• [LMSB] ON A VOLE LA STATUETTE DE L'ENFANT-JESUS !

    Prologue
    >La cloche de la chapelle Sainte Marie des Anges vient tout juste de sonner dix heures. Comme chaque matin, Sam est assis à son bureau, à la librairie du monastère : la librairie Saint Damien. Il vérifie le contenu d'un carton de commandes qu'une voiture de la poste vient de déposer. Kassi se trouve lui aussi dans le magasin. Depuis de longues minutes, il est plongé dans une nouvelle édition de la lettre apostolique du Pape Jean-Paul II : "Le Rosaire de la Vierge Marie" (parue en octobre 2002). Brahms, le fidèle compagnon de la communauté, est sagement couché au pied du bureau de Sam. Un petit rayon de soleil lui chauffe les pattes avant.
         
    Scène 1 : le vol de la statuette
    >Tout à coup, sœur Rose de l'Immaculée fait irruption dans la librairie. Sr ROSE : Oh, Samuel ! Oh, Père Kassi ! Si vous saviez ce qui nous arrive ! On vient de nous voler la statuette de l'Enfant-Jésus !
    SAM : Quoi ? Qu'est-ce que vous dites ?
    Sr ROSE : Oui, on vient de nous voler la statuette de l'Enfant-Jésus. Celle-là même qui était dans le petit oratoire du monastère, et que Monseigneur nous avait rapportée de Rome après sa visite ad-limina. J'ai constaté la disparition il y a quelques instants. Normalement, on n'entre dans cet oratoire que très rarement. On préfère utiliser celui de l'autre bâtiment. Mais, tout à l'heure, quelque chose m'a poussé à regarder à l'intérieur. Un pressentiment, peut-être... je ne sais pas. Oh mon Dieu ! Qu'est-ce qu'on va faire ? Mère Abbesse va être dans tous ses états !
    KASSI (s'approchant du bureau de Sam, à côté duquel se tient sœur Rose) : Et quand est-ce que cela a pu se passer ? En avez-vous une idée ?
    Sr ROSE : Pour moi, cela s'est sûrement passé pendant la nuit, ou bien ce matin avant l'ouverture des portes du monastère, pour la messe de 8 heures.
    KASSI : Qu'est-ce qui vous fait dire cela ?
    Sr ROSE : Et bien la statuette était toujours là hier soir, à sa place habituelle. Je le sais car sœur Gabrielle du Christ m'a dit qu'elle l'avait montrée à l'un de nos hôtes. Vous savez, le monsieur avec une moustache qui est arrivé avant hier soir. Il disait qu'il aimait beaucoup l'art religieux.
    SAM : Celui qui fait le chemin de Saint Jacques de Compostelle ?
    Sr ROSE : Oui, c'est cela, celui qui fait le chemin de Saint Jacques. Donc, comme la statuette était là hier soir, le vol s'est forcément passé entre hier soir et ce matin, avant l'ouverture du grand portail. Il n'est pas possible qu'un fidèle l'ait dérobée pendant la messe, car, avant chaque eucharistie et avant chaque office, on prend toujours soin de fermer à clef toutes les portes intérieures qui permettent d'entrer dans les pièces du monastère : la salle à manger, les parloirs, la librairie... tout est bien fermé. Nous ne rouvrons qu'après la messe, une fois que tout le monde est sorti. Vous savez, on a déjà eu assez de problèmes dans le passé. Alors, maintenant, on fait très attention !
         
    Scène 2 : sur la piste du voleur
    >Toussaint, qui avait suivi la scène depuis la cour intérieure, en écoutant par une fenêtre entrouverte de la librairie, entre à son tour dans le magasin et se joint à nos trois amis.
    TOUSSAINT : Alors comme ça, les vols ont recommencé ! Après les tuyaux de l'orgue, l'icône du Christ, le tableau de la nativité... c'est maintenant le tour d'une statuette ! Vraiment, on se demande ce que les gens ont dans la tête, de nos jours !!
    Sr ROSE : Oh, Toussaint, c'est terrible ! On vit dans un monde où les gens ne savent plus ce qu'ils font !
