• On dit que "Les récits d'un pèlerin russe" est le livre le plus connu de la littérature russe. Il raconte l'histoire d'un pèlerin qui parcourt la Russie du 19ème siècle en recherchant la réponse à une question fondamentale : comment peut-on prier sans cesse ?
         

    PREMIER RECIT
        
    Au fil de ses rencontres (notamment avec des sages et des moines orthodoxes), le pèlerin russe recueille de précieux conseils. Voici quelques extraits (édition utilisée : Albin Michel)...
         
    Extrait 1
    La prière constante

    Une prière intérieure continuelle est un élan libre de l'esprit humain vers Dieu. Pour obtenir un progrès dans cet exercice inspirateur, nous devons prier Dieu de nous éclairer. Prie beaucoup et avec ferveur : c'est la prière elle-même qui va te révéler comment elle peut s'effectuer d'une manière ininterrompue - mais il faut pour cela un certain temps (p.29).
         
    Extrait 2
    Les efforts dans la prière

    Il a été prouvé pour toi que la lumière céleste de la prière intérieure ininterrompue ne peut être conquise ni par la sagesse de ce monde ni par le désir extérieur de savoir, mais qu'elle se révèle, au contraire, dans la pauvreté de l'esprit et dans la simplicité du coeur, à l'aide d'un exercice actif (p.32).
         
    Extrait 3
    Prière et action

    Beaucoup présument que les bonnes actions et toutes sortes de moyens préparatoires nous rendent capables d'une prière contemplative. Mais c'est tout le contraire - c'est la prière contemplative qui engendre les bonnes actions et les vertus (p.33).
         
    Extrait 4
    La prière est la mère de tous les biens

    Que nous priions souvent, que nous priions toujours, voilà ce qui nous est proposé comme moyen d'obtenir la pureté de la prière, qui est mère de tous les biens spirituels. Conquiers la mère et elle te donnera des enfants !, dit saint Isaac le Syrien. Acquiers en premier lieu la prière et tu acquerras toutes les autres vertus (p.34).
         
    Extrait 5
    Les mots de la prière constante

    La prière continuelle intérieure à Jésus, c'est un appel constant et ininterrompu au divin nom de Jésus avec les lèvres, dans l'esprit et dans le coeur, c'est l'imagination de sa constante présence et l'imploration de sa grâce, pendant toutes les occupations, en tout temps et en tout lieu, même pendant le sommeil. L'appel se compose des paroles suivantes : Seigneur Jésus-Christ, ayez pitié de moi ! Et celui qui s'habitue à cet appel en éprouve une si grande consolation et un tel besoin de répéter toujours cette prière qu'il ne peut plus vivre sans que cela résonne en lui pour ainsi dire de soi-même (p.35).
         
    Extrait 6
    Le corps pendant la prière

    Assieds-toi seul et silencieux. Baisse la tête, ferme les yeux, respire doucement et imagine-toi regarder dans ton coeur. Ramène au coeur toutes les pensées de ton esprit. respire et dis : Seigneur Jésus-Christ, ayez pitié de moi ! Dis-le en remuant doucement tes lèvres ou dis-le dans ton esprit. Tâche d'éloigner toutes les autres pensées. Sois tranquille, sois patient et répète-le aussi souvent que tu le pourras (p.36).
        
    DEUXIEME RECIT
        
    Au fil de ses rencontres, le pèlerin russe recueille des témoignages très intéressants. Voici quelques extraits (édition utilisée : Albin Michel)...
         
    Extrait 1
    L'Evangile

    Les paroles de l'Evangile apportent d'elles-mêmes le salut, car il y est écrit ce que Dieu a dit. Cela n'est pas grave si d'abord tu ne comprends pas, continue à lire avec application. Un moine a dit : Si tu ne comprends pas la sainte Ecriture, les démons la comprennent et trembent (p.55).
        
    Extrait 2
    La crainte de l'Enfer

    Celui qui fait de bonnes actions par crainte de l'enfer suit, selon les saints Pères, la voie de l'esclavage, celui qui le fait pour en être récompensé du royaume du ciel suit le chemin des mercenaires. Mais Dieu veut que nous allions vers Lui, comme les fils vont vers leur père. Il veut que nous nous conduisions honorablement par amour et par respect pour Lui, que nous soyons heureux, en nous unissant à Lui dans une union bienheureuse de l'esprit et du coeur (p.64).
        
    Extrait 3
    La prière constante

    En aspirant l'air, je regardais en esprit dans mon coeur et je disais : "Seigneur Jésus-Christ". En exhalant, je disais : "Ayez pitié de moi". Je le répétai plusieurs fois par jour, d'abord pendant une heure, ensuite pendant quelques heures et à la fin pendant presque toute la journée (p.69).
        
    Extrait 4
    Les fruits de la prière

    La prière intérieure porte beaucoup de fruits : un salutaire amour pour Dieu, une paix intérieure, un ravissement de l'esprit, la pureté des pensées, la légèreté et la vigueur de tous les membres, un bien-être général, l'insensibilité des maladies et des chagrins, une nouvelle force du raisonnement, une nouvelle compréhension de l'Ecriture sainte; l'intelligence du langage de toutes les créatures, l'exclusion de toute vanité; une conception nouvelle de la sainteté de la vie intérieure et enfin la certitude de la proximité de Dieu et de son amour pour tous (p.70).
        
    Extrait 5
    Le pouvoir de certains saints d'apprivoiser les animaux féroces

    Vous savez bien que, lorsque notre père Adam était innocent et saint, tous les animaux lui étaient subordonnés et se tenaient doucement auprès de lui, pendant qu'il leur donnait des noms (...). Or, que signifie être saint ? Pour nous aussi, pécheurs, cela signifie le retour à l'état primitif de l'innocence (p.73).
        
    Extrait 6
    Le corps après la mort

    Lorsque les esprits apparaissent sous une forme corporelle, ils empruntent à l'air et à l'éther un corps palpable, qu'ils rendent ensuite de nouveau aux éléments. Et de même que l'air possède une force de tension, qui lui permet d'avancer et de reculer, l'âme, revêtue de cette force, peut aussi faire différentes choses (p.74).
        
    TROISIEME RECIT
        
    Le pèlerin russe raconte un passage douloureux de sa vie : un jour, par jalousie, son frère a volé son argent et a mis le feu à l'auberge où il résidait avec son épouse. Voici un extrait (édition utilisée : Albin Michel)...
        
