.
        
    Question 11
    -Quelle est la couleur de son visage ?
    -Normale, plutôt blanche.
    -rougeâtre sur les pommettes.
        
    Question 12
    -Quelle est la couleur de son front ?
    -Normale - généralement blanche comme le visage.
        
    Question 13

    -Comment sont les lèvres de la Gospa ? Plutôt épaisses ou fines ?
    -Normales - belles - plutôt fines.
        
    Question 14
    -De quelle couleur ?
    -Rougeâtre - couleur naturelle.
        
    Question 15
    -Est-ce que la Gospa a des petits creux sur les joues (des faussettes), comme cela peut arriver chez nous, les hommes ?
    -Ordinairement pas - peut-être un peu si elle sourit. (Mirjana)
        
    Question 16
    -Est-ce qu'on peut ordinairement remarquer un certain sourire doux sur son visage ?
    -Peut-être, plutôt quelque chose comme une douceur indescriptible, un sourire est visible comme sous la peau. (Vicka)
        
    Question 17
    -Quelle est la couleur des yeux de la Gospa ?
    -Ses yeux sont magnifiques ! Explicitement bleus. (tous)
        
    Question 18 -Plutôt grands ou ?
    -Normaux, peut-être un peu plus grands. (Marija)
        
    Question 19
    -Comment sont les cils ?
    -Tendres - normaux.
       
    Question 20
    -Quelle est la couleur de ses cils ?
    -Normale - pas de couleur particulière.
       
    Question 21
    -Plus fins ou ?
    -Ordinaires - normaux.
       
    Question 22
    -La Gospa a certainement un nez. Comment est-il : pointu ou… ?
    -Un beau, un petit nez. (Mirjana) - Normal, harmonieux par rapport au visage. (Marija)
       
    Question 23
    -Et les sourcils de la Gospa ?
    -Les sourcils sont fins - normaux - plutôt noirs.
       
    Question 24
    -Votre Gospa, comment est-elle habillée ?
    -Elle porte une robe simple de femme.
       
    Question 25
    -Quelle est la couleur de sa robe ?
    -La robe est grise - peut-être un peu bleu-gris. (Mirjana)
       
    Question 26
    -Est-ce que la robe est serrée autour du corps ou bien elle tombe librement ?
    -Elle tombe librement.
       
    Question 27
    -Quelle est la longueur de la robe en bas ?
    -En bas jusqu'au petit nuage sur lequel elle se tient - elle se perd dans le nuage.
       
    Question 28
    -Et autour du cou ?
    -Normale - jusqu'au début du cou.
       
    Question 29
    -Est-ce qu'on voit une partie du cou de la Gospa ?
    -On voit le cou, mais on ne voit rien de la poitrine.
        
    Question 30
    -Quelle est la longueur des manches ?
    -Jusqu'aux poignets.
        
    Question 31
    -Est-ce que la robe de la Gospa a une bordure ?
    -Aucune.
       
    Question 32
    -Est-ce que la Gospa est serrée autour de la taille - par une ceinture ?
    -Non. Par rien.
        
    Question 33
    -Le corps de la Gospa que vous voyez, est-ce qu'il laisse entrevoir la féminité du corps ?
    -Bien sûr que oui ! Mais rien de particulier. (Vicka)
        
    Question 34
    -Est-ce que la Gospa a encore quelque chose en plus que cette robe que vous avez décrite ?
    -Elle a un voile sur la tête.
       
    Question 35
    -Quelle est la couleur de ce voile ?
    -Le voile est de couleur blanche.
       
    Question 36
    -Entièrement blanc ou… ?
    -Entièrement blanc.
       
    Question 37
    -Qu'est-ce que recouvre le voile ?
    -Il recouvre la tête, les épaules et tout le corps du dos et sur les côtés.
        
    Question 38
    -En bas, il descend jusqu'où ?
    -Il descend jusqu'au petit nuage, comme la robe.
        
    Question 39
    -Devant, il la recouvre jusqu'où ?
    -Il la recouvre du dos et sur les côtés.
        
    Question 40
    -Est-ce que le voile semble plus ferme, plus épais que la robe de la Gospa ?
    -Non, il ressemble à la robe.
       
    Question 41
    -Est-ce qu'il y a des ornements sur le voile ?
    -Aucun ornement.
       
    Question 42
    -Est-ce que le voile a des bordures ?
    -Aucune bordure.
       
    Question 43
    -Est-ce que la Gospa a des bijoux ?
    -Aucun bijou.
        
    Question 44
    -Par exemple, sur la tête ou autour de la tête ?
    -Oui, elle a une couronne d'étoiles sur la tête.
        
    Question 45
    -Est-ce qu'elle a toujours les étoiles autour de la tête ?
    -Ordinairement oui - oui toujours. (Vicka)
        
    Question 46
    -Par exemple, quand elle apparaît avec Jésus ?
    -Pareil.
       
    Question 47
    -Combien d'étoiles y a-t-il ?
    -Douze.
        
    Question 48
    -Elles sont de quelle couleur ?
    -Dorées.
        
    Question 49
    -Est-ce qu'elles sont liées entre elles ?
    -Elles doivent être liées - comment pourraient-elles tenir ? (Vicka)
        
    Question 50
    -Est-ce qu'on voit si peu que ce soit des cheveux de la Gospa ?
    -On voit un peu des cheveux.
        
    Question 51
    -Où est-ce qu'on les voit ?
    -Un peu au-dessus du front - sous le voile - du côté gauche.
        
    Question 52
    -De quelle couleur ?
    -Couleur noire.
        
    Question 53
    -Est-ce qu'on voit jamais même une oreille de la Gospa ?
    -Non - on n’en voit jamais.
        
    Question 54
    -Comment est-ce possible ?
    -Mais, les oreilles sont recouvertes par le voile !
        
    Question 55
    -Qu'est-ce que la Gospa regarde ordinairement pendant l'apparition ?
    -Ordinairement, c’est nous qu’elle regarde - parfois autre chose, ce qu'elle montre.
        
    Question 56
    -Comment la Gospa tient-elle alors ses bras ?
    -Les bras sont libres, ouverts d'une manière détendue.
        
    Question 57
    -Quand est-ce qu'elle tient ses mains jointes ?
    -Presque jamais - peut-être parfois pendant le " Gloire au Père ".
        
    Question 58
    -Est-ce qu'elle bouge, est-ce qu'elle fait des gestes avec ses mains pendant l'apparition ?
    -Elle ne fait aucun geste, sauf si elle montre quelque chose.
        
    Question 59
    -Quand elle tient ses bras ouverts, dans quel sens sont tournées les paumes de ses mains ?
    -Les paumes de ses mains sont ordinairement tournées vers le haut d'une manière détendue - ses doigts aussi sont détendus.
        
    Question 60
    -Est-ce qu'on voit alors ses ongles ?
    -On les voit partiellement.
        
    Question 61
    -Ils sont comment - de quelle couleur ?
    -Couleur naturelle - les ongles sont propres, blancs comme la neige.
        
    Question 62
    -Est-ce que vous avez jamais vu les pieds de la Gospa ?
    -Non, jamais - ils sont toujours couverts par la robe.
        
    Question 63
    -Enfin, est-ce que la Gospa est vraiment belle comme vous l'avez dit ?
    -Mais en fait, nous ne t'avons rien dit là-dessus, sa beauté ne se laisse pas décrire - ce n'est pas cette beauté qui est la nôtre - c'est quelque chose de paradisiaque - quelque chose de céleste - quelque chose que nous ne verrons qu'au Ciel - et seulement dans une certaine mesure.


  • INTRODUCTION
        
    Quoiqu'en pensent certains, la douceur est très présente dans ce long-métrage.
    Ce film, en effet, est profondément marial. La Vierge en est à la fois le "cadre" et la "couleur". Elle est là au début et à la fin de l'histoire (tels deux bras qui "soutiennent" son Fils de bout en bout) et sa présence maternelle vient aussi "tamiser" chaque scène douloureuse (un peu comme un doux parfum d'humanité et de compassion au coeur même de la violence).
    Mais, si vous le voulez bien, essayons de voir cela un peu plus en détail...
        
    A-MARIE EST LE "CADRE" DE "LA PASSION DU CHRIST"
        
    1-Comme vous l'avez noté, le film s'ouvre sur l'image d'une pleine lune accrochée dans un ciel menaçant et doucement bleuté.
    Dans la tradition catholique, il faut savoir que la lune a toujours représenté l'Eglise (l'astre du soir qui nous éclaire pendant la nuit).
    Or, l'Eglise ayant Marie pour Mère, il est clair que cette première image est une allusion à la Vierge.
    La couleur bleutée peut d'ailleurs nous rappeler la ceinture de sa robe (à Lourdes, par exemple) ou bien le couleur de ses yeux (les mystiques affirment que Marie a les yeux bleus !).
    Puis, au fur et à mesure que la caméra pénètre dans le jardin de Géthsémani où Jésus souffre intérieurement (Abba ! Lève-toi, défends-moi ! Sauve-moi des pièges qu'ils m'ont tendus !), l'allusion à Marie devient encore plus concrète.
    Cela se sent surtout lorsque Jésus se ressaisi et que, d'un coup, il écrase la tête d'un serpent envoyé par satan.
    Là, l'allusion à sa Mère (qui est la "Nouvelle Eve") est flagrante !
    Le film est commencé depuis à peine 10 minutes, et la figure de Marie crève déjà l'écran !
        
    2-Comme vous vous en souvenez sûrement, la dernière scène du film donne elle aussi une place centrale à la Vierge.
    Jésus est lentement descendu de croix. A la droite de sa Mère se trouvent l'apôtre Jean et Marie Madeleine. A sa gauche, il y a un centurion romain.
    Marie, à genoux, prend délicatement le corps inerte de son Fils dans ses bras et embrasse tendrement son visage ensanglanté. Elle souffre en silence.
    Peu à peu, ses yeux se détournent de son Fils pour se fixer sur nous, les spectateurs, tandis que la caméra, elle, s'éloigne progressivement de ce "tableau" qui rivalise avec les plus célèbres "piétas".
    A ce moment, il y a quelque chose de très profond qui se passe.
    C'est un peu comme si la Vierge nous parlait, à nous personellement : "Et vous, de quel côté êtes-vous ?" semble-t-elle nous demander. "Du côté de ceux qui haissent mon Fils, ou bien du côté de ceux qui l'aiment ? Donnez-moi votre réponse. Je l'attends."
    C'est absolument bouleversant !
        
    B-MARIE EST LA "COULEUR" DE "LA PASSION DU CHRIST"
        
    Comme je l'ai dit, la Vierge est aussi la "couleur" du film de Mel Gibson, et ceci parce qu'elle vient "tamiser" en permanence la violence des hommes en s'unissant spirituellement au sacrifice de son Fils. Voici quelques exemples.
        
    1-Jésus chez les grands prêtres.
        
    La nuit où Jésus est livré, Marie "sent" intuitivement que quelque chose est en train de se passer à Géthsémani.
    Bien qu'Elle ne soit pas sur place, Elle se réveille en sursaut et se demande : "Pourquoi cette nuit est-elle différente de toutes les autres nuits ?"
    Rien qu'entendant ces mots, on se dit que Jésus n'est pas tout à fait seul, dans son épreuve. Quelqu'un est là qui se tient à ses côtés.
    Plus tard, arrivée aux portes du temple, Marie regarde son Fils, de loin, et, comme Lui, elle redit à Dieu un nouveau "oui" : "L'heure est venue, Seigneur. Amen".
    Ainsi, on comprend qu'Elle l'accompagne vraiment dans sa Passion.
    On peut noter aussi une autre scène bouleversante.
    Après que les grands prêtres aient tourné le Christ en dérision, Marie marche seule dans les allées du temple.
    Soudain, à un endroit précis, Elle s'arrête et pose lentement son oreille contre le sol.
    Plus bas, bien plus bas (exactement en dessous du lieu où Elle se trouve), Jésus est enchaîné dans une cellule.
    Il lève les yeux et "sent" que sa Mère est là, plus haut.
    Très sincèrement, pouvait-on mieux exprimer la communion intime qui unit le Christ et sa Mère ?
        
    2-Jésus chez Pilate.
        
    On peut noter également qu'avec Jean et Marie Madeleine, Marie est présente dans la cour de Pilate.
    Pâle, elle suit tout le déroulement du procès et s'unit intérieurement aux souffrances de son Fils.
    Ensuite, lors de la flagellation, après que Jésus ait reçu une première série de coups, il y a un moment très important où Il lance un regard souffrant à sa Mère qui pleure.
    Le regard de Jim Caviezel est alors inoubliable. Nul doute que cette scène deviendra très vite une scène d'anthologie !
    Là, la Vierge parle tout bas, comme si elle priait au fond d'Elle-même : "Mon Fils... quand, où, comment... décideras-tu d'être délivré de cela ?"
    On sent alors très nettement qu'Elle est vraiment la "Mère douloureuse" du Stabat Mater.
    Une musique très douce accompagne les images et nous enveloppe de douceur... jusqu'au moment où Marie vient essuyer le sang de son Fils, sur le sol, avec Marie Madeleine.
        
    3-Jésus pendant le chemin de croix.
        
    Bien sûr, la Vierge est également présente tout au long du chemin de croix : elle marche aux côtés de son Fils tandis que satan, lui, marche le long du côté opposé en manipulant les foules.
    Le sommet du film se situe au moment précis où Jésus tombe lourdement sur le sol tandis que la croix, lui échappant, lui enfonce la couronne d'épines encore plus profondément sur la tête.
    En le voyant, Marie se souvient d'une chute qu'avait faite son Fils dans son enfance. Et là, comme jadis, Elle se précipite encore vers Lui et Lui redit les mêmes paroles que lorsqu'il était enfant : "Yeshoua ! Je suis là !"
    Jésus lui répond alors ces mots auxquels aucun être humain ne peut rester insensible : "Vois, Mère, je rends toute chose nouvelle".
    Cette scène sublime marque de manière tout à fait indiscutable le sommet de l'oeuvre.
    Enfin, Marie nous apparaît également comme le modèle du parfait disciple.
    Tandis que son Fils est crucifié, elle embrasse ses pieds en sang en lui disant : "Chair de ma chair, coeur de mon coeur, mon Fils, laisse-moi mourir avec Toi".
    C'est là aussi un moment intense.
        
    C-CONCLUSION
        
    Pour conclure, je dirais simplement que c'est une erreur (une très grosse erreur, même) de s'acharner à voir dans le film de Mel Gibson uniquement un film violent.
    Encore une fois, ce long métrage est aussi une grande oeuvre mariale.
    A mon sens, c'est la plus belle qui ait jamais été portée à l'écran.
    La Vierge, comme j'ai essayé de le montrer dans ce petit article, en est à la fois le "cadre" et la "couleur".
    On pourrait dire aussi, pour parler différemment, que Marie est "l'écrin" et la "perle rare" de "La Passion du Christ".
    Non pas que le rôle de Jésus soit secondaire ! Pas du tout ! Loin de moi l'idée de verser dans une mariolatrie excessive et déplacée !
    Simplement, Marie est la perle rare dans le sens où elle apparaît bien comme celle qui n'a jamais trahi, jamais renié, jamais abandonné, jamais désespéré... en un mot : celle qui n'a jamais cessé d'aimer. Même dans les pires moments.
    Et si son amour et sa douceur sont exprimés d'une manière aussi magistrale, il faut souligner que c'est aussi en grande partie grâce à la voix tout à fait extraordinaire de l'actrice Maia Morgenstern.
    Félicitations, Mel Gibson ! Vraiment : félicitations !!
    Vous avez signé là UN IMMENSE CHEF D'OEUVRE !!!


  • Article de Stéphania Consoli paru dans le numéro 175 de "L'Echo de Marie Reine de la Paix" (mai-juin 2004).
        
    Il était présent à Medjugorje l'été dernier pour raconter aux jeunes venus au festival son incroyable aventure : celle de prêter son corps à Jésus-Christ pour un film qu'allaient voir quarante millions de personnes dans le monde entier (nombre comptabilisé jusqu'à Pâques 2003 et sûrement destiné à s'accroître).
        
    On ne savait pas encore que tout le monde allait parler de l'événement extraordinaire où il s'était impliqué; en tout cas, c'est là, dans cette terre bénie, que Jim Caviezel a présenté aux jeunes ce sur quoi les journaux et les médias, les théologiens et le tout venant, les croyants et les agnostiques, les chrétiens et les juifs et bien d'autres encore ont écrit, parlé, discuté, palabré… Qui était pour ou contre, qui admirait, rejetait, qui en était confirmé dans sa foi, qui était troublé par une vérité dévoilant son propre mensonge. En somme le film "La Passion du Christ" a été et continue d'être sur toutes les lèvres.
        
    "Je suis arrivé à ce rôle, grâce à Medjugorje, grâce à la Vierge. Pendant la préparation, j'ai employé tout ce que Medjugorje m'a enseigné", raconte le protagoniste dans une entrevue. "Le metteur en scène Mel Gibson et moi allions ensemble à la messe tous les matins. Les jours où je ne pouvais y aller, je faisais au moins la communion. J'avais entendu dire que le Pape se confessait tous les jours et je pensais que moi aussi je devais me confesser plus souvent. Je ne voulais pas que Lucifer puisse exercer un contrôle sur ce que je faisais. C'est aussi dans ce but que j'ai jeûné…".
        
    "Le chapelet en main dans les moments de reprise, l'eucharistie quotidienne célébrée tous les matins sur le plateau, les reliques des saints et de la Croix cousues dans mon habit : le voyant Ivan et sa femme Laureen m'ont donné un petit bout de la Croix. Je le porte toujours avec moi. C'est d'ailleurs pour cela qu'on m'a fait une poche spéciale sur mes habits. Je porte aussi les reliques de Padre Pio, de St Antoine de Padoue, de Ste Maria Goretti et de St Denis, patron des acteurs". Tels sont les instruments avec lesquels Jim a affronté le rôle si prenant des derniers instants du Christ sur terre, l'Heure de sa Passion". "Je crois que ce film a été aussi ma passion", continue l'acteur américain. "J'ai dû lutter contre le froid, contre les crampes, contre le mal de tête que me causait la couronne d'épines. J'ai douté de ma foi… Et puis j'ai compris que je n'aurais pas pu représenter la douleur sans vraiment souffrir…"
        
    Même si on a déjà versé beaucoup d'encre pour commenter ce film et si on risque de répéter, nous ne pouvons pas taire ces paroles. C'est un devoir de souligner la qualité de foi avec lequel ce film a été pensé, abordé et vécu par les protagonistes : ils ne pouvaient pas rester étrangers à l'épaisseur de vie qu'il y avait là-dedans. Une troupe et une distribution multiformes, avec des gens de tous horizons raciaux et religieux : "C'est un film qui célèbre l'amour, la tolérance. Je n'ai pas eu un moment d'hésitation", continue l'acteur. Gibson plusieurs fois m'a dit que je prenais un risque, que peut-être après ce film personne ne voudrait plus me faire travailler à Hollywood. Je lui ai répondu que j'étais croyant et que tous doivent porter une croix… Je n'avais pas idée de l'intensité de prière que je devrais assumer pendant ce film pour réussir à maintenir la prospective juste… Je priais aussi pour que, derrière le trucage, les spectateurs ne me voient plus moi, mais le visage du Messie, de Jésus-Christ".
        
