• BIEN VIVRE EN COUPLE

    Des extraits du livre de Bernard Duméril (ancien président national du CLER) : "Bien vivre en couple" (aux éditions du Jubilé / Sarment).

               

    Le conseiller conjugal (1)

    Résumé : L'auteur, qui est lui-même conseiller conjugal, insiste beaucoup, au début de l'ouvrage, sur la nécessité d'aller voir un conseiller conjugal lorsque le couple va mal. Il ne faut jamais hésiter à faire cette démarche et il faut savoir que tout ce que l'on dira durant les entretiens restera strictement confidentiel. Les choses vont mal lorsque, dans un couple, on ne parvient plus à s'écouter l'un l'autre. C'est le signal d'alarme. Il faut donc une personne extérieure au couple pour faire un "arbitrage" et aider les époux à y voir plus clair.
         

    Dialogue et sexualité (2)

    Résumé : Pour construire un couple, l'auteur nous dit qu'il faut commencer par connaître le terrain. Pour cela, il faut se reconnaître "sexué", c'est-à-dire "animé d'un désir" (attention, toutefois, de ne pas limiter la sexualité à la génitalité - c'est-à-dire le sexe à proprement parlé. La sexualité recouvre un domaine beaucoup plus large). En nous troublant, les désirs que nous ressentons nous montrent que nous avons besoin de l'autre et que, de ce fait, nous ne sommes pas "tout-puissant". Il est fondamental d'apprendre à maîtriser les désirs qui nous habitent car "c'est l'humanisation de cette pulsion sexuelle qui fait toute la grandeur de l'homme". En canalisant l'énergie, nous la récupérons pour la redistribuer. Le mot clef pour arriver à cela, dans un couple, est le dialogue. Quand on a faim de nourriture, on ne demande pas l'avis de la nourriture avant de la manger. Mais quand on a faim de relations physiques, il faut d'abord en parler avec son conjoint. Beaucoup de femmes souffrent de ce qu'il n'y ait pas suffisamment de dialogue au sein de leur couple. Elles se sentent alors "l'objet" de leur mari.

         

    Les 7 principales différences entre l'homme et la femme (3)

    Résumé : Bernard Duméril nous dit que l'on retient traditionnellement sept grandes différences entre l'homme et la femme :

    1-Le cœur et le corps

    La femme (dont le symbole est l'eau) est beaucoup plus dans "l'être" que l'homme. Le cœur (et donc, les sentiments) est plus important, pour elle. L'homme (dont le symbole est le feu) est beaucoup plus dans "l'agir" que la femme. Le corps (et donc, la relation physique) est plus important, pour lui. Il en résulte que la femme doit devenir l'éducatrice du cœur de son mari, et que l'homme doit devenir l'éducateur du corps de sa femme.

    2-Le décalage

    La femme est très sensible aux paroles. Un mot désagréable prononcé le matin peut encore résonner dans son esprit le soir (alors que l'homme, lui, l'a complètement oublié).

    3-Le compartimentage

    Il est difficile, pour l'homme, de faire plusieurs choses en même temps (regarder un match de foot et signer le carnet de notes de ses enfants, par exemple). Par contre, la femme peut tout à fait faire la cuisine tout en surveillant ses enfants et en écoutant les infos.

    4-L'œil et l'oreille

    L'homme est plus un "œil" que la femme. Il est très sensible à ce qu'il voit. La femme, par contre, est plus une "oreille" que l'homme. Elle est plus sensible à ce qu'elle entend. Par exemple, elle a besoin que son mari lui dise souvent qu'il l'aime. Souvent, le mari ne le fait pas car, pour lui, c'est une évidence.

    5-Le dialogue

    Ce point est plutôt une ressemblance : l'homme et la femme ont tous les deux besoin de dialogue. Tous les couples devraient se parler en tête à tête au moins une fois par mois pour faire le point, et partir en voyage au moins une fois par an (même si c'est pour une durée très brève) pour se retrouver tous les deux.

    6-Les non-dits

    Une épouse peut supporter pendant de nombreuses années un comportement de son mari en espérant que ce dernier comprendra de lui-même un jour. L'homme, lui, exprime son agacement très rapidement. Il faut savoir que le non-dit est quelque chose qui peut sournoisement détruire un couple. En effet, il peut donner lieu à des interprétations fausses et à des incompréhensions.