    Extrait
    L'incendie

    Un jour qu'il n'y avait personne à l'auberge et que nous dormions, il enfonça la cloison de la chambre où je gardais l'argent, le retira du coffre et mit le feu à la cloison démolie. Nous ne nous en aperçûmes que lorsque la maison était tout en flammes. Nous eûmes cependant le temps de nous sauver par la fenêtre, en chemise de nuit. La Bible, heureusement, se trouvait sous notre oreiller, nous l'en retirâmes vite et l'emportâmes. En regardant brûler notre maison, nous nous dîmes : Dieu merci, notre Bible est sauvée ! C'est une grande consolation dans notre douleur (p.98).
        
    QUATRIEME RECIT
        
    Le pèlerin russe va rendre visite à son père spirituel avant de partir pour la Terre Sainte. Il lui rapporte des paroles qu'il a entendues ou qu'il a prononcées lui-même au cours de ses rencontres. Voici deux extraits (édition utilisée : Albin Michel)...
         
    Extrait 1
    Comment prier sans cesse

    L'Apôtre dit : Priez sans cesse. Il nous enseigne par là à nous souvenir de Dieu constamment, à chaque fait et geste. Si tu fais quelque chose, aie dans ta mémoire le Créateur de toutes les choses; si tu vois la lumière, rappelle-toi Celui qui te l'a donnée; si tu contemples le ciel, la mer et ce qu'ils contiennent, admire-les et glorifie Celui qui les a créés; si tu mets un habit, pense de qui vient ce don et rends grâces à Celui qui pourvoit à ta vie. Pour dire plus brièvement : Que chacun de tes mouvements te fasse penser à Dieu et à Le glorifier. De cette manière, tu prieras incessamment et ton âme en sera toujours réjouie (p.114). 
        
    Extrait 2
    Comment prier avec le coeur
    Laisse ton regard pénétrer ta poitrine et te représenter ton coeur, aussi vivement que possible; que tes oreilles en même temps écoutent attentivement les battements successifs. Une fois réglé sur cela, commence à accommoder chaque parole de la prière à chaque battement de ton coeur. Ainsi, au premier battement pense ou dis : Seigneur; au second : Jésus; au troisième : Christ; et ainsi de suite - et répète-le beaucoup de fois. Cela ne te sera point difficile, car tu y es déjà préparé. Aussitôt cette habitude contractée, tu pourras commencer à introduire et à extraire la prière de Jésus avec ton haleine, comme nous l'enseignent les saints Pères. En aspirant l'air, tu diras : Seigneur Jésus-Christ; et en l'exhalant : Ayez pitié de moi. - Fais-le le plus souvent possible et, au bout de quelque temps, tu ressentiras dans ton coeur une certaine douceur fine et agréable, après laquelle ton coeur sera réchauffé et ramolli. De cette façon, avec l'aide de Dieu, tu obtiendras l'effet de la douce prière intérieure du coeur. Mais garde-toi, autant que possible, des idées ou des apparitions quelconques ! Ne les accepte pas, car les saints Pères prescrivent de faire l'aveugle pendant la prière intérieure, afin de ne pas tomber dans la tentation (p.130).


  • Voici une histoire amusante et vraie qui m'est arrivée il n'y a pas si longtemps. Elle peut nous aider à mieux comprendre l'importance de l'Adoration du Saint Sacrement.
        
    L'histoire s'est passée pendant un mois d'hiver, en fin de journée. Ce jour-là, il se trouve que j'étais seul avec ma mère, chez moi. Dehors, la nuit était tombée et il faisait très froid.
        
    Un peu avant 18h, je suis sorti pour me rendre à l'Adoration du Saint Sacrement qui a lieu chaque soir au monastère des sœurs clarisses, à environ deux kilomètres de mon domicile.
    J'ai soigneusement fermé la porte de ma maison à clef, avant de monter dans ma voiture, puis je suis parti.
        
    Par mégarde, je ne m'étais pas aperçu que ma mère était elle aussi sortie, et ce quelques secondes avant moi, pour aller jeter quelque chose dans une grande poubelle qui est située au fond du jardin. Comme elle n'avait pas son trousseau de clef avec elle, elle s'est retrouvée fermée dehors.
        
    Arrivé au monastère, je me suis mis à genoux devant le Saint Sacrement que les sœurs venaient tout juste d'exposer. J'aime énormément ce moment de prière silencieuse, avec d'autres personnes, car je trouve que l'on y reçoit des grâces sensibles.
    Quand on sort, on n'est jamais tout à fait le même. On est plus calme, plus apaisé, plus serein.
    Par ailleurs, il y a toujours de nombreuses idées positives qui nous viennent à l'esprit et qui nous font du bien. Je me souviens qu'une religieuse m'avait dit un jour : "Pendant l'Adoration, Jésus nous inspire".
        
    Au bout d'une heure, je suis parti et je suis retourné chez moi.
    En arrivant, ma mère m'attendait devant la porte du garage. Elle n'avait pas l'air très contente. Elle venait de passer une heure entière dehors. A peine descendu de ma voiture, j'ai eu droit à de vifs reproches. D'autant plus qu'elle n'avait pas pris son manteau et que la seule amie chez qui elle aurait pu aller se réchauffer était absente. Elle avait bien demandé à un passant de lui prêter son portable pour appeler le monastère, mais les soeurs avaient branché leur répondeur.
        
    J'ai présenté toutes mes excuses à ma mère pour ce regrettable incident. Après cela, nous sommes rentrés à l'intérieur et nous avons fini, tant bien que mal, par laisser cette affaire de côté et par parler d'autre chose.
        
    Le soir, avant de m'endormir, en regardant la Croix qui est située juste en face de mon lit, j'ai réfléchi et j'ai dit à Jésus : "Jésus, mais comment est-ce que tu as pu faire une chose pareille ? Pendant une heure, j'étais avec toi, au monastère, toi le Dieu vivant qui connaît toute chose. Je te regardais, et tu me regardais. Je te parlais, et tu m'écoutais. Je te confiais mes problèmes, et tu me consolais... Et à aucun moment (je dis bien à aucun moment) tu ne m'as fait comprendre qu'il fallait que je retourne chez moi pour voler au secours de ma mère. Pourtant, il t'aurait été extrêmement facile de me prévenir. Tu aurais pu m'envoyer une "intuition", une "locution" ou même une "vision"... puisque tu es tout-puissant ! Tu étais là devant moi, vivant ! Et bien non ! Rien ! Tu as préféré que l'on parle tranquillement comme si rien ne se passait".
        