    L'attirance de Jésus est indiscutable. Presque tous, depuis deux mille ans, se sentent de quelque façon attirés par Lui, même si l'homme s'arroge constamment le droit de décider comment Dieu doit paraître à ses yeux. Cette fois encore, Christ est devenu "pierre d'achoppement" pour qui s'est senti intérieurement provoqué à une réponse devant une évidence : le Fils de Dieu s'est fait chair et il a supporté humblement une cruelle passion jusqu'à l'intégrale consommation du sacrifice qu'il offrait au Père. Trop de violence, trop de sang, trop de tout, a-t-on dit. Le fait est que, une fois encore, la Vérité a créé une division, non pas tant dans les esprits que dans les cœurs. Face à cet acte d'amour extrême, l'homme se demande s'il veut accepter un "raté" détruit dans son corps et compter parmi les malfaiteurs, ou au contraire s'il désire pour lui-même un Dieu idéal, faiseurs de miracles, panacée pour tous nos maux et prompt exécuteur de toutes nos requêtes. En substance, un Dieu-bonbon…
        
    La peur d'être nous-mêmes impliqués nous fait reculer et nous préférons sublimer l'idée de la Rédemption pour fuir le péril d'être appelés à en faire partie, à verser en somme nous aussi le sang pour "compléter dans notre chair ce qui manque aux souffrances du Christ" (cf. Col. 1, 24). Et alors on accuse : le film n'est pas fidèle à l'évangile, n'est pas théologique, ne respecte pas les juifs, ne… Non, le film n'est pas celui que nous voudrions qu'il fût, mais il a le mérite de montrer à tout le monde, à fortes doses, l'amour du Christ pour nous qui résiste jusqu'au dernier soupir aux attaques du Malin, refusant d'employer le mal pour se défendre : "Maltraité, il s'est laissé humilier et n'a pas ouvert la bouche; il était comme l'agneau conduit à la boucherie, comme la brebis muette devant ses tondeurs et il n'a pas ouvert la bouche" (Is. 53, 7). Il a donc fait ce que nous devrions faire nous aussi, comme dit saint Paul : "Ne te laisse pas vaincre par le mal, sois vainqueur du mal par le bien" (Rm. 12, 21).
        
    Ce n'est pas un film à regarder, c'est une expérience vivante qui se laisse contempler, qui te ferme la bouche et se place au-dedans de toi pour peu à peu ré-émerger, découvrant les divers niveaux de lecture de ce terrible et saint vendredi de la Passion. La défection des compagnons de Jésus, son intime union avec la Mère Marie, le duel livré avec le véritable responsable du crime : satan… "Une des choses que j'attends surtout de ce film", confesse le metteur en scène, "c'est que, quand le public sortira de la salle, il ait le désir de se poser davantage de questions". Lui-même a voulu "signer" le film de façon originale : c'est bien la main de Mel Gibson qui enfonce le clou dans la paume de Jésus. Une manière de "signer" aussi sa mort, en reconnaissant : moi aussi, je l'ai crucifié.
        
    Bien des choses ont contribué à faire de ce film un chef d'œuvre : la fidélité aux évangiles, enrichie de quelques éléments empruntés aux visions de la mystique Catherine Emmerich, qui vivait à la fin du 18e siècle, l'atmosphère créée par les lumières et les couleurs, inspirées de Caravaggio, l'emploi des langues du temps de Jésus – l'araméen et le latin – qui rend la vision encore plus réaliste et plus poignante, les prouesse des acteurs pris dans un rôle qui les a surpris eux-mêmes. Sur le plateau, a écrit Vittorio Messori "il s'est produit bien plus qu'on ne peut savoir, beaucoup restera dans le secret des consciences : conversions, libérations de la drogue, réconciliations entre ennemis, abandon de lien d'adultère, apparitions de personnages mystérieux. Deux éclairs se sont abattus sur le plateau, dont l'un a atteint la Croix…"
        
    Il n'est pas né pour conquérir le succès, mais pour convertir les consciences. On a tenté de le bloquer à la naissance, en déchaînant des polémiques de tout genre, mais peut-être, dans le silence des cœurs, il est en train de faire naître des hommes nouveaux à la foi. "Tout spectateur – écrit Andrea Morigi – conserve la liberté de son point de vue. Scène après scène, à mesure que le Christ se transforme en l'homme du Suaire, on peut le regarder comme Judas, désespéré de l'avoir trahi ou bien le prendre pour un fou, ce qui n'empêche pas de pouvoir le flageller et le clouer à la Croix. Ou bien souffrir avec lui. Les personnages de la narration recouvrent déjà toute la gamme des attitudes et des réactions possibles…" Et c'est ce qu'affirme la femme du protagoniste, elle aussi pèlerine habituée de Medjugorje : "Quand pour la première fois j'ai vu la croix sur lui, dans son maquillage, il ne semblait plus mon mari, mais Jésus. C'était si réel qu'on avait vraiment l'impression de voir le Christ : les uns étaient pleins de respect, d'autres indifférents, et d'autres encore le plaisantaient. Ca nous est arrivé à tous les deux : nous avons compris dans notre petit esprit comment cela pouvait se faire".
        
    Au-delà des commentaires et des critiques, des approbations ou des accusations, nous voyons comment le Crucifié encore aujourd'hui ne nous "laisse pas en paix". Et heureusement ! Ainsi, en bouleversant nos schémas et nos attentes Il peut créer en nous l'espace pour la vraie paix. Celle qui naît de la Vérité, de l'Amour et non des idées.


  • La volonté de trouver un sens à ses actes amène l'être humain à poser des questions, à chercher des réponses.
        
    Il en va de même lorsqu'il s'agit de la prière, quand se pose la question de savoir pourquoi prier, ou encore, pourquoi tant prier.
        
    Lorsqu'on sent la réponse, lorsqu'on sent les fruits de la prière et de l'amitié avec Dieu, on ne se pose plus cette question, on se met à prier.
        
    Par la prière, on reçoit la paix.
    Cette paix est une force intérieure que Dieu accorde, afin que nous vivions une vie digne de la personne humaine, digne d'un enfant de Dieu.
    Elle est cette force qui nous aide à rester présent à nous-mêmes dans le bien-être, comme dans le mal-être.
    Elle est cette ancre intérieure, garante de notre équilibre, qui fait obstacle à notre orgueil dans le bien-être et à notre effondrement face aux difficultés.
    Elle nous donne la force de nous tenir toujours debout dans notre cheminement d'être humain et s'avère, en fait, un nouveau rythme de l'âme, du cœur, de tout notre être.
          
    De nombreuses situations peuvent nous faire perdre notre rythme originel, notre paix.
    En perdant la paix et l'équilibre, nous nous écartons du droit chemin et nous nous égarons.
    Nos colères, notre nervosité, nos paroles blasphématoires, notre manque de mesure dans la boisson, notre faiblesse devant la drogue, nos conflits, nos mécontentements, nos reproches intérieurs, nos incertitudes, nos peurs, nos angoisses, nos insomnies ne sont que quelques uns parmi tant d'autres signes, montrant que nous avons perdu le rythme qui nous apporte le bonheur et nous donne la possibilité d'aller à la rencontre de nous-mêmes, des autres, de la nature et de Dieu.
        
    Lorsqu'on est nerveux et impatient, on ne peut se rencontrer, ni rencontrer Dieu.
    La drogue et l'alcool, les mauvaises amitiés, la musique trop bruyante, les criailleries, le manque de mesure dans la nourriture, ne sont que des essais convulsifs de l'homme à la recherche de son propre rythme.
        
    Certains ne peuvent se priver des moyens artificiels qui leur procurent la paix perdue; mais ce ne sont que des illusions et des tromperies coûteuses et destructrices.
        
    Pour retrouver le rythme paisible des origines, un rythme nouveau, nous avons aujourd'hui, plus que jamais, besoin de la prière, du silence, des chants paisibles, de la Parole de Dieu, puisque les occasions qui nous font perdre ce rythme se sont multipliées.
          
    Tant de chrétiens qui prient de manière expéditive, assistent ainsi à la messe et se confessent de la même manière, ne peuvent entrer dans ce nouveau rythme, ni trouver la force de changer quoi que ce soit dans leurs vies.
    C'est pour cela que même parmi les chrétiens peuvent se trouver tant d'alcooliques et de drogués.
        
    Le salut se trouve dans la prière, dans l'amitié avec Dieu, dans le retour à soi-même.
          
    La société de consommation fait de nous des êtres dépendants qui ont besoin de stimulations de plus en plus fortes pour survivre.
    Elles détruisent notre bonheur et notre sérénité et font de nous des mécontents ouverts aux comportements destructeurs, ce que l'on peut constater surtout chez les jeunes.
        
    La solution est encore dans le retour à un moi simple et profond, dans le retour à Dieu, aux autres, à la nature.
          
    Dans les premiers mois de la vie, un enfant dort jusqu'à 20 heures par jour. Il est encore dans la paix.
    Le plus dangereux pour un enfant est de perdre le sommeil : c'est un signe qu'il a perdu la paix, cette condition indispensable à sa croissance et à son développement.
    L'inquiétude est une destruction de même qu'elle en est le signe.
        
    Je te souhaite, à toi qui pries, que la prière soit un temps de découverte de ce nouveau rythme; qu'elle l'affermisse, pour que tu puisses être plus fort que toute inquiétude et pour que tu puisses demeurer dans la paix malgré les coups durs que la vie apporte.
        
    Ecoutons à la fin les paroles de la Reine de la Paix, et que sa prière soit exaucée dans chacune de nos vies :
    "Chers enfants, aujourd'hui je me réjouis avec vous et je prie avec vous pour la paix : la paix dans vos cœurs, la paix dans vos familles, la paix dans vos désirs et la paix dans le monde entier. Que le Roi de la Paix vous bénisse aujourd'hui et vous donne la paix. Je vous bénis et je porte chacun de vous dans mon cœur. Merci d'avoir répondu à mon appel" (Noël 1994).


