• Je ne voudrais choquer personne en disant ceci, mais je pense qu'une séparation totale de l'Eglise et de l'état est complètement utopique.
    Voici trois raisons :
        
    1-LES CHRETIENS DANS LA SOCIETE
    Quand on parle de la laïcité, on fait généralement allusion à l'impossibilité pour les prêtres et les religieux de rentrer dans la sphère publique (l'enseignement, l'administration, etc...).
    Mais ce que l'on oublie trop souvent de dire, c'est que l'Eglise c'est aussi... les laïcs !
    Et oui !
    Dieu merci, le peuple de Dieu ne se limite pas aux seuls prêtres, diacres et évêques (qui, finalement, n'en représentent qu'une petite partie).
    L'Eglise, c'est en fait l'ensemble des baptisés.
    Or, on ne peut pas empêcher les baptisés de répandre les idées chrétiennes là où ils sont ! Et non ! Cela est totalement impossible !
    On ne peut pas empêcher, par exemple :
    -un professeur de philosophie de diffuser "un esprit chrétien" pendant ses cours (en ayant un regard très critique sur Karl Marx, par exemple).
    -un chirurgien de dire ouvertement qu'il refusera toujours de pratiquer un avortement (et ceci parce qu'il considère qu'un embryon est un être humain à part entière).
    -un chef d'état ou un ministre d'être un catholique pratiquant (et de vouloir suivre les recommandations du Pape dans sa manière de gouverner).
        
    Nous voyons donc bien que, quelles que soient les lois, l'Eglise parvient toujours à "s'infiltrer" dans le domaine publique, et que rien (absolument rien) ne peut empêcher cela.
        
    2-LES PRETRES DANS LA SOCIETE
    Ensuite, il faut savoir également que le principe de séparation de l'Eglise et de l'état ne s'applique pas de partout.
    Dans les universités, par exemple, les prêtres et les religieux ont parfaitement le droit d'enseigner. Rien ne le leur interdit.
    Le vicaire général de mon diocèse, par exemple, a longtemps été professeur de physique à l'école des mines de la préfecture de mon département.
    Il m'a même dit un jour qu'en début de chaque année scolaire, il commençait toujours par dire à ses élèves qu'il était prêtre.
    Et au cours de l'année, il se trouvait toujours des étudiants pour lui demander de faire une conférence sur le thème : "Science et religion", ce qu'il acceptait avec joie.
        
    Nous voyons donc bien que les prêtres peuvent eux aussi "s'infiltrer" dans la sphère public.
    La "cloison" de la laïcité n'est pas si "étanche" que cela !
    J'ajouterais également qu'ayant le droit de vote, rien ne les empêche de dire ouvertement ce qu'ils attendent d'un dirigeant, voire même d'en rejeter certains et d'appeler les fidèles à la prudence vis à vis de tel ou tel candidat.
    Cela est également possible.
        
    3-LES ARRAGEMENTS ENTRE PERSONNES
    Enfin, j'ajouterais une dernière chose.
    Nos villes et nos villages sont chaque jour le théâtre de gestes d'amitié très forts entre les représentant de l'état (maires, élus divers...) et les ministres ordonnés de l'Eglise.
    Et ces gestes montrent bien que les hommes savent s'élever au-dessus du système de la laïcité.
    A tel endroit, par exemple, c'est un maire qui acceptera que des rencontres de catéchèse aient lieu dans des salles de la mairie...
    A tel autre endroit, c'est le prêtre qui acceptera d'ouvrir l'église pour qu'un concert de musique classique organisé par la mairie puisse y avoir lieu...
        
    Oui, il y a une multitude de petits arrangements de ce type qui se font chaque jour.
    Après tout, la charité vaut bien quelques petites entorses au principe de la laïcité !
        
    Je terminerais en disant qu'aucun système au monde ne pourra jamais empêcher Dieu d'agir.
    Si l'on voulait une séparation totale de l'Eglise et de l'état, il faudrait alors interdire l'accès aux lieux publics, de même que le droit de vote, à l'ensemble des catholiques !
    Or, nous savons bien que cela ne se fera jamais !  