    Voyez-vous, chers amis, cette petite histoire m'a aidé à comprendre une chose : si Jésus préfère qu'un fils reste avec Lui plutôt qu'il aille au secours de sa pauvre maman qui est seule dehors, dans la nuit et dans le froid, et bien c'est que l'Adoration doit être vraiment très très très importante pour Dieu !!!


  • Voici une histoire tout à fait authentique qui m'est arrivée au début des années 90, quelque part dans le Sud de la France.

    Je venais d'obtenir ma licence d'anglais et je souhaitais poursuivre mes études tout en travaillant comme maître auxiliaire dans un établissement scolaire.

        

    Un jour, j'ai eu un entretien avec le directeur d'un collège privé. C'était le mois de décembre. Il faisait extrêmement froid.

    A l'entrée de l'établissement, il y avait un surveillant qui s'occupait du portail. Il me semblait très mal en point. Etant en avance pour mon rendez-vous, j'ai discuté avec lui pendant quelques minutes.

        

    Il était littéralement frigorifié. Il avait du givre sur la moustache et sur la barbe, ainsi qu'un gros bouton rouge sur la paupière. Je lui ai demandé :

    -Vous avez un problème à l'œil ?

    Il m'a répondu :

    -Oui, c'est à cause du froid. Il faut dire que je reste dehors pendant plusieurs heures, tous les jours, pour surveiller le portail. J'ai un rendez-vous chez le dermatologue demain. J'espère qu'il va pouvoir me soigner ça !

    Je lui ai dit :

    -Vous devriez demander au directeur de pouvoir rester à l'intérieur. Ce n'est pas normal de laisser un surveillant dehors par un temps pareil, surtout quand les élèves sont en classe et qu'il n'y a plus personne sur la cour.

    Il m'a dit alors :

    -Oh, vous savez, ici, ils n'en ont rien à faire. J'ai déjà signalé à la direction que j'avais des problèmes à l'œil et que la température était devenue intenable, depuis quelques semaines. On m'a répondu en riant que je n'avais qu'à mettre des gants.

         

    Choqué par les propos que je venais d'entendre, j'ai avancé un peu en direction du secrétariat et, à quelques mètres de moi, j'ai aperçu une chapelle (elle appartenait au collège) avec de la lumière à l'intérieur.

    Ayant encore quelques minutes avant mon entretien, j'ai décidé de pousser la porte pour voir à quoi elle ressemblait.

          

    Quelle ne fut pas ma stupeur de découvrir que cette chapelle avait été transformée... en salle de gymnastique !

    Les bancs avaient complètement disparus et ils avaient été remplacés... par des tapis de sol. Sur les murs, entre les vitraux, avaient été fixées... des "prises" d'escalade (pour que les élèves puissent s'accrocher). Et à la place du maître-autel se trouvait... un cheval d'arçons !

    Dans le fond, une femme de ménage était en train de passer l'aspirateur.   

        

    Ca a été un gros choc, pour moi, de découvrir cela. C'était la première fois que je voyais une chose pareille.

        

    J'ai très souvent repensé à cette scène, par la suite, et je dois avouer qu'elle m'a aidé à comprendre quelque chose d'important : quand l'amour de Dieu baisse, dans le cœur des hommes, alors l'amour du prochain baisse aussi. L'amour de Dieu et l'amour du prochain vont de paire. Ils ne peuvent pas être dissociés.

    Quand, par exemple, on "porte un coup" au sacrement de l'Eucharistie qui est la source et le sommet de la vie chrétienne (soit en transformant une église en salle de gymnastique, soit en voulant généraliser le travail le dimanche...), alors il est inévitable que les rapports humains se détériorent eux aussi. Il ne peut pas en être autrement.

        

    Personnellement, j'aime énormément le paragraphe 2069 du Catéchisme de l'Eglise Catholique qui nous dit ceci :

    Le Décalogue forme un tout indissociable. Chaque "parole" renvoie à chacune des autres et à toutes; elles se conditionnent réciproquement; elles forment une unité organique. Transgresser un commandement, c'est enfreindre tous les autres.

          

    Il m'arrive souvent de faire un parallèle entre cette histoire que je viens de raconter et l'état dans lequel se trouve mon pays actuellement.

    Je me dis alors la chose suivante : il n'est pas étonnant que dans un pays où la foi en Dieu est au plus bas (désertification des églises, baisse des vocations, travail le dimanche...), la dignité de l'homme soit si souvent bafouée : ces vies humaines qu'on tue par le biais d'avortements, ces chômeurs et ces étrangers qu'on stigmatise, ces Roms dont on détruit les camps avec une telle violence et un tel mépris de la personne humaine, ces malades qu'on veut "aider à mourir", ces familles qui éclatent, ces divorces et ces remariages qui deviennent la nouvelle "norme"...

    Toutes ces choses conduisent l'une à l'autre parce que l'homme n'a plus dans son cœur l'amour pour Dieu. Voilà, à mon sens, où est le problème.

        

    Oh ! Comme le voyant Ivan Dragicevic a raison de dire que la difficile période de récession économique que nous traversons actuellement trouve son origine dans la récession spirituelle !!


  • La lecture suivie du petit livre de Mgr Dominique Rey "Peut-on être chrétien et franc-maçon ?" (aux éditions Salvator). Des extraits, des résumés, des notes personnelles...

       

    1-DEFINIR LA FRANC-MACONNERIE

    Extrait : La franc-maçonnerie se définit elle-même comme une "société initiatique" et une "organisation philanthropique et de recherche philosophique", dont les membres se recrutent par cooptation (ndlr : ce sont les personnes qui sont déjà membres qui appellent de nouveaux membres). Elle se veut universelle, même si les vicissitudes de son histoire, rivalités et schismes internes, l'ont divisée en de multiples obédiences. L'idéologie de la franc-maçonnerie est difficile à cerner, d'une part parce qu'elle cultive le secret, et d'autre part, en raison de son éclatement en divers courants. Elle se fixe comme but de "travailler à l'amélioration matérielle et morale, ainsi qu'au perfectionnement intellectuel et moral de l'humanité".