  • 1-PRIEZ POUR LE DON DE LA RENCONTRE
        
    La meilleure chose à faire, quand on veut tisser des liens avec d'autres personnes, c'est de commencer par prendre un temps de prière personnelle pour demander à Dieu de nous accorder la grâce de la rencontre. Il ne faut jamais oublier, en effet, qu'une rencontre est toujours un don. Ce n'est pas le fruit de notre volonté propre mais une grâce que Dieu nous envoie (un peu comme pour un mariage, par exemple). On ne peut donc pas choisir ses amis comme on veut et quand on veut. Il faut que cela "vienne d'en haut".
        
    2-ALLEZ VOIR LE RESPONSABLE DE VOTRE PAROISSE
        
    Ensuite, il est bon d'aller trouver le responsable de votre paroisse et de lui dire que vous aimez Medjugorje (sans chercher à le convaincre que ces apparitions sont authentiques) et que vous souhaiteriez rencontrer des gens qui partagent cette spiritualité. Etant donné qu'il est en contact avec tous les acteurs de la paroisse (les animateurs pastoraux, les membres des équipes liturgiques, les responsables des divers mouvements…), il saura vous dire s'il y a sur place (ou pas) des gens avec qui vous pourriez éventuellement vous entendre.
        
    3-CONTACTEZ LES GROUPES DE SPIRITUALITE MARIALE DE VOTRE PAROISSE
        
    Une autre chose importante est de vous renseigner pour savoir s'il y a des groupes de spiritualité mariale, dans votre paroisse. Ces groupes peuvent aller de la "grosse structure organisée" (comme les "Equipes du Rosaire", par exemple) au "petit groupe informel" de quelques personnes qui se réunissent de temps en temps pour prier le chapelet ensemble. Souvent, ces groupes (qu'ils soient grands ou petits) rassemblent des gens qui ne sont pas très connus, dans leur paroisse, mais qui ont une grande ferveur et une vie intérieure très intense. Généralement, ils ont aussi un jugement très pertinent sur le monde et sur l'Eglise actuelle. On peut leur faire confiance. Certaines personnes, vous le verrez, sont même déjà bien avancées sur le chemin de la sainteté ! Ces groupes sont vraiment des trésors dans lesquels on trouve de solides repères !
        
    4-ALLEZ VOIR L'EVEQUE DE VOTRE DIOCESE (OU ECRIVEZ-LUI)
        
    Si d'aventure vos recherches ne s'avèrent pas très fructueuses, vous pouvez toujours aller voir votre évêque (ou lui écrire) et lui demander si, à l'échelle diocésaine, il n'y aurait pas des prêtres ou des laïcs qui vivent la spiritualité de Medjugorje. A partir du moment où il connaît tout le monde (et où tout le monde le connaît), il saura vous renseigner mieux que quiconque. Vous savez, il y a de saints prêtres dans nos diocèses ! Là encore, il ne sont pas toujours les plus connus des ministres ordonnés… mais ils existent ! On pourrait dire qu'ils sont un peu comme les fleurs merveilleuses que Dieu dissimule aux yeux des gens pour éviter que ces derniers ne les écrasent. Le tout est de les trouver. Alors, ne perdez surtout pas courage ! Dieu, si vous le lui demandez souvent, saura les mettre sur votre chemin ! Ah ! Une petite chose ! Si un jour un prêtre ou un évêque se montre quelque peu "méfiant" vis-à-vis de vous, et ceci parce que vous croyez aux apparitions de Medjugorje, il existe un moyen très simple de gagner rapidement sa confiance. Il faut lui dire que tant que l'Eglise n'a pas dit "non" à Medjugorje, elle vous autorise à vous y intéresser. Ajoutez à cela que si un jour le jugement est négatif, vous irez vous confesser auprès de lui pour que Dieu vous pardonne – à travers lui – votre manque de discernement. Vous verrez, cela le décrispera automatiquement.
        
    5-CONSULTEZ L'ANNUAIRE DIOCESAIN
        
    L'annuaire diocésain, qui est en vente dans tous les diocèses en début de chaque année (son prix est d'environ 15 euros), est un outil extrêmement précieux. En effet, il contient les adresses et les numéros de téléphone (et même, parfois, les dates de naissances !) de tous les prêtres, diacres, animateurs pastoraux… de toutes les paroisses du diocèse. Sont mentionnés également tous les services et mouvements présents sur le secteur : pastorale scolaire, pastorale de la santé, service des vocations, groupes de spiritualité mariale, renouveau charismatique, fraternités, congrégations religieuses… Vous aurez donc, grâce à lui, absolument tous les renseignements que vous souhaitez obtenir. Cela, bien évidemment, pourra vous permettre de tisser des liens avec certaines personnes ou, le cas échéant, d'être aiguillés vers d'autres pistes.
        
    6-FAITES UN PETIT PELERINAGE (LOCAL OU NATIONAL) AVEC UNE ASSOCIATION PRIVEE OU AVEC VOTRE DIOCESE
        
    Les pèlerinages privés ou diocésains sont sans aucun doute les lieux où l'on a le plus de chance de faire d'heureuses rencontres. Personnellement, c'est là que je me suis toujours le plus ressourcé. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que l'Eglise est large. Très large. Beaucoup plus large qu'on ne le pense. Chaque année, de nombreux mouvements, associations, groupes de prière, fraternités (souvent très peu connus)… organisent des pèlerinages dans divers sanctuaires locaux ou nationaux : Lourdes, rue du Bac, Paray-le-Monial, Ars, Taizé, Lisieux, Pontmain… Ces pèlerinages rassemblent généralement des gens très pieux, très ouverts au Renouveau, très priants, très portés sur la vie intérieure… Il y a donc toujours un climat extrêmement spirituel, lors des voyages. Et, là, il est quasiment impossible de ne pas rencontrer au moins une personne qui soit déjà allée à Medjugorje. Je dirais même que, souvent, les gens ne parlent que de la Gospa ! Faites-en l'expérience vous-mêmes et vous verrez ! Vous serez extrêmement surpris !!
        
    7-FAITES UN PELERINAGE A MEDJUGORJE AVEC UNE ASSOCIATION PRIVEE
        
    Bien évidemment, un pèlerinage à Medjugorje est idéal pour rencontrer des gens qui connaissent très bien ce sanctuaire. Dans le cas où vous pourriez partir, sachez qu'il vous est possible de trouver un organisme de pèlerinage en passant par l'annuaire de "Chère Gospa" (la liste donnée, bien sûr, n'est pas exhaustive). Habituellement, quand il s'agit d'organismes privés, vous pouvez demander que le car s'arrête dans votre ville. C'est là une excellente occasion - nous pouvons le noter au passage - de voir si des gens de votre secteur montent en même temps que vous dans le car !
        
    8-CONTACTEZ UNE ASSOCIATION PRIVEE POUR QU'ELLE VOUS METTE EN RELATION AVEC D'AUTRES PERSONNES
        
    Il y a quelques années (je ne sais pas si c'est encore le cas aujourd'hui), l'association "Les Enfants de Medjugorje" mettaient les gens en relation les uns avec les autres pour qu'ils puissent correspondre. C'est ainsi que des personnes habitant divers pays du monde ont pu s'échanger des lettres sur les messages de la Vierge. C'est là une expérience très enrichissante qui, en plus de nous permettre de parler de Medjugorje, nous plonge également dans la réalité d'autres pays. Cela, par ailleurs, est un formidable moyen de s'ouvrir à l'universalité de l'Eglise ! Il n'y a donc rien qui vous empêche de contacter une association liée à Medjugorje et de demander aux responsables s'il leur serait possible de vous trouver un correspondant. Je suis absolument persuadé qu'il y a beaucoup d'autres personnes, dans le monde, qui recherchent la même chose que vous et qui ne demandent qu'à vous rencontrer !
        
    9-FAITES DES RENCONTRES EN PARTICIPANT AUX FORUMS CHRETIENS SUR INTERNET
        
    Une autre solution est de participer aux forums chrétiens, soit sur les sites internet des grands journaux catholiques français ou étrangers, soit sur certains forums plus "indépendants" comme le "Forum catholique" par exemple. Cela peut permettre également de faire des rencontres.
        
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    0-ABONNEZ-VOUS A DES JOURNAUX QUI PARLENT DE MEDJUGORJE
        
    Enfin, un dernier moyen de ne pas rester isolé est de s'abonner à diverses revues consacrées à Medjugorje. Ces revues, dans lesquelles on trouve toujours les dernières nouvelles des voyants et du sanctuaire, sont comme des veines qui viennent irriguer tout notre être et nous permettent de sentir que nous appartenons à la grande famille des enfants de la Gospa, et ceci quelles que soient les opinions de celles et ceux qui nous entourent. De plus, on peut y découvrir assez souvent des adresses d'associations liées à Medjugorje (Centres de Paix, groupes de prière, mouvements divers…), ce qui est un autre moyen de multiplier les contacts. Parmi ces revues, on peut noter : l'Echo de Marie Reine de la Paix, le bulletin de liaison des Enfants de Medjugorje, l'Etoile Notre Dame, les News letters de certains sites internet… Il est certain que vous n'aurez aucun mal à trouver très vite des choses absolument formidables !
        
    Voilà, j'espère que ce message vous aura ouvert quelques "pistes". En attendant, n'hésitez pas à consulter l'annuaire de "Chère Gospa". Il est complété régulièrement et contient lui aussi de nombreuses adresses. Bonne chance à toutes et à tous ! Et surtout : ne nous décourageons pas !! N'oublions pas que la Vierge veille sur nous à chaque instant !!!


  • Dès ses premières apparitions à Medjugorje, la Vierge Marie a dit aux six voyants qu'ils auraient à souffrir beaucoup. Cela, nous le comprenons bien, vient surtout de ce que le mal (c'est-à-dire les attaques, les ragots, les critiques…) n'est jamais autant présent que là où le bien est présent. Non, satan n'est jamais autant enragé que contre celles et ceux qui cherchent à guider les autres vers la Vérité. Souvent, même, il se déchaîne contre eux.
        