    7-Le passé

    Les deux époux ont toujours un passé très différent : éducation, tradition, valeurs... tout ce qu'ils ont reçu de leurs parents n'est pas pareil. Certaines habitudes de l'un peuvent susciter de l'incompréhension, chez l'autre. C'est pourquoi il est très important que chacun ose se dire. Les incompréhensions liées au passé sont les plus dangereuses.

         

    S'approprier les différences de l'autre : le travail de toute une vie (4)

    Résumé : Connaître les différences entre l'homme et la femme est une première étape. La seconde étape consiste à se les approprier, à les digérer. Pour cela, chaque conjoint doit apprendre à voir le monde avec le regard de l'autre. C'est là le travail de toute une vie.

    Extrait : C'est toute une gymnastique de l'esprit que de se décentrer de sa propre vision et d'essayer de regarder le monde avec la vision de son conjoint. Cela nécessite de descendre de son mirador, d'abandonner sa vision, son schéma si confortable et si habituel, d'oser descendre et traverser cet espace qui nous sépare, d'appréhender et de comprendre les éléments de réflexion qui font que notre conjoint pense différemment de nous. Comprendre d'où et de quoi il parle, et pourquoi il parle avec autant de conviction. En réalité, il parle à partir de son histoire, ses peurs, ses joies, ses expériences (...). Il est nécessaire que le conjoint fasse le chemin identique en sens inverse pour comprendre à son tour la vision de son partenaire.

        

    Les 3 fonctions de la sexualité (5)

    Résumé : La sexualité a trois fonctions bien précises :

    1-La fonction plaisir.

    Ce point est important car il ne peut pas y avoir d’épanouissement humain sans plaisir. A noter, toutefois, que deux choses peuvent empêcher le plaisir : le refus de se donner à l’autre et l’excès de relations sexuelles au sein d’un couple. Il y a donc un équilibre à trouver entre ces deux extrêmes.

    2-La fonction relation.

    Avoir une relation sexuelle, ce n’est pas "avoir une relation" (comme on le dit toujours) mais "entrer en relation". En effet, il s’agit bien d’apprendre à faire 1 par la relation, mais tout en restant 2 dans la durée.

    3-La fonction fécondité.

    Cette fonction ne se limite pas à la seule fécondité biologique (les enfants) mais elle s’étend aussi à la fécondité sociale (le prochain). La fécondité peut ne pas être au rendez-vous quand deux personnes se sont mariées pour de mauvaises raisons : un désir pour le garçon de prouver sa virilité, un désir de se donner de l’assurance, un désir de s’affranchir des parents, un désir de possession, un amour refuge ou dépit, un désir de faire comme les autres, un sentiment amoureux objectif mais pas encore un authentique amour. Les équipes d'accompagnement au mariage doivent faire très attention à cela.

            

    Fusion, individualisme et unité conjugale (6)

    Résumé : Un couple doit toujours rechercher l'unité. Attention, toutefois, de ne pas confondre unité et fusion. Chaque conjoint, en effet, doit respecter la personnalité de l'autre. Le but n'est pas de ramener l'autre à son projet personnel, mais de l'aider à devenir ce que Dieu attend de lui. Attention, également, de ne pas tomber dans l'individualisme (l'extrême inverse) où chacun évoluerait totalement indépendamment de l'autre. Il faut trouver un juste équilibre : être unis tout en respectant les différences de l'autre et sans chercher à le "posséder". Pour cela, chacun doit s'efforcer de faire vivre "la partie commune" à l'un et à l'autre. La relation sexuelle joue un rôle fondamental dans cette "partie commune". En effet, la sexualité doit donner à chacun : le bonheur d'exister pour quelqu'un, la découverte qu'on peut être source de joie, la confiance en soi et en l'autre, la joie de donner ensemble la vie à un être nouveau. La sexualité est vraiment épanouissante lorsque le couple privilégie la qualité à la quantité. Elle permet alors progressivement au couple de cheminer vers une unité supérieure.