Le professeur Henri Joyeux (un grand défenseur de Medjugorje) est l'auteur d'un livre intitulé : "L'éducation sexuelle par le dialogue parents-enfants : à quel âge, pourquoi, comment ?" (Œil, 1990). Voici quelques notes prises en lisant cet ouvrage.
L'écologie sexuelle (1)
Résumé : Dans un monde où l'image de la sexualité est complètement déformée et où l'audiovisuel est malheureusement devenu la première école de France, le professeur Joyeux décide de créer "L'Ecole de la Vie et de l'amour" (Eva) pour aider les parents à exprimer clairement et sans complexes les réalités de la vie, pour éduquer les jeunes et les aider à parler de leurs problèmes.
Extrait : La dissociation sexualité-amour est un non-sens humain, qui traduit une grave méconnaissance des immenses qualités de l'individu masculin ou féminin. Un tel non-sens empêche une véritable maturation. Des jeunes le savent de plus en plus tôt. Ils ne veulent plus polluer leurs corps. Ils se tournent naturellement vers l'écologie.
L'écologie n'est pas seulement réservée à la nature environnante. L'écologie humaine et sexuelle en particulier est une réalité concrète qui implique et traduit un retour au bon sens, aux rythmes biologiques qui sont la source de l'équilibre humain (p.15-16).
Tout leur dire avant l'âge de 10 ans (2)
Résumé : Il n'est pas bon de maintenir un enfant trop longtemps dans ses rêveries (comme croire au Père Noël, par exemple). En matière de sexualité, il faut lui expliquer son histoire dès l'âge de 6 ans : la grossesse, la vie intra-utérine, la naissance, les premières années... tout en donnant le plus de détails possible.
En ce qui concerne le fait qu'un bébé naît à partir d'une relation sexuelle entre un homme et une femme, il faut dire cela aux enfants avant l'âge de 10 ans, et ceci en employant des mots simples qu'ils peuvent comprendre. En effet, l'âge d'information doit précèder et préparer l'âge de raison. Si d'aventure un enfant est né par fécondation in-vitro, alors il est bon de lui expliquer pourquoi, et il faut aussi lui dire qu'il a été longuement désiré.
Extrait : Parents, commencez donc avant l'âge de raison de vos enfants, en partant des faits de la vie courante de l'enfant. Les comparaisons avec le monde animal ou avec la nature sont le plus souvent inadéquates, elles ne suffisent plus, l'enfant les considère comme enfantines; elles lui font suspecter qu'on le sous-estime, qu'on lui cache quelque chose, et quelque chose de probablement essentiel (p.19-20).
Parler de la puberté aux 10-13 ans (3)
Résumé : Dés l'âge de 10 ans, il est bon que les parents annoncent à leurs enfants quelles sont les transformations qui vont s'opérer en eux aux moment de la puberté. Il faut donc que le dialogue parents-enfants se resserre, à ce moment-là. Le risque majeur, pour un adolescent, va être un décrochage scolaire (notamment à cause de la complexité des programmes des collèges) et une recherche de dérivatifs (comme le sexe, par exemple). Il est donc très important que les parents soient particulièrement proches de leurs enfants à partir de 10 ans.
Extrait : Attention ! Beaucoup de parents se trompent sur ce mot "dialogue", s'imaginant que l'enfant, le jeune doit parler autant que l'adulte. Il peut y avoir un vrai dialogue quasi silencieux si l'on sent que le jeune comprend, est heureux, apaisé, adhérent, qu'il est "acteur intérieur". Il y a trop de parents qui cessent de parler à leurs enfants parce que ces derniers ne savent exprimer par des mots leur intériorité (p.25).
