• Alexandre Auboyneau-Iaschine a très gentiment accepté de répondre à quelques questions pour nous aider à mieux connaître son association "Eclaireurs de paix". Cette interview – au cours de laquelle il parle également de Cyrille Auboyneau et de Marija Pavlovic-Lunetti - a été réalisée en été 2013.
         
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    Eclaireurs de paix 
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    Question 1
    Alexandre, pourriez-vous nous présenter votre association et nous dire comment elle est née ?
    A Medjugorje, la Sainte Vierge nous dit de prier pour comprendre le plan que Dieu a pour chacun de nous. Marie nous dit que nous sommes dans un temps de grâce et que ce temps est son temps. La Vierge nous conduit vers un temps de Paix et Elle a besoin de chacun de nous.

    L'association "Eclaireurs de Paix" est née dans la prière, du désir de ses fondateurs de répondre à l'appel de la Vierge Marie. Nous organisons toute l'année des pèlerinages à Medjugorje ainsi que des rencontres en France.
        
    Question 2

    Etes-vous nombreux à vous occuper de cette association ?
    A l'origine, nous sommes trois amis, réunis par Marie. Depuis, d'autres personnes nous rejoignent pour nous aider ponctuellement et surtout nous accompagner de leurs prières.

        
    Question 3

    Comment avez-vous connu Medjugorje et pourquoi ce lieu vous a-t-il autant touché ?
    Pour ma part, Medjugorje a toujours occupé une place particulière dans ma famille. Mon oncle, Cyrille Auboyneau, s'y est rendu au début des apparitions. Devenu ami des voyants et du Père Jozo, il y a vécu pendant 7 ans. Il a écrit plusieurs livres sur Medjugorje.

    Comme tant d'autres personnes, à Medjugorje j'ai fait l'expérience sensible de l'amour de Dieu. J'ai rencontré Marie : sa présence et ses messages ont bouleversé ma vie.
        
    Question 4

    Votre oncle, Cyrille Auboyneau, nous a quitté en 2003. Pour ceux qui ne l’ont pas connu, pourriez-vous nous parler un peu de lui ?
    Cyrille était un amoureux de la Sainte Vierge, né d'un père catholique et d'une mère orthodoxe. Il a mis sont intelligence au service de la foi. Après une triple formation de droit, philosophie et théologie, il a tout quitté pour aller vivre à Medjugorje et partager la vie des villageois.

    Plus tard, il a consacré sa vie à témoigner à travers le monde des apparitions et des messages de Medjugorje. Il apportait un éclairage singulier touchant à la fois le coeur et l'esprit. C'était aussi une personnalité originale, drôle, pleine de fantaisie.
        
    Question 5

    Qu’est-ce qui caractérise les pèlerinages à Medjugorje avec l’association "Eclaireurs de paix" ?
    De tous les lieux où Elle est apparue, Marie nous dit que c'est à Medjugorje qu'Elle est la plus heureuse. Elle dit également désirer nous donner des messages comme jamais auparavant depuis le commencement du monde.

    Nous voulons nous ouvrir pleinement à la grâce de ce lieu béni quotidiennement par la présence de la Vierge. Nous nous mettons à l'écoute de ses messages. Notre guide, c'est Marie. Nous allons prier sur des lieux d'apparitions où la Vierge a fait des choses particulières.
    Certains de ces lieux sont peu connus. Je pense par exemple à cet endroit retiré sur la colline des apparitions où Marie a montré la chapelle qu'Elle désire y faire construire un jour.
    Chacun de ces lieux a une signification particulière.
    Chaque jour nous écoutons des enseignements sur les messages de Marie. Ils sont d'une profondeur incroyable pour qui sait les lire et la Reine de la Paix nous demande de les lire tous les jours...
    Marie nous dit que Dieu a un grand plan pour le salut du monde entier à travers Medjugorje. Chacun de nous est important dans ce plan.
    Pour pouvoir accueillir ce que la Vierge veut nous communiquer, nous évitons les distractions : le temps pour le shopping est limité, les téléphones sont éteints. Nous nous consacrons à la prière.
    La plupart de nos pèlerinages sont hébergés dans la pension de la voyante Marija Pavlovic-Lunetti.
        
    Question 6

    Pourriez-vous nous dire comment se passe l’accueil, chez Marija ?
    Depuis le 25 juin 1981 et jusqu'à ce jour, Marija voit quotidiennement la Vierge Marie. Chaque jour, elle prie avec la Mère de Dieu, la regarde dans les yeux. Sa personnalité est nécessairement empreinte de ses rencontres quotidiennes avec Marie.

    Un jour, pour son anniversaire, la Sainte Vierge a fait un cadeau à Marija : Elle l'a embrassée sur la joue. Marija a dit qu'il était impossible de décrire le sentiment incroyable provoqué par ce baiser. Cependant, devant l'insistance de ceux qui l'interrogeaient, Marija a essayé d'expliquer ce qu'elle avait ressenti. Elle a dit que ce baiser avait traversé tout son être. Elle a ressenti : "La Mère". 
    Je suis touché par le caractère maternel de Marija. Elle est d'une grande sagesse, exigeante mais toujours aimante. Il y a tant d'amour chez Marija ! Son témoignage m'aide beaucoup dans ma conversion personnelle.
    Marija a ressenti dans le coeur le désir de créer chez elle un lieu pour accueillir des pèlerins. Elle a voulu fonder un centre de spiritualité au service des messages. Le bâtiment est bien conçu : il compte plusieurs chapelles, un espace pour écouter les témoignages, une grande terrasse avec une vue imprenable sur la colline des apparitions... nous sommes au pied du Podbrdo !
    Même quand Marija n'est pas là (elle ne peut pas toujours être à Medjugorje), c'est toujours une grande grâce de pouvoir se recueillir et prier dans sa petite chapelle privée.
        
    Question 7

    Y a-t-il un lien particulier entre Marija et les pèlerins français ?
    Marija connaît la France : elle y a fait son voyage de noce. Naturellement, elle s’intéresse à notre pays. Elle est heureuse d’accueillir des pèlerins français chez elle.

        
    Question 8

    Pour conclure, y a-t-il une chose que vous aimeriez dire ? Peut-être quelques mots à l’intention de ceux qui sont les plus sceptiques par rapport à Medjugorje...
    Le Cardinal Hans Urs von Balthazar a dit : "Il n'y a qu'un seul danger avec Medjugorje, c'est de passer à côté."

