• VI-LE MONDE DE LA RENAISSANCE ET L'APPARITION DE L'HUMANISME (du XVe au XVIIe siècle)

    1-En 1453, la partie orientale de l'Empire romain (Constantinople) tombe aux mains des musulmans. Cet événement marque la fin officielle du Moyen-Age.
    A partir de là, beaucoup d'intellectuels de Constantinople (qui était une ville très riche artistiquement) partent se réfugier en Italie où ils apportent tout leur savoir-faire.
        
    2-A la même époque, en Italie (et en Occident d'une manière générale), il y a un désir très fort de rompre définitivement avec le Moyen-Age et son cortège de maladies et de conflits (peste noire, guerre de cent ans, menace de l'Islam...).
    On veut chasser l'obscurantisme et se tourner résolument vers l'avenir et le progrès.
    Ce désir, associé au savoir-faire des intellectuels venus d'Orient, va alors donner lieu à une profonde rénovation culturelle - la Renaissance - qui va toucher tous les domaines :
    a)-la littérature : on invente l'imprimerie et on diffuse des écrits partout.
    b)-la peinture : on découvre la perspective, les jeux d'ombre et de lumière...
    c)-la science : on dissèque des corps pour apprendre comment fonctionne l'être humain...
    d)-l'économie : on étudie la gestion, on ouvre des banques pour le commerce international...
    Léonard de Vinci (1452-1519) est une grande figure de la renaissance car il est à la fois : peintre, sculpteur, architecte, ingénieur et savant.
        
    3-La Renaissance est "sous-tendue" par un courant de pensée que l'on appelle l'humanisme.
    Ce courant prend du recul par rapport à la politique et à la religion (il faut dire que les divers conflits, les Croisades, l'Inquisition et certaines dérives du clergé de l'époque, n'ont sûrement pas favorisé la confiance totale entre les gens et leurs dirigeants politiques ou religieux !).
    L'idée de base est donc que l'homme occupe la place centrale, et qu'il peut, grâce à ses facultés, résoudre par lui-même les problèmes auxquels il est confronté (la faim, la pauvreté, les maladies...), devenir plus libre et faire ainsi progresser l'humanité toute entière.
        
    4-Chose importante : les textes qui nourrissent et inspirent les humanistes ne sont pas des textes religieux (la Bible, les écrits des saints, ceux du Magistère...) mais des textes de l'antiquité gréco-romaine (comme ceux du philosophe grec Aristote, par exemple).
    Au moins deux raisons expliquent cela :
    a)-Les intellectuels de l'Empire d'Orient, qui sont très empreints de littérature gréco-latine, diffusent ces écrits en Occident après leur fuite de Constantinople.
    b)-Les intellectuels d'Occident, qui veulent prendre du recul par rapport aux autorités en place, cherchent à puiser leur inspiration ailleurs que dans les textes religieux.
        
    5-Les humanistes ne sont pas opposés au pape (même si une partie de la hiérarchie catholique les désapprouve) mais, dans leurs oeuvres, il y a cette idée que l'on peut avancer et progresser sans forcément passer par l'Eglise.
          
    Si leur mouvement n'est pas mauvais en lui-même, les historiens disent aujourd'hui que cette prise de distance par rapport au catholicisme a alimenté la Réforme protestante.
    Nous en reparlerons au chapitre suivant.
        
    (à suivre)