    L'avertissement de Marie, comme nous le devinons assez facilement, n'est pas valable uniquement pour les voyants, mais également pour tous ceux qui défendent la Gospa où qu'ils se trouvent dans le monde. D'ailleurs, quand on regarde autour de soi, on s'aperçoit que Medjugorje est une source de JOIE pour chaque pèlerin qui s'y rend (une joie immense), mais aussi, pour bon nombre d'entre eux, une CROIX (ce qui, soit dit en passant, n'enlève rien à la joie).
    Les croix, nous le constatons, sont toujours à peu près identiques d'une personne à l'autre : les gens souffrent généralement de ne pas toujours être pris au sérieux dans leur entourage, d'être moqués ou écartés des responsabilités dans leur paroisse, d'être suspectés de vouloir attirer les autres sur un mauvais chemin…
    Parfois, ils souffrent aussi de l'indifférence de leur évêque, ou bien d'être considérés par les autres comme des "faibles d'esprit" qui se laissent trop facilement attirés par les révélations privées… Ils se sentent alors regardés avec un air de pitié qui peut les blesser profondément, voire même les isoler.
    Les blessures les plus douloureuses, je pense, viennent quand les défenseurs de Medjugorje sont critiqués par des gens qui ont une réputation de sainteté, dans leur paroisse ou dans leur diocèse, et dont l'avis a une influence sur celui des autres. Dans ce cas-là, ils peuvent avoir l'impression que tout s'écroule, autour d'eux, et que plus personne ne les soutient.
        
    Afin de retrouver du courage, dans ces moments difficiles, il peut être intéressant de se rappeler ce qui s'est passé au moment des apparitions de la Vierge à La Salette (en 1846).
    Après les venues de Marie, l'un des deux voyants (qui, comme nous nous en souvenons, s'appelaient Mélanie et Maximin) a eu un entretien avec le curé d'Ars.
    Or, il se trouve que ce dernier ne croyait pas en l'authenticité de ces apparitions au début (il n'a changé d'avis que bien plus tard). Et non ! Le saint curé d'Ars, qui était pourtant très populaire à l'époque (et qui est devenu par la suite le Saint Patron de tous les prêtres de l'univers), ne croyait pas en La Salette.
    A la fin de l'entretien, une personne a dit au jeune voyant : "Tu vois bien que ce que tu dis est faux ! Si c'était vrai, le curé d'Ars le sentirait, lui qui est un saint !".
    Le voyant, loin d'être "décontenancé" par de tels propos, a simplement répondu, en parlant du curé d'Ars : "Il avait le démon dans l'oreille".
        
    Ne trouvez-vous pas, chers amis, que cette phrase est tout à fait extraordinaire ? Ne trouvez-vous pas qu'elle est porteuse d'une espérance fantastique ?
    En effet, elle nous montre que l'enfant était si confiant et si sûr du soutien de la Vierge que sa foi est allée jusqu'à lui faire dire qu'il y avait une faille chez l'un des plus grands saints de tous les temps (c'est-à-dire quelqu'un qu'un jeune de son âge n'aurait normalement pas osé contredire !) ! N'est-ce pas là quelque chose d'absolument fabuleux ?? Personnellement, je trouve que c'est grandiose !! Grandiose !! On sent toute la "folie" de la foi !!
        
    Alors, chers amis, puisse cet exemple nous aider, nous aussi, à grandir dans la confiance et dans l'abandon total à Dieu, et ceci jusqu'à un degré parfois héroïque; c'est-à-dire jusqu'à garder la foi, l'espérance et la charité même quand le monde entier est contre nous ! Car même dans ces cas-là, Dieu, Lui, ne nous abandonne pas !! Oui, courage !! Courage !! Jésus et sa Mère sont avec nous !! Il vaut mieux avoir le monde contre nous et Dieu avec nous, plutôt que le monde avec nous et Dieu contre nous !!!


  • L'interview qui suit est parue sur le site de Medjugorje en janvier 2006.
        
    P. Alexis Wiehe, prêtre du diocèse de Toulon, ordonné depuis 1 an et 4 mois, est venu en pèlerinage à Medjugorje en décembre 2005. L’expérience de Medjugorje a influencé son cheminement et sa vocation. Maintenant, il a la permission de son évêque d’inclure dans son travail pastoral les éléments qu’il a reçus à Medjugorje.
        
    Pouvez-vous nous dire quelle est l’influence de Medjugorje sur votre vie et votre vocation ?
    Je suis Français, mais je suis né à l’île Maurice. Je suis parti à l’âge de 19 ans à Paris pour mes études. Auparavant, à partir de l’âge de 16 ans, j’ai fait tout un cheminement dans la foi à l’école de Mère Teresa avec les petits et les pauvres. Je n’avais pourtant pas de lien très solide avec l’Eglise, je n’arrivais pas à comprendre l’Eglise et à l’aimer. De temps en temps, j’allais à la messe et rarement je me confessais, mais jamais avec le cœur et sans vraiment comprendre le sens de ces sacrements.
    En arrivant en France, j’étais confronté à la jungle moderne d’une grande métropole comme Paris. Un temps d’épreuves et de remise en question… Au bout de deux ans à Paris, j’étais dans un profond désespoir au point que je pensais au suicide. Cette idée m’a fait si peur que j’ai compris que je devais réagir, partir de Paris, parce que j’étais en danger.
    Avec ma formation de travailleur social, je pensais partir dans un pays en voie de développement avec une association humanitaire. J’avais des pistes sérieuses pour l’Amérique du Sud et l’Inde, mais un ami qui revenait de Medjugorje m’a parlé de son expérience. J’étais assez interpellé, et quand j’ai compris qu’il y avait du travail humanitaire à faire, j’ai senti que j’étais vraiment attendu à Medjugorje. J’avais 21 ans, c’était en 1996. Cette perspective a commencé à éveiller en moi un espoir extraordinaire.
    J’ai passé 4 mois à Medjugorje, j’ai accueilli les messages de Marie avec beaucoup de joie, et j’ai cherché à les mettre en pratique. Après ce séjour, je n’étais plus le même, grâce à cette école de Marie. J’ai eu l’appel à tout consacrer à Marie et à me rendre entièrement disponible pour tout ce qu’elle voulait. Je suis parti avec une espérance extraordinaire pour ma vie, pour ma vocation et pour l’Eglise. C’est grâce à Marie que j’ai découvert le mystère de l’Eglise et un profond désir de servir l’Eglise.
    A cette époque, être prêtre me paraissait tellement grand, et moi trop petit, trop imparfait, indigne pour le devenir… Mais j’au eu la grâce de croire à cet appel de Dieu.
        
    C’est alors que vous êtes entré au séminaire ?
    Je suis d’abord entré à la Communauté des Béatitudes, parce que c’est là que j’ai trouvé des frères et sœurs qui vivaient les messages, alors que dans d’autres milieux de l’Eglise je rencontrais plutôt une certaine méfiance par rapport à Medjugorje. Je suis entré au séminaire en 1998.
    Lors des deux premières années, j’ai eu l’occasion d’accompagner des pèlerinages à Medjugorje. L’appel au sacerdoce s’est confirmé, mais pas l’appel à la vie de la Communauté. Je savais que je devais être prêtre à l’école de Marie, à l’école de Grignon de Montfort et pour évangéliser.
    Je suis rentré à l’île Maurice, mais je n’y ai pas trouvé un milieu porteur. Au bout de 6 mois, j’ai compris que je devais renoncer à mon pays. C’était la nuit totale, je ne savais pas à qui m’adresser.
    Je suis revenu en France dans la foi, et je me suis adressé à Mgr Dominique Rey, évêque de Toulon, qui venait d’être ordonné 6 mois auparavant.
        
    Est-ce que votre évêque a connu Medjugorje ?
    Il a connu des groupes de prière inspirés par Medjugorje et, en tant que prêtre, il s’est rendu à Medjugorje. Il savait que Medjugorje avait une place importante dans mon cheminement, et il était toujours plein de bienveillance. Un an après, il m’a encouragé à accompagner un groupe de jeunes à Medjugorje ! Cette attitude de l’évêque était pour moi une source de joie extraordinaire : j’avais l’impression de retrouver mon premier appel. Je suis revenu profondément convaincu qu’il fallait continuer à organiser des cars, et mon évêque m’a donné le feu vert. Au cours de cette année, j’ai accompagné trois pèlerinages qui ont porté beaucoup de fruits. Puis j’étais ordonné diacre.
    A cette époque, en 2003, mon évêque a entendu des critiques graves à l’égard de Medjugorje, et je suis venu avec un autre séminariste à Medjugorje pour parler avec des gens ici afin de mieux comprendre d’où viennent ces critiques. J’ai demandé à mon évêque ce que je devais faire. Il trouvait qu’il n’avait pas tous les éléments pour discerner, mais il ne m’a pas interdit d’y aller. Au contraire, il m’a dit : "Montre-moi les fruits de Medjugorje !"
    Cela était la deuxième parole de mon évêque qui était une source d’espérance. Montrer les fruits pour notre diocèse : conversions, vocations, unité etc.
        