    Medjugorje est un événement unique dans l’histoire de l’Eglise. Jamais auparavant la Vierge n’est apparue quotidiennement pendant un temps si long, donnant autant de messages. Il est normal que cela nous interpelle et puisse susciter des questions.
    Nous devons reconnaître que nous sommes dans un temps particulier. Marie nous dit que c’est seulement dans la prière que nous pourrons comprendre la raison de sa venue... Elle nous dit être venue accomplir ce qu’Elle a commencé à Fatima.
    Il est difficile d’approcher ce qui se passe à Medjugorje sans y avoir été. Nous voyons de si beaux fruits. Bien sûr, il y a des guérisons physiques, mais les plus beaux miracles sont peut-être ceux qui se produisent dans les cœurs. On ne compte pas le nombre de familles réconciliées, les personnes retournant à la foi, les vocations dans l’Eglise, les addictions guéries, les déprimés trouvant la joie, etc.
    L’Eglise autorise chacun à se rendre à Medjugorje. Il n’est pas nécessaire d’attendre la reconnaissance des apparitions par le Vatican : les apparitions de la rue du Bac n’ont jamais été reconnues et pourtant le Saint Père Jean-Paul II s’y est rendu !


  • Cette interview de Yolaine (qui est une personne que nous connaissons bien depuis que nous avons lu son témoignage sur la guerre de Bosnie et sur les signes surnaturels à Medjugorje) a été réalisée le mercredi 26 octobre 2005.
        
    RV : Yolaine, pourriez-vous nous dire où vous avez fait l'expérience du "repos dans l'Esprit" pour la première fois ?
        
    YOLAINE : J'étais partie à Medjugorje pour faire un pèlerinage. Je crois que c'était en 1992. Au cours de cette retraite, nous sommes allés à Siroki Brijeg (NDLR : un village situé à environ 30 kilomètres de Medjugorje, où réside le père Jozo). C'est un lieu qui est très particulier puisqu'il y a eu 30 franciscains qui ont été brûlés. Parmi eux, il y avait quatre jeunes de 20 ans. Ils n'ont pas voulu renier le Christ. Donc, on les a brûlés. Et ça se sent d'ailleurs quand on arrive devant cette place. On sent qu'il s'est passé quelque chose d'extrêmement fort. On sent la présence de ces franciscains.
        
    RV : Cet épisode s'est-il passé sous la domination turque ou bien pendant la période communiste ?
        
    YOLAINE : Pendant la période communiste.
        
    RV : Pourriez-vous nous dire comment se déroulent les rencontres pendant lesquelles le charisme du "repos dans l'Esprit" est donné ?
        
    YOLAINE : En fait, nous sommes dans cette église. Là, il y a vraiment la foule. On n'entend pas une mouche voler ! Tout le monde est vraiment captivé par la voix du père Jozo. Il a un crucifix entre ses mains, il parle avec son cœur… c'est quelque chose d'assez prenant et étonnant. D'ailleurs, je voudrais vous dire que le charisme du "repos dans l'Esprit" n'est donné que si l'ambiance s'y prête. Si il y a un peu trop d'agitation, si il y a l'un des prêtres qui est agité – ils sont souvent une dizaine à l'accompagner - alors le père Jozo revient pour dire : "Excusez-moi, mais ce n'est pas possible". Ca a été le cas, une fois, avec un prêtre qui avait une voix tonitruante. Donc, pour recevoir l'effusion de l'Esprit Saint, il faut vraiment qu'il y ait une ambiance qui s'y prête. Il faut un climat de prière et de silence, et aussi que le cœur soit grand ouvert à ce charisme.
        
    RV : Comment se passe le moment où les prêtres imposent les mains aux gens ?
        
    YOLAINE : D'abord, j'aimerais vous dire une chose. Quand ce charisme est donné, il y a des personnes qui tombent et d'autres qui ne tombent pas. Or, il faut savoir que l'on reçoit exactement les mêmes grâces. Il ne faut pas croire que c'est plus "mortifiant" de ne pas tomber. Quand les prêtres mettent leurs mains bénies sur notre tête, chacun a sa particularité, sa sensibilité, son tempérament… Ils nous confient à Dieu et parlent avec leur cœur. Les choses sortent et ce n'est que de l'amour. Mais je crois que quand ils commencent à mettre leurs mains sur notre tête, ils ne sont pas forcément maîtres de la situation. Quand on tombe, on tombe plutôt vite et on n'a pas le temps d'entendre. On est un peu comme dans un brouillard. Mais je pense qu'un prêtre qui fait cela, c'est que quelque part il y croit et, donc, il se laisse faire. Il faut savoir qu'au temps des premiers apôtres, cette effusion de l'Esprit Saint existait.
        
    RV : Mais comment se passe l'imposition des mains, exactement ? Les gens sont-ils assis ? Debout au milieu de l'allée ?
        
    YOLAINE : Avant que les prêtres nous donnent ce charisme, nous nous mettons tous en file indienne, en rangée, et nous restons immobiles. On ne bouge pas. Et les prêtres, de personne à personne, nous imposent les mains. Bien sûr, si on est dans les derniers rangs, on commence à voir les gens tomber. Personnellement, je suis tombée à plusieurs reprises.
        
    RV : Qu'est-ce qui fait que l'on tombe, exactement ? Est-ce une "force" qui vous propulse par terre ? Et comment cette "force" vient-elle ? Sort-elle des mains du prêtre ? De son regard ?
        
    YOLAINE : Je vais vous parler de ce que j'ai vécu. La première fois que je suis tombée, je vais vous dire franchement : c'est incroyable, c'est comme si on avait pas de jambes ! C'est-à-dire que les jambes ne sont pas là ! On n'y comprend rien. On se retrouve par terre, et on ne se fait pas mal. C'est un peu comme si on était dans du coton. C'est inimaginable, Un peu aussi comme si on "lévitait".Oui, voilà, je viens de trouver le mot. On n'a plus les pieds sur le sol, et, tout d'un coup, on part comme ça… comme si on volait un peu…  et on se retrouve par terre. Et là, à ce moment-là, quand nous sommes par terre, on a l'impression d'être enveloppé par une lumière, par une présence que l'on ne voit pas. "Enveloppé" est vraiment le mot qui convient. Si vous voulez, on est comme dans une immense sagesse, dans une présence aimante… En même temps, curieusement, on peut aussi se vider et se mettre à pleurer sur l'existence qu'on a eue, sur nos péchés et tout ce qu'on a fait de moins bien, sur les souffrances que nous avons reçues. C'est comme si c'était lavé. Oui, comme si c'était lavé. Et il est vrai qu'on peut rester 5 bonnes minutes comme ça, voire beaucoup plus, car il y a des gens qui restent beaucoup plus longtemps.
        
    RV : Pourriez-vous nous expliquer également ce qui fait que l'on se relève à un moment donné ? Comment une personne se dit-elle : "Maintenant, c'est fini, je me relève" ?
        
    YOLAINE : Quand on est par terre et que l'on se trouve dans cette "enveloppe d'amour", on perçoit quand même ce qui se passe autour. On est un peu comme dans un autre monde… et puis tout d'un coup notre conscience revient et, effectivement, si on dit à notre conscience : "Debout !", alors on peut très bien se mettre debout. Pas dans la foulée, bien sûr, parce qu'on n'a plus ses jambes. Je ne pense pas qu'on puisse avoir le réflexe ou le mental pour se dire : "Je me remets debout tout de suite". Par contre, je pense qu'au bout de plusieurs fois où on est tombé, on peut y résister et on peut s'empêcher de tomber.
        
    RV : Justement, à ce sujet, pensez-vous qu'il y ait des gens qui se laissent tomber exprès ?
        
    YOLAINE : Il est vrai qu'il m'est arrivé de m'interroger. Quand on tombe pour la première fois, il est certain que c'est indépendamment de notre volonté. On n'a pas de jambe. On est comme une poupée de chiffon. Mais, si on reçoit ce charisme souvent, je pense que le mental peut nous faire dire que l'on va tomber. Je sais que la communauté des Béatitudes a voulu arrêter parce que, justement, il y avait des gens qui se faisaient tomber comme ça, et, donc, ça n'avait plus sa raison d'être. Il ne faut pas faire n'importe quoi. Récemment, je suis allée à Lourdes où il y avait le père Manjakal qui a lui aussi ce charisme. Tout le monde tombait comme des mouches. Moi, j'avais décidé que je ne tomberai pas… et puis, finalement, je suis tombée ! Mais il est vrai que je me demande parfois si ce n'était pas de ma propre initiative.
        
    RV : D'après vous, quel est "l'utilité" de ce charisme ? Et que peut-il apporter à une personne, à long terme ?
        
    YOLAINE : Je vais vous parler de choses que je connais. Dans ma famille, nous sommes souvent allés à Medjugorje, du moins les femmes de la maison ! J'ai donc une de mes filles qui y est allée alors qu'elle avait environ une vingtaine d'années, avec d'autres jeunes, et quand elle est revenue, c'est moi qui ait ouvert la porte : face à moi il y avait quelqu'un d'autre. Son visage était rayonnant et beau, son sourire était vraiment pur. Ca lui a complètement changé la vie. Comme elle était jeune, son expérience a peut-être été plus "mystique"; je ne sais pas si on peut employer le mot "mystique". Par contre, quand on est plus mûr, on prend cela comme une grâce… mais ça ne va pas transformer nos vies. Comme vous le savez, ce qui transforme nos vies, ce sont surtout les sacrements et puis, bien sûr, le fait d'aspirer à cette sainteté, comme nous le désirons tous plus ou moins. Alors, le "repos dans l'Esprit" est simplement un signe qui nous rappelle que l'Esprit Saint existe, qu'il est là pour nous aimer, nous aider, nous soutenir, mais je ne pense pas que ça va changer nos vies. Tout dépend, en fait, de ce que l'on a vécu avant cette première expérience. Jésus se sert de tout pour amener les gens vers lui. Pour moi, j'ai la foi depuis que je suis toute petite. C'était donc juste une expérience. Comme je vous l'ai dit, je reviens toujours aux sacrements. Ce sont vraiment les sacrements qui nous transforment.
        
    RV : On pourrait donc résumer tout cela en disant que le "repos dans l'Esprit" est un charisme qui peut aider à trouver la foi ou à la redynamiser, mais qu'il ne suffit pas à lui seul car il faut ensuite pratiquer ?
        
    YOLAINE : Dans le cas de ma fille, je pense que ça a plus que dynamisé sa foi. Ca a vraiment été un chemin pour sa vie future. Maintenant, elle fait le catéchisme. Ca a été un sacré cadeau du ciel !
        
    RV : Merci beaucoup, Yolaine, pour ce beau témoignage !


  • Cette interview a été réalisée le 17 juin 2003. Yolaine, qui connaît très bien Medjugorje, est mariée, mère de quatre enfants et trois fois grand-mère.
        
    RV : Yolaine, quand et comment avez-vous entendu parler de Medjugorje pour la première fois ?
        
    YOLAINE : Et bien c'était dans le journal "Le Figaro". Il y avait un petit article de trois lignes dans lequel on parlait de Medjugorje et, donc, des apparitions. J'y ai cru immédiatement parce que je faisais le catéchisme depuis déjà un certain temps, et je me suis dit que c'était un ultime appel de la Sainte Vierge qui s'adressait au monde entier. A partir de cette lecture, j'ai voulu partir très vite à Medjugorje.
        
    RV : Qu'est-ce qui a fait que vous y ayez cru si rapidement ? Vous auriez pu souhaiter attendre une reconnaissance officielle avant de vous y rendre.
        
    YOLAINE : Non, car quand j'ai lu cet article, c'était pour moi, je le répète, l'ultime appel de la Sainte Vierge qui s'adressait au monde entier. Donc, j'y ai vraiment cru tout de suite.
        
    RV : Quand êtes-vous allée pour la première fois chez la "Gospa" ?
        
    YOLAINE : C'était en juillet 1985. A ce moment-là, c'est vrai, il n'y avait pas beaucoup de pèlerins. Mais j'étais très très très très émue ! Quand je suis arrivée sur cette terre, j'ai rencontré les voyants mais cela a été assez fugitif car nous étions deux ménages à faire le voyage. Il y avait un couple qui ne croyait pas. Donc, nous étions un peu "assis entre deux chaises". Quand je suis repartie, j'étais pleine, pleine de joie, mais je n'avais qu'une seule idée en tête : c'était de revenir.
        
    RV : Ces moments "fugitifs" durant lesquels vous avez vu les voyants, était-ce pendant des apparitions ?
        
    YOLAINE : Non, en fait, je les ai rencontré tout à fait par hasard. On parlait des voyants, avec un marocain, et tout d'un coup il m'a dit : "Retournez-vous !" Lorsque je me suis retournée, il y avait quelques voyants qui étaient là. Donc, j'ai pu les saluer. Mais j'avoue que je n'étais pas obnubilée par le fait de les rencontrer. Vraiment, pour moi, Medjugorje était une terre mariale. Avant tout mariale.
        
    RV : Pourtant, si j'ai bonne mémoire, les apparitions étaient encore quotidiennes pour la plupart des voyants, en 1985, et elles devaient avoir lieu à 18h40 dans l'église Saint Jacques…
        
    YOLAINE : Non, c'était au presbytère.
        
    RV : Ah, déjà ?
        
    YOLAINE : Oui, c'était au presbytère parce que l'on interdisait aux enfants d'aller à l'Eglise. Pour les apparitions, bien sûr, pas pour les messes ! Ils ne se cachaient pas, mais ils obéissaient à ce que disait le diocèse. Il y avait là une petite foule, si l'on peut dire, qui se pressait derrière la porte du presbytère et qui attendait pour apercevoir les voyants. Et c'est là, aussi, que j'ai pu les voir descendre la dizaine de marche du presbytère.
        
    RV : Mais vous n'avez pas pu y entrer personnellement ?
        
    YOLAINE : Non.
        
    RV : Pourriez-vous nous expliquer dans quelles circonstances vous êtes retournée à Medjugorje, la deuxième fois ?
        
    YOLAINE : C'était en 1992. Juste au début de la guerre. J'avoue que je suivais ce conflit de très très très près. Un matin, vers 4h, j'ai entendu, dans ma chambre, une voix qui disait de manière très très très forte : "La Bosnie Herzégovine !" Toute ma chambre en était pleine… mais c'était quelque chose d'inexplicable. Quand je me suis réveillée – mais, en fait, c'était comme si j'étais déjà réveillée – mon cœur était plein de la Bosnie Herzégovine. Bien sûr, je n'avais pas compris ce qui allait se passer dans la journée… Je me suis donc levée avec cette "Bosnie Herzégovine" au fond de moi, et c'était quelque chose d'extrêmement troublant. J'ai pris mon petit déjeuné et j'ai passé ma matinée avec le nom de ce pays dans mon cœur. Comme je vous l'ai dit, c'était un phénomène que l'on ne peut pas expliquer… et tout à fait hors du commun ! 
        
    RV
    : Quelque chose que l'on pourrait qualifier de "surnaturel" ?
        
    YOLAINE : Quelque chose de surnaturel… mais en même temps de très "naturel", car ce n'était pas un rêve !
        
    RV : Que s'est-il donc passé, ensuite, au cours de cette fameuse journée ?
        
    YOLAINE : Et bien à 14h, un cousin m'appelle. Je ne l'avais jamais entendu auparavant. Il me dit : "Je reviens des caves ! Je reviens de la Bosnie Herzégovine !!" Il pleurait. Il était pharmacien sans frontière. Il venait de voir mourir une jeune femme de 20 ans. Il me dit : "Yolaine, je t'en supplie. Fais quelque chose. Tu as du temps. Je t'en supplie ! Fais quelque chose !" A ce moment-là, je lui ai répondu : "Oui, oui, je vais faire quelque chose. Mais quoi ?" Il me dit : "Et bien tu n'as qu'à aller dans les écoles et demander des dessins et des cartes postales que l'on va envoyer à l'OTAN et à l'ONU". Moi, je me suis dit que j'allais faire quelque chose, mais que ce serait plus concret que cela. Puis, nous nous sommes dit au revoir. Notre conversation a duré 5mn. Pas plus.
        
    RV : Et puis ?
        
    YOLAINE : Ensuite, j'ai pris mon manteau car c'était l'hiver. Nous étions au début de l'année 92. Je suis descendue dans la rue et, au bout de deux minutes, j'ai rencontré une personne par l'intermédiaire de laquelle j'ai pu obtenir un entrepôt. Personnellement, j'avais tout de suite compris que ce dont les gens avait le plus besoin, en Bosnie, c'était de vivre et de vêtements. J'avais compris cela dans mon cœur. Cette personne m'a également donne l'adresse d'un certain Jean-Claude Terrien, qui était alors responsable des cars et des pèlerinages. De ce pas, je suis donc allée chez lui. Quand je lui ai raconté ce que je voulais faire, Jean-Claude Terrien a pris son téléphone et il a appelé un ami qui se trouvait à Carquefou et qui s'occupait de la banque alimentaire avec un notaire de la ville (NDLR : Carquefou est le chef lieu de la Loire-Atlantique). Dès le lendemain matin, j'ai eu un rendez-vous. Et là, au cours de ce rendez-vous, en quelques minutes seulement, ils m'ont dit qu'ils avaient un camion de trente tonnes, mais qu'ils n'avaient ni le "cerveau" ni les "bras" pour le remplir et l'envoyer à Mostar. Mostar, il faut que vous le sachiez, est situé pas très loin de Medjugorje; à environ 25-30 kilomètres.
        
    RV : C'est là que se trouve l'évêché dont dépend la paroisse de Medjugorje, d'ailleurs.
        
    YOLAINE : Oui, exactement. Et donc, ce qui a été vraiment invraisemblable, dans cet appel que j'ai ressenti à m'occuper de la Bosnie Herzégovine, c'est que je me suis retrouvée à la tête de ce camion de trente tonnes ! Et pendant trois ans, c'est-à-dire en 1992, 1993 et 1994, nous avons rempli un camion de trente tonnes tous les deux mois !
        
    RV : Ce qui signifie que vous vous êtes personnellement rendue en Bosnie tous les deux mois pendant trois années consécutives ??
        
    YOLAINE : Non, car j'étais le "cerveau", si l'on peut dire, ou plus exactement "l'organisatrice". Vous comprenez bien que chaque fois que trente tonnes venaient de partir pour la Bosnie, tout devait recommencer à zéro ! Toutefois, je me suis quand même rendue personnellement à Mostar, et aussi à Medjugorje, car il fallait témoigner. Et à partir de mon expérience, de ce que je faisais à Mostar, j'ai pu aller dans les écoles avec une cassette vidéo et dire ce que j'avais vu, ce que l'on avait fait des vivres, des vêtements, des couvertures, des produits chirurgicaux… ce que nous emportions était "à la demande", en fait. Nous étions toujours en rapport avec des familles qui s'occupaient de cette organisation. (NDLR : Le mari de Yolaine ayant été muté dans un pays d'outre-mer fin 94, pour son travail, elle n'a pas pu continuer l'organisation des convois humanitaires jusqu'à la fin de la guerre, en 95).
        
    RV : J'imagine que les voyages qui ont eu lieu pendant la guerre ont dû être un peu risqués !
        
    YOLAINE
    : Il faut que vous sachiez qu'à Mostar, personne ne pouvait pénétrer. Même l'ONU n'avait pas le droit d'y aller ! Nous étions seuls. Seuls ! C'était lunaire !
        
    RV : N'y avait-il quand même pas quelques organisations humanitaires pour apporter de l'aide aux gens ?
        
    YOLAINE : Non. Non, car à ce moment-là il n'y avait que des initiatives privées. Tout se faisait "au compte-goutte". Il y avait le frère de sœur Emmanuel, qui vit à la communauté des Béatitudes à Medjugorje.
        
    RV : Le docteur Maillard ?
        
    YOLAINE : Oui, c'est cela. Le docteur Maillard. Il y avait aussi un certain Thomas Hughes des Pointes qui s'est donné beaucoup, beaucoup de mal avec plusieurs étudiants. C'était de la pure folie, mais ils ont fait des choses vraiment fantastiques ! Et puis, ça s'arrêtait pratiquement là. La grande difficulté, je le répète, était qu'il fallait pouvoir rentrer dans la ville. On devait prévenir longtemps à l'avance de notre arrivée… les choses ne se faisaient pas simplement "comme cela" ! Ce que je voudrais aussi rajouter, c'est que nous dormions à Medjugorje. Et la nuit, on entendait les obus. Il pouvait y avoir jusqu'à 2000 obus par jour ! Etant donné que l'on savait que la Sainte Vierge avait dit que Medjugorje ne serait pas touché, on peut dire que l'on dormait tranquillement. D'ailleurs, Medjugorje n'a pas été touché. Il s'est passé des choses absolument invraisemblables à cette époque.
        
    RV : Par exemple ?
        
    YOLAINE : Et bien par exemple, je peux vous raconter qu'une fois nous avons dormi chez un certain Josip qui avait une maison tout près de l'église et qui reçoit d'ailleurs toujours des pèlerins aujourd'hui. Juste la veille de la guerre, il avait tué une vache qu'il avait débitée et mise dans le congélateur. Or, à cette période, il n'y avait vraiment rien dans les magasins. J'ai vu une boîte de sardines, une bouteille d'eau… mais c'est tout ! Josip invitait donc les gens à venir manger cette viande. Et au bout de deux ou trois semaines, il s'est aperçu que ce n'était pas "la multiplication des pains" mais "la multiplication de la vache" !! Et cela, beaucoup de gens mis à part moi pourraient le dire !!
        
    RV : Oui, effectivement, cette histoire est très connue des pèlerins. Les organisateurs de voyages en Bosnie ne manquent d'ailleurs jamais une occasion de la raconter !
        
    YOLAINE : Et puis il y a aussi tous ces pilotes serbes qui voulaient bombarder Medjugorje. Mais il se passait de telles choses dans leurs avions qu'ils étaient obligés de s'éjecter !!
        
    RV : Oui, c'est vrai. Sœur Emmanuel en parle assez longuement dans son livre : "Medjugorje, la guerre au jour le jour" (NDLR : aux éditions des Béatitudes). Je crois me souvenir qu'un pilote a vu un jour le sol disparaître sous lui ! Mais pour en revenir à la guerre en elle-même, pourriez-vous nous dire quel effet elle a eu sur les gens, là-bas ?
        
    YOLAINE : Quand je suis partie avec le camion pour la première fois, en mars 92, il y avait deux hommes et j'avais aussi emmené avec moi ma fille de 20 ans. Nous sommes dons partis tous les quatre, et nous avons commencé à traverser Zadar (NDLR : Zadar est une ville portuaire de la Croatie, située au bord de la mer Adriatique). Là-bas, on a commencé à voir l'image de la guerre : une image peu rassurante. On voyait des voitures qui passaient en trombe. Les hommes qui en sortaient étaient tous vêtus en militaires. Tous étaient très très très agités, et armés jusqu'au cou ! C'était déjà une ambiance de guerre du XXe siècle, il y avait une lourdeur… Durant le voyage, nous avons dû prendre le bateau car il faut que vous sachiez qu'il n'y avait plus de route. Nous risquions donc, quand nous traversions l'Adriatique, les rafales ! Oui, on a pris quelques risques… mais on ne peut pas dire que l'on avait la peur au ventre. Nous étions quand même assez sereins ! Les deux hommes avec qui nous étions conduisaient le camion, tandis que nous, avec ma fille, nous les suivions en voiture.
        
    RV : Et quelle était la situation sur place ?
        
    YOLAINE : La chose assez étonnante est qu'à chaque fois que nous arrivions à Medjugorje, après 36 heures de voiture, le père Slavko était toujours là avec un sourire si lumineux, une présence si forte… qu'on était immédiatement remplis de l'Esprit Saint ! (NDLR : Le père Slavko Barbaric, qui est décédé en novembre 2000, était le curé de la paroisse de Medjugorje. Il était aussi l'accompagnateur des voyants). Il est vrai que je n'étais pas retournée à Medjugorje depuis 1985, et entre temps, j'ai trouvé qu'il y avait eu du changement.
        
    RV : Qu'est-ce qui n'était plus comme avant ?
        
    YOLAINE : Déjà, il n'y avait plus ces champs de tabac, parce que la Sainte Vierge avait demandé d'arracher tout ça.
        
    RV : Et qu'avaient mis les gens, à la place ? On sait, en effet, que les plantations de tabac constituaient la principale source de revenus pour la population locale !
        
    YOLAINE : Et bien les terres étaient restées vierges… Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y avait déjà, dès 1992, pas mal de constructions qui étaient faites pour accueillir les pèlerins. C'est surtout cette différence qui m'a frappé entre 1985 et 1992 : énormément de maisons s'étaient transformées en hôtels… et ces derniers, d'ailleurs, continuent de se bâtir à ce jour. J'ai su aussi qu'avant la guerre, il y avait des dancings où se promenait la drogue… mais tout cela avait disparu ! Bien sûr, il est vrai que lorsque nous sommes arrivés à Medjugorje, en pleine guerre, par un vent glacial, il n'y avait pas âme qui vive. Sur les arbres, je me souviens qu'il y avait beaucoup d'annonces où figuraient des noms de jeunes qui étaient morts au combat. C'était lugubre ! Dans les magasins, il n'y avait rien. Les gens avaient tellement froid ! Ils étaient repliés sur eux-mêmes. Vous savez… c'était… on restait sans voix !
        
    RV : Et à Mostar ?
        
    YOLAINE
    : A Mostar, c'était l'effroi. Dans la principale rue du centre, qui, avant, était très animée et très vivante, il n'y avait que des pans de murs. Oui, il ne restait que des pans de murs ! A l'hôpital, c'était désespérant de voir tous ces malades ! Je le redis : c'était vraiment lunaire ! Il n'y a pas de mot pour le décrire !! Nous avons vu simplement une seule ambulance ! Elle appartenait aux Chevaliers de Malte. Des familles étaient répertoriées et, en ce qui nous concerne, nous leur donnions à chacune un sac contenant de la nourriture, de la lessive, etc, etc… Cela se faisait dans un magasin car l'école était fermée. Une fois, je me suis aperçue que des enfants n'avaient même pas de chaussures à se mettre aux pieds. Alors, deux mois plus tard, je me suis arrangée pour leur en apporter. Mais ce qui était important, pour notre association, c'était surtout de témoigner de ce que nous avions vu et entendu. Lors d'un autre voyage, l'aide aux familles à pu se faire dans l'école car elle avait ré-ouvert. Mais les professeurs étaient désespérés car ils n'étaient pas payés. Ils avaient tous froid, et aucun enfant ne paraissait normal. Ils étaient dans un état d'agitation et de fébrilité très grand. Aucun ne restait en place. Certains avaient perdu la voix. Je suis certaine Qu'il y a une génération qui sera marquée par ces années.
        
    RV : Que voulez-vous dire par "certains avaient perdu la voix" ?
        
    YOLAINE : C'est-à-dire qu'il ne pouvait plus sortir aucun son.
        
    RV : Et pourquoi cela ? Parce qu'ils avaient peur des bombes ?
        
    YOLAINE : Oui, des bombes. A Mostar, il y a eu jusqu'à 2000 obus par jour ! Ca a vraiment été une ville martyre !! Il y avait 17 ponts… et le dernier, qui datait du XVe siècle, a lui aussi sauté.


  • Cette interview a été réalisée le 17 juin 2003. Yolaine, qui connaît très bien Medjugorje, est mariée, mère de quatre enfants et trois fois grand-mère.
        
    RV : Y a-t-il des anecdotes que vous aimeriez raconter et qui se sont passées au cours des années qui ont suivi la guerre, après que le calme soit revenu ?
        
    YOLAINE : Oui, mais il faut d'abord que je vous dise une chose. Pendant la guerre, ma fille a été saisie par un appel de la Sainte Vierge à la communauté des Béatitudes. C'est-à-dire que la Sainte Vierge lui a demandé de rentrer à la communauté des Béatitudes. Après la guerre, j'ai donc voulu retourner à Medjugorje avec elle pour remercier la Sainte Vierge de cet appel. Mais j'ai dit à ma fille : "Ecoute, je n'irai avec toi que si j'arrête mes quintes de toux car je ne peux pas embêter tout le monde avec cela". En effet, je toussais jour et nuit; et je trouvais que ce n'était pas possible de déranger les personnes. Sur ces entre faits, j'avais quand même commencé à préparer ma valise pour partir à Medjugorje le lendemain, à quatre heures du matin. Mais à minuit, la veille du départ, je toussais, je toussais, je toussais. Je me suis dit alors : "Non, vraiment, ce n'est pas possible de partir dans ces conditions". Mais ce qui s'est passé, c'est que j'ai eu un songe inexplicable dans lequel je me suis vue terminer ma valise. Pour moi, ça a été là un appel irrévocable. Je me suis levée, j'ai fini ma valise et je suis partie avec ma fille pour rejoindre Medjugorje. Et là, chose incroyable, dans le car tout s'est très bien passé ! Arrivé là-bas, on m'a même donné le sirop qu'il fallait ! Bien sûr, je ne vois pas cela comme un miracle. Je pense simplement que je devais faire une allergie… et j'ai appris par la suite que le sirop que l'on m'avait donné était anti-allergique, justement ! Oui, il faut toujours bien garder les pieds sur terre ! Il ne faut pas tout mélanger !!
        
    RV : Ce nouveau séjour a dû être un peu plus "tranquille" que les précédents, j'imagine ?
        
    YOLAINE : L'arrivée à Medjugorje a été extraordinaire ! Nous sommes arrivés alors qu'il faisait nuit. Il devait être 18 ou 19 heures. Il faisait vraiment noir, noir, noir, noir. Et à ce moment-là… j'ai cru tomber dans une roseraie !!! Il y a eu un parfum de roses, d'œillets, i-ni-ma-gi-nable qui m'a enveloppée. Vraiment, c'était quelque chose d'extrêmement léger… vous savez… un peu comme quand on se met du parfum… mais ce n'était pas du "parfum" au sens où on peut l'entendre habituellement. C'était quelque chose… d'incroyable… et je n'avais pas encore vraiment compris ce dont il s'agissait vraiment. Je suis allée me coucher et, le lendemain matin, je me suis dit : "Oh la la ! Ce parfum de la veille était tellement formidable que je veux absolument voir cette roseraie. Oui, je veux voir ces roses, ces œillets…" J'avais hâte de contempler un si beau jardin ! Alors, j'ai regardé par la fenêtre… et bien : il n'y avait pas une seule fleur à la ronde ! Ce n'était que de la boue ! Alors là j'ai compris – on me l'avait déjà dit, en fait, mais, vous savez, on est souvent sourds, finalement – j'ai compris que ce parfum était en réalité la présence de la Sainte Vierge. Car il faut que vous sachiez – la Sainte Vierge l'a d'ailleurs dit elle-même à plusieurs reprises – que ce parfum de roses vient de sa présence. Et comme j'allais à Medjugorje justement pour la remercier, au sujet de ma fille, je me dis qu'elle a voulu aussi me remercier de mon arrivée sur cette terre mariale si belle ! Vous savez, si j'y retourne aussi souvent, c'est parce que, pour moi, c'est un petit peu "une part du ciel" qu'on voit là-bas.
        
    RV : C'est là une très jolie anecdote. En avez-vous vécu d'autres, au cours de ces années d'après guerre ?
        
    YOLAINE : Oui, j'ai aussi eu un autre beau cadeau. Toutefois, je tiens bien à vous dire que je ne vais pas à Medjugorje pour ces signes. J'y vais avant tout pour moi, bien sûr, mais aussi pour ma famille, mes amis, et tous mes frères et sœurs quels qu'ils soient. On fait le plein d'amour, à Medjugorje, un plein de la Sainte Vierge. Je n'y vais pas du tout pour les signes ! On nous en donne ? Et bien voilà : pourquoi pas ? Ce sont des cadeaux. Il ne faut pas les refuser. Cela peut aider ensuite à témoigner. Mais je voudrais quand même vous en raconter un qui date du mois d'août 2001. Le père Slavko, qui était donc un père franciscain absolument merveilleux et d'une grande tendresse pour tous ses enfants, est mort en novembre 2000. Son décès est arrivé alors qu'il se trouvait avec des pèlerins pour prier le chemin de Croix, comme il le faisait tous les vendredis, au mont Krizevac. Ce jour-là, à la 15ème station, il a dit aux pèlerins : "Que la Sainte Vierge vous bénisse à l'heure de la mort". Puis, il est tombé. Et bien presque un an plus tard, le 15 août 2001, nous avons fait ce même chemin de Croix, et à la 15ème station, là même où le père Slavko était décédé, je me trouvais à côté d'un prêtre et il y avait des gens autour de nous – des enfants, entre autre – je m'en souviens très bien. A cette 15ème station, donc, quelqu'un nous a dit, tout à coup : "Regardez le ciel !" Et là, sans lunettes de soleil – d'ailleurs personne n'en avait sur lui, à ce moment-là – nous avons pu voir, pendant environ 15-20 minutes, le soleil qui était sorti de son orbite et qui dansait, qui dansait… c'était incroyable ! Il dansait sur lui-même !! Je tiens à vous dire aussi que nous étions avec une scientifique et, voyant cela, elle riait en disant : "Mais ce n'est pas possible !" Il faut dire que c'était quand même une spécialiste des astres ! Elle était à côté de nous et là, pendant le phénomène, elle est restée sans voix. Oui, elle était sans voix. Et non seulement elle était sans voix, mais, en plus de cela, elle a dit également : "C'est i-nex-pli-cable !" Donc, j'ai vu – nous avons vu – le soleil danser pendant un bon quart d'heure. Cela nous a semblé très long car un quart d'heure, c'est quand même long. Et puis, finalement, cela s'est terminé par une immense hostie. Ce que je voulais vous préciser aussi, c'est que dans le livre de l'Apocalypse, il est dit que la Sainte Vierge sera revêtue du soleil et aura la lune sous ses pieds (NDLR : chapitre 11, versets 19 et suivants). Ce passage est lu chaque année pour le 15 août. Or, nous étions le 15 août quand cela s'est produit ! C'était quand même assez  provoquant !
        
    RV : En effet. Si nous n'étions pas croyants, nous serions tentés de dire que c'était là un "hasard assez troublant" !
        
    YOLAINE : Ce jour-là, nous avons eu une journée extraordinaire de signes ! Par exemple, nous avons aussi été prévenus, par les voyants, qu'à 22 heures il fallait remonter à la Croix bleue (NDLR : le lieu où se réunit habituellement le groupe de prière du voyant Ivan, au pied du mont Pdbrdo). La Sainte Vierge allait y donner un message pour la foule et pour le monde entier. Elle allait aussi bénir la foule. Elle donne des bénédictions comme cela tous les ans. C'est assez extraordinaire. Elle bénit la foule présente. Et bien avant son arrivée, nous avons vu une étoile filante tout à fait hors du commun. Un petit peu comme les Rois-Mages; vous savez, quand ils avaient devant eux cette lumière intense qui les a amené jusqu'à la crèche. Nous avons vu cette étoile filante fulgurante, et elle n'était pas comme les étoiles filantes habituelles. Elle était beaucoup plus provocante ! Beaucoup plus grande ! Je ne l'ai pas oubliée ! Et puis, il y a eu quelque chose de peut-être un peu moins drôle : beaucoup de jeunes et de moins jeunes pleuraient.
        
    RV : Tiens, et pourquoi cela ?
        
    YOLAINE : Ils pleuraient parce qu'avant la venue de la Sainte Vierge, je ne vous cache pas que nous avons entendu le ricanement de satan. C'était un rire très très fort. Il ricanait. C'était quelque chose que je n'avais jamais entendu de ma vie, et je savais très bien que c'était l'adversaire. Satan se déchaînait. Il ricanait. Il riait. Beaucoup de jeunes et de moins jeunes pleuraient. Il faut que vous sachiez que là où il y a des apparitions – que ce soit à Lourdes, à La Salette, à Pontmain… - et bien l'adversaire est toujours présent. Il est furieux. Il se déchaîne car il voit cette foule priante avec le chapelet et le rosaire à la main… et cela ne lui convient absolument pas ! Je crois qu'il ne faut pas cacher cela. A Medjugorje, on voit aussi ce genre de choses curieuses; même si c'est d'une manière beaucoup plus rare, heureusement ! Mais, en soi, cela n'a pas d'importance. Ce qu'il faut, c'est continuer son chemin ! Lorsqu'on récite le rosaire, il ne faut avoir peur de rien !
        
    RV : Ce que vous venez de dire montre bien à quel point le mal n'est jamais autant présent que là où le bien est présent ! Mais si vous le voulez bien, j'aimerais revenir  un instant à la danse du soleil. Vous souvenez-vous de la personne qui a dit "Regardez le ciel", quand le phénomène a commencé ?
        
    YOLAINE : C'était un prêtre.
        
    RV : Il faisait partie de votre groupe ?
        
    YOLAINE : Oui, c'était un accompagnateur. Il était assez jeune. Il devait avoir 40 ans. Pas plus. Ce prêtre fait un travail considérable ! Depuis quelques années, il a été nommé dans la banlieue parisienne. Il croit énormément à Medjugorje. Il y emmène beaucoup de gens "paumés", beaucoup de pauvres… et l'on voit des guérisons spectaculaires. Des guérisons du cœur. Quand je dis "guérisons du cœur", cela signifie aussi des guérisons "physiques", car lorsque vous êtes atteint psychiquement : rien ne va plus. C'est même peut-être la pire des maladies, finalement ! Personnellement, j'ai vu énormément de guérisons de ce genre. J'étais donc avec ce père au moment de la danse du soleil. J'étais aussi avec un jeune qui s'appelait François. C'est vrai que nous n'étions pas des masses, dans notre groupe, mais il y avait des centaines et des centaines de pèlerins qui faisaient le chemin de Croix. Peut-être que tout le monde n'a pas vu le phénomène… Cela, l'histoire ne me l'a jamais dit ! Quand nous avons témoigné, dans le car, au retour, nous avons été seulement quelques uns à parler de ce soleil qui dansait.
        
    RV : Lorsque vous dites que le soleil "dansait" ou "tournait", à quoi cela ressemblait-il exactement ? Tournait-il comme ceci (NDLR : l'interviewer fait, avec son doigt, le mouvement d'une toupie que l'on regarderait "de profil") ou bien comme cela (NDLR : l'interviewer fait, avec son doigt, le mouvement d'une toupie que l'on regarderait "d'en haut") ?
        
    YOLAINE : Oui, voilà, comme cela ! (NDLR : c'est à dire comme une toupie que l'on regarderait "d'en haut". Ou bien comme un ventilateur que l'on regarderait de face, si vous préférez).
        
    RV : Et ceci dans le sens des aiguilles d'une montre… ou bien dans le sens inverse ?
        
    YOLAINE : Dans le sens des aiguilles d'une montre. Ce qui était impressionnant, c'est que le soleil était sorti de son orbite. On avait l'impression que l'on pouvait l'attraper, que c'était un ballon; un ballon qui venait vers nous ! C'est cela qui était quand même curieux. Quelques fois, il revenait. Et quand il revenait, le cercle était rouge. Il y avait alors un trait de couleur rouge d'environ 10 centimètres. Le soleil, lui, était orange. Je vous assure que je n'avais jamais rien vu de pareil !
        
    RV : Le soleil allait-il aussi vers le haut, vers le bas, vers la droite et vers la gauche… comme cela s'est passé à Fatima en 1917 ?
        
    YOLAINE : Par rapport à cette question, je pense que certains pèlerins ont peut-être vu des "allées et venues", effectivement. Pour moi, non. Ce que j'ai vu, je le répète, c'est que le soleil était sorti de son orbite, qu'il n'y avait pas besoin de lunettes de soleil – comme si l'on regardait la terre, c'était la même chose – et qu'il dansait à toute vitesse, en tournant sur lui-même. Et il est vrai, aussi, que l'on avait parfois l'impression qu'il arrivait vers nous.
        
    RV : Comment ont réagi les enfants qui étaient dans votre groupe ?
        
    YOLAINE : Les gens sont restés très silencieux. Nous avons continué notre chemin de Croix… il n'y a pas eu de commentaire. Non, il n'y a pratiquement pas eu de commentaires.
        
    RV : Peut-être était-ce parce que le phénomène était "trop extraordinaire", justement ?
        
    YOLAINE : Oui, on n'en a pas parlé. Peut-être un peu au moment du repas… mais ce phénomène n'était pas le plus important, en fait. Comme je l'ai dit, certains ont témoigné dans le car, au retour… mais il est vrai que l'on ne va pas fanfaronner ou crier sur tous les toits : "J'ai vu le soleil danser !" Non. C'était un cadeau. Mais ça s'arrêtait là. Ceci dit, je crois que personne ne revient de Medjugorje comme il y est allé. Même ceux qui ne semblent pas avoir reçu de grâce les ont quelques semaines, quelques mois… voire même des années après ! On pourrait citer de très nombreux exemples dans ce style !
        
    RV : D'après vous, qu'est-ce que Medjugorje peut apporter de plus précieux au monde d'aujourd'hui et aux générations futures ?
        
    YOLAINE : Il est vrai que la Sainte Vierge donne à ses enfants des choses extrêmement précieuses. D'abord le Rosaire, le chapelet. Je pense que celui qui dit chaque jour ne serait-ce qu'un mystère – en commençant tout doucement – deviendra vraiment doux dans son cœur et sa famille sera complètement transformée. Il faut que vous sachiez qu'un seul converti dans une famille peut guérir toute une famille. Je crois qu'il ne faut jamais désespérer. Mais le Rosaire, par l'intermédiaire de Marie, nous mène aussi à son Fils. Qui dit "Rosaire", en effet, dit également "la vie de notre Seigneur". Et ça, c'est quelque chose d'extrêmement fort. Et puis, aussi, pour arriver justement à Jésus, il y a la confession. Des prêtres de toutes les nationalités (des espagnols, des allemands, des polonais, des anglais, etc…) restent parfois dans les confessionnaux jusqu'à l'aube, à Medjugorje, par une chaleur torride en été ! Il y a, entre autre, les frères Jacquart qui sont des prêtres fantastiques. Ils vont de partout à travers le monde pour soigner les lépreux, pour apporter du matériel à ceux qui ont perdu leur(s) jambe(s) en sautant sur des mines… ce sont de futurs saints français ! Vraiment, ces pères ont un charisme assez étonnant. Et comme ils sont à Medjugorje tous les ans, on peut aller se confesser vers eux. Personnellement, j'y vais – de même que beaucoup d'autres gens, bien sûr – et ce sont des confessions de toute beauté ! Eux-mêmes disent, en riant, qu'ils attrapent parfois de gros "poissons" ! Il peut s'agir de gens qui ne se sont pas confessés depuis plus de 40 ans, des durs à cuire… Vraiment, Medjugorje, c'est le miracle de la confession ! Et qui dit "confession" dit aussi "réparation" et "guérison". Et cela change toute la vie. Aujourd'hui, au XXIe siècle, a-t-on bien remis en avant ce sacrement merveilleux qu'est la confession ? D'ailleurs, la Sainte Vierge ne cesse de le répéter dans ses messages : "Priez, priez, priez, conversion et confession". Donc, je tiens vraiment à dire que ces confessions sont majestueuses, vraiment très belles ! Voir tous ces gens, ces jeunes, cette foule immense… Lorsque nous allons là-bas, nous avons souvent des messes de 100 prêtres, 150 prêtres, 200 prêtres !!! C'est de toute beauté ! Ce que je vous dis là n'est ni de la sensiblerie ni de la sensibilité. C'est simplement de voir l'EGLISE VIVANTE.
        
    RV : Je crois que ces derniers mots que vous venez de prononcer feront une merveilleuse conclusion ! Merci beaucoup !