Les premiers sentiments amoureux (4)
Résumé : Les premiers sentiments amoureux arrivent, chez les garçons et chez les filles, vers l'âge de 13 ans. A partir de cette période, il est bon que les parents fassent particulièrement attention aux émissions de télévision que regardent leurs enfants. Il est également important de contrôler leurs sorties (soirées entre amis, boums, fréquentations...). Enfin, il est nécessaire que les parents prennent le temps de raconter à leurs enfants comment ils se sont rencontrés, et comment ils se sentaient quand ils étaient eux-mêmes au collège. Le professeur joyeux dit que c'est vers la quinzième année que se situe l'âge critique au-delà duquel il peut être trop tard pour informer et éduquer.
Extrait : Remarquez-le, parents, les sentiments au début sont toujours très purs, la sensibilité est plus forte que la sensualité, le sentiment domine sur le sexe. L'adolescent prend conscience de sa capacité d'amour. Il est sentimentalement attiré, mais cette pureté ne durera pas très longtemps : quelques mois, une année, rarement plus. Elle va donc assez vite se troubler, car les sens vont prendre le dessus; à l'attirance sentimentale, va s'ajouter une attirance sexuelle qui peut devenir très forte si elle est stimulée comme elle l'est aujourd'hui par l'environnement médiatique (p.27-28).
Le Sida (5)
Résumé : Quand un jeune est atteint du Sida, il ne faut surtout pas présenter cette maladie comme un "châtiment divin". En effet, la maladie brise l'existence et il ne reste alors au jeune que la possibilité d'une espérance. Et c'est justement cette espérance qu'il faut entretenir.
Extrait : Il est donc essentiel et urgent de faire prendre conscience à tous que le Sida n'est qu'un "révélateur" de notre vie sociale et que la responsabilité ne retombe pas seulement sur l'individu atteint mais aussi sur la collectivité qui n'a pas trouvé les moyens adéquats pour l'éviter (...). J'ai rencontré de nombreux jeunes atteints. Ils savent tout. Lors de chaque rencontre en tête à tête, j'ai retiré la même certitude : "Ces jeunes ne sont pas responsables de leur maladie". Presque tous m'ont laissé le même message : "Dites à ceux qui ne sont pas atteints de ne pas nous considérer comme des pestiférés... Nous aussi nous avons besoin d'estime, d'attention". J'ajouterai qu'ils ont besoin d'encore plus d'amour, comme le blessé au bord d'une route, comme le malade au stade ultime de sa vie (p.33-34).
La conscience de la fertilité (6)
Extrait : L'information essentielle à donner aux jeunes est la "conscience de la fertilité" (p.38). La femme est féconde de la puberté à la ménopause, c'est-à-dire en moyenne, de l'âge de 13 à 50 ans, 37 années consécutives, seulement 5 à 7 jours environ par mois, à la différence de l'homme qui peut l'être de 13 à 100 ans, soit 87 années consécutives et chaque jour, 24 heures sur 24 (p.41). Une femme qui sait lire dans son corps ses jours de fécondité (cela s'apprend dès la puberté en recherchant la glaire fertile qui s'évacue par les voies génitales naturelles) et un époux attentif aux rythmes biologiques de son épouse, c'est-à-dire qui les respecte avec elle, dans le but d'espacer les naissances, constituent des foyers équilibrés responsables où chacun respecte l'autre pour son plus grand bien. Une femme bien dans sa peau est une femme qui connaît ses rythmes biologiques et les vit de façon positive; ainsi les fait-elle accepter par tout son entourage, intime, familial, professionnel, l'humour aide beaucoup (p.43).
Inceste, homosexualité et multipartenarité (7)
Résumé : La question de l'inceste, de l'homosexualité et de la multipartenarité est abordée dans un court chapitre. Pour le professeur Joyeux, ces comportements (qui sont traités ensembles) ne sont pas des maladies, mais des blessures d'amour.
Extrait : La généralisation de la révolution sexuelle commencée dans les années soixante, a atteint son apogée avec le Sida. Elle ne régressera pas avant l'an 2000, puisqu'il est nécessaire que cette révolution aille jusqu'à son terme ultime avec les derniers soubresauts d'une humanité qui sort de l'enfance quant à la connaissance de la sexualité. Tous ces dérèglements sexuels sont des blessures d'amour. Ce ne sont pas des maladies, elles sont la conséquence d'une multitude de petites erreurs d'informations, d'interprétation, de communication... (p.50-51).