    Est-ce qu’un pèlerinage à Medjugorje suffit pour que les fruits soient durables ?
    C’est la question de l’accompagnement de l’après pèlerinage qui permettrait à toutes les grâces reçues de bien grandir : pour l’Eglise, dans l’Eglise, au service des paroisses, des groupes de prière, des jeunes etc. Ayant tout cela à cœur, lors d’un voyage à Londres avec les séminaristes, j’ai rencontré Robert Toone qui en 1990 avec le Père Slavko, a lancé le premier rassemblement des jeunes qui est devenu le Festival des jeunes à Medjugorje, et en Angleterre, c’est devenu le mouvement "Youth 2000". C’est un fruit direct de Medjugorje, aujourd’hui complètement intégré dans les églises locales, au service des églises locales. Je me suis dit que c’était quelque chose à promouvoir et à encourager en France.
    J’ai cherché comment aider à ce mouvement à se développer en France. A Paris, il y a des groupes de prières inspirés par Medjugorje, fondés par des amis très proches : le groupe "Abba", "Les pèlerins d’espérance", etc.… Je suis cela de très près…
        
    Avez-vous pu continuer à venir à Medjugorje après l’ordination sacerdotale ?
    Après l’ordination, c’était le temps pour découvrir la réalité de l’Eglise diocésaine, la paroisse, la pastorale des jeunes et des étudiants dans laquelle j’étais tout de suite immergé. Je suis vicaire dans une paroisse, je suis aumônier sur la faculté, je suis responsable du service des vocations, c’est déjà beaucoup pour un jeune prêtre…
    Un jeune prêtre doit adhérer à la réalité du terrain sur lequel il est envoyé : être au service des personnes et non au service des projets. Accueillir la personne, la prendre en compte pour mieux évangéliser, pour mieux les accompagner. C’est parfois très aride : dans une paroisse, tout le monde n’est pas nécessairement ouvert à tout ce qu’on propose.
    Ma priorité est la pastorale des étudiants avec l’objectif de les conduire à Marie pour suivre Jésus à son école.
    L’année dernière je suis venu pour la première fois comme prêtre, sans un projet pastoral très précis. Cette année c’est beaucoup plus construit : j’ai eu l’occasion d’emmener des personnes qui forment le noyau de l’aumônerie des étudiants.
        
    Quels sont concrètement les fruits que vous voyez chez les jeunes ?
    Ici, les jeunes font l’expérience de l’amour de Dieu, l’expérience de Jésus Christ vivant aujourd’hui, l’expérience du salut personnel. Chez certains, il y avait des blessures profondes qui formaient comme des impasses dans leur vie. L’expérience de la grâce ici, la présence de Marie pleine de grâce, l’expérience de la prière fait que les murs tombent. Ils "capitulent". Ils acceptent de se laisser conduire par Dieu et de suivre Jésus.
    Ici à Medjugorje, ils font aussi l’expérience de l’Eglise, et c’est quelque chose qui nous touche, nous, les prêtres. Ils découvrent que les sacrements de l’Eglise ne sont pas des options mais vraiment des lieux où Jésus se donne par l’Eglise. Ils retrouvent la pratique sacramentelle régulière et une pleine communion avec l’Eglise.
    De nombreux jeunes sortent d’un pèlerinage à Medjugorje avec un grand désir d’être formé, du point de vue du catéchisme de l’Eglise. Ils veulent comprendre, ils veulent approfondir leur foi, la foi de l’Eglise, l’enseignement de l’Eglise. J’en connais qui ont rejoint des écoles d’évangélisation.
        
    Comment Marie conduite elle vers l’Eglise ?
    Je suis profondément convaincu que Medjugorje est un don pour l’Eglise. Je l’ai vécu personnellement. Pour moi, le fruit de Medjugorje était de me mettre au service de l’Eglise.
    Aujourd’hui, je suis prêtre pour l’Eglise. Quand j’ai cherché à discerner ma vocation, j’ai écouté ce que me disent mon père spirituel et mon évêque. Je vois comment Marie m’a appris justement cette obéissance à l’Eglise. Je le vois chez des jeunes que j’ai accompagnés.
        
    Est-ce que c’est pareil chez tous les pèlerins ?
    Ce que j’ai vu et ce que je peux attester, c’est qu’il y a des gens qui vivent des choses belles ici, qui reçoivent des grâces, mais qui ne portent pas toujours des fruits dans l’Eglise à cause du manque d’accompagnement ou de la limite de l’accompagnement.
    J’ai vu dans Medjugorje ou après des pèlerinages des gens qui se servaient de ce lieu pour faire faire aux jeunes soit une expérience uniquement charismatique, soit les faire entrer dans une certaine vision apocalyptique de temps, en appuyant sur un tel ou tel message uniquement.
    J’ai vu à quel point il peut y avoir détournement des fruits de Medjugorje, et uniquement par des personnes qui ont ce rôle d’accompagnateur et qui n’ont pas nécessairement un sens ajusté de l’Eglise.
    Le désir que j’ai comme prêtre, c’est de voir des groupes bien accompagnés pendant et après le pèlerinage. Par des gens qui sont profondément dans l’Eglise, en communion avec l’Eglise, qui aident les personnes à faire ce pas. Dans des hauts-lieux spirituels comme celui-ci, on peut garder cette dimension spirituelle au détriment de l’incarnation dans l’Eglise. L’appartenance à l’Eglise est très incarnée, et cela nous coûte parfois très cher. Medjugorje est pour l’Eglise.
        
    Que pourraient faire des évêques pour favoriser les fruits de Medjugorje ?
    Simplement encourager l’initiative des laïcs et donner les moyens pour que, après le pèlerinage, ils puissent continuer à se rencontrer et à persévérer dans cette grâce propre.
        
    Avez-vous connu le Père Slavko ?
    Oui, en tant que séminariste. J’ai fait avec lui une retraite de jeune. Le Père Slavko est pour moi une belle figure sacerdotale, un modèle sacerdotal.
        
    Quel est rôle de Marie dans la vie du prêtre et de la paroisse ?
    Vital ! Ce qu’on nous proposait au séminaire sur le plan spirituel ne me suffisait pas. Ce qu’on nous propose comme prêtres ne me suffit pas. J’ai besoin d’avoir cet attachement personnel à Marie et de consacrer Marie chacune de mes journées et chacune des personnes que je dois recevoir. Marie va nous aider à trouver les "formules" pour la nouvelle évangélisation : de nouvelles méthodes, un nouveau langage, une nouvelle ardeur.
    Mon évêque me donne les moyens pour développer cela. Marie a choisi une paroisse ici, à Medjugorje. La réalité d’une paroisse, c’est la communauté des croyants. J’encourage les paroissiens à prendre conscience de l’appel qu’ils ont reçu.
        
    Est-ce que Medjugorje est également un modèle possible du renouveau paroissial ?
    J’en suis convaincu. Si je deviens curé un jour, je chercherai à prendre des éléments que j’ai vus ici pour ma paroisse : le rosaire quotidien, l’Eucharistie, le Chemin de Croix. Quelque chose est donné à Medjugorje pour le renouveau paroissial dans l’Eglise universelle. La consécration à Marie porte du fruit. Je suis un jeune prêtre qui a encore beaucoup à apprendre. Je suis dans une énorme joie et espérance pour l’Eglise et pour le monde, et cette joie et cette espérance est portée par Marie.


  • Dans le film "Au nom de la Gospa", réalisé par le cinéaste Michaël Mayr, le père Slavko Barbaric (l'ancien responsable de la paroisse de Medjugorje, qui est décédé en novembre 2000) témoigne : "Nous savons tous ce qui se passe pendant les guerres. Il y a beaucoup de souffrances à tous les niveaux, et particulièrement chez les enfants. Il y a plusieurs années s'est constitué ici (c'est-à-dire à Medjugorje) un groupe d'enfants. Les sœurs franciscaines s'en sont alors occupé et nous avons loué une maison. En attendant, j'étais à la recherche de quelque chose de plus grand. Enfin, nous avons trouvé cet espace et nous l'avons appelé : le village de la Mère. Nous ne voulions pas un établissement simplement pour des orphelins, des malades ou des personnes âgées. Nous voulions créer un projet intégral".
        
    Le Village de la Mère ("Majcino Selo", en croate) est, aux dires de certains, le projet humanitaire le plus ambitieux qui ait jamais été mené par le père Slavko. Avec cette entreprise, en effet, il a montré ce que l'on pouvait faire sans recevoir aucune aide de l'état, c'est-à-dire : rien qu'avec des fonds apportés par des bienfaiteurs. Et cela n'a pas été facile car le Village, il faut le savoir, a été bâti sur ce qui n'était, avant, qu'une gigantesque décharge publique. Tout n'était que détritus, ordures, saletés… et ce sont les jeunes de la communauté du Cénacle qui se sont dépensés sans compter pour tout nettoyer.
        
    Aujourd'hui, l'emplacement ressemble à un grand complexe moderne dans lequel sont regroupés une quantité assez impressionnante de services :
    -7 maisons familiales accueillant une soixantaine d'enfants de leur naissance jusqu'à l'âge de 18 ans. Dans chacune de ces maisons vivent et travaillent en permanence deux formateurs, guides et éducateurs d'enfants.
    -1 crèche familiale baptisée "Crèche de Saint François", organisée pour offrir assistance et soins aux plus petits du village.
    -1 école maternelle appelée "Ecole Sainte Thérèse de Lisieux", ayant pour but d'offrir aux enfants du Village la possibilité de rencontrer des enfants de leur âge issus des familles du pays ou des alentours. Annuellement, l'école accueille environ 160 enfants.
    -1 centre médical avec différentes spécialisations.
    -1 centre d'accueil des mères célibataires.
    -1 centre d'accueil appelé "La communauté du Père Miséricordieux", qui est mis à la disposition des hommes qui ont fait l'expérience d'une conversion et qui désirent construire une nouvelle vie sur les bases de l'évangile à travers la prière et le service aux autres.
    -1 atelier d'expression artistique avec une salle d'exposition dont les rôles principaux sont : l'enseignement, le psycho-relationnel et la thérapie pour guérir les blessures psychologiques des enfants et des jeunes par le biais du dessin, de la composition, du travail de la terre cuite et d'autres matériaux.
    -On peut noter également qu'il est prévu, dans les mois et les années qui viennent, de construire une maison de retraite de même qu'une chapelle.
        
    Oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, tous ces services absolument fabuleux que nous venons de citer (et nous aurions même pu en ajouter quelques autres) ont pu être mis en place uniquement grâce à l'argent apporté par des donateurs. L'état n'a en aucune façon contribué au projet.
        
    Mais, si vous le voulez bien, écoutons maintenant le témoignage de la voyante Mirjana et celui de son mari Marco, au sujet des rapports qu'entretenait le père Slavko avec l'argent. Cela, vous allez le voir, va être très intéressant pour nous qui sommes souvent si prompts à nous faire du souci quand les fonds dont nous avons besoin pour réaliser nos projets ne sont pas là.
    Les propos qui suivent sont une nouvelle fois tirés du film de Michaël Mayr : "Au nom de la Gospa".
        
    Voici donc ce que nous dit Mirjana : "Même si le père Slavko n'est plus présent physiquement avec nous, son esprit continuera toujours de vivre. Marco et moi avons beaucoup travaillé avec lui et nous sentons que nous avons la responsabilité de réaliser ce à quoi nous avions rêvé ensemble (…). L'argent n'avait aucune importance, pour lui. Il n'aimait pas en parler. Quand il recevait de l'argent, il nous demandait : Est-ce suffisant pour construire une maison de retraite ? Combien faut-il encore ?"
         
    Et voici ce que dit Marco : "L'argent, pour lui, n'a jamais été un problème car il n'y voyait pas un problème. Il savait exactement ce qu'il voulait, et quand il en était convaincu, il n'y avait plus de problème. Je me souviens bien de ce que le père Slavko nous a dit quand il a eu l'idée du Village de la Mère. Il est parti prier à la colline des apparitions. Et là-bas, près de la seconde station (la visitation de la Vierge à sa cousine Elisabeth), quelqu'un s'est approché de lui. Cet étranger lui a tendu un chèque et il lui a dit que c'était pour le Village de la Mère et qu'il voulait le soutenir. Le père Slavko l'a remercié et il lui a dit que cet argent était moins important pour lui que les paroles que l'homme venait de dire".
        
    Ces deux petits témoignages nous montrent bien, nous le sentons parfaitement, à quel point les considérations d'ordre purement financier ne doivent jamais constituer un obstacle pour les chrétiens que nous sommes lorsque nous travaillons pour Dieu. Oui, Dieu, si nous lui faisons confiance, saura toujours pourvoir à tout. Il est important de toujours s'en rappeler.
        
    Mais lorsque l'on prend le temps de réfléchir encore plus en profondeur sur cette œuvre merveilleuse qu'est le Village de la Mère, on peut se dire que ce qui est vraiment extraordinaire, dans ce grand projet humanitaire, c'est qu'en plus de venir en aide aux orphelins de la guerre de Bosnie, il répond aussi à l'un des besoins les plus profonds et les plus urgents qui puissent exister dans notre société actuelle : reconstruire des cellules de type familiales où des gens de tous âges puissent réapprendre à tisser entre eux des liens affectifs solides.
    Oui, voilà bien ce qu'est la plus grande merveille apportée par le Village de la Mère. En effet, nous constatons tous que nous vivons aujourd'hui à une époque où l'institution de la famille éclate de toutes parts, et où les générations sont comme "montées les unes contre les autres". Il y a énormément de gens, par exemple, qui se retrouvent seuls et sans repères par les temps qui courent (qu'ils soient jeunes, adultes ou âgés… cela n'y change absolument rien). C'est même là quelque chose qui est devenu presque banal.
    Or, ce qui est vraiment fantastique, au Village de la Mère, c'est ce souci qu'a eu le père Slavko (de même que toutes les personnes qui l'ont aidé à mettre ce projet sur pieds) d'unifier, de rassembler et de remettre des êtres humains d'âges très divers en contact les uns avec les autres; chaque génération ayant ainsi la possibilité d'enrichir les autres… soit par son savoir, soit par ses questions.
    Oui, cela est vraiment extraordinaire ! D'autant plus qu'il devient très urgent, aujourd'hui, que soient trouvés des moyens par lesquels les hommes puissent enrayer les ravages causés par la solitude et la pauvreté. Il y a tellement de gens qui n'ont plus d'espoir, dans notre société !
        
    Puisse l'œuvre admirable du père Slavko Barbaric susciter d'autres idées du même type, à travers le monde entier. Puissent également les hommes de tous les pays entretenir en eux un désir très fort de surmonter toute division et de retrouver enfin le goût de vivre ENSEMBLE.


  • La communauté "L'Oasis de la paix" est vraiment la communauté née de "l'événement Medjugorje".
    Actuellement, elle possède environ une dizaine de maisons réparties à travers le monde. La plupart d'entre elles sont situées en Italie, mais on en trouve également au Brésil, en Jamaïque ainsi qu'à Medjugorje.
    Il arrive d'ailleurs assez souvent que tel ou tel voyant ait son apparition quotidienne ou annuelle dans l'une ou l'autre de ces maisons. Il n'est donc pas superflu de connaître cette communauté. Voici, en quelques mots très brefs, son histoire…
        
    Quelques années après le début des groupes de prière "de type Medjugorje", le désir "d'aller plus loin" a émergé chez certains membres de ces groupes.
    Le 4 décembre 1985, la voyante Marija a interrogé la Vierge sur le projet du père Gianni Sgreva (un passioniste italien) de fonder une communauté religieuse vivant les messages de Medjugorje.
    La réponse de Marie a alors été la suivante : "Je préfère lui répondre personnellement".
    Quelques mois ont passé, le projet a dû mûrir, et, le 7 juin 1986, il y a eu une nouvelle question posée par Marija au sujet de cette communauté.
    La Vierge a dit : "Oui, il faut prier. Ce que vous faites me plaît. Gardez pour le moment une prière active, et Dieu illuminera les autres projets".
        
    "L'Oasis de la paix" s'est constitué juridiquement le 25 mars 1987, et, deux mois plus tard, une première maison s'est ouverte à Priabona (en Italie).
    Le 25 décembre 1990, une chose importante s'est passée : la première reconnaissance ecclésiale a eu lieu dans le diocèse de Sabina-Poggio-Mirteto. Le processus pour devenir un institut de vie consacré est en cours auprès des dicastères compétents du Saint Siège.
    En attendant, "L'Oasis de la paix" est une association publique de fidèles.
        
    La communauté est composée de frères et de sœurs (comme dans les instituts traditionnels), mais aussi de prêtres, de laïcs consacrés et, chose peut-être un peu surprenante pour nous, de familles (c'est-à-dire de parents et d'enfants).
    Tous ces gens sont unis par un même désir de vivre les messages de la Gospa. Aux vœux traditionnels (pauvreté, chasteté et obéissance) a été rajouté un quatrième voeu : "être paix". Il faut dire que Marie est la Reine de la Paix et que ses demandes de prières en faveur de la paix sont très fréquentes.
        
    Il y a aujourd'hui environ 130 frères et sœurs dans le monde dont 9 ont été ordonnés diacres ou prêtres.
    Les gens mariés et les consacrés séculiers (c'est-à-dire ceux qui ne vivent pas dans la communauté mais qui ont un travail, un logement à eux…) sont présents partout dans le monde : en France, aux USA, au Cameroun, en Espagne, en Irlande…
    L'italien et l'anglais sont les deux langues officielles de la communauté.     
    Ceux qui vivent dans la communauté  n'ont pas de travail salarié. Ils ont une vie de prière très forte : rosaire quotidien, adoration de la croix, du Saint Sacrement, jeûne le mercredi et le vendredi, prières pour la paix… Ils peuvent éventuellement participer à des tâches liées à l'agriculture, l'artisanat (musique, icône…), mais leur activité principale est l'accompagnement des gens en difficulté. Ils essayent notamment de faire en sorte que les gens puissent retrouver les "rythmes naturels" de la vie, la paix intérieure…
        
    Les membres de "L'oasis de la paix" font aussi beaucoup de témoignages au cours de "missions populaires". Ils sont également très portés sur tout ce qui touche à l'œcuménisme (c'est-à-dire les relations entre les catholiques, les protestants, les anglicans et les orthodoxes).
        
    A l'occasion, ayons une petite intention pour eux !


  • SŒUR ELVIRA : "IL FAUT APPRENDRE LE TEMPS DE DIEU" (interview accordée à Emmanuel Pellat et parue dans le magazine "Famille chrétienne" du 7 février 2004).
        
    Rencontre avec sœur Elvira, la fondatrice du Cénacle. Une femme impressionnante, au regard saisissant, qui parcourt aujourd'hui le monde pour visiter "ses enfants".
        
    EMMANUEL PELLAT : Sœur Elvira, pourquoi avez-vous créé la communauté du Cénacle ?
        
    SŒUR ELVIRA : Tout cela ne m'appartient pas, ce fut comme un tourment qui est né en moi. Mon âme souffrait devant tous ces jeunes perdus, abandonnés… Je sentais qu'on pouvait leur donner quelque chose, mais j'étais alors sœur de la Charité de Besançon, en Italie, et j'y étais très bien ! J'étais une religieuse amoureuse… amoureuse de la vie, de la nature, du travail, de la charité. Rien ne me pesait, j'étais vraiment très bien dans ma congrégation. Et puis il est arrivé cet appel dans mon cœur, et j'ai été troublée. J'ai commencé à me poser des questions, à souffrir, à avoir des insomnies. C'était comme une invitation du Seigneur, sans signe particulier, mais néanmoins un appel insistant. Dans chaque chose que je faisais, je ressentais le devoir de penser aux jeunes. J'en ai alors informé mon supérieur, je lui ai expliqué ce que je ressentais, cet appel très fort.
        
    EMMANUEL PELLAT : Parlons de vous, sœur Elvira. Qui êtes-vous ?
        
