• "KING KONG" (Peter Jackson, 2005)

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    Ce n'est pas ce genre d'images qu'il faut imprimer dans l'esprit des gens !

        
    L'originalité du dernier "King Kong", de Peter Jackson, ne vient pas du scénario car l'histoire est exactement la même que celle des deux versions précédentes.
    Simplement, on sent que le réalisateur a cherché à faire une "synthèse" de ce qui a déjà été fait :
    -De la version de 1933, il a gardé le contexte de l'histoire : l'Amérique des années 30.
    -De la version de 1976, il a gardé le désir d'apporter lui aussi de la modernité aux aventures du célèbre gorille.
    En ce qui concerne ce dernier point, on peut dire que la technologie a été poussée à l'extrême car certaines scènes du film (notamment celles dans lesquelles on voit des créatures préhistoriques) sont d'un réalisme tel qu'elles dépassent "Jurassic Park" !

        
    Malgré ces gros moyens, je ne pense pas que cette nouvelle version parviendra à faire oublier les deux précédentes. En effet, s'il est vrai que King Kong est parfaitement crédible (il est très proche du "Joe" des studios Dysney), Peter Jackson a trop cherché, à mon sens, à faire éprouver aux spectateurs certains sentiments négatifs comme : la peur, la violence et le vertige.
    -La peur se sent surtout dans la scène ou une indigène lance une malédiction à l'héroïne du film. Elle parle alors dans une langue inconnue, il y a de l'écho dans sa voix, les images défilent au ralenti… on se croirait vraiment dans un film d'horreur.
    -La violence, quant à elle, est visible essentiellement dans les combats d'animaux préhistoriques. Ceux-ci sont même d'une brutalité telle que le film aurait très largement mérité, à mon avis, d'être interdit aux moins de 12 ans.
    -Enfin, ce long-métrage est parsemé de scènes spectaculaires dans lesquelles les protagonistes franchissent des gouffres abyssaux, gravissent des montagnes escarpées ou des immeubles gigantesques, tombent du haut de falaises, se raccrochent à des lianes avant d'être emportés par des oiseaux ou bien dévorés par des vers géants… Les habiles mouvements de caméra aidant, le spectateur peut alors se sentir profondément déstabilisé, comme "emporté" par le tourbillon.
        
    Je signale également la présence de quelques "anachronismes" :
    -A la fin de la scène où l'équipe d'explorateurs est poursuivie par un troupeau de dinosaures, on a l'impression que les membres ne sont pas très surpris par l'existence de ces animaux; un peu comme s'ils avaient déjà regardé "Jurassic Park". Il y a là quelque chose d'un peu "bizarre".
    -Dans la scène où l'héroïne est offerte à King Kong par la tribu indigène, on sent que l'actrice n'est pas vraiment surprise, elle non plus, par la taille du gorille. Elle reste presque impassible; un peu comme si elle avait déjà vu, là encore, les deux premières versions du film. Elle aurait pu au moins s'évanouir !
    -Enfin, quand les autorités américaines poursuivent King Kong dans les rues de New-York, on assiste à des tirs de mitrailleuses presque "à l'aveuglette" sur les immeubles, les habitations, les lieux publiques… Pourtant, dans les années 30, il n'y avait pas encore eu l'influence de Rambo et de Terminator !
        
    Pour conclure, je dirais simplement qu'il est vraiment dommage que ce film ait surtout cherché à nous faire ressentir la force de la peur, de la violence et du vertige, plutôt que la force de la foi, de l'espérance et de la charité. A déconseiller, car de trop nombreuses images ne font pas de bien à l'esprit !