• LE FILM DE MEL GIBSON EST UN VERITABLE TORRENT DE DOUCEUR MARIALE !

    INTRODUCTION
        
    Quoiqu'en pensent certains, la douceur est très présente dans ce long-métrage.
    Ce film, en effet, est profondément marial. La Vierge en est à la fois le "cadre" et la "couleur". Elle est là au début et à la fin de l'histoire (tels deux bras qui "soutiennent" son Fils de bout en bout) et sa présence maternelle vient aussi "tamiser" chaque scène douloureuse (un peu comme un doux parfum d'humanité et de compassion au coeur même de la violence).
    Mais, si vous le voulez bien, essayons de voir cela un peu plus en détail...
        
    A-MARIE EST LE "CADRE" DE "LA PASSION DU CHRIST"
        
    1-Comme vous l'avez noté, le film s'ouvre sur l'image d'une pleine lune accrochée dans un ciel menaçant et doucement bleuté.
    Dans la tradition catholique, il faut savoir que la lune a toujours représenté l'Eglise (l'astre du soir qui nous éclaire pendant la nuit).
    Or, l'Eglise ayant Marie pour Mère, il est clair que cette première image est une allusion à la Vierge.
    La couleur bleutée peut d'ailleurs nous rappeler la ceinture de sa robe (à Lourdes, par exemple) ou bien le couleur de ses yeux (les mystiques affirment que Marie a les yeux bleus !).
    Puis, au fur et à mesure que la caméra pénètre dans le jardin de Géthsémani où Jésus souffre intérieurement (Abba ! Lève-toi, défends-moi ! Sauve-moi des pièges qu'ils m'ont tendus !), l'allusion à Marie devient encore plus concrète.
    Cela se sent surtout lorsque Jésus se ressaisi et que, d'un coup, il écrase la tête d'un serpent envoyé par satan.
    Là, l'allusion à sa Mère (qui est la "Nouvelle Eve") est flagrante !
    Le film est commencé depuis à peine 10 minutes, et la figure de Marie crève déjà l'écran !
        
    2-Comme vous vous en souvenez sûrement, la dernière scène du film donne elle aussi une place centrale à la Vierge.
    Jésus est lentement descendu de croix. A la droite de sa Mère se trouvent l'apôtre Jean et Marie Madeleine. A sa gauche, il y a un centurion romain.
    Marie, à genoux, prend délicatement le corps inerte de son Fils dans ses bras et embrasse tendrement son visage ensanglanté. Elle souffre en silence.
    Peu à peu, ses yeux se détournent de son Fils pour se fixer sur nous, les spectateurs, tandis que la caméra, elle, s'éloigne progressivement de ce "tableau" qui rivalise avec les plus célèbres "piétas".
    A ce moment, il y a quelque chose de très profond qui se passe.
    C'est un peu comme si la Vierge nous parlait, à nous personellement : "Et vous, de quel côté êtes-vous ?" semble-t-elle nous demander. "Du côté de ceux qui haissent mon Fils, ou bien du côté de ceux qui l'aiment ? Donnez-moi votre réponse. Je l'attends."
    C'est absolument bouleversant !
        
    B-MARIE EST LA "COULEUR" DE "LA PASSION DU CHRIST"
        
    Comme je l'ai dit, la Vierge est aussi la "couleur" du film de Mel Gibson, et ceci parce qu'elle vient "tamiser" en permanence la violence des hommes en s'unissant spirituellement au sacrifice de son Fils. Voici quelques exemples.
        
    1-Jésus chez les grands prêtres.
        
    La nuit où Jésus est livré, Marie "sent" intuitivement que quelque chose est en train de se passer à Géthsémani.
    Bien qu'Elle ne soit pas sur place, Elle se réveille en sursaut et se demande : "Pourquoi cette nuit est-elle différente de toutes les autres nuits ?"
    Rien qu'entendant ces mots, on se dit que Jésus n'est pas tout à fait seul, dans son épreuve. Quelqu'un est là qui se tient à ses côtés.
    Plus tard, arrivée aux portes du temple, Marie regarde son Fils, de loin, et, comme Lui, elle redit à Dieu un nouveau "oui" : "L'heure est venue, Seigneur. Amen".
    Ainsi, on comprend qu'Elle l'accompagne vraiment dans sa Passion.
    On peut noter aussi une autre scène bouleversante.
    Après que les grands prêtres aient tourné le Christ en dérision, Marie marche seule dans les allées du temple.
    Soudain, à un endroit précis, Elle s'arrête et pose lentement son oreille contre le sol.
    Plus bas, bien plus bas (exactement en dessous du lieu où Elle se trouve), Jésus est enchaîné dans une cellule.
    Il lève les yeux et "sent" que sa Mère est là, plus haut.
    Très sincèrement, pouvait-on mieux exprimer la communion intime qui unit le Christ et sa Mère ?
        