    SAM (s'adressant à Soeur Rose) : Je ne voudrais pas donner l'impression de porter des accusations gratuites, mais, si le vol n'a pas pu avoir lieu pendant la messe de ce matin, alors c'est forcément un hôte qui est responsable.
    KASSI : Un hôte... à moins que quelqu'un ne se soit introduit dans le monastère pendant la nuit, n'ait forcé l'une des portes, n'ait pénétré dans l'oratoire et ne soit reparti avec l'objet en sautant la clôture.
    SAM (s'adressant à Soeur Rose) : Avez-vous remarqué que des portes, ou des fenêtres, avaient été forcées ?
    Sr ROSE : Non, je n'ai rien remarqué du tout. Tout semble normal de ce côté-là.
    KASSI : Alors, le voleur était bien à l'intérieur du monastère.
    SAM : Oui. C'est ce qui semble le plus plausible. D'autant plus que Brahms aurait aboyé s'il avait entendu des bruits dehors, cette nuit. Or, il n'a pas donné l'alerte.
    TOUSSAINT (caressant affectueusement la tête du gros chien des Pyrénées) : Oui, tu aurais prévenu tout le monde ! Hein, Brahms ?
    SAM (s'adressant à sœur Rose) : Combien d'hôtes y a-t-il exactement, en ce moment ?
    Sr ROSE : Oh, c'est simple : depuis ce matin il n'y en a plus aucun. Le couple de retraité, dont la femme est très malade, est parti hier après le repas de midi...  Les quatre jeunes qui se préparent à la confirmation et leur accompagnatrice sont également partis hier après le repas de midi... Il ne restait plus que ce monsieur moustachu.
    SAM : Il est parti, lui aussi ?
    Sr ROSE : Oui. Hier au souper, ce monsieur a prévenu qu'il s'en irait très tôt, ce matin, et ceci pour profiter de la fraîcheur. Vous savez, marcher en plein soleil... ce n'est pas facile. Surtout à son âge !
    SAM : Mouais... A mon avis, il n'y a plus guère de doute à avoir sur l'identité du coupable !
    Sr ROSE : Je vous avoue que j'ai moi aussi de forts soupçons, pour ne pas dire des certitudes...
    TOUSSAINT : En même temps, ce serait plutôt étonnant de la part de quelqu'un qui va à Compostelle ! Non ?
    KASSI : Oh, vous savez, Toussaint, les gens qui se font passer pour des pèlerins de Compostelle et qui abusent de l'hospitalité des monastères, ce n'est pas nouveau, dans l'Eglise. Il y a déjà eu les coquillards, au XVIIe siècle. Ca a donc déjà existé. Mais que sait-on de cet homme, exactement ? Personnellement, je n'ai pas eu l'occasion de lui parler durant son séjour.
    Sr ROSE : Il est arrivé avant-hier soir. Il était assez tard. Comme le repas était déjà terminé, je lui ai fait réchauffer quelques restes dans le four à micro-ondes. Là, soudainement, il a eu un petit malaise cardiaque. J'ai tout de suite voulu appeler le médecin, mais il m'a dit que ce n'était pas nécessaire car cela lui était déjà arrivé, récemment, dans un aéroport. Il avait donc l'habitude. J'étais très inquiète à son sujet, mais il s'est vite remis. Le lendemain matin, il allait parfaitement bien.
    SAM : Personnellement, je lui ai parlé quelques fois. Jamais de grandes conversations, toujours des petits mots : bonjour, merci, au revoir... Il est souvent venu à la librairie, pendant son séjour. J'ai noté un petit détail, le concernant : il entend très mal de l'oreille droite.
    Sr ROSE : Oui, c'est vrai. J'ai remarqué cela, moi aussi. Quand on lui dit quelque chose, il tend toujours l'oreille gauche.
    TOUSSAINT : Reste à savoir où ce lascar a bien pu passer, maintenant !
    SAM : A mon avis, il a dû s'arranger pour disparaître très vite.
    TOUSSAINT : Oh, ça oui ! Il n'est sûrement pas reparti à pied le long des routes, à la vue de tout le monde !
    SAM : Il a dû partir en stop... ou bien en train.
    KASSI : Etant donné que sa santé paraît fragile, et vu qu'il y a très peu de voitures qui circulent sur les routes, tôt le matin, je pencherais plutôt pour le train. Après tout, la gare n'est qu'à un petit quart d'heure d'ici.
    SAM : Ce n'est pas impossible... Ce n'est pas impossible... TOUSSAINT : Qu'est-ce qui nous empêche de téléphoner à l'accueil pour vérifier ? On peut toujours leur demander s'ils n'ont pas vu quelque chose. La gare n'est pas très importante, et un pèlerin de Compostelle peut être remarqué assez facilement...
    SAM : Non, rien ne nous empêche d'essayer. Alors, allons-y.
            
    Scène 3 : l'enquête commence
    >Sam saisit le combiné du téléphone, compose le numéro de la gare et appuie sur le bouton du haut parleur pour que tout le monde puisse entendre la conversation.
    SAM : Allo ? Bonjour monsieur. Excusez-moi de vous déranger. Je vous appelle du monastère Saint Bonaventure. Figurez-vous que l'on vient de nous dérober un objet de valeur. Nous pensons qu'il est possible que le voleur ait pris le train, ce matin, et nous voudrions savoir si quelqu'un l'a vu monter dans un wagon.
    L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Oh, cela m'étonnerait beaucoup que quelqu'un ait pris un train ce matin car le premier train de la journée arrive dans tout juste 5 minutes. Il y a eu de fortes perturbations, ces dernières heures. Des problèmes de ligne. Le trafic ne reprend que maintenant.
    SAM : Tous les passagers qui voulaient prendre un train aujourd'hui sont donc encore sur le quai ?
    L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Oui, ils sont tous là... à part ceux qui sont repartis chez eux, bien sûr. Il doit y avoir à peu près une vingtaine de personnes qui attendent. Certaines depuis un bon moment !
    SAM : A tout hasard, est-ce que vous pourriez me dire si, parmi les gens qui attendent, il y a un homme moustachu, d'environ soixante ans, avec un sac à dos. C'est une personne qui fait le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle.
    L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Attendez un instant... je vais regarder par la fenêtre du bureau qui surplombe les voies... Je suis assez loin et un peu en hauteur... Il faudrait descendre sur le quai pour voir tout cela de plus près, mais je n'ai pas le droit de quitter mon poste... SAM : Ce n'est pas grave. Faites ce que vous pouvez de là où vous êtes.
    L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Alors, voyons voir... je suis devant la fenêtre... Euh... Des hommes ayant à peu près l'âge et le physique que vous m'indiquez, je n'en vois que... trois ou quatre, me semble-t-il. Deux parlent avec des femmes qui ont l'air d'être leurs épouses. Un autre discute avec des enfants... Il y a également un monsieur moustachu qui est assis sur un banc, avec un sac à dos posé à côté de lui. Il est en train de téléphoner avec son portable.
    Sr ROSE : Mon Dieu ! C'est peut-être lui ! Oh, Samuel, demandez à l'agent s'il porte un pantalon marron et un pull vert. C'est ce qu'il avait, quand il était au monastère.
    SAM : Est-ce que vous pourriez me dire de quelle couleur sont ses vêtements ?
    L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Il porte un survêtement bleu marine. TOUSSAINT : Mince ! Alors, ce n'est pas lui... ou bien il a changé ses habits.
    SAM : Et les autres personnes ? Comment sont-elles habillées ? L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Les autres hommes moustachus ont des costumes de ville, me semble-t-il. Oui, c'est cela, des costumes de ville classiques. A part un, qui porte des vêtements très clairs.
    Sr ROSE : Je n'en suis pas tout à fait sûre, mais il me semble bien avoir aperçu un survêtement bleu posé sur le lit de sa chambre, quand il était ici. En fait, je ne me souviens plus très bien... C'est peut-être mon imagination qui travaille...
            
    Scène 4 : l'enquête progresse !
    SAM (s'adressant à l'agent) : Dites-moi, monsieur l'agent, de quelle oreille l'homme qui est assis sur un banc écoute-t-il son téléphone portable ? La droite ou bien la gauche ? Excusez-moi de vous demander ça, mais c'est pour essayer de l'identifier.
    L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Il écoute son mobile avec l'oreille droite. Oui, c'est bien la droite. Je le vois parfaitement de là où je suis. TOUSSAINT : Mince. Il entend de la droite ! Ce n'est donc pas lui ! On peut en être sûr, cette fois-ci !
    SAM : C'est bien la droite, vous en êtes absolument certain ? C'est-à-dire l'oreille qui se situe sur sa droite à lui ?
    L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Oui, c'est bien cela : l'oreille qui se situe sur sa droite à lui. Il n'y a pas d'erreur possible. Il parle avec son interlocuteur. Il parle même assez fort, me semble-t-il.
    TOUSSAINT : Bon, et bien maintenant nous sommes fixés. Ce n'est pas notre homme. Quelle déveine !
    KASSI : La chance ne nous a pas souri cette fois-ci, Toussaint, mais ne nous décourageons pas ! Notre voleur n'est peut-être pas si loin que ça ! S'il est bien sur le quai, alors ce peut être également l'un des trois autres moustachus !
    Sr ROSE : Mon Dieu, cette histoire commence à me donner le tournis. J'espère que mon cœur ne va pas lâcher ! Saint Antoine de Padoue, priez pour nous !
             
    Scène 5 : vers une solution inattendue ?
    L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Si vous le voulez, monsieur, je peux demander à un agent de sécurité d'aller fouiller l'un des autres hommes dont le signalement correspond à celui que vous m'avez donné. C'est peut-être l'un de ceux-là. On ne sait jamais. Mais il faut que vous en choisissiez un très vite. On ne pourra pas les fouiller tous. Le train entre en gare à l'instant et il repart dans une toute petite minute.
    Sr ROSE : Oh la la ! Qu'est-ce qu'on va faire ?
    TOUSSAINT : Oui, qu'est-ce qu'on va faire ? On choisit l'un des autres hommes moustachus ? On laisse tomber ?
    KASSI : Vierge Marie, toi qui vois tout dans la pleine lumière, inspire-nous quelque chose !
    SAM : Euh, monsieur l'agent, attendez un instant... Je viens d'avoir une idée. En fait, je crois qu'il y a une chance pour que l'homme qui a le portable soit bien celui que nous recherchons... Je suis même à peu près certain que c'est lui, maintenant. S'il vous plaît, pourriez-vous l'intercepter avant qu'il ne monte dans le train ?
    L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Vous êtes sûr de vous, monsieur ? Vous pensez qu'il s'agit bien de lui ?
    SAM : Oui, faites-moi confiance, vous pouvez y aller. Je suis quasiment sûr de moi.
    L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Bon, je lui envoie immédiatement le chef de gare ainsi qu'un agent de sécurité. Ils vont procéder à une fouille de son sac. Je les préviens tout de suite sur leur portable. Je vous rappelle ensuite, dès que j'ai du nouveau.
    SAM : D'accord. Je ne bouge pas. J'attends votre coup de fil.
         
    Scène 6 : l'explication de Samuel
    Sr ROSE : Mais, Samuel, comment pouvez-vous être certain que c'est bien lui ? Vous avez entendu ce qu'on nous a dit : cet homme-là entend de l'oreille droite. Or, celui que nous recherchons n'entend pas, ou, plus exactement, il entend mal.
    SAM : Je sais bien, sœur Rose... Je sais bien... Mais il existe une raison particulière pour laquelle un homme qui entend mal de l'oreille droite peut être obligé d'utiliser cette oreille, plutôt que l'autre, pour téléphoner avec un portable.
    TOUSSAINT : Ah oui ? Et quelle est cette raison ?
    SAM : Quand cet homme a un pace-maker. En effet, les pace makers - surtout les modèles anciens - sont très sensibles aux objets qui émettent des ondes électromagnétiques, comme les portables par exemple. Ces ondes peuvent les dérégler. C'est pourquoi les médecins recommandent toujours à leurs patients d'utiliser leurs portables avec l'oreille située du côté opposé au pace-maker; c'est-à-dire avec l'oreille droite, puisque le cœur se trouve à gauche. Et comme l'homme de la gare parlait fort, en utilisant son mobile, on peut supposer qu'il n'entendait pas très bien de l'oreille droite mais qu'il s'en servait uniquement parce qu'il était obligé. De plus, il faut savoir que les portiques d'aéroport peuvent eux aussi avoir un effet négatif sur ces appareils. Cela pourrait expliquer le premier malaise cardiaque qu'a eu notre homme, récemment. Et je ne serais pas étonné d'apprendre que c'est le four à micro-ondes de la cuisine du monastère qui a provoqué le second malaise de notre hôte, quand sœur Rose a fait réchauffer des restes, le soir de son arrivée. Cela arrive également assez souvent. Certaines personnes oublient toujours de faire attention. Avec le temps, elles ne se rappellent même plus qu'elles ont un pace-maker. Mais un peu de patience... nous n'allons pas tarder à avoir la réponse !
             
    Epilogue
    SAM (décrochant le téléphone qui se met à sonner) : Oui ?
    L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Oui, c'est l'agent d'accueil de la gare qui vous rappelle. Bingo, monsieur ! Vous avez vu juste ! L'homme est dans le bureau du chef de gare. On vient de fouiller dans son sac et on a trouvé - devinez quoi - une magnifique statuette représentant l'Enfant-Jésus ! Est-ce bien l'objet que vous recherchiez ?
    SAM : Oui, c'est tout à fait cela. C'est bien l'objet en question.
    Sr ROSE : Oh, Vierge Marie, Saint Antoine de Padoue ! Un miracle ! L'AGENT : Et bien permettez-moi de vous féliciter pour votre flair, monsieur. Vous avez réalisé là un très beau coup !
    TOUSSAINT : Ah oui, ça c'est vraiment formidable, Sam ! Bravo à toi ! Bravo à toi !!
    Sr ROSE : Oui, c'est formidable ! Je dirais même que c'est totalement inespéré !! Mère Abbesse ne va pas en revenir !!!
    SAM : Dites plutôt merci à Kassi qui sait attirer sur nous les grâces de la Vierge Marie !!
    KASSI : (rires) Et dites aussi merci à Saint Antoine de Padoue !
    SAM (s'adressant à l'agent) : Euh, pardonnez-moi, monsieur l'agent, mais j'aurais une toute dernière question à vous poser avant de raccrocher.
    L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Je vous en prie, allez-y.
    SAM : Pourriez-vous me dire si cet homme, que nous venons d'arrêter, a un pace-maker ?
    L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Un pace-maker ? Attendez, je demande ça au chef de gare qui se trouve encore avec lui. Patientez une toute petite seconde...
    SAM : Oui, j'attends. L'AGENT (à l'autre bout du fil) : Allo ? Oui, effectivement, l'homme a bien un pace-maker. Le chef de gare vient de lui demander. Il lui a répondu que oui.
    TOUSSAINT : Alors là, Vierge Marie, chapeau ! Je ne sais plus quoi dire !! Je savais que tu étais la Reine des cœurs... mais pas au point de détecter les pace-makers !
    Sr ROSE : Oui, chapeau !! Un très grand coup de chapeau à la Mère de Dieu... et à Saint Antoine !! C'est fabuleux !! Vraiment fabuleux !!! KASSI (se tournant vers une statuette de la Vierge Marie posée sur une étagère de la librairie, une merveilleuse Vierge qui sourit et qui a été réalisée par le célèbre sculpteur Yves le Pape) : Vraiment, mes amis, la petite aventure que nous venons de vivre est extraordinaire ! Tout à fait extraordinaire !! Je crois que l'on va en parler encore longtemps, et que l'on va même pouvoir l'écrire dans les annales du monastère !! Quel beau cadeau le Seigneur vient de nous faire là ! Vraiment, quel merveilleux cadeau en ce début de journée !! Mais avant d'aller répandre cette "bonne nouvelle" autour de nous, si je puis dire, prenons quelques instants pour remercier Celle qui vient de nous aider. Elle le mérite bien, non ? Pour Elle, chantons tous ensemble un Magnificat. Vous êtes d'accord ?
    >La chorale improvisée accepte avec joie et entonne allègrement le chant du Magnificat. Brahms participe à l'action de grâce, lui aussi, à sa manière, et ceci en aboyant plusieurs fois ! Waf ! Waf ! Waf !