• APPARITIONS MARIALES : LES DIVERS TYPES DE RECONNAISSANCE

    Quand l'Eglise a une attitude positive face à une apparition, il y a plusieurs manières pour elle de se situer. On croit en général qu'il faut une déclaration solennelle d'authenticité mais ce n'est pas tout à fait exact. L'évêque peut s'engager autrement.
        
    1- Ainsi il y a eu dans le passé un grand nombre de sanctuaires d'apparition qui n'ont jamais fait l'objet d'une reconnaissance en règle sous la forme d'une déclaration solennelle.
    Cependant, l'Eglise les a favorisés. On y organise des pèlerinages, des évêques ou des responsables ecclésiaux y viennent.
    C'est le cas de beaucoup de nos sanctuaires de pèlerinages locaux.
        
    2- Il est arrivé qu'une apparition soit indirectement reconnue, ou du moins que le sanctuaire soit favorisé de manière indirecte.
    Ainsi, dans le cas de la Médaille Miraculeuse de la rue du Bac, l'apparition de la Vierge à Sainte Catherine Labouré n'a jamais été reconnue formellement.
    Ce qui a été autorisé, c'est la frappe de la médaille.
    En 1894, le Saint Siège autorisa même l'instauration d'une fête liturgique de l'apparition de la Médaille Miraculeuse, le 27 novembre. En outre, la voyante a elle-même été canonisée.
    A Pellevoisin, où l'itinéraire juridique a été très difficile, le miracle de la guérison d'Estelle Faguette a été reconnu en 1983.
    Cependant, les apparitions en tant que telles n'ont pas été non plus reconnues, même si Pellevoisin est un lieu de prière connu.
        
    3- Enfin, il y a les reconnaissances directes, comme dans le cas de Lourdes. Les critères ont été fixés par Benoît XIV au XVIIIème siècle mais en fait ils étaient déjà traditionnels.
        
    a)-On examine d'abord les voyants au regard d'une saine psychologie. On a énuméré pas moins de 19 signes qui peuvent rendre suspect des voyants !
    b)-On examine naturellement le contenu de l'apparition. S'il y a quelque chose de contraire à la foi et aux mœurs, quelque chose de simplement ridicule ou qui sent la fausse mystique ou la suggestion, on est sûr d'un jugement négatif.
    c)-On examine aussi la nature de l'apparition : la manière dont elle se présente.
    d)-On examine enfin la finalité de l'apparition, ce qui pose le problème de son opportunité.
        
    Normalement, une commission est désignée. Elle donne un avis, et l'évêque du lieu (ou parfois le Saint Siège) émet enfin un jugement.
    Les miracles produits sur le lieu, les fruits spirituels constatés, sont des critères, mais non absolus.
    Enfin, il faut se rappeler que, même quand l'Eglise reconnaît une apparition, elle ne reconnaît pas les paroles de la Vierge comme exactes dans le détail des mots.