    2-Jésus chez Pilate.
        
    On peut noter également qu'avec Jean et Marie Madeleine, Marie est présente dans la cour de Pilate.
    Pâle, elle suit tout le déroulement du procès et s'unit intérieurement aux souffrances de son Fils.
    Ensuite, lors de la flagellation, après que Jésus ait reçu une première série de coups, il y a un moment très important où Il lance un regard souffrant à sa Mère qui pleure.
    Le regard de Jim Caviezel est alors inoubliable. Nul doute que cette scène deviendra très vite une scène d'anthologie !
    Là, la Vierge parle tout bas, comme si elle priait au fond d'Elle-même : "Mon Fils... quand, où, comment... décideras-tu d'être délivré de cela ?"
    On sent alors très nettement qu'Elle est vraiment la "Mère douloureuse" du Stabat Mater.
    Une musique très douce accompagne les images et nous enveloppe de douceur... jusqu'au moment où Marie vient essuyer le sang de son Fils, sur le sol, avec Marie Madeleine.
        
    3-Jésus pendant le chemin de croix.
        
    Bien sûr, la Vierge est également présente tout au long du chemin de croix : elle marche aux côtés de son Fils tandis que satan, lui, marche le long du côté opposé en manipulant les foules.
    Le sommet du film se situe au moment précis où Jésus tombe lourdement sur le sol tandis que la croix, lui échappant, lui enfonce la couronne d'épines encore plus profondément sur la tête.
    En le voyant, Marie se souvient d'une chute qu'avait faite son Fils dans son enfance. Et là, comme jadis, Elle se précipite encore vers Lui et Lui redit les mêmes paroles que lorsqu'il était enfant : "Yeshoua ! Je suis là !"
    Jésus lui répond alors ces mots auxquels aucun être humain ne peut rester insensible : "Vois, Mère, je rends toute chose nouvelle".
    Cette scène sublime marque de manière tout à fait indiscutable le sommet de l'oeuvre.
    Enfin, Marie nous apparaît également comme le modèle du parfait disciple.
    Tandis que son Fils est crucifié, elle embrasse ses pieds en sang en lui disant : "Chair de ma chair, coeur de mon coeur, mon Fils, laisse-moi mourir avec Toi".
    C'est là aussi un moment intense.
        
    C-CONCLUSION
        
    Pour conclure, je dirais simplement que c'est une erreur (une très grosse erreur, même) de s'acharner à voir dans le film de Mel Gibson uniquement un film violent.
    Encore une fois, ce long métrage est aussi une grande oeuvre mariale.
    A mon sens, c'est la plus belle qui ait jamais été portée à l'écran.
    La Vierge, comme j'ai essayé de le montrer dans ce petit article, en est à la fois le "cadre" et la "couleur".
    On pourrait dire aussi, pour parler différemment, que Marie est "l'écrin" et la "perle rare" de "La Passion du Christ".
    Non pas que le rôle de Jésus soit secondaire ! Pas du tout ! Loin de moi l'idée de verser dans une mariolatrie excessive et déplacée !
    Simplement, Marie est la perle rare dans le sens où elle apparaît bien comme celle qui n'a jamais trahi, jamais renié, jamais abandonné, jamais désespéré... en un mot : celle qui n'a jamais cessé d'aimer. Même dans les pires moments.
    Et si son amour et sa douceur sont exprimés d'une manière aussi magistrale, il faut souligner que c'est aussi en grande partie grâce à la voix tout à fait extraordinaire de l'actrice Maia Morgenstern.
    Félicitations, Mel Gibson ! Vraiment : félicitations !!
    Vous avez signé là UN IMMENSE CHEF D'OEUVRE !!!