    SOEUR ELVIRA : Je suis née en 1937, à Sora, dans le Lazio, la région de Rome. Mais, en 1940, quand la guerre a commencé, nous sommes partis dans le Piémont, à Alexandria. Et une fois la guerre finie, nous y sommes restés. J'ai vécu une enfance d'après-guerre. Il y avait beaucoup de pauvreté, nous avions faim… C'était difficile. Ma mère m'a beaucoup donné, elle a un peu remplacé mon père. Car mon père était faible. On m'a dit d'ailleurs que je ressemblais à mon père. Il était faible, parce que lui aussi, comme un drogué, avait une dépendance : il buvait. Il était souvent saoul, parfois pendant toute une semaine. Alors, ma mère a été là pour deux. Quand mon père était dans cet état, c'est moi qui le servais. Un jour, comme ça, il m'a envoyé chercher des cigarettes en pleine nuit… je me souviens, j'avais 5 ans. Il faisait nuit noire, il y avait de grands arbres, avec des ombres impressionnantes, comme d'immenses bras, j'avais l'impression qu'ils allaient m'attraper. Je courais, je chantais, il a fallu que je surmonte ma peur. Maintenant, quand je relis cette histoire, je vois clairement la présence de l'Esprit Saint dans mon père. Avec lui, j'ai appris le service, la charité, l'humilité. Je comprends maintenant que le Seigneur me préparait…
        
    EMMANUEL PELLAT : Pouvez-vous nous parler de votre rencontre avec le Seigneur ?
        
    SŒUR ELVIRA : Je l'ai rencontré à 12 ans. Je vais vous faire une confidence que je n'ai pas souvent faite. Nous étions très pauvres et je n'avais pas toujours de chaussures. J'étais pieds nus et je voyais les sœurs passer avec des petites filles, toutes bien habillées, pour aller à la messe. Je les regardais et je leur demandais d'aller avec elles. Mais les religieuses me répondaient : "Tu es sans chaussures, ce n'est pas possible d'aller à la messe comme ça. Tu dois rentrer chez toi". Alors, un jour, je suis allée à la messe toute seule. Ce fut vraiment un moment fascinant. Je vois encore l'église dans laquelle je suis entrée, avec sur la gauche une ­­­petite grotte de Lourdes. Je me suis approchée, il y avait trois petits bancs. Je me suis mise à genoux, face à la Vierge et je l'ai regardée dans les yeux. Alors, j'ai compris ! Elle m'a communiqué l'appel à la vie consacrée. [Un temps de silence] Et puis, il y avait cette petite lumière allumée, qui veut dire qu'il y a là Jésus Eucharistie dans le tabernacle. L'église était vide. J'ai marché pieds nus vers l'autel. Je sentais quelque chose à l'intérieur de moi, le Seigneur m'avait touchée. Mais c'est impossible à expliquer…
        
    EMMANUEL PELLAT : Entre l'intuition et la réalisation du Cénacle, il s'est passé des années. Des années que vous dites difficiles, mais aussi fructueuses…
        
    SŒUR ELVIRA : Je suis gênée à chaque fois que j'en parle, parce que je ne voudrais pas dire du mal de ma congrégation. Pourtant, c'est vrai qu'il a fallu que j'attende sept ans. Sept années pendant lesquelles j'ai répété cet appel à mes supérieurs. Mais je n'ai jamais pensé à sortir de la communauté, je voulais rester dans l'obéissance. Par ailleurs, la quarantaine venant, plus les années passaient et plus je me disais que j'allais devenir trop vieille pour une telle aventure. Quand est arrivé le moment de m'y lancer, j'avais 47 ans. Le Seigneur me montrait que pour Lui rien n'est impossible. A l'époque, je pensais ouvrir une maison avec une cinquantaine de drogués et dans laquelle il y aurait des allées et venues. Et puis, nous avons ouvert une deuxième, puis une troisième maison, puis la vingtième, la trentième… et maintenant nous avons 45 maisons.
        
    EMMANUEL PELLAT : Cette période d'attente, de souffrance, vous a donc préparée à vivre auprès de ces jeunes ?
        
    SŒUR ELVIRA : Oui, c'est surtout ça. Pendant cette période, j'ai continué à faire mon devoir, à faire tout ce que mes supérieurs me demandaient, mais avec une maturité humaine et religieuse différente. C'est tout le travail de la Grâce à travers la souffrance, à travers la Croix. Cela fait mûrir une qualité d'amour qui résiste au temps, à la douleur, à la maladie. Aujourd'hui, c'est aussi un témoignage pour tous ces jeunes, souvent pressés, auxquels il faut apprendre le temps de Dieu; car Il agit toujours au bon moment.
        
    EMMANUEL PELLAT : Pourquoi avoir choisi le nom de communauté du Cénacle ?
        
    SŒUR ELVIRA : Parce que la présence de la Vierge est centrale dans la communauté. Ensuite, parce que les garçons de la communauté sont comme moi, comme les Apôtres, pleins de timidité, de peurs, enfermés sur eux-mêmes. En arrivant, ils n'osent pas montrer leurs mains, leurs bras, qui n'ont servi qu'à se droguer. Alors que maintenant, ils les utilisent pour le travail, pour embrasser, pour prier. Au Cénacle, c'était la même chose : les Apôtres étaient remplis de peur, et puis ils sont sortis pleins de force, de courage, prêts à mourir pour témoigner de la Résurrection.
        
    EMMANUEL PELLAT : Au départ, le Cénacle n'accueillait que des jeunes toxicomanes. Aujourd'hui, il accueille tout âge et tout type de détresse. Pourquoi ?
        
    SŒUR ELVIRA : Parce que j'ai compris que tant qu'on ne dépend pas que de Dieu et de son amour, on est comme un drogué. Nous sommes tous intoxiqués par nos ambitions, nos désirs de puissance, de gloire, par notre tristesse, par l'alcool, que sais-je encore… Et lorsque nous sommes dépendants de nos états d'âme, nous ne sommes pas libres, vrais, attentifs. Parce qu'il nous manque l'Amour.
        
    EMMANUEL PELLAT : Pour sortir de cet état, vous préconisez la méthode forte. Vous conseillez ainsi aux parents d'un enfant drogué de le mettre dehors. Le seul moyen, selon vous, de le sauver ?
        
    SŒUR ELVIRA : Il ne s'agit pas de le mettre à la porte pour être tranquille, mais pour lui apprendre à aimer. Car l'amour se développe dans la souffrance. Eduquer un enfant, ce n'est pas toujours lui dire "oui". Un enfant a besoin, dès son plus jeune âge, qu'on lui dise "non", qu'on lui dise la vérité, la vérité de l'histoire humaine, celle de la Croix.
        
    EMMANUEL PELLAT : Est-ce aussi dans ce même souci de vérité qu'au Cénacle il est demandé à chaque nouveau d'arrêter, non seulement toute consommation de drogue, mais aussi tout médicament, tout traitement ?
        
    SŒUR ELVIRA : Tout ce que nous proposons à la Communauté, nous le justifions. Nous ne disons jamais : "Tu fais ça, parce que !" Nous expliquons tout. Quand un jeune arrive, il ne peut pas fumer, ni téléphoner, lire des journaux, ou regarder la télévision. Nous lui disons : "Ici, il n'y a rien de tout ça. Tu vas changer. Tu as connu les cigarettes, le sexe, la télé… tu as tout eu, tout ce qu'il est possible d'avoir, et pour finir, tu t'es drogué. Nous, nous croyons que tu es capable d'autre chose. Alors nous te proposons de tout arrêter, pour renaître ! Tu vas commencer à penser vraiment, à vouloir vraiment, tu vas commencer à dormir, à manger normalement…"
        
    EMMANUEL PELLAT : La règle d'or de la communauté est : "Prière, travail et amitié", un régime bien difficile pour des jeunes qui, pour la plupart, ne sont pas croyants en arrivant…
        
    SŒUR ELVIRA : Qu'elle soit croyante ou non, ce qui nous intéresse, c'est la personne humaine qui souffre, qui se détruit. Peu importe la religion. Et puis, ce que nous suivons, ce n'est pas une religion ! C'est Jésus de Nazareth, mort et ressuscité par amour ! Les garçons qui arrivent ne le savent pas, mais moi je le sais. Alors je leur dis : "Tu vas te mettre à genoux, tu vas prendre la Croix entre tes mains, et tu vas répéter ce que je te dis. Ne t'inquiète pas pour la Foi, je l'ai pour toi. Répète après moi : "Jésus est ressuscité. Jésus est mon unique Sauveur". Et puis, il va se mettre devant l'Eucharistie, et là, il va rencontrer Jésus, parce que Dieu est un Dieu réel, présent, vivant. Alors il est vraiment sauvé.
        
    EMMANUEL PELLAT : Que dîtes-vous à tous ces jeunes pour les décider à faire le pas, pour les convaincre de s'en sortir ?
        
    SŒUR ELVIRA : La première chose, c'est de les regarder dans les yeux et de les embrasser [elle se lève et joint le geste à la parole avec le responsable de la maison de Lourdes, très ému, lui-même ancien drogué]. Je lui dis : "Tu es important, beaucoup plus que tu ne le penses. A l'intérieur de toi, il y a une richesse énorme. C'est le Seigneur qui l'a mise là pour toi. Mais Il t'a fait libre. Alors, c'est à toi de faire le choix. Si tu dis "oui", tout changera. Si tu dis "non", tu vas rester dans le puits, tout seul. La communauté est une corde pour t'aider à remonter. Sache que tu vas peiner, que tu vas souffrir. Mais tu trouveras ici beaucoup de personnes pour t'aimer. Tu dois vouloir t'en sortir". La plus belle chose qui se passe alors, c'est quand ils me demandent : "Combien ça coûte ?" [rires]. Je leur dis : "Nous ne voulons pas de sous, ni de toi ni de ton père, ni de ta mère, ni de l'Etat, parce que tu as ta dignité. Je ne veux pas que tu dépendes de quelqu'un. Le prix ? C'est ta vie !"