• CONSOLER UN COEUR QUI A PEUR DE MOURIR OU QUI A ETE BLESSE PAR LA MORT D'UN ETRE CHER (1ère partie)

    INTRODUCTION
        
    "(…) La création tout entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l'enfantement. Elle n'est pas la seule; nous aussi, qui possédons les prémices de l'Esprit, nous gémissons intérieurement, attendant l'adoption, la délivrance pour notre corps. Car nous avons été sauvé, mais c'est en espérance (…)" (Saint Paul).
        
    1-LA CROIX EST PRESENTE DANS LA VIE DE CHAQUE HOMME ICI-BAS
        
    En lisant les mots que l'apôtre Saint Paul nous rapporte dans sa lettre aux romains (ci-dessus), nous pouvons constater qu'ils sont vraiment le reflet de la réalité et que nos vies contiennent effectivement une grande part de "douleurs", de "gémissements", et, par conséquent, un lot de combats quotidiens parfois pénibles et coûteux que nous avons à mener.
    Et cela ne concerne pas seulement notre vie physique, mais également notre vie professionnelle, familiale, sociale…
    Par exemple, il nous faut travailler dur pour avoir un bon métier et, ainsi, nous réaliser dans une activité; nos réussites n'étant malheureusement pas toujours à la hauteur de nos efforts, surtout dans les périodes de graves crises économiques ou bon nombre de secteurs sont bouchés.
    Nous avons aussi à batailler ferme pour que nos enfants soient convenablement éduqués car cela peut prendre beaucoup de temps avant que nous venions à bout de certains de leurs travers.
    Souvent, également, il nous est nécessaire de faire preuve d'une grande diplomatie pour rester en bons termes avec nos proches, nos voisins, nos collègues de travail… car nos relations sont souvent agitées, malmenées et remises en question pour un rien.
    Oui, ce n'est généralement qu'au prix de gros efforts que nous parvenons à faire naître, à entretenir, puis à préserver, nos "oasis de paix" dans ce grand désert où nous vivons.
    Ainsi, la joie, la paix, l'amour, le pardon… sont autant de valeurs vitales qui vont rarement "de soi" dans ce monde.
    Et même quand, après maints tracas, nous parvenons enfin à quelques réussites satisfaisantes, nous n'échappons pas pour autant au risque d'avoir à faire face à des problèmes imprévus (des maladies, par exemple) qui font que le bonheur sur cette terre ne nous semble jamais acquis une bonne fois pour toutes.
    Notre volonté, nos efforts et notre faculté d'adaptation sont toujours mis à contribution.
    On peut aussi ajouter qu'au cours de nos périodes d'accalmie, tandis que nous savourons un peu de repos, les difficultés n'épargnent malheureusement pas d'autres personnes que nous.
    Aussi y a-t-il toujours des injustices, des inégalités, des scandales et des douleurs de tous ordres… qui lancèrent et fissurent notre humanité.
    Tant et si bien que notre condition humaine peut parfois nous faire penser que nous sommes semblables à des "funambules" qui, au cœur de situations inconfortables, s'efforcent de garder un équilibre et une trajectoire qui ne viennent pas à eux automatiquement.
    Le Pape Jean-Paul II lui-même, quand il s'était rendu à Lourdes au cours des premières années de son Pontificat, n'avait d'ailleurs pas manqué de bien mettre les jeunes en garde contre la tentation de ne croire qu'en la facilité dans le monde d'aujourd'hui.
    Lors de la récitation du Rosaire, près de la grotte, il avait formulé le vœu que, tous, nous puissions trouver la force de porter nos fardeaux.
    Non, vraiment, rien n'est jamais simple sur cette terre.
        
    2-NOUS NE POURRIONS PAS VIVRE ETERNELLEMENT ICI-BAS
        
    Dès lors, il nous apparaît de façon relativement évidente qu'il ne nous serait pas possible de vivre éternellement dans cet état d'imperfection qui est le notre chaque jour.
    Si notre vie sur terre ne connaissait pas de fin, en outre, cela signifierait que ce sont l'imperfection et les difficultés présentes "en elles-mêmes" qui sont éternelles.
    La finalité de nos efforts (c'est-à-dire l'Amour total, le bonheur suprême) demeurerait une espérance toujours "en attente", sans cesse soumise aux vicissitudes de la vie terrestre, mais jamais pleinement réalisée.
    Eternels ici-bas, nous ne pourrions à aucun moment nous unir tous à ce bonheur de manière absolument définitive.
    De plus, il est un problème auquel nous ne songeons pas toujours systématiquement mais qui, pourtant, finirait par se poser de manière tout à fait dramatique : celui de l'usure de nos personnes.
    Nous voyons bien, en effet, à quel point 80 petites années passées sur terre suffisent à entamer la vigueur de nos corps et de nos esprits (or, ces années ne représentent en fait qu'une durée infinitésimale sur la grande échelle du temps).
    Pouvons-nous ne serait-ce qu'imaginer ce qu'il adviendrait de nous si nous devions passer notre éternité ici-bas ?!
    Dans de telles conditions, il est clair que nos cheveux blanchiraient, tomberaient, que nos dents se gâteraient, que notre peau se riderait… et ceci chaque jour davantage !
    Nos corps (nos pauvres corps !) n'en finiraient pas de vieillir et de s'étioler !
    Nos facultés, elles (comme la mémoire, par exemple), s'affaibliraient de plus en plus sans que cette triste régression ne connaisse de fin !
    Le monde serait alors peuplé d'êtres vivants pris dans une espèce de dégénérescence physique et morale croissante.
    Mon Dieu, quel horrible spectacle !
    Nous ressemblerions aux passagers d'un avion qui s'envoleraient vers leur lieu de vacances, mais n'atterriraient jamais nulle part et dépériraient indéfiniment dans l'appareil.
    La vie serait alors semblable à une symphonie dans laquelle l'avant dernier accord se ferait entendre sans fin, mais sans jamais se résoudre sur un accord final…
    Et plus le temps passerait, plus nous souffririons car nous grandirions à chaque seconde dans la conscience que nous sommes à jamais prisonniers d'un monde inachevé.
    Dans un tel cas, il est fort vraisemblable que nos âmes ne cesseraient de s'impatienter, de se languir, puis de se lamenter… car nous n'aurions que "l'inassouvissement" de nos attentes pour seule et unique finalité.
    Oui, Seigneur, cela serait vraiment très triste, et ô combien douloureux !
    Cette "extension perpétuelle du temps" nous deviendrait très vite insoutenable !
        
    CONCLUSION
        
    A partir de ce que nous venons de dire, il nous devient peut-être un peu plus "facile" d'admettre qu'il n'est pas du tout "illogique" qu'un être humain, à un moment donné fixé par Dieu, soit comme "retiré" du monde et qu'ainsi, les combats terrestres puissent passer entre des mains plus jeunes et plus vigoureuses.
    Par conséquent, il nous devient peut-être aussi plus clair que nous commettons une erreur lorsque nous nous bornons à considérer la mort uniquement comme quelque chose de macabre.
    En effet, mourir (c'est-à-dire ne pas être éternel ici-bas), c'est justement ce qui peut nous permettre, en un sens, de supporter nos maux avec plus de patience et plus de courage.
    Oui, notre amour de la vie terrestre peut très bien s'appuyer sur le fait que cette dernière n'est qu'éphémère et non pas une condition éternelle.
    Et le fait de savoir que nous ne sommes que "de passage" dans ce monde peut alors nous apparaître non plus comme une tragédie… mais, bien au contraire, comme une GRACE.
    Oui, une véritable grâce ! Une grâce qui, en plus de nous soustraire aux multiples imperfections de ce monde, nous donne aussi et surtout la possibilité de nous ouvrir à une ESPERANCE : l'espérance d'une vie meilleure.
    Quelle extraordinaire et merveilleuse chose que celle-là !! Vous ne trouvez pas ?