• LES FRERES FRANCISCAINS DE MEDJUGORJE ET LA QUESTION DE L'OBEISSANCE (réflexion personnelle)

    Une petite réflexion de votre serviteur...
        
    Depuis longtemps, les opposants à Medjugorje cherchent à faire passer l’idée que ce mouvement prend sa source dans la désobéissance.

    Si vous me le permettez, j’aimerais dire quelques mots à ce sujet.
         
    Il y a de nombreuses années, j’ai eu la chance d’être animateur pastoral dans un collège de ma région.
    Ce travail passionnant m’a appris que vivre l’obéissance n’était pas toujours aussi évident que l’on pourrait le croire, dans l’Eglise.
         
    Pourquoi cela ? Tout simplement parce que l’on a plusieurs "supérieurs hiérarchiques" (ou, si vous préférez, plusieurs personnes susceptibles de nous donner des orientations à suivre) et que, parfois, toutes ces personnes ne sont pas d’accord sur ce qu’il convient de faire ou de ne pas faire.
        
    Il y a le prêtre qui administre la paroisse, le prêtre qui a en charge les aumôneries de la paroisse, le coordinateur des aumôneries au niveau local, le coordinateur des aumôneries au niveau diocésain, le chef d’établissement, les parents d’élèves et les catéchistes qui peuvent eux aussi exprimer des souhaits (au niveau des célébrations, des temps forts...)...
         
    Or, quand il y a des désaccords entre ces personnes, on est obligé de faire des choix. Et, inévitablement, ces choix nous mettent en "porte-à-faux" par rapport aux gens qui auraient voulu faire autrement.
    D’autant plus que l’évêque n’intervient pas systématiquement sur tout et qu’il ne tranche pas automatiquement tous les "conflits". Il nous laisse aussi nous débrouiller entre nous. Sinon, il passerait sa vie à régler des différends !
         
    Avec les Franciscains de Medjugorje, je crois que l’on est dans une situation assez similaire :
    Les Franciscains doivent obéir à l’évêque du lieu, bien évidemment, mais aussi à ceux qui représentent la famille franciscaine (le responsable de la Province à laquelle ils appartiennent, éventuellement l’Abbé du monastère dont ils dépendent...).
         
    Un jour, un prêtre Franciscain qui était de passage dans ma paroisse m’a dit que, dans le cas de certains désaccords, il pouvait arriver que la famille franciscaine ait une voix plus forte que celle de l’évêque.
    Un autre prêtre, qui participait lui aussi à la conversation, a ajouté que l’on parlait parfois des "ordres exempts" quand on parlait des grands ordres religieux comme celui des Franciscains.
         
    Nous comprenons donc un petit peu mieux que dans un cas aussi particulier que celui des apparitions de Medjugorje - où il y a des divisions aussi bien dans le clergé diocésain que chez les Franciscains -, on peut se retrouver face à des situations extrêmement complexes où, parfois, il peut être facile de dire que telle personne a "désobéi" alors que cette personne n’a fait en réalité qu’obéir à une autre personne qui n’était pas du même avis que la première !
         
    C’est pourquoi je pense qu'avec Medjugorje, il faut vraiment regarder les choses à la loupe avant d’affirmer qu’untel a désobéi; ce qui ne veut pas dire, bien évidemment, qu'il n'a pas pu y avoir de cas de désobéissance (tout homme est pécheur).
    Mais cette prudence de notre part est nécessaire, d’autant plus qu’il est déjà arrivé que des Franciscains de Medjugorje aient été accusés d’avoir désobéi... avant d'être blanchis par le Vatican.