  • INTRODUCTION
        
    Dans de nombreux diocèses, pendant les jours précédents les grandes fêtes chrétiennes, on organise fréquemment ce que l'on appelle des "célébrations communautaires du pardon".
    Ces célébrations se distinguent des "confessions individuelles" dans le sens où le pardon y est donné pour tous les fidèles en même temps, et ceci sans qu'ils aient à avouer personnellement leurs fautes au prêtre qui guide la célébration. Tout se passe "au niveau collectif".
    Ces célébrations sont souvent à l'origine de "chaudes discussions" entre les "pour" et les "contre", dans les paroisses et les évêchés. Après avoir longuement parlé de ce sujet avec plusieurs prêtres réputés pour leur bonne connaissance de la doctrine catholique (dont le responsable de la liturgie de mon diocèse), j'aimerais ici vous faire partager quelques réflexions qui ont retenu mon attention…
        
    I-L'EGLISE N'EST PAS FAVORABLE AUX ABSOLUTIONS COLLECTIVES
        
    Tout d'abord, un point concernant les directives du Magistère.
    Quand on lit attentivement le chapitre du Catéchisme de l'Eglise Catholique intitulé "Les sacrements de guérison", on découvre que le Pape et les évêques ne sont en fait pas favorables aux célébrations communautaires du pardon.
    S'il est vrai qu'ils les tolèrent dans certains cas très particuliers, il n'en reste pas moins qu'ils cherchent à en restreindre considérablement l'usage.
    Voici, en effet, ce que nous dit l'article 1483 du CEC : "En des cas de nécessité grave on peut recourir à la célébration communautaire de la réconciliation avec confession générale et absolution générale. Une telle nécessité grave peut se présenter lorsqu'il y a un danger imminent de mort sans que le ou les prêtres aient le temps suffisant pour entendre la confession de chaque pénitent (…). Un grand concours de fidèles à l'occasion des grandes fêtes ou de pèlerinages ne constitue pas un cas d'une telle grave nécessité".
        
    Malgré cela, force est de constater que certaines paroisses ont très souvent recours à ce moyen d'absoudre les péchés.
    "A l'origine de ce problème, m'a dit un prêtre, il y a bien évidemment la question du manque de vocations. Nous ne sommes plus aussi nombreux qu'avant. Mais c'est en fait une fausse raison car on pourrait très bien étaler les confessions sur une ou plusieurs semaines, si on le voulait.
    D'ailleurs, les confessionnaux sont vides la plupart du temps car les confessions communautaires ont fait perdre aux gens l'habitude de se confesser individuellement !
    Le problème, aujourd'hui, c'est que personne ne veut changer de système car il "arrange" tout le monde : les prêtres n'ont plus à confesser les fidèles un par un… et les fidèles n'ont plus à avouer ouvertement leurs péchés !".
    Un autre prêtre a ajouté : "Ce qui est vraiment très dommage, c'est que ce qui devait normalement rester exceptionnel est devenu habituel".
        
    II-DEUX RAISONS DE RETROUVER LE CHEMIN DE LA CONFESSION INDIVIDUELLE
        
    Au-delà de ce que dit le Magistère dans le CEC, sur cette question, il me semble qu'il y a quand même des raisons "de simple bon sens" qui font que tout chrétien devrait préférer (et de très loin !) la confession individuelle à la confession communautaire.
        
    a)-Tout péché doit être avoué pour être pardonné.
    La première de ces raisons est qu'il n'est pas possible de pardonner un péché - ainsi que me l'a fait remarquer un prêtre - si ce dernier n'a pas d'abord été avoué.
    Cela se comprend d'ailleurs assez facilement.
    Prenons un exemple très clair :
    Supposons qu'une femme ait pour habitude de tromper son mari et que, pour continuer d'agir ainsi tout en étant plus "en paix" avec sa conscience, elle décide d'aller à une confession communautaire.
    maginons qu'au moment où le célébrant invite l'assemblée à présenter intérieurement ses péchés à Dieu, cette femme prie en elle-même de la manière suivante : "Mon Dieu, j'aime mon amant. Aussi je te demande de me pardonner de vivre cet adultère. Je ne peux pas faire autrement car je suis trop amoureuse de cet homme. Je ne puis renoncer à lui. C'est ainsi. Pardonne-moi".
    Que va-t-il se passer dans une telle situation ? Et bien c'est très simple : à la fin de la célébration (quand le prêtre aura donné l'absolution collective à l'assemblée), la femme va vivre dans l'ILLUSION que Dieu lui a pardonné de tromper son mari régulièrement et, dès lors qu'elle va se sentir "blanchie", elle risque fort d'en arriver à la conclusion que Dieu "cautionne" son acte.
    Elle ne fournira donc, c'est certain, aucun effort pour changer d'attitude.
        
    Le problème, nous le comprenons bien, vient surtout de ce que son péché n'a JAMAIS été avoué ouvertement au prêtre.
    Si tel avait été le cas, alors le prêtre lui aurait fait remarquer que le mal ne peut pas être pardonné si le pénitent ne décide pas D'ABORD de changer de comportement (sinon, se confesser revient à vouloir "voler" à Dieu un "pardon" qu'Il ne peut pas nous accorder. D'une certaine manière, cela équivaut aussi à vouloir faire de Lui un "complice").
        
    Or, à partir du moment où les confessions communautaires ne permettent pas le contact direct avec le prêtre, n'importe qui peut se sentir pardonné de n'importe quoi !
    Et c'est ainsi qu'il y a une multitude de gens, dans nos paroisses, qui croient que Dieu absout (voire même approuve) telle ou telle action mauvaise de leur part (et qui ne s'en repentent pas) simplement parce qu'ils Lui ont "présenté" cette action mauvaise pendant une célébration communautaire du pardon.
    Il y a donc là, nous le sentons bien, un grand danger que le peuple de Dieu cesse de croître spirituellement - voire même qu'il régresse - faute de se convertir !
        
    b)-Un sacrement ne peut pas porter de fruit sans nous.
    Certains prêtres que j'ai rencontrés ont également insisté sur l'idée qu'un sacrement ne pouvait pas porter de fruit sans nous.
    C'est là un point très important.
    Prenons, m'ont-ils dit, l'exemple du mariage (qui unit donc deux personnes pour la vie, et ce d'une manière tout à fait indissoluble) : Le fait d'être mariés, quand on y réfléchit bien, n'empêche pas les divorces si les époux n'ont pas la volonté que l'indissolubilité devienne effective.
    En d'autres termes, le sacrement n'agit pas comme une sorte de "colle" qui les empêcherait de se quitter, même s'ils le souhaitaient.
    Tous deux peuvent parfaitement trahir leur engagement si tel est leur désir.
        
    Pour le sacrement du pardon, on peut penser qu'il en va de même : ce sacrement doit lui aussi s'accompagner d'un effort de la personne pour pouvoir porter des fruits de conversion.
    Or, dans les célébrations communautaires du pardon, le problème est que le fidèle ne fait strictement rien. Il ne parle pas. Il ne dit pas ce qui l'habite.
    Et rien ne prouve qu'il va s'efforcer de changer après la célébration.
        
    A ceux qui affirment qu'il peut très bien être engagé sur un chemin de profonde conversion intérieure - sans qu'on le sache - on peut répondre qu'il n'y a pas moyen de le vérifier puisqu'il ne dit rien.
    Un doute subsiste donc toujours, à son sujet.
    Et à ceux qui pensent que quelqu'un qui se confesse individuellement peut tout à fait le faire "machinalement", lui aussi – c'est-à-dire sans même avoir pris la résolution de se convertir - on peut rétorquer que c'est moins facile dans ce cas, car le prêtre écoute et "sent" la personne qui est à côté de lui.
    Il peut donc tout à fait  "remettre les choses en place" s'il a l'impression qu'elle n'accomplit pas sa démarche sérieusement.
        
    CONCLUSION
        
    Récemment, le cardinal Ouelet (un prélat canadien) a décidé de suspendre les célébrations communautaires du pardon dans son diocèse et de revenir à la confession individuelle.
    Dans certaines paroisses de notre pays, on constate aussi que l'on commence peu à peu à mettre en place des "Journées du pardon", qui sont en fait des temps forts au cours desquels les prêtres de plusieurs paroisses se regroupent pour confesser les fidèles.
    Serait-on en train de redécouvrir les bienfaits de la confession individuelle, dans l'Eglise, ainsi que le pape Jean Paul II n'a cessé de nous le demander au cours de son pontificat ?
    Pour la bonne santé spirituelle du peuple de Dieu, il faut l'espérer !


  • Cher monsieur Duquesne, voici trois questions que j'aimerais vous poser au sujet de votre livre intitulé : Marie, la mère de Jésus".
        
    1-UNE QUESTION SUR L'IMMACULEE CONCEPTION
        
    Vous dites, dans votre ouvrage, qu'il n'est pas possible de croire en l'Immaculée Conception de Marie.
        
    Question : Pourriez-vous m'expliquer, alors, comment il se fait que la Vierge ELLE-MEME se soit manifestée sous ce nom dans divers endroits du monde ?
    Nous nous souvenons tous très bien, en effet, des événements de la rue du Bac et de la fameuse "médaille miraculeuse" portant l'inscription : "O Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à vous" (que la Vierge elle-même a demandé à Catherine Labouré de faire frapper), et nous nous rappelons également très bien des apparitions de Lourdes où Marie en personne a dit à Bernadette Soubirous : "Je suis l'Immaculée Conception" (cela, une jeune fille n'ayant aucune base théologique n'aurait jamais pu l'inventer !).
    Se pourrait-il que la Vierge se trompe... sur ce qu'elle est ?
        
    2-UNE QUESTION SUR LA CONCEPTION VIRGINALE DE MARIE
        
    Vous dites également, dans ce même ouvrage, que Jésus n'aurait jamais pu avoir de nature humaine si un homme n'avait pas donné à Marie le fameux chromosome "Y".
    Question : Si un homme avait donné à Marie le fameux chromosome Y, monsieur Duquesne, pourriez-vous alors avoir l'amabilité de m'expliquer D'OU Jésus aurait bien pu tenir sa nature divine ?
    Autrement dit, si Jésus avait réellement été fils de Joseph (je parle ici au sens "génétique" du terme), comment aurait-il pu être en même temps Fils de Dieu (je fais ici allusion à sa nature) ?
    N'était-il pas nécessaire, pour que Jésus puisse vraiment dire "Je suis Dieu", que ce soit l'ESPRIT SAINT lui-même (Lui qui est de nature divine, justement) qui soit l'agent de cette conception unique dans l'histoire humaine ?
        
    3-UNE QUESTION SUR L'ASSOMPTION
        
    Vous dites enfin, toujours dans votre livre, que l'Assomption n'a jamais pu se produire car elle aurait fait échapper Marie à sa nature humaine.
    Question : Ne vous est-il jamais venu à l'idée, monsieur Duquesne, que la mort physique était une conséquence directe du péché originel de nos premiers parents, et que c'est depuis cet épisode tragique que l'homme, devenu pécheur, doit passer par une séparation de l'âme et du corps à la fin de sa vie : la mort ?
    Et ne vous est-il jamais venu à l'idée que deux êtres n'ayant aucun péché (Marie est pure "par grâce", et Jésus est pur "par nature") devaient inévitablement échapper à cette conséquence dramatique du péché originel qu'est la séparation de l'âme et du corps ?
    Autrement dit, ne voyez-vous pas que la pureté parfaite de Jésus et de Marie leur donne une "unité âme-corps" particulière, ce qui explique qu'ils soient tous les deux monter au ciel en corps et en âme ?
        
    Pour terminer, je voudrais vous dire une chose, monsieur Duquesne : nous sommes TOUS pécheurs et nous commettons TOUS des erreurs. En ce sens, personne n'a à vous jeter la pierre.
    Mais il est également de notre devoir de "frères en humanité" (et de "frères en Jésus", aussi) de vous dire avec beaucoup d'amitié que vous faîtes fausse route, cette fois-ci.
    Abandonnez donc au plus vite ces mauvaises idées que vous avez eues et rejoignez le camp des auteurs chrétiens qui ont suivi le bon chemin : André Frossard, Paul Claudel, François Mauriac...
    L'Eglise, plus que jamais, a besoin de vos dons d'écrivain pour que vous LA DEFENDIEZ.
        
    Merci d'avoir écouté mon appel.


  • Une petite réflexion de votre serviteur...
        
        
    1-LE DOGME DE L'ASSOMPTION
        
    Comme nous le savons, le pape Pie XII a proclamé le dogme de l'Assomption le 1er novembre 1950.
    Le texte de la définition dogmatique nous dit exactement ceci : "L'immaculée Mère de Dieu, la toujours Vierge Marie, une fois accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée en corps et en âme à la gloire céleste. Nous sommes tenus de croire, donc, que Marie n'a pas connu la corruption de la mort mais au contraire a été emportée au ciel en chair et en os, et est entrée dans la gloire de Dieu dans l'unité de sa personne, c'est à dire en corps et en âme".
        
    2-LA "MORT" DE MARIE
        
    En affirmant que le corps de Marie "n'a pas connu la corruption de la mort", l'Eglise ne nous dit en fait rien d'autre que ceci : le corps de la Vierge n'est jamais "retourné en poussière", comme cela est le cas pour celui de tous les êtres humain ici-bas.
        
    Mais Marie est-elle morte (ou pas) avant d'être "élevée à la gloire céleste" ? Cela, l'Eglise ne nous le dit pas ! Elle ne s'est d'ailleurs jamais prononcée de manière officielle sur cette délicate question.
        
    3-LA "DORMITION" DE MARIE
        
    Avant la proclamation du dogme de l'Assomption, c'est à dire jusqu'en 1950, on célébrait chaque année dans l'Eglise la fête de la "Dormition" de la Vierge.
    La "Dormition" est une croyance selon laquelle Marie se serait simplement "endormie" (et non pas "éteinte") avant d'entrer "dans la gloire de Dieu".
        
    Il est vrai que depuis cette époque, une majorité de théologiens pensent que la Vierge est bel et bien passée par l'épreuve de la mort avant de quitter ce monde.
    Pour eux, Marie devait suivre son Fils jusqu'à la fin et entrer dans le mystère de la mort pour en sortir glorifiée à son tour par la résurrection.
        
    Toutefois, il est important de toujours bien se rappeler que l'Eglise n'a pas encore "tranché" de manière définitive entre "mort" et "Dormition".
        
    4-DEFENSE DE LA "DORMITION" EN TROIS POINTS
        
    Si vous me le permettez, j'aimerais vous dire pourquoi je penche personnellement très fortement en faveur de la "Dormition" de la Vierge (thèse qui est défendue aujourd'hui encore par de nombreux spirituels, y compris par la Vierge elle-même dans certains sanctuaires, comme celui de Medjugorje en Bosnie Herzégovine).
    Voici mes trois principaux arguments :
        
    a)-Premier argument : la mort est une conséquence du péché originel.
    Comme nous le dit l'article 1018 du Catéchisme de l'Eglise Catholique : "En conséquence du péché originel, l'homme doit subir la mort corporelle, à laquelle il aurait été soustrait s'il n'avait pas péché".
    Or, sachant que Marie a été conçue sans péché (c'est à dire sans cette faute originelle, par qui la mort est entrée dans l'humanité), comment est-il possible qu'Elle soit morte ?
    Autrement dit, comment a-t-Elle pu contracter une "maladie"... sans avoir d'abord contracté le "virus" de cette maladie ?
    Il semblerait qu'il y ait là une certaine "incohérence".
        
    b)-Deuxième argument : c'est par la Résurrection de Jésus que nous sommes sauvés.
    Comme nous le dit l'article 638 du Catéchisme de l'Eglise catholique : "La résurrection de Jésus est la vérité culminante de notre foi dans le Christ"; et l'article 1019 d'ajouter : "Par sa mort Il a vaincu la mort, ouvrant ainsi à tous les hommes la possibilité du salut".
    Or, si la résurrection est le point central de notre foi, n'y a-t-il pas un risque de faire de Marie une "concurrente" du Christ en affirmant qu'Elle est morte ?
    En effet, si Marie est morte, alors cela veut dire également qu'Elle a été mise au tombeau, elle aussi, puis qu'Elle est ressuscitée à son tour.
    Et à partir de là, qu'est-ce qui peut bien empêcher une personne de dire que c'est Marie qui nous a sauvé (puisqu'Elle est ressuscitée... et que la résurrection est la "clef" du salut) ?
    N'était-il pas nécessaire - afin qu'il n'y ait pas de confusion possible entre le Christ et sa Mère - que ce soit Jésus qui garde "l'exclusivité" (si l'on peut dire) de la Résurrection ?
        
    c)-Troisième argument : l'inutilité de la "mort" de Marie.
    Enfin, à ceux qui disent que Marie a très bien pu mourir "toute seule" (c'est-à-dire sans que personne ne le sache, et sans que son corps ait été mis dans un tombeau), on peut poser la question suivante :
    Quelle utilité y aurait-il eu à ce que l'âme de Marie soit séparée de son corps (c'est-à-dire : que la Vierge meurt) si c'était pour que cette même âme soit à nouveau rattachée à ce même corps juste après sa "mort", et tout cela pour que la Vierge soit finalement élevée au ciel "corps et âme"?
    A quoi bon cette "mort" inutile ? Quel en aurait été le sens ?
    Cette opération aurait vraiment été sans intérêt, nous le sentons bien !
        
    C'est pourquoi, en attendant que l'Eglise se prononce officiellement sur cette question (et en attendant qu'elle me dise éventuellement de penser que Marie est bel et bien "morte" - mais je ne crois pas que cela arrivera un jour), je reste un fervent partisan... de la "Dormition" !
        
    Et vous, avez-vous une opinion sur la question ?


  • Cher Tony,
        
    Merci pour votre message. Je vais essayer de vous répondre (dans la mesure où cela me sera possible, bien sûr) en plusieurs points :
        
    1-Le fait que l'on puisse dire que "la Vierge a été conçue sans péché" scandalise certains chrétiens.
    En effet, ceux-là se disent : "Dieu a fait de la Vierge une créature différente des autres. Il l'a programmée, en quelque sorte, pour être sainte. Et ainsi, Elle n'a pas eu la possibilité de choisir son destin. Elle a été le simple objet de Dieu, son vulgaire outil pour faire naître Jésus. De plus, ne pouvant pas pécher, Marie n'a pas été libre de dire non à Dieu. Dieu a agit en elle sans qu'elle puisse donner son avis".
    C'est ce genre de réflexion qui fait que Jacques Duquesne (et bien d'autres encore) ne croit pas en l'Immaculée Conception.
        
    2-A partir de là, on peut se poser une petite question : Le fait que la Vierge ait été conçue sans tâche a-t-il vraiment été un obstacle à sa liberté ?
    Autrement dit, cette conception très particulière qui est la sienne lui a-t-elle réellement ôté son libre arbitre ?
    Pour ma part, je pense que non. Je suis même tout à fait certain, pour vous dire les choses franchement, que la Vierge a été TOUT AUSSI LIBRE que vous et moi.
        
    3-Pourquoi est-ce que je pense cela ?
    Et bien c'est tout simplement parce que, pour moi, c'est le fait "de pouvoir choisir" qui garantit qu'une personne est vraiment libre (et non pas le fait de pécher).
    C'est à dire : le fait de pouvoir dire "NON"... ou "OUI" (il n'y a pas que le "non" qui compte !).
    Et le fait que la Vierge soit restée sans péché toute sa vie ne veut absolument pas dire qu'elle n'ait pas été libre. Pas du tout !
    Cela veut dire bien au contraire qu'elle a accepté librement de toujours dire OUI à Dieu.
        
    4-Mais comment peut-on affirmer, me direz-vous, que la Vierge a eu à choisir et que ses "oui" à Dieu ont bien été libres (et non pas "forcés" par Dieu Lui-même).
    Et bien il y a une bonne raison de penser cela : la Vierge, comme nous le savons, est passée par de très dures épreuves elle aussi (la fuite en Egypte, la pauvreté, la mort de Joseph, la haine des pharisiens, la crucifixion de son Fils...).
    Et dans ces moments-là, il est évident qu'il y a eu des "combats" en elle, et que ces combats n'ont pas été simples à mener.
    La Vierge a souffert ! Elle a beaucoup souffert ! (reportez-vous au superbe texte le "Stabat Mater", pour en être convaincu).
    Et au coeur de ces souffrances, il est absolument évident qu'il y a eu des "luttes", en elle, entre : la confiance et la tentation du découragement; la persévérance et la tentation du renoncement; l'espoir et la lassitude; l'amour et, peut-être aussi, la tentation de ne pas accorder son pardon aux bourreaux de son Fils...
    Autrement dit : il y a eu des luttes entre le "oui" et le "non" en elle.
        
    5-A partir de là, il est clair que "l'Immaculée Conception" de Marie n'a pas agit comme un "mécanisme" implacable et bien rôdé qui fait que Marie aurait tout vaincu, tout traversé... et ceci malgré elle (sinon, elle n'aurait jamais souffert. Elle n'aurait eu qu'à "se laisser porter" par la grâce) !
        
    6-Et dans les moments difficiles où le "oui" n'est pas venu "tout seul" (c'est à dire : "automatiquement"), il a bien fallu que la Vierge CHOISISSE PAR ELLE-MEME DE DIRE "OUI" A DIEU.
    En d'autres termes, il a bien fallu qu'elle décide de sa propre personne (librement) de continuer à adhérer au plan de Dieu.
    Si elle l'avait souhaité, elle aurait pu dire "non". Elle aurait très bien pu succomber à la tentation du renoncement, par exemple.
    Et dans ce cas, elle aurait perdu la grâce que Dieu lui avait donnée au départ : son "immaculée conception".
        
    7-Comme le faisait très justement remarquer un internaute qui parlait sur un forum, récemment, Adam et Eve étaient bien "immaculés", eux aussi (puisqu'ils étaient les tous premiers êtres humains, créés sans tâche)... et cela ne les a pas empêché de dire "non" à Dieu (en mangeant le fruit défendu) et de perdre ainsi leur état de "sainteté" (idem pour les anges déchus).
    Si cela n'est pas arrivé à la Vierge, c'est donc bien parce qu'elle a librement accepté de toujours dire OUI à Dieu.
    Elle a donc "collaboré" à la grâce reçue au départ. Sa liberté et son concours ont donc été essentiels.
        
    Voilà, j'espère que mes petites explications vous auront apporté quelques éléments de réponse.
        
    Amitiés.


  • Beaucoup de scientifiques cherchent aujourd'hui à réduire les différences entre l'homme et l'animal.
    La plupart nous disent même (mais ce n'est pas nouveau !) que l'homme descendrait directement du singe !
    En tant que catholique, cela me choque énormément.
    Si vous me le permettez, je défendrai mon point de vue en deux points.
        
    1-LA CREATION
        
    Les chrétiens ont coutume de dire que la Création est composée de cinq "mondes" classables suivant un ordre croissant de perfection : le monde minéral, le monde végétal, le monde animal, le monde de l'homme et, enfin, le monde angélique (que certains théologiens appellent aussi : monde "préternaturel").
        
    Ces cinq mondes, vous en conviendrez, sont très différents les uns des autres.
    Ils ne fonctionnent absolument pas de la même façon (les pierres ne se marient pas, par exemple, et les hommes ne "nichent" