• LA "CHRISTOTHERAPIE" DE SOEUR ELVIRA : LE REMEDE POUR LES JEUNES D'AUJOURD'HUI

    INTRODUCTION
        
    En entrant au Cénacle, nous ne savions pas que nous aurions à nouveau l'occasion de franchir ce portail, deux jours plus tard, pour l'apparition mensuelle de Mirjana. On nous a fait entrer dans la chapelle, et nous nous sommes assis avec d'autres groupes de pèlerins français. Deux personnes - un adulte roumain et un jeune italien - nous ont souhaité la bienvenue depuis l'autel. C'est la personne roumaine qui a pris la parole en premier pour nous dire quelques mots dans un très bon français.
        
    1-LA PRESENTATION DE LA COMMUNAUTE
        
    L'homme a immédiatement attiré la sympathie de son auditoire car il y avait dans son regard un je-ne-sais-quoi de facétieux qui plaisait beaucoup. Il avait beaucoup d'humour et s'exprimait avec une très grande facilité.
    Il a commencé par nous expliquer l'origine de la communauté du Cénacle. C'est donc sœur Elvira, une religieuse italienne, qui, en 1983, a eu l'idée, avec un trio de sœurs, de fonder une communauté pour venir en aide aux jeunes drogués et aux jeunes délinquants de Turin (avouons que le début de cette histoire n'est pas sans nous rappeler celle d'un certain… Jean Bosco !).
        
    Sœur Elvira, comme elle le dit souvent elle-même, possède l'intelligence d'une poule. C'est-à-dire qu'elle n'a aucune formation à l'encadrement de jeunes, aucune notion de psychologie, aucune expérience dans le milieu de l'éducation, aucun diplôme, aucun charisme particulier pour le commandement et l'autorité. Rien. Rien si ce n'est une immense foi en Jésus Christ.
    Nul doute que ce petit bout de femme d'1 mètre 52 serait passé pour une folle auprès des services sociaux de notre pays si elle était allée les voir pour leur parler de son projet !
    Son intuition a donc été que la drogue, l'abus de sexualité, la délinquance… sont en fait des conséquences directes d'un mal qui remonte à plus loin dans le temps. Le vrai problème, d'après elle, est le sens de la vie.
    Dans sa communauté, la drogue est remplacée par :
    -3 heures de prière par jour, dont les trois parties du Rosaire récitées à genoux (à 6h, à midi et à 19h).
    -8 à 10h de travail quotidien (confection d'icônes, nettoyage des lieues…).
    -beaucoup de discussions de groupe.
        
    La question qui vient immédiatement à l'esprit est bien évidemment celle de savoir COMMENT un jeune qui vient de vivre une existence complètement dissolue peut supporter un menu spirituel aussi copieux ?
    Voici donc en quoi consiste la méthode mise au point par sœur Elvira : Chaque nouvel arrivant est mis sous la protection d'un aîné appelé "ange gardien". Le rôle de cet aîné est de le suivre 24h/24. Il parle alors sans cesse au nouveau venu, lui explique le sens de la vie, l'aide quand les blessures du passé remontent en lui, prie pour lui et avec lui… et cela sans jamais discontinuer, pendant tout le temps nécessaire pour que le nouveau commence enfin à changer.
    L'adulte roumain, qui nous a expliqué cela, nous a dit aussi qu'il n'y avait aucun plaisir, dans la communauté : pas de cigarette, pas de drogue, pas de musique…
    Il a également eu cette phrase que je trouve empreinte d'un humour profondément spirituel : "Notre vie n'est pas courante. Même les films américains les plus fantaisistes n'y ont pas pensé".
    Il a enfin insisté sur le fait que Dieu était le plus grand "psy". Sœur Elvira, pour sa part, emploie souvent l'expression "christothérapie".
        
    Les jeunes du Cénacle restent en moyenne trois ou quatre ans dans la communauté, après quoi ils parviennent généralement à revoler de leurs propres ailes. A noter également que tous les biens de la communauté - des meubles à la nourriture, en passant par les vêtements - sont des dons.
        
    2-LE TEMOIGNAGE D'UN JEUNE MEMBRE DU CENACLE
        
    Puis, au bout d'une petite heure, le jeune italien, qui était resté silencieux jusque là, a donné son témoignage. Il nous a parlé en italien, tandis que la personne roumaine traduisait en français. Alexandro, âgé d'environ 25 ans, nous a dit avoir commencé à mentir à ses parents pour pouvoir sortir le soir avec ses copains. Il prétendait qu'il allait les rejoindre pour faire des révisions scolaires. Il avait en fait de très grosses difficultés de communication avec ses parents qui, travaillant tous les deux dans l'enseignement, étaient toujours très occupés. Ce qui le faisait souffrir, c'était surtout que tout le monde lui disait : "Quelle chance tu as d'avoir des parents comme ça !"
    Alors, progressivement, il a commencé à croire que le problème c'était lui-même. Rapidement, il est tombé dans le sexe, l'alcool, l'argent facile… mais, au fond de lui, il restait toujours très triste.
    Conduit en pèlerinage à Medjugorje par sa maman qui priait beaucoup pour lui, il est entré à la communauté du Cénacle et assure y avoir vécu une véritable conversion. Il a dit qu'il y avait surtout appris à ne plus avoir peur de dire la vérité et à se regarder en face.
    Puis, tandis qu'il finissait son exposé, la porte de la chapelle s'est ouverte, laissant apparaître une toute petite femme au visage très doux, très gracieux, très chaleureux : sœur Elvira ! Notre accompagnatrice nous a alors chuchoté : "C'est incroyable ! C'est au moins la 50ème fois que je viens à Medjugorje, et je ne l'avais encore jamais vue !"
        
    3-LE TEMOIGNAGE DE SŒUR ELVIRA
        
    Sœur Elvira nous a parlé quelques minutes, elle aussi, et elle nous a notamment expliqué le sens d'une fresque qui était peinte sur le mur derrière l'autel, et qui représentait  Jésus sortant des gens de leurs tombeaux.
    Si vous le voulez bien, je vous rapporte ici quelques unes de ses paroles (toutes ne sont pas forcément en lien avec cette fresque) : -"L'amour, c'est préférer souffrir soi-même plutôt que de faire souffrir l'autre".
    -"Pour aimer, il faut pardonner et bénir ses ennemis".
    -"Pour savoir si on a aimé, il faut imaginer le moment de la mort. Si on a peur, il faut se réconcilier".
    -"La chrétienté, c'est faire vivre le Christ aujourd'hui".
    -"Il ne faut jamais contempler le péché, mais la miséricorde de Dieu". -"Il faut enlever la peur de ne pas avoir raison".
    -"L'amour est une conquête sur tous les sentiments négatifs qui voudraient nous régir".
       
    Sœur Elvira m'a beaucoup touché. C'est une femme très énergique, qui parle avec une grande douceur mais d'une manière toujours très percutante. Je crois que tous les enfants du monde rêveraient de l'avoir pour grand-mère !
    Lorsque j'étais petit, je me souviens qu'il y avait une grand-mère chez qui ma mère m'emmenait souvent. Cette grand-mère reste aujourd'hui l'un des plus beaux souvenirs de mon enfance.
    Plus tard, à l'âge adulte, devant les difficultés de la vie, il m'est souvent arrivé de me dire : "Si seulement il restait encore des gens comme elle !"
    J'avoue qu'en sœur  Elvira, j'ai retrouvé une "trace" de cette grand-mère.
        
    CONCLUSION
        
    Ce qu'il y a de merveilleux chez toutes les personnes que l'on est amené à rencontrer à Medjugorje, c'est cet esprit d'enfance qui transparaît très fortement en elles. C'est un peu comme si le fait de mettre les messages de la Vierge en pratique finissait par donner une "nouvelle identité" aux gens. Ils deviennent alors plus beaux, ils attirent, ils mettent en confiance, ce qu'ils disent sonne juste… et un nouveau souffle vous envahit à leur contact !
        
    La communauté du Cénacle, qui n'est pas présente seulement à Medjugorje, regroupe actuellement 45 maisons réparties dans 24 pays à travers le monde. Elle accueille près de 1800 jeunes chaque année. Comme on pourrait le dire à Fatima, c'est le triomphe du Cœur Immaculé de Marie qui est en cours de réalisation !
    Vous ne trouvez pas, chers amis internautes ?