• HISTOIRE : A MEDJUGORJE, DIEU A DEPOSE UNE PERLE NOMMEE MARIE DANS UN ECRIN FRANCISCAIN

    INTRODUCTION
        
    Quand nous regardons un écrin, nous constatons qu'il est composé de deux parties distinctes : la partie supérieure (le couvercle) et la partie inférieure (le réceptacle) qui contient le bijou que l'on veut protéger.
    En réfléchissant sur l'histoire de Medjugorje, il m'est apparu qu'il n'était pas du tout impossible de comparer la Vierge Marie à une "perle" et la spiritualité franciscaine à une sorte  "d'écrin".
    Voici, en quelques mots très simples, pourquoi :
        
        
    1-LA PARTIE SUPERIEURE DE L'ECRIN (le couvercle)
        
    Comme nous l'avons vu dans l'article intitulé : "Medjugorje, la nouvelle poudrière de l'Europe", la Bosnie Herzégovine est un pays qui, au cours de son histoire, a connu de nombreuses périodes d'occupation : la présence turc (de 1463 à 1878), l'administration austro-hongroise (dès 1878), suivie de l'annexion du pays par cette même puissance (en 1908).
    Puis sont venues les guerres mondiales, avec l'intégration au royaume des Serbes, Croates et Slovènes (en 1918), et, enfin, il y a eu une longue période dominée par les communistes (de 1945 à 1992-1995); période au cours de laquelle la foi catholique a très durement souffert.
        
    Pendant la guerre de Bosnie (de 1992 à 1995), par exemple, lorsque certaines voix se sont élevées pour demander à l'armée serbe d'épargner au moins le sanctuaire de Medjugorje, on a pu entendre alors ce genre de réponse venant des agresseurs : "Nous ferons de Medjugorje notre dessert !" (cf. le livre "Medjugorje, la guerre au jour le jour", de sœur Emmanuel).
    Comme quoi, vous voyez, les choses sont loin d'avoir été simples pour la population locale !
        
    Quand on considère tous ces événements avec du recul, on se dit que la foi catholique aurait sûrement été réduite à néant si les Franciscains n'avaient pas été présents auprès des gens pour partager leur peine dans les moments difficiles, pour assurer la catéchèse, pour leur donner les sacrements (souvent dans le secret, d'ailleurs, comme en France pendant la période qui a suivi la révolution française)…
    Oui, sans eux, il est clair que l'Eglise aurait complètement perdu pied dans cette région du monde.
    En ce sens, on peut donc parfaitement dire que les Franciscains ont joué un rôle "d'écran protecteur" pour la foi, de "bouclier", ou, si vous préférez, de "couvercle de protection". Un peu comme pour un écrin.
    Et il est évident que sans cela, le sanctuaire de Medjugorje n'aurait jamais pu grandir et se développer; pas plus que Jésus, à son époque, n'a pu faire grandir dans la foi les gens qui ne croyaient pas en Lui.
        
        
    2-LA PARTIE INFERIEURE DE L'ECRIN (le réceptacle)
        
    La deuxième chose que nous pourrions souligner, c'est que les frères Franciscains n'ont pas été uniquement des "protecteurs de la foi", à Medjugorje. Leur rôle ne s'est pas limité à celui "d'ange gardien".
    Ils ont aussi été - et cela est très important - des diffuseurs de la spiritualité franciscaine.
    Autrement dit, ils ont "insufflé" et "imprimé"  dans l'esprit des gens (ne serait-ce que par leur exemple) : un certain style de vie, une certaine manière de se comporter et d'aborder les événements, une certaine façon de penser et de regarder le monde, une certaine conception de l'Eglise...
    Tout cela est fondamental car, en forgeant ainsi les mentalités, ils ont permis aux gens d'approfondir leur foi et de progresser spirituellement selon la voie tracée par saint François d'Assise.
        
    Or - et c'est là le point tout à fait central de ce deuxième paragraphe - il se trouve qu'il existe de nombreux points communs entre cette spiritualité franciscaine et les messages de la Gospa. Et oui ! C'est incroyable, non ?
    A partir de là, on peut dire que les franciscains, en "préparant les âmes", ont aussi permis aux gens de mieux "intégrer", de mieux "comprendre", de mieux "s'approprier" et de mieux "laisser descendre en eux" les messages de la Vierge; d'où mon idée de parler de la spiritualité franciscaine comme d'un "réceptacle".
        
    Bien évidemment, certains d'entre nous se demandent quels sont ces points communs, justement.
    Sans chercher à faire ici une étude très approfondie de la question, j'ai essayé d'en relever trois qui m'ont paru particulièrement importants.
    Si vous le voulez bien, les voici :
        
    a)-L'idée qu'il ne faut pas se laisser modeler par le monde moderne mais qu'il faut revenir à Dieu.
        
    Tout d'abord, il est intéressant de savoir que chez saint François d'Assise, on sent très nettement une volonté de se mettre à l'écart afin de revenir aux sources de la foi.
    Il faut dire que son époque, très marquée par les débuts du commerce international et par la course à l'argent, avait grandement besoin de quelqu'un qui fasse une "rectification de tir".
    En décidant de mener une vie pauvre et en remettant l'évangile au centre de la vie chrétienne, saint François d'Assise a donc permis ce réajustement.
        
    Or, dans les messages de Marie, aujourd'hui, on constate que des paroles allant dans le même sens reviennent assez régulièrement. Voici quelques exemples : "Mon fils souffre beaucoup car le monde ne se convertit pas (…)" (le 15 octobre 83) / "(…) Le monde est pris dans un grand tourbillon. Il ne sait pas ce qu'il fait. Il ne se rend pas compte dans quel péché il s'enfonce (…)" (le 17 février 84) / "(…) Vous vous perdez facilement dans les choses matérielles et humaines, et vous oubliez que Dieu est votre plus grand ami (…)" (le 25 février 92) / "Chers enfants, (…) je vous invite à vous décider à nouveau à aimer Dieu par-dessus tout.  En ces temps où, à cause de l'esprit de consommation on oublie ce que signifie aimer et apprécier les vraies valeurs, je vous invite à nouveau, petits enfants, à mettre Dieu à la première place dans vos vies. Que Satan ne vous attire pas avec les choses matérielles mais au contraire, petits enfants, décidez-vous pour Dieu qui est liberté et amour" (le 25 mars 96).
        
    Nous voyons bien, en lisant ces extraits, que l'idée qu'il ne faut pas prendre le monde en exemple mais remettre Dieu au centre de nos vies est très présente chez la Vierge de Medjugorje également.
        
    b)-L'idée que la nature est importante.
        
    Ensuite, en lisant la vie de saint François d'Assise, on découvre aussi que la nature occupe une très grande place, chez lui. J'en veux pour preuve son célèbre "Cantique du soleil" (appelé parfois "Louanges des créatures"), dans lequel il rend grâce à Dieu d'avoir créé le soleil, la lune, les étoiles, le vent, l'eau, le feu, la terre, l'herbe… et même la mort corporelle.
        
    Et là encore, dans les messages de Marie, on découvre qu'il y a des références très fréquentes à la nature.
    Généralement, la Vierge fait allusion à la création dans trois cas : pour nous demander d'aller nous y ressourcer, pour comparer les hommes à des fleurs ainsi que pour faire un parallèle entre le renouvellement de la nature et la vie spirituelle.
    Mais, si vous êtes d'accord, lisons plutôt les extraits suivants : "Aujourd'hui, je vous invite à aller dans la nature car là, vous rencontrerez Dieu le Créateur" (le 25 octobre 1995) / "Je désire que vous soyez une fleur qui fleurisse pour Jésus à Noël. Une fleur qui ne cesse de fleurir quand Noël sera passé" (Avent 83) / "Chaque seconde de prière est comme une goutte de rosée matinale qui rafraîchit pleinement chaque brin d'herbe et la terre. De la même façon la prière rafraîchit l'homme" (le 27 janvier 86).
        
    Nous voyons donc bien, une nouvelle fois, que la nature est un point de rapprochement très net entre la spiritualité franciscaine et les messages de la Vierge (je vous signale, au passage, que vous pouvez trouver des articles plus complets sur ce thème dans la rubrique : "La nature" du site "Chère Gospa").
        
    c)-L'idée que la vie doit être vécue dans la joie.
        
    Enfin, chez saint François d'Assise, on remarque que la notion de joie est vraiment fondamentale.
    D'ailleurs, à ce sujet, il est intéressant de savoir que, contrairement à certains saints qui ont connu de longues périodes de doutes et de ténèbres, saint François, lui, a été joyeux tout le temps.
    Avant sa conversion, il était déjà le leader d'une bande de joyeux drilles qui chantaient dans les rues de sa ville.
    Pendant son incarcération (lors d'une guerre entre Assise et Pérouse), il n'avait de cesse de raconter des plaisanteries pour remonter le moral de ses co-détenus.
    Après sa conversion, il ne supportait pas de voir ses frères faire grise mine et les poussait toujours vers la gaieté.
        
    Dans les messages que Marie nous donne à Medjugorje, on constate une fois encore que la joie est très présente elle aussi.
    Mais jugez plutôt : "N'ayez pas peur ! Demeurez dans la joie, c'est mon souhait" (le 7 septembre 81) / "Je vous appelle tous à vous réjouir de la vie que Dieu vous a donnée" (le 25 mai 88) / "Je ne souhaite pas que votre vie soit dans la tristesse mais qu'elle soit réalisée dans la joie pour l'éternité, selon l'évangile" (le 25 décembre 96) / "Ouvrez-vous à Dieu et donnez-lui toutes vos difficultés et vos croix, pour que Dieu transforme tout en joie" (le 25 juillet 89) / "Réfléchissez et priez et alors Dieu naîtra dans votre cœur et votre cœur sera joyeux" (le 25 août 96) / "Je veux que par vous le monde entier connaisse le Dieu de la joie" (le 25 mai 88) / "Jésus désire remplir vos cœur de paix et de joie" (le 25 décembre 96) / "Nous tous, au ciel, nous sommes heureux, mais nous avons besoin de la joie de vos cœurs" (le 21 avril 84)…
        
    Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de donner d'autres exemples pour montrer que la joie est un autre thème de rapprochement très fort entre la spiritualité franciscaine et la Mère de Dieu !
        
    CONCLUSION
        
    Pour conclure cet article, il me semble que nous pourrions retenir que les Franciscains ont eu (et ont encore aujourd'hui, bien sûr) une "double-action" sur la paroisse de Medjugorje; paroisse dont ils ont officiellement reçu la charge en 1892 (même si leur présence dans la région remonte en à bien plus longtemps que cela).
    -Tout d'abord, ils ont protégé la foi de la population dans les moments de tempête (islamisation, occupation, guerres, communisme…), agissant ainsi comme le couvercle d'un écrin.
    -Ensuite, ils ont également "préparé les esprits" à mieux recevoir et à mieux accueillir les messages de la Vierge, et ceci en enseignant des valeurs communes à saint François d'Assise et à Marie !
    Parmi ces valeurs, on peut noter : la nécessité de mettre Dieu au centre de sa vie (notamment par la lecture de l'évangile et la prière), la place centrale de la nature et l'importance de la joie (et on pourrait sûrement en rajouter beaucoup d'autres : le travail sur soi-même, l'amour entre les gens... !).
    Par cette "double-action", je pense, les Franciscains ont permis aux messages de la Gospa de ne pas "se perdre" mais, au contraire, d'être écoutés, accueillis, aimés, médités, analysés, compris, conservés, mis en pratique, partagés, traduits, diffusés dans le monde entier… sans quoi, nous le comprenons bien, rien n'aurait pu se faire.
        
    Un tout dernier mot, pour finir : On rencontre parfois des personnes qui se demandent pourquoi la Vierge n'est pas apparue à des non-croyants - pour les convertir - plutôt qu'à 6 jeunes gens issus d'un village très bien encadré religieusement.
    A cette remarque, je crois qu'il faut répondre par une autre question : que se serait-il produit si Marie s'était manifestée à des non-croyants ? Et bien, selon toute vraisemblance, il se serait passé la même chose que lorsque son Fils, au temps de son incarnation, s'approchait des gens qui ne le reconnaissaient pas comme Fils de Dieu : il ne pouvait faire parmi eux aucun miracle ! Voilà ce qui se serait passé !
        
    Alors, si vous le voulez bien, terminons en rendant grâce à Dieu d'avoir permis que les Franciscains soient présents depuis si longtemps à Medjugorje. Si nous avons autant reçu et si autant de prodiges s'opèrent là-bas, c'est aussi grâce à eux !
        
    Lien :
    Sainte Claire d'Assise : l'héroïne de Medjugorje ! >>