• POURQUOI L'EGLISE NE SEPARE PAS PROCREATION, CREATION, SEXUALITE ET MARIAGE

    Les positions de l'Eglise sur certains sujets modernes (notamment sur la sexualité) peuvent paraître totalement "décalées", aux yeux de certains; surtout si l'on prend comme point de référence notre époque actuelle.
    Ce qu'il serait pourtant intéressant d'essayer de comprendre (mais, malheureusement, nous ne faisons pas toujours cet effort), c'est que ses positions - loin (TRES loin !) d'être simplement "arbitraires" - sont en réalité le résultat d'une réflexion logique et cohérente.
        
    Peut-être les petites réflexions suivantes aideront-elles certains à mieux "saisir" la "philosophie" qui sous-tend les positions du Magistère sur la sexualité...
    En tous les cas, je vous les livre.
        
    A-L'EGLISE NE SEPARE PAS "CREATION" ET "PROCREATION"
        
    P
    our l'Eglise, l'homme est constitué d'un "corps" (qui est sa partie "matérielle") et d'une "âme" (qui est sa partie "spirituelle").
    L'âme étant "spirituelle", elle ne peut pas être produite par les parents au moment de la procréation (c'est l'erreur que commettent les traducianistes).
    Elle ne peut pas non plus être le fruit de l'évolution des cellules de l'embryon (la matière, en effet, ne peut pas produire l'esprit; pas plus que l'arbre ne peut produire les oiseaux !).
    Pour l'Eglise, la naissance d'un être humain est donc le fruit d'un "partenariat" (si l'on peut dire) entre DIEU (qui est le Seul à pouvoir donner une âme à un enfant-à-naître) et les HOMMES (qui, eux, donnent le corps à l'enfant au moment de la procréation, quand l'ovule est fécondée).
    C'est ce qui explique que l'Eglise soit très opposée à l'avortement.
    Pour elle, se séparer d'un enfant-à-naître équivaut à tuer un être qui est appelé par Dieu à avoir non seulement un "corps", mais, aussi, une "âme immortelle". Il y a donc une faute grave.
        
    B-L'EGLISE NE SEPARE PAS "PROCREATION" ET "SEXUALITE"
        
    Pour l'Eglise, l'amour humain n'est vraiment "total" que lorsqu'il est à la fois "charnel" ET "spirituel".
    Comme nous le comprenons bien, cela s'explique par le fait que l'homme est constitué d'un "corps" et d'une "âme" et que, s'il ne prend pas en compte ces DEUX composés, l'amour humain reste "partiel" et "incomplet" (on peut ne pas être d'accord, mais ce n'est pas illogique).
    Or, pour que l'amour soit "charnel" ET "spirituel" (donc "total"), il faut qu'il soit ouvert à l'autre (c'est à dire au conjoint) MAIS AUSSI à Dieu.
    Et pour être ouvert à Dieu, il faut qu'il soit ouvert au don de la vie.
    En effet, c'est le DESIR MEME de Dieu de "créer" quand les parents "procréent" (Dieu n'est jamais fermé à la création d'un être vivant).
    Pour l'Eglise, le fait d'avoir recours aux moyens de contraception (autres que les moyens "naturels", bien sûr) revient donc à vouloir faire de l'amour un acte exclusivement "charnel".
    Il manque alors à cet acte son côté "spirituel", ce qui le dénature (nous dit-elle).
        
    C-L'EGLISE NE SEPARE PAS "SEXUALITE" ET "MARIAGE"
        
    Pour l'Eglise, la sexualité ne peut pas être séparée du désir de donner naissance à un enfant.
    A partir de là, il est clair qu'il faut une "garantie", avant l'union charnelle des parents, pour que la famille n'éclate pas, après cette union, et que l'enfant qui a été "créé" par Dieu (en parallèle de la "procréation") ne soit pas orphelin. Cela est logique là encore.
    Cette "garantie" qui fonde l'unité du couple et la stabilité de la famille, pour l'Eglise, c'est le mariage (c'est un sacrement très important, pour elle).
    L'importance du mariage, me semble-t-il, ne repose pas uniquement sur le fait qu'un enfant doit avoir des parents.
    J'ai le sentiment qu'il repose aussi sur d'autres points (j'en cite ici deux qui me viennent spontanément à l'esprit) :
        
    1)-L'homme étant constitué d'un "corps" et d'une "âme", l'union de deux êtres n'est vraiment parfaite que lorsque les "corps" ET les "âmes" sont unis.
    Or, pour que les âmes soient parfaitement unies, il faut que les parents se soient promis l'un à l'autre de rester ensemble pendant toute la vie, avant leur union charnelle.
    Avoir des relations sexuelles sans être marié, pour l'Eglise, c'est donc "négliger" l'importance de l'union des âmes (dans l'union libre, en effet, on se réserve le droit de quitter l'autre quand on veut).
        
    2)-Cette union des âmes est également très importante car si les corps s'unissent et se séparent ensuite, il peut alors y avoir de très grosses blessures et de très gros déchirements dans les coeurs (l'union des corps, en effet, laisse toujours des traces profondes en l'homme).
    Unir les âmes avant d'unir les corps, ce n'est donc rien d'autre, pour l'Eglise, qu'une manière de PROTEGER L'AMOUR.
        
    CONCLUSION
        
    Voilà, je pense, ce qui explique (en partie, du moins) les positions du Magistère sur le mariage et sur la régulation des naissances (voir aussi, pour ceux que ça intéresse : Humanae Vitae, l'encyclique de Paul VI sur le mariage et la régulation des naissances).
        
    On peut ne pas être d'accord avec cette vision des choses, bien sûr !
    Mais avouons franchement que l'on ne peut pas dire qu'elle soit incohérente !
    Il y a une "logique", une "philosophie", qui sous-tend tout cela.
    Peut-être pourrions-nous simplement essayer de la comprendre...