• NAGASAKI : UN FORMIDABLE EXEMPLE D'ACCEPTATION DE LA SOUFFRANCE ET DE PARDON

    Le 9 août 1945, un bombardier B-29 a lâché une bombe atomique au-dessus de la ville japonaise de Nagasaki. Nous nous souvenons tous avoir étudié cet horrible épisode de l’histoire contemporaine sur les bancs du collège ou du lycée.
        
    Mais ce que nous savons peut-être moins, c’est que le pilote du bombardier s’est en fait trompé de cible. La bombe, qui aurait dû exploser au sud de la ville, a été malencontreusement lâché au-dessus du quartier chrétien d’Urakami, causant ainsi la mort de 8000 baptisés d’un seul coup. Lors du déblaiement du quartier, on a même retrouvé des corps calcinés avec le chapelet dans les mains.
        
    Le docteur Takashi Nagai (un médecin, membre de la Société Saint Vincent de Paul fondée par Frédérique Ozanam) a perdu son épouse au cours de cette journée tragique.
        
    Appelé par son évêque a témoigner de son expérience de la douleur, il a toujours dit que, selon lui, le fait que le bombardier se soit trompé de cible a été dû non pas à une erreur de pilotage mais, bien au contraire, à une volonté de Dieu Lui-même. Il a même prononcé un jour ces paroles absolument bouleversantes : "Nagasaki n’était-elle pas la victime choisie, l’agneau sans tache, holocauste offert sur l’autel du sacrifice, tuée pour les péchés de toutes les nations pendant la deuxième guerre mondiale ?"
        
    En écoutant ces paroles, on peut se dire qu’elles sont profondément injustes. Voire même scandaleuses. En effet, comment Dieu, qui est Amour, aurait-Il pu souhaiter que des enfants appartenant à sa propre famille meurent pour expier les péchés des autres ? Cela nous semble totalement impossible !
        
    Pourtant, en réfléchissant bien, on peut se faire la petite réflexion suivante : si cette bombe avait décimé un quartier à forte majorité "nationaliste", l’hécatombe aurait sûrement fait naître des sentiments de vengeance chez les parents des victimes. Et dans ce cas, Dieu sait ce qu’il serait advenu d’encore pire entre les japonais et les américains par la suite ! Oui, Dieu sait quelles atrocités auraient été commises pour venger le sang de ces milliers d’innocents !
        
    Or, le fait que ce soit des chrétiens qui aient été touchés (c’est à dire des gens qui, par leur lien à Jésus, conçoivent l’acceptation de la souffrance), et bien cela a entraîne non pas des actes de représailles ou de méchanceté de la part des survivants, mais des actes de pardon et de réconciliation, des appels instants à la restauration des liens fraternels entre les peuples en guerre, des prières…
        
    Cela, de surcroît, a sûrement permis aux victimes de devenir, au Ciel, de très puissants intercesseurs pour la paix…
        
    Toujours est-il qu’ainsi, l’action "tentaculaire" du mal a été totalement paralysée. L’onde de choc que la bombe a provoquée s’est retrouvée complètement annulée, jugulée, étouffé… et, avec le temps, c’est la vie qui a repris ses droits.
        
    Depuis, il y a un dicton japonais qui dit: "Hiroshima crie, Nagasaki prie".
        
    Si vous souhaitez avoir plus d’informations sur ces événements, je vous invite à lire le livre de Paul Glynn : "Requiem pour Nagasaki", aux éditions Nouvelle Cité, 1994.