Aider un enfant qui a été victime d'un viol (8)
Résumé : L'un des plus gros problèmes qui se posent, quand un enfant a été victime d'un viol, c'est que cet enfant est souvent enfermé dans le silence. La raison qui explique cela est que les abuseurs exigent le secret et, souvent, ils menacent les enfants des pires représailles pour les obliger à se taire. Il faut donc restaurer une relation de confiance avec l'enfant. Cela n'est pas toujours facile. Il faut du temps et de la patience.
Extrait : L'enfant sexuellement dupé ressort de cette expérience avec des connaissances et un répertoire de comportements sexuels inappropriés à son niveau de développement et qui lui laisse une image faussée de la sexualité. L'enfant est désillusionné; il ne sait plus qui croire, que croire, ni en qui avoir confiance lorsqu'il s'est senti trahi par un être cher ou par toute autre personne de confiance. Le sentiment d'avoir été faible face au profiteur, son impuissance à pouvoir y résister, à y mettre un terme, et l'invasion de son territoire corporel intime, portent atteinte aux sentiments de sécurité de l'enfant et à sa capacité de s'autodéterminer (p.51). Les enfants informés sur la sexualité savent qu'ils ont le droit de dire non, qu'ils ont le droit au respect de leur corps et de leur intimité (p.52).
Parler des relations sexuelles avec un enfant (9)
Résumé : La plupart du temps, c'est à l'école (sur les cours de récréation) qu'un enfant apprend tout ce qui concerne la sexualité. Afin que l'information soit transmise avec respect, les parents doivent absolument devancer l'école (et aussi la télévision qui, aujourd'hui, joue un rôle très important). Dès l'âge de six ans, il faut dire à l'enfant qu'il a été pendant neuf mois dans le ventre de sa maman. Il ne faut pas hésiter à lui montrer des livres d'images ou des photos sur lesquelles on voit des foetus. Ces photos sont pour l'enfant une source de fascination. Peu à peu, avec les mois et les années, un enfant voudra savoir comment il est arrivé dans le ventre de sa maman. A ce moment-là, on peut lui expliquer que c'est parce que son papa et sa maman se sont donnés beaucoup d'amour et de tendresse. En ce qui concerne les organes génitaux à proprement parlé, il ne faut pas employer des termes "médicaux". Il faut plutôt employer les mots familiers qu'on utilise habituellement, dans la famille, pour désigner les organes génitaux.
Extrait : On peut lui expliquer que c'est parce que son papa et sa maman se sont donnés beaucoup d'amour, avec de la tendresse, des caresses, que leurs corps se sont unis et qu'il a été conçu environ cent quatre-vingts jours avant sa naissance. L'enfant sera fasciné par cette belle histoire du début de sa vie. Il faut bien lui montrer que c'est une histoire d'amour : qu'il ait été profondément désiré ou non, même si les parents sont des parents adoptifs, même si les parents sont divorcés, et à la limite, même s'il a été conçu in vitro... (p.67-68). Le mieux est de donner à l'enfant les termes correspondants à sa psychologie. Ils lui permettent d'intégrer, de comprendre exactement ce que l'adulte veut lui dire. Il n'est pas nécessaire d'employer des termes d'adultes qui sont souvent des termes anatomiques difficilement compréhensibles, et que d'ailleurs les adultes eux-mêmes emploient rarement (p.69). Pour les garçons, le terme consacré est en général le zizi ou le robinet. Pour les petites filles, l'expression est plutôt négative; il n'y a pas de zizi ou de robinet comme pour les garçons; simplement, il y a une petite "porte" de sortie (p.69).
Nudité des enfants, nudité des parents (10)
Résumé : Tant que les enfants sont tout petits, il n'est pas choquant de leur faire prendre leur bain ensemble (même entre filles et garçons mélangés). Mais il ne faut pas que cela se prolonge trop. Souvent, dès l'âge de trois ans, un enfant demande d'aller aux toilettes tout seul et il ferme la porte des WC derrière lui. Cela nous montre bien qu'il y a, chez lui, une pudeur qu'il faut respecter. Par contre, les parents ne doivent jamais se montrer nus devant leurs enfants : ni pour prendre leur douche, ni sur une plage, et encore moins (comme le font certains en croyant faire l'éducation sexuelle de leurs enfants) pour assister à leurs ébats amoureux.
Extrait : Se montrer nu devant ses enfants, c'est faire preuve d'une absence de pudeur chez l'adulte et risquer alors de casser le mécanisme psychologique naturel de la pudeur de l'enfant. Il est, par contre, tout à fait normal que les parents puissent se montrer dans la tenue "maillot de bain" à leurs enfants, mais il n'est pas nécessaire d'aller au-delà. Ce serait d'une certaine façon empêcher la maturation normale de la pudeur enfantine, et de la prise de conscience du corps (p.70). Il est évident que, pour l'enfant, il est insupportable d'assister à l'acte sexuel adulte car c'est pour lui un acte de violence, d'impureté qui ne respecte pas sa maturation psychologique (p.71).
Mots grossiers et "jeux sexuels" chez les enfants (11)
Résumé : Très souvent, les enfants apprennent tout un tas de mots grossiers à l'école; des mots qui sont en lien avec la sexualité. Quand ils les prononcent, et notamment à la maison, il est bon de commencer par leur expliquer leur signification (en fonction de l'âge et de la maturité de l'enfant, bien évidemment). Il est important de bien faire comprendre aux enfants à quel point ces mots salissent l'image de la sexualité qui est une très belle chose. Il est également capital de leur faire prendre conscience que l'on doit toujours parler de la sexualité avec beaucoup de respect.
En ce qui concerne les "jeux sexuels" chez les enfants, il ne faut pas y attacher trop d'importance (même s'il faut faire quand même attention qu'ils ne deviennent pas une habitude) lorsque les enfants sont très petits (quand, par exemple, en prenant un bain avec son petit frère, une petite fille essaye innocemment de lui toucher son appareil génital. Cela arrive très souvent). Par contre, il est important d'intervenir plus fermement, et ceci dès la classe de maternelle, lorsque des garçons regardent sous les jupes des filles ou bien essayent de les embêter quand elles vont aux toilettes. Il y a là, dit le professeur Joyeux, une "coquinerie sexuelle" qui peut être dangereuse dans le futur si l'on n'y prend pas garde.
Pornographie chez les adolescents (12)
Résumé : Les parents doivent toujours aborder les problèmes sexuels des jeunes avec beaucoup de précaution. En brusquant les choses, ils risquent de culpabiliser les adolescents qui, alors, peuvent se renfermer sur eux-mêmes. Quand on découvre qu'un jeune lit des revues pornographiques, il faut faire très attention car cela peut devenir pour lui une drogue qui peut le pousser à avoir des relations sexuelles précoces, avec tous les risques que cela comporte. La meilleure solution est de dialoguer avec lui : lui dire que l'amour n'est pas dans ce type de revue, lui expliquer comment on a vaincu ce problème (si d'aventure on y a été confronté quand on était jeune), lui dire aussi que ce genre d'habitude traduit un repliement sur soi, ce qui est très négatif car il faut au contraire s'ouvrir au monde. Il faut savoir également que beaucoup de problèmes de l'adolescence peuvent être évités si l'éducation sexuelle est bien faite au cours de l'enfance. Quand, en regardant la télévision en famille, on tombe sur des images trop suggestives (pendant la publicité, par exemple), il ne faut pas hésiter à zapper et à dire à un enfant (dès que son âge le permet) que ces images sont diffusées dans un but commercial, c'est-à-dire pour "capter" l'attention du téléspectateur. Autrement dit, il faut tout de suite apprendre à un enfant à ne pas être dupe et à avoir un regard intelligent sur ce que les médias lui montrent. Cela l'aidera, plus tard, et lui évitera bien des dérives. Il est bon, également, de ne pas laisser la télévision allumée toute la journée, quand les enfants sont petits, et de se servir au maximum des DVD (ce qui permet aux parents de choisir les films que l'on regarde en famille).
Extrait : Il ne faut pas cacher aux jeunes qu'il s'agira de toute façon d'une lutte non pas contre soi-même, mais pour soi-même, c'est-à-dire d'une lutte positive pour éviter des travers qui sont préjudiciables à l'équilibre physique et psychique de la personnalité et à l'épanouissement de tout adolescent et adolescente (p.84).
Les relations sexuelles précoces chez les adolescents (13) Résumé : Une relation sexuelle est un acte très important car il laisse toujours des traces à la fois au niveau physique et au niveau psychique. Il faut donc s'y préparer avec le plus grand sérieux. C'est pourquoi le cheminement vers le mariage religieux (avant d'avoir des relations sexuelles) constitue une étape fondamentale. L'adolescent (surtout le garçon) a souvent des sentiments impulsifs. Or, le sentiment amoureux doit mûrir et évoluer vers un projet commun avec celle que l'on aime. L'amour ne se réduit pas au plaisir immédiat. Le temps est donc un facteur essentiel. Pourtant, beaucoup de choses poussent aujourd'hui les adolescents à avoir des relations sexuelles précoces : l'environnement, les médias, les camarades de classe, et, parfois, les parents eux-mêmes.
Extrait : Malheureusement beaucoup d'adultes croient que s'ils avaient eu des relations sexuelles précoces, celles-ci auraient probablement évité bien des problèmes conjugaux ou familiaux plus tard.
Ils réfléchissent peu et oublient en particulier tout ce qui est nécessaire pour accéder à la maturation psychique et physique, qui permet de trouver équilibre et bonheur dans la sexualité. Il est pourtant bien connu, déjà, que la cohabitation juvénile n'a pas réduit, à l'âge adulte, le nombre des divorces. Bien au contraire, elle est souvent source de "breaks", de divorces précoces chez les jeunes. Il suffit simplement de leur demander d'observer leurs camarades plus âgés ou du même âge qu'eux pour qu'ils reconnaissent que ceux-ci ont ou ont eu effectivement des difficultés sentimentales parfois graves (p.86).
La psychologie masculine et féminine (14)
Résumé : A l'adolescence, les garçons sont souvent plus "charnels" et les filles plus "spirituelles". Ces dernières, par exemple, sont très peu attirées par les revues ou les films à caractère pornographique. Elles sont plus sentimentales. Elles peuvent rester avec leur petit ami sans qu'il ne se passe rien entre eux au niveau sexuel; simplement en contemplant la nature. Le besoin de relations physiques est moins "violent" chez la fille. Il faut savoir que l'hypophyse (qui est le "chef d'orchestre" hormonal chez l'homme et chez la femme) est beaucoup plus sensible, chez la femme, aux stimuli reçus par le cerveau : émotions sentimentales, appréhensions telles que l'approche d'un examen, détente en vacances, choc d'un accident, changement de climat lors de voyages, altitude en montagne ou en avion...
Extrait : Garçon ou fille ont remarqué qu'ils étaient attirés par leurs camarades du sexe opposé; cela est tout à fait naturel. Les filles sont indifféremment amoureuses de plusieurs garçons d'une semaine ou d'un mois à l'autre. Quant aux garçons, ils sont amoureux d'une heure à l'autre, du matin au soir ou d'un jour à l'autre. Une blonde les attire, une brune les fascine, une troisième les empêche de dormir et une fille aux yeux verts les fait rêver... Bref, ils ont remarqué que toutes les filles sont de véritables aimants puissamment attractifs (p.87).
Lequel des deux parents doit parler de la sexualité aux enfants ? (15)
Résumé : Beaucoup de parents se demandent lequel d'entre eux doit parler de la sexualité aux enfants. Le père doit-il parler avec le fils et la mère avec la fille ?