        

    2-ORIGINES

    Résumé : Elle est née en Grande Bretagne au début du XVIIIème siècle. Elle entend conduire ses membres à "l'illumination intérieure". Elle veut introduire "l'ordre et l'unité dans l'être humain", harmoniser celui-ci avec les "lois universelles". Le but est de bâtir le "temple intérieur" (sa propre personnalité) et le "temple extérieur" (humaniser la société).

    Les textes de référence ne comportent pas la moindre référence à Dieu et à Jésus-Christ. Ils ne parlent pas non plus de la Trinité, du péché, du salut, de la Résurrection, de l'Esprit Saint...

    La franc-maçonnerie est apparue en France en 1725 avec Montesquieu. Parmi ses membres, il y a alors de nombreux opposants à la prééminence du Pape.

    Les loges maçonniques ont été le creuset, dans l'esprit des "Lumières" au XIXème siècle, de la laïcité.
        

    3-LA POSITION DE L'EGLISE
    Résumé : L'Eglise a souvent condamné la franc-maçonnerie : Clément XII en 1738, Benoït XIV en 1751, Pie VII en 1821, Léon XII en 1825, Pie VIII en 1829, Grégoire XVI en 1832, Pie IX en 1846, Léon XIII en 1892 (Léon XIII a dit dans sa lettre "Custodi di quella fede" : "Rappelons-nous que le christianisme et la franc-maçonnerie sont essentiellement inconciliables, de sorte que s'inscrire à l'une signifie se séparer de l'autre").

    Extrait : (...) la déclaration romaine de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est sans ambiguïté. Elle date du 26 novembre 1983. Elle a été signée par le Cardinal Ratzinger, préfet de cette Congrégation et approuvée par le Pape Jean-Paul II. Elle dit ceci : "Le jugement négatif de l'Eglise sur les associations maçonniques demeure inchangé dans le nouveau Code de Droit canonique, parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l'Eglise et l'inscription à ces associations reste interdite par l'Eglise..."

       
    4-UN ANCIEN GRAND MAÎTRE DU GRAND ORIENT DE FRANCE RECONNAÎT QUE LA FRANC-MACONNERIE EST INCOMPATIBLE AVEC LE CHRISTIANISME

    Extrait : La franc-maçonnerie reconnaît elle-même cette incompatibilité. J'en veux pour preuve ce que dit à ce sujet Paul Gourdeau, ancien Grand Maître du Grand Orient de France : "Ce qu'il est aujourd'hui important de comprendre, c'est que le combat qui se livre actuellement conditionne l'avenir, plus encore le devenir de la société. Il repose sur l'équilibre de deux cultures : l'une fondée sur l'Evangile, l'autre sur la tradition historique d'un humanisme républicain. Et ces deux cultures sont fondamentalement opposées : ou la vérité est révélée et intangible d'un Dieu à l'origine de toutes choses, ou bien la vérité trouve son fondement dans les constructions de l'Homme toujours remises en question parce que perfectibles à l'infini. De cette bataille perpétuelle recommencée avec vigueur depuis quelque temps, Malraux disait hier que le XXIème serait religieux ou ne serait pas. C'est à cette affirmation, c'est à ce défi, qu'il nous appartient de répondre" (Humanisme, n° 193 - oct. 1990). Albert Lantoine qui fut dans le premier quart du XXe siècle, membre du "Suprême Conseil de France de rite écossais" disait : "La franc-maçonnerie est la seule religion humaine".

        
    5-SUR QUOI PORTE LA CONDAMNATION DE L'EGLISE ?

    Extraits : D'abord sur l'ésotérisme, c'est-à-dire le fait de transmettre la doctrine à un cercle restreint d'initiés. Le goût pour les doctrines secrètes a toujours été perçu comme inconciliable avec l'Evangile. (...) Le christianisme est la Révélation de l'amour de Dieu manifesté en son Fils Jésus-Christ. Il ne voile pas. Au contraire, il dévoile "le mystère qui était caché (...)" (Cf. Col 1, 26-28).

    (...) La franc-maçonnerie, qu'elle soit opérative ou spéculative, est de type gnostique (la gnose est une hérésie déjà condamnée par Saint Irénée au IIe siècle et que l'on retrouve dans tous les ordres initiatiques). Elle prétend donner à ses adeptes une formation ésotérique, enseignement secret qui révèlerait le sens caché de l'univers. Tous les rituels font miroiter aux yeux des initiés l'acquisition d'une "Tradition primordiale", et d'une "Lumière" qui, au mieux, est celle de l'intelligence humaine, mais en aucun cas celle de la Transfiguration en Christ.

    Le climat "occulte" comporte également pour les inscrits le risque de devenir les instruments de stratégies qu'ils ignorent. Le système symbolique mis en place par les francs-maçons engage profondément l'initié, puisqu'il est tenu au secret absolu. 
         
    6-LES POINTS DE DESACCORD MAJEURS

    Dans le chapitre 5 de son livre, Mgr Rey donne quelques points de désaccord majeurs entre le catholicisme et la franc-maçonnerie.

    Résumé :

    1-La franc-maçonnerie est une philosophie humaniste consacrée à la recherche de la vérité (les francs-maçons croient en un Dieu "grand architecte de l'univers") mais elle estime que la vérité est inaccessible.

    2-Les francs-maçons soutenant le primat et l'autonomie de la raison par rapport à toute vérité révélée, les dogmes de l'Eglise (Trinité, Divinité du Christ, Incarnation, Résurrection, Ascension, Immaculée Conception de Marie, Maternité divine, Assomption...) sont rejetés.

    3-Pour les francs-maçons, les règles morales sont appelées à évoluer sans cesse sous la pression de l'opinion publique et des progrès de la science. La morale doit évoluer au gré du consensus des sociétés (homosexualité, avortement...). Pour un chrétien, la vérité transcende les cultures et les modes. Jésus est le même hier, aujourd'hui et à jamais.

    4-Une insistance sur la tolérance absolue fait que la franc-maçonnerie intègre des chrétiens dans ses loges, mais les communautés religieuses auxquelles ces chrétiens appartiennent sont considérées comme secondaires par rapport à l'appartenance plus englobante et supra confessionnelle de la franc-maçonnerie.

    5-Pour les francs-maçons, l'homme n'a pas besoin de salut. Il se perfectionne sans cesse par lui-même. Les francs-maçons comptent essentiellement sur leur pouvoir "auto-créateur" et sur la force de solidarité de leur loge.

    6-La franc-maçonnerie refuse tout phénomène surnaturel (apparitions, miracles, théophanie...) considéré comme une intervention divine. 
       

    7-L'INTERDICTION DE LA COMMUNION EUCHARISTIQUE

    Extrait 1 : Le texte de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, publié par Rome en 1983, déclare sans ambiguïté que "les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques ne peuvent pas accéder à la communion eucharistique" (cf. Annexe 1).

    Extrait 2 : A l'intérieur des loges, "les actions rituelles présentent, dans les paroles et les signes, un caractère similaire à la liturgie sacramentelle. Elles donnent l'impression que, par des actions symboliques, est accompli objectivement quelque chose qui transforme l'homme" (cf. Déclaration de l'épiscopat allemand, p. 51). Il existe en effet une vraie liturgie maçonnique autour de rites bien codifiés et scrupuleusement observés. (...) Les rituels contiennent une initiation symbolique de l'homme qui marque son être tout entier. Ils se présentent donc en concurrence avec les sacrements chrétiens.

       

    8-COMMENT SE SITUER PAR RAPPORT A LA FRANC-MACONNERIE ?

    Extrait 1 : Mais il ne faut ni exagérer l'influence de la franc-maçonnerie, ni sous-estimer son emprise, ni diaboliser ses membres. Parmi eux, il se trouve beaucoup de personnes intègres, généreuses, qualifiées, attachées au service du bien commun et à un humanisme authentique. Les chrétiens partagent avec eux des valeurs de progrès, d'humanisme, de liberté. Le rappel de l'incompatibilité entre le message évangélique et le discours franc-maçon doit aller de pair avec le profond respect dû aux personnes et à la reconnaissance de valeurs communes.

    Extrait 2 : (...) le divorce entre la foi et la raison, dénoncé par le Pape Jean-Paul II dans sa lettre encyclique Fudes et ration (n. 48 - Annexe IV) déporte insidieusement la foi vers un certain piétisme, un sentimentalisme religieux. Livrée à elle-même, la raison n'est plus finalisée par la recherche de la Vérité. Elle se trouve à la merci des idéologies ou des constructions subjectives. L'engagement du chrétien dans la franc-maçonnerie relève, dans bien des cas, d'une méconnaissance de ce lien organique entre foi et raison.


  • Des extraits de méditations écrites par Nathalie Nabert (doyen honoraire de la faculté de Lettres de l'Institut Catholique de Paris). Ces méditations sont parues dans le journal "La Croix" pendant le Carême 2009. 
        

    1-La Sagesse

    La Sagesse ne se proclame pas. Elle ne se révèle pas dans l'éblouissement de l'intelligence. Elle est le souffle léger d'une onction, le murmure intérieur de la sollicitude divine, du discernement, la mesure des jours et des nuits où la peine et les chutes pèsent le poids d'une plume dans le miroir de Dieu qui lave tout de sa grande eau de Carême, de mort et de Résurrection : "La sagesse est le reflet de la lumière éternelle, le miroir sans tache de l'activité de Dieu, l'image de sa bonté. Comme elle est unique, elle peut tout; et sans sortir d'elle-même, elle renouvelle l'univers. De génération en génération, elle se transmet à des âmes saintes, pour en faire des prophètes et des amis de Dieu" (Sagesse 7, 26-27).

    On associe souvent la sagesse à la vieillesse, qui s'en va vers la mort en laissant sa semence derrière elle, et on se méfie du bois vert de la jeunesse intransitive qui a tout à apprendre. On se trompe. On fragmente la miséricorde de Dieu, on jette une couverture de laine sur les prémices de l'humanité et on oublie l'essentiel : que la sagesse est l'inhabitation de Dieu en nous. Ainsi l'écrivait Thomas d'Aquin au XIIIe siècle : "Dieu est présent à tous les êtres et il est en eux : par sa présence en tant que tout est nu et à découvert devant ses yeux, par son essence en tant qu'il est en tous les êtres comme cause de leur existence" (la-Q. 8 a 3).
         
    2-L'intelligence

    L'intelligence que nous avons reçue de l'Esprit n'ajoute rien à la Parole de Dieu : elle la dévoile, la lustre de ses talents d'intellection, et la rapatrie dans les prairies verdoyantes de la prière, de la vérité mangée et bue dans sa virginale origine comme la grappe de raisin réduite au pressoir.

    Mais rien ne peut se rajouter à elle, car elle est celle qui se donne à notre désir et que nous recevons, les mains vides et les lèvres fermées, ainsi que l'énonce l'auteur du Livre des proverbes : "Toute parole de Dieu est éprouvée. Il est un bouclier pour qui s'abrite en lui. N'ajoute rien à sa parole : Il te le reprocherait comme un mensonge" (Pr 30, 5-6). 
         
    3-Le Conseil

    Si Jésus n'avait pas eu les gestes qui consolent, s'il n'avait pas réchauffé le cœur imparfait de Nicodème (Jean 3, 1-21), s'il ne lui avait pas transmis l'or de l'Esprit qui chemine en chacun au gré de la grâce, Nicodème serait resté le parent pauvre d'un baptême refusé, d'une onction coupée de vinaigre, comme tous ceux que nous n'accueillons pas.

    Au Vème siècle, Diadoque de Photicé, qui défendit l'égalité de l'humanité et de la divinité dans l'unique personne du Christ lors du concile de Chalcédoine (451) contre les hérésie de son temps, présente ce cheminement progressif de la grâce en celui à qui elle a été communiqué : "Lorsqu'en hiver quelqu'un se tient en plein air et se tient tout à fait vers l'est, au début du jour, toute la partie antérieure de son corps est chauffée par le soleil, tandis que son dos reste entièrement privé de chaleur, parce que le soleil ne se situe pas au-dessus de sa tête. Il en va de même pour ceux en qui l'Esprit Saint commence à exercer son action : le cœur ne se réchauffe que partiellement sous l'effet de la grâce sainte". 
        
    4-La Force

    La force est l'affaire de l'homme éprouvé, car elle est l'affirmation de la présence salvatrice de Dieu en lui. Elle est la mise au rebut du mal et de l'échec par l'endurance à espérer contre le vent de la révolte et la marée du renoncement.

    L'homme éprouvé fond comme cire au soleil, il se défait et se reforme à la lueur de Dieu, dans la boue et les cris de douleur, quittant l'énigme de la souffrance pour le mystère profond de la vie divine. Le don de force nous fait traverser le malheur. Sans rien laisser à la nuit qui vient, il nous tend inlassablement vers ce murmure intérieur dont nous ne percevons pas avec clarté toutes les syllabes : "Je suis la lumière du monde : qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie" (Jn 8, 12).

    Si la théologie de la souffrance est si présente dans la Bible, c'est pour nous éclairer sur notre vocation à la fidélité et pour mettre à l'épreuve la rencontre inattendue de deux infinis. 
         
    5-La Science

    L'esprit de science est un don très précieux qui nous fait grandir dans la vérité. Il transmet le haut savoir de Dieu sans pour autant le dépouiller de son mystère ni de sa grandeur.

    Il fait de nous des héritiers et des passeurs de l'espérance de Dieu, dont le prophète Osée affirmait que si nous nous appliquions à le connaître, jour après jour, Il nous reviendrait "comme l'ondée et la pluie de printemps qui arrose la terre" (Os 6, 3).

    La science ne canalise pas Dieu, pas plus qu'elle ne peut le contenir entre les remparts de la raison. Elle appartient au labeur éclairé de l'homme, à sa vigoureuse aptitude à décaper et dérouiller tout ce qui couvre son esprit de confusion et d'énigme. Et si elle repose sur l'épais domaine des connaissances scientifiques, historiques, philosophiques et théologiques, elle ne peut, néanmoins, s'y réduire sans faire défaut.

    Notre science doit donc, plus qu'être savante, se faire celle des humbles et des ânes. La Bible rejette à de nombreuses reprises ce pharisaïsme qui nous tient trop souvent, lorsque nous prétendons parler de Dieu comme des gens d'autorité.

    Alors il est évident que le don de science ne consiste pas à rajouter ou à retirer à la connaissance que nous avons de Dieu, mais à laisser être en nous sa naissance, dans une attitude d'accueil et de détachement. 
         
    6-La Piété

    Veiller nous purifie du bavardage, des intentions nuisibles, de la duplicité du faire et du paraître, de l'engoncement humain.

    Cela nous détourne de nous et nous détoure dans ce sanctuaire de la vie divine où nous manquons lorsque nous ne nous y tenons pas. Il y a dans cette ferveur quelque chose qui, comme la communion, nous lave et fait s'absenter le mal. Dans son souci de faire tout comprendre de Dieu, de la dévotion et des sacrements, François de Sales utilise, avec un charme qui ne brutalise pas, de ces images d'enfance qui illuminent les coins obscurs de nos lassitudes et de nos défections : "Croyez-moi, les lièvres deviennent blancs parmi nos montagnes en hiver parce qu'ils ne voient ni ne mangent que la neige, et à force d'adorer et manger la beauté, la bonté et la pureté même en ce divin Sacrement (la communion), vous deviendrez toute belle, toute bonne et toute pure" ("Introduction à la vie dévote", Gallimard 1969, p.121). 
         
    7-La Crainte

    "La parole me réveille chaque matin, chaque matin, elle me réveille pour que j'écoute, comme celui qui se laisse instruire" (Is 50,4-5).

    Isaïe si prompt à témoigner de la Parole de Dieu, si expert à dévoiler ce que nos yeux ne voient pas, à faire apercevoir ce que nos oreilles n'entendent pas et comprendre ce que nos sens et notre esprit ignorent, nous a fait don de la crainte de Dieu, entre les piliers de la force et de la connaissance, pour nous faire connaître notre petitesse et la grandeur de Dieu, pour nous inviter à l'humilité du savoir et à la docilité des sources et des racines qui se laissent instruire et courber par la terre maternelle.

    Il nous faut donc moins entendre, dans le don de crainte, le vacillement de nos peurs devant l'inconnaissable mystère de la transcendance, que la respectueuse obéissance des enfants de l'Eternel, si proche et si lointain à la fois, qui les berce la nuit venue et redresse leurs âmes tortueuses, le jour naissant (Lc 3,5).


  • Des extrait du chapitre 29 de "L'Evangile tel qu'il m'a été révélé" (tome 9), de Maria Valtorta. Ce chapitre est consacré à la crucifixion de Jésus.
           
    1-Jésus portait le voile de Marie autour de la taille
    La foule est agitée par un délire cruel (...).
    On donne aux condamnés l'ordre de se dévêtir. Les deux larrons le font sans aucune pudeur. Ils s'amusent même à faire des actes obscènes vers la foule (...).
    Les bourreaux offrent aux condamnés trois loques pour qu'ils se les attachent à l'aine, et les larrons les prennent avec les plus horribles blasphèmes. Jésus, qui se déshabille lentement à cause de la douleur des blessures, la refuse. Il pense peut-être garder les courtes culottes qu'il a gardées même dans la flagellation. Mais quand on lui dit de les enlever, il tend la main pour mendier le chiffon aux bourreaux pour cacher sa nudité. C'est vraiment l'Anéanti jusqu'à devoir demander un chiffon aux criminels.
    Mais Marie a vu et elle a enlevé le long et fin linge blanc qui lui voile la tête sous le manteau foncé et dans lequel elle a déjà versé tant de pleurs. Elle l'enlève sans faire tomber le manteau, le donne à Jean pour qu'il le présente à Longin pour son Fils. Le centurion romain prend le voile sans difficulté (...).
    Jésus le reconnaît. Il s'en enveloppe en lui faisant faire plusieurs fois le tour du bassin et en le fixant bien pour qu'il ne tombe pas... Et sur le lin baigné seulement jusqu'alors de pleurs, tombent les premières gouttes de sang, car de nombreuses blessures à peine couvertes de sang coagulé, quand il se baisse pour enlever ses sandales et déposer ses vêtements, se sont rouvertes, et le sang recommence à couler...
        
    2-Le corps de Jésus a été entièrement roué de coups
    Maintenant Jésus se tourne vers la foule, et on voit ainsi que la poitrine aussi, les bras, les jambes ont été toutes frappées par les fouets. A la hauteur du foie il y a un énorme bleu et sous l'arc costal gauche il y a sept traces en relief, terminées par sept petites déchirures sanglantes à l'intérieur d'un cercle violacé... un coup féroce de fouet dans cette région si sensible du diaphragme.
    Les genoux, contusionnés par les chutes répétées qui ont commencé tout de suite après sa capture et se sont terminées sur le Calvaire, sont noirs d'hématomes et ouverts sur la rotule, spécialement le genou droit, en une vaste déchirure sanglante.
        
    3-Le premier clou
    (...) Le bourreau applique la pointe du clou au poignet, lève le marteau et donne le premier coup.
    Jésus, qui avait les yeux fermés, pousse un cri et a une contraction à la suite de la douleur aiguë et ouvre les yeux qui nagent dans les larmes. Ce doit être une douleur atroce qu'il éprouve... Le clou pénètre en rompant les muscles, les veines, les nerfs, en brisant les os...
    Marie répond au cri de son Fils torturé par un gémissement qui a quelque chose de la plainte d'un agneau qu'on égorge, et elle se courbe, comme brisée, en tenant sa tête dans ses mains. Jésus pour ne pas la torturer ne crie plus.


  • Nous vivons dans une société où la sexualité est très présente. Trop présente.
    On a souvent l'impression, en regardant autour de soi, que tout le monde ne pense plus qu'à cela, et que la sexualité est devenue la chose la plus importante ici-bas.
    Déjà, dès l'adolescence, de nombreux jeunes n'hésitent pas à montrer du doigt leurs camarades de classe qui n'ont pas de petit(e) ami(e). Un peu comme si la chasteté était une maladie honteuse.
        
    On peut regretter que les gens - et plus particulièrement les jeunes - ne soient pas plus attirés par la chasteté.
    Oui, on peut se désoler profondément de ce que cet état de vie - qui permet à l'homme de s'unir aux autres uniquement spirituellement (quelle merveille !) - ne les séduise pas plus.
    Avoir une famille et des enfants, c'est bien. C'est vrai. Le mariage est un grand sacrement. Il est important de le souligner.
    Mais choisir la voie du célibat, c'est aussi quelque chose de merveilleux :
    -Rentrer chez soi après une journée de travail et pouvoir se dire que la soirée qui vient est toute à nous... c'est là quelque chose de vraiment extraordinaire.
    -Terminer une semaine au bureau ou à l'usine et sentir que le week-end qui s'annonce va être rempli par une présence invisible... c'est là encore quelque chose d'ineffable.
    -S'apprêter à prendre quelques semaines de vacances après une année de dur labeur, et, libre de toute attache, voir le monde comme un immense espace qui nous tend les bras... cela procure, croyez-le bien, une joie sans pareil.
    -De même, pouvoir regarder sa vie et se dire que l'on est disponible pour n'importe quelle grande aventure si toutefois l'Esprit Saint nous appelle... c'est quelque chose qui n'a pas de prix.
        
    Oh, bien sûr, il y a toujours des gens qui ne comprennent pas et qui regardent ceux qui aiment la chasteté avec un air suspect.
    Certains pensent qu'ils ont un "problème particulier" qui fait qu'ils ne peuvent pas se marier.
    D'autres les soupçonnent secrètement d'être homosexuels.
    D'autres encore pensent qu'ils n'ont jamais pu se détacher de leurs parents et que ce sont ces derniers qui les retiennent loin des bras d'une épouse ou d'un époux.
    Mais qu'importe ce que le monde pense ! Oui, qu'importent les racontars quand on est heureux !
    Le mal que peuvent éventuellement causer les réactions désobligeantes est bien peu de chose en comparaison du bien énorme qu'apporte la chasteté.
    Ah, chasteté ! Quel merveilleux cadeau du ciel tu es ! Quel don absolument prodigieux !
    Mais quel dommage que les gens ne te connaissent pas plus ! Oui, quel dommage !
        
    Le soir avant de m'endormir, il m'arrive parfois de penser à tous mes frères en humanité qui, à travers le monde, vivent des situations que l'Eglise Catholique réprouve : les couples homosexuels, les personnes divorcées et remariées, les gens qui vivent ensemble maritalement... Je pense notamment aux souffrances qui sont les leurs quand ils se sentent accusés, jugés, condamnés, enfermés par les autres dans leur différence...
    Je me dis alors qu'il suffirait d'une toute petite chose pour que les chaînes de la tristesse et de l'abandon se brisent et pour que les portes s'entrouvrent enfin. Oui, il suffirait d'un tout petit rien - un tout petit rien venant d'eux-mêmes - pour que leur état de vie ne les mette plus en porte-à-faux avec l'Eglise.
    Il suffirait tout simplement qu'ils t'embrassent - ô chasteté - et, dans la seconde qui suit, ils retrouveraient le chemin de la communion avec le Magistère.
    Oui, il suffirait (c'est tout bête) que ceux qui ont des tendances homosexuelles ne passent pas à l'acte, que les personnes divorcées et remariées et les concubins cessent d'avoir des relations physiques... et, alors, le lien spirituel avec l'Eglise serait en très grande partie restauré.
        
    Ô, chasteté ! Comme tu es grande ! Comme tu es précieuse ! Non seulement tu donnes à l'homme une liberté prodigieuse - la liberté suprême ! - mais, en plus de cela, tu es la clef qui nous permet de sortir de nos prisons !


  • Nous avons tous des moments, dans notre vie, où nous ne sommes pas en phase avec le présent.
        
    Cela peut nous arriver quand un événement douloureux du passé (un décès, un échec, une dispute...) rejaillit dans notre mémoire et s'impose à notre esprit.
    Nous pouvons alors avoir le sentiment que le présent est moins important que notre mauvais souvenir.
    Très souvent, dans ces moments-là, nous passons notre temps à nous imaginer ce que serait le jour d'aujourd'hui si la peine qui nous fait souffrir n'avait jamais existé.
    Et c'est ainsi que la réalité nous paraît terne, autour de nous.
        
    Il peut également nous arriver de ne pas être en harmonie avec le présent quand un événement joyeux va se produire dans le futur (une naissance, un mariage, une réconciliation...) et que nous l'attendons avec une très grande impatience.
    Le présent peut alors être pour nous comme un "obstacle" que nous voudrions "enjamber" pour nous précipiter vers cet événement.
        
    Très souvent, dans ces moments-là, nos pensées sont tellement accaparées par ce qui va arriver que nous devenons moins attentifs à ce qui se passe autour de nous.
    Et c'est ainsi que nous perdons toutes les grâces que Dieu veut nous donner à travers les autres.
        
    Le Rosaire, de par le fait qu'il est une prière longue et répétitive, impose l'instant présent à notre esprit.
    Autrement dit, il est tellement "prenant" qu'il nous empêche de penser à autre chose qu'à ce que nous disons.
    C'est ainsi qu'en récitant le Rosaire, nous avons vraiment le sentiment d'exister "ici et maintenant".
    Nous sommes libérés du passé (qui n'est plus), de l'avenir (qui n'est pas encore), et, progressivement, nous nous enracinons dans "l'aujourd'hui".
        
    Au fil des jours, cela produit un effet très bénéfique, en nous, car nous sentons qu'il nous devient de plus en plus facile de nous abandonner.
    Alors, semblables à des radeaux dociles, nous nous laissons entraîner joyeusement par le courant du temps présent... et nous découvrons avec un bonheur immense que les eaux qui nous portent se jettent dans l'Océan de l'Eternité !
     


  • Comme vous le savez tous, la date de mon anniversaire approche. Tous les ans, il y a une grande célébration en mon honneur. Pendant cette période, tout le monde fait du shopping, achète des cadeaux… et tout cela augmente au fur et à mesure que mon anniversaire se rapproche. C'est vraiment bien de savoir qu'au moins une fois par an, certaines personnes pensent à moi.
        
    Pourtant je remarque que, si au début les gens paraissaient comprendre et semblaient reconnaissants de tout ce que j'ai fait pour eux, plus le temps passe, et moins ils semblent se rappeler la raison de cette célébration. Ils se rassemblent pour s'amuser, mais ils ne connaissent pas toujours le sens de ma fête.
    Je me souviens que l'année dernière il y avait un grand banquet en mon honneur. La table était remplie de mets délicieux, la décoration était superbe et il y avait de magnifiques cadeaux emballés de manière très spéciale… mais, vous savez quoi ? Je n'étais pas invité… J'étais en théorie l'invité d'honneur, mais personne ne s'est rappelé de moi et ils ne m'ont pas envoyé d'invitation.
        
    Quand ce grand jour est arrivé, on m'a laissé dehors… Et pourtant, moi, je voulais être avec eux et partager leur table.
    Comme je n'étais pas invité, j'ai décidé de me joindre à la fête sans faire de bruit, sans me faire remarquer. Je me suis mis dans un coin, et j'ai observé.
    Tout le monde buvait, riait à propos de tout, certains étaient ivres… Pour couronner le tout, un gros bonhomme à la barbe blanche est arrivé, vêtu d'une longue robe rouge, et il riait sans arrêt.
    Tous les enfants ont couru autour de lui en criant "Père Noël !", comme si la fête était en son honneur !
        
    A minuit, tout le monde a commencé à s'embrasser. J'ai ouvert mes bras… mais personne n'est venu à moi.
    Soudain, ils se sont tous mis à s'échanger des cadeaux. Quand tout a été déballé, j'ai regardé pour voir si, peut-être, un cadeau était resté pour moi. Qu'auriez-vous ressenti si, le jour de votre anniversaire, tout le monde s'échangeait des cadeaux et que vous n'en receviez aucun ?
    J'ai enfin compris que je n'étais pas désiré à cette soirée et je suis parti silencieusement.
        
    Tous les ans, ça empire. Les gens se rappellent seulement de ce qu'ils boivent et mangent, des cadeaux qu'ils ont reçu, et plus personne ne pense à moi.
    J'aurais voulu que pour la fête de Noël de cette année vous me fassiez rentrer dans votre vie. J'aurais souhaité que vous vous rappeliez qu'il y a plus de 2000 ans, je suis venu au monde dans le but de donner ma vie pour vous et de vous sauver.
    Aujourd'hui, je souhaite seulement que vous croyiez à cela de tout votre coeur. Comme ils sont nombreux ceux qui ne m'ont pas invité à leur fête l'an passé !
    Cette fois, je vais organiser ma propre fête et j'espère que vous serez nombreux à me rejoindre. En guise de réponse positive à mon invitation, envoyez ce message au plus grand nombre de personnes que vous connaissez. Je vous en serai éternellement reconnaissant. Je vous aime très fort.
        
    Jésus


  • DORS, ET NE PLEURE PLUS
        
    Petits nuages dorés, qui semblez les troupeaux du Seigneur.
    Sur le pré tout en fleurs un autre troupeau est là qui regarde.
    Mais si j'avais tous les troupeaux qui sont sur la terre,
    Le petit agneau qui m'est le plus cher, ce serait toujours Toi.
        
    Dors, dors, dors, dors…
    Et ne pleure plus…
        
    Mille étoiles reluisantes sont là, dans le ciel, et regardent.
    Tes suaves pupilles, oh !
    Ne les fais plus pleurer.
    Tes yeux de saphir sont les étoiles de mon cœur.
    Tes pleurs sont ma douleur !
    Oh ! Ne pleure plus.
        
    Dors, dors, dors, dors…
    Et ne pleure plus…
        
    Tous les anges resplendissants, qui sont dans le Paradis,
    Font une couronne pour Toi innocent, pour se réjouir de ton visage.
    Mais tu pleures et Tu veux ta Maman.
    Tu veux la Maman, Maman, Ma…
    Qui est ici autour de Toi pour te dire "dodo", "dodo", "dodo", "dodo", "do…"
        
    Dors, dors, dors, dors…
    Et ne pleure plus…
        
    Voici le ciel qui est tout rose, c'est l'aurore qui revient,
    Et la Maman ne repose pas encore pour ne pas te faire pleurer.
    Réveillé Tu diras : "Maman".
    "Mon Fils", je répondrai, et en te baisant,
    C'est l'amour et la vie que je te donnerai avec le lait.
        
    Dors, dors, dors, dors...
    Et ne pleure plus…
        
    Sans ta Maman
    Tu ne peux rester pas même si Tu rêvais le Ciel.
    Viens, viens ! Sous mon voile je te ferai dormir.
    Ma poitrine ton oreiller, et mes bras ton berceau.
    Ne crains rien !
    Car je suis près de Toi.
        
    Dors, dors, dors, dors…
    Et ne pleure plus…
        
    Moi, je serai toujours avec Toi.
    Tu es la vie de mon cœur.
    Il dort… on dirait une fleur, posée sur le sein.
    Il dort… faites tout doucement !
    C'est que… peut-être Il voit le Père Saint…
    Cette vision essuie les pleurs de mon doux Jésus…
        
    Il dort, dort, dort, dort,
    et ne pleure plus...
        
    (tiré de "L'Evangile tel qu'il m'a été révélé" / tome 1, chapitre 55).
        
    Note : Dans les cinq premières strophes, on remarque que le regard de la Vierge va du Ciel vers la terre. Dans la sixième, par contre, il va de la terre vers le Ciel pour se fixer finalement sur Jésus.