Extrait : Il n'y a pas de loi générale. L'important est d'en parler avec les enfants. Pour pouvoir en parler, il est important que les adultes sachent ce qu'ils veulent dire. Qu'ils aient donc eux-mêmes une certaine formation, un fil directeur. Ils doivent posséder auparavant une petite pédagogie (p.93). Par expérience et par celle d'autres parents, dont nous avons écouté les témoignages, nous pensons que si des parents arrivent à bien communiquer sur ces problèmes avec leurs enfants, le dialogue ne se coupera jamais - ou du moins pas totalement - avec les deux parents. Il sera maintenu d'une façon ou d'une autre avec l'un des deux. Parfois une tierce personne peut être utile, qu'il s'agisse d'un(e) ami(e), d'un(e) cousin(e) ou d'un oncle ou d'une tante plus âgée qui pourra être le ou la confident(e) de tel ou tel de vos enfants. Il ne faudra surtout pas rompre cette confiance, ni la trahir. Gardez les secrets qui vous sont confiés (p.93).
Etre maman à 15 ans (16)
Résumé : Quand une adolescente de 14 ou 15 ans annonce à sa famille qu'elle est enceinte, la situation est délicate (surtout si le père a disparu de la circulation, comme c'est très souvent le cas). Toutefois, il faut se garder de tout catastrophisme. Il ne faut ni culpabiliser la jeune fille, ni la "mettre dehors" (ce qui arrive malheureusement parfois), ni la pousser à subir une Interruption Volontaire de Grossesse. Il faut savoir que l'avortement, en plus d'être un crime, peut avoir deux répercussions très graves : tout d'abord, il crée d'importants problèmes psychologiques chez la mère; ensuite, il peut entraîner chez cette dernière un rejet de ses propres parents. Il faut savoir également que quand l'entourage met trop de pression sur un jeune, cela peut le pousser au suicide. Il faut donc être très vigilant et accueillir toutes les situations délicates avec calme et avec confiance.
Extrait : En général, le père..., il a pris la fuite... Non seulement lui-même ne veut pas revoir la fille, mais ses parents ne tiennent absolument pas à avoir à assumer un petit-fils dans de telles conditions. C'est donc pratiquement toujours la fille qui se retrouve seule pour assumer la grossesse, comme si elle était seule responsable. Il est exceptionnel que le père de l'enfant soit là pour le reconnaître et aider à résoudre les difficultés. Il est évident que ce qu'il ne faut pas faire, c'est mettre la fille dehors; c'est la culpabiliser; c'est punir bêtement. Cela ne fera qu'aggraver la situation qui est déjà assez conflictuelle. Quant à obliger le garçon à épouser la jeune fille, ce n'est pas forcément la meilleure solution. L'intelligence et le cœur doivent être stimulés sans fausser la liberté; pousser au mariage dans de telles conditions aurait de fortes chances d'aboutir tôt ou tard à un divorce (p.95-96).
L'anorexie mentale (17)
Extrait : Nous avons vu de nombreux cas d'anorexie mentale féminine ou masculine. Dans tous les cas observés, la période de la puberté, de la prise de conscience de sa sexualité a été troublée par une information insuffisante, souvent totalement faussée. Faire raconter au patient "anorexique mental" comment il a appris les choses de la vie et de l'amour peut être un véritable supplice. Il lui sera souvent impossible de l'exprimer par écrit, et l'on aura les plus grandes difficultés à l'obtenir. Une très grande confiance entre celui qui écoute et celui ou celle qui raconte est nécessaire pour que ce "jardin secret" puisse être livré. C'est le début d'un chemin de guérison qui peut être long. Les mêmes causes peuvent être retrouvées dans l'homosexualité masculine ou féminine. Il faudra beaucoup de temps, de volonté, de patience, de courage et de rechutes pour arriver à s'en sortir (p.120).
Il faut repenser complètement l'éducation sexuelle (18) Résumé : L'éducation sexuelle est obligatoire dans toutes les écoles françaises (publiques comme privées) depuis les années soixante. Malgré cela, on constate que la situation s'est aggravée dans le domaine affectif : MST, Sida, multipartenarité, augmentation du nombre de divorces... On est donc forcé de reconnaître que l'enseignement a échoué. Pour le professeur Joyeux, les parents (qui sont les éducateurs naturels) doivent absolument devancer l'école (et aussi la télévision). Ils doivent même parler de la sexualité à leurs enfants avant que ces derniers en parlent. La pédagogie idéale, selon lui, comprend quatre étapes :
1-Raconter à l'enfant son histoire (4-10 ans)
Il s'agit là d'aider un enfant à bien se situer et de lui donner ses "racines" familiales et personnelles. Cette première étape correspond en gros aux points suivants (dans notre résumé) : (1), (2), (8), (9), (10), (11) et (15).
2-Annoncer la puberté (10-13 ans)
Il s'agit ici de dire à un jeune ce qui va se passer dans son corps (ainsi que dans le corps des jeunes du sexe opposé) quand il sera adolescent. Cette seconde étape correspond en gros aux points suivants : (3) et (4).
3-Parler des sentiments, de la sexualité et du Sida (13-15 ans)
Il s'agit ici de former un jeune à la vie affective (et pas seulement sexuelle). Cette troisième étape correspond en gros aux points suivants : (1), (5), (6), (7) et (12).
4-Dire ce que signifie "être amoureux" (15-20 ans)
Il s'agit là de poursuivre et d'approfondir la formation d'un jeune à la vie affective. Cette quatrième étape correspond en gros aux points suivants : (13), (14), (16) et (17).
Libération spirituelle et écologie sexuelle (19)
Résumé : Le professeur Joyeux constate qu'au vingtième siècle, le monde a eu deux tendances extrêmement négatives : tout permettre (à l'Ouest) et tout régenter (à l'Est). Pour lui, une libération spirituelle se prépare partout car l'homme ne peut pas continuer ainsi. Il cite une phrase du célèbre dramaturge tchèque Vaclav Havel (devenu, par la suite, chef d'Etat) : "Plus on se rend compte de l'absence de sens - donc de l'absurdité de la vie -, plus intensément on le recherchera". Le professeur Joyeux pense aussi que le risque de tout permettre ou de tout régenter existe également dans la vie sexuelle. Pour lui, la solution se trouve dans ce qu'il appelle l'écologie sexuelle.
Extrait : Le premier choix est celui de la libération sexuelle à outrance, qui conduit à la drogue, au SIDA, au suicide des jeunes. Le deuxième choix est celui de la sexualité maîtrisée par la médecine : contraception hormonale de 15 à 50 ans avec tous les inconvénients, fécondation in vitro, thérapeutiques spécifiques des MST. Le troisième choix est celui de la libération sexuelle par l'écologie humaine, c'est-à-dire la connaissance et le respect des rythmes biologiques du corps humain. Ce choix favorisera la croissance naturelle et harmonieuse de toute la personne, corps et esprit (p.130).
Conclusion (20)
Voilà, ainsi s'achève notre lecture du livre du professeur Joyeux. J'espère que cette rubrique vous aura plu et qu'elle aura permis à chacun d'entre nous (parents, enfants, célibataires...) d'avancer dans la connaissance de tout ce qui touche à la sexualité. Je tiens à dire, pour terminer, que le livre du professeur Joyeux contient des réponses à de très nombreuses questions dont je n'ai pas parlé dans les résumés ci-dessus. C'est pourquoi il peut être très intéressant de l'acheter et de le lire en entier.
"Dans la société d'aujourd'hui, un enfant bien dans sa peau, équilibré, qui n'est pas tourmenté par le sexe, a été le plus souvent bien et complètement informé, il dialogue avec ses parents, éducateurs naturels et il leur fait confiance" (H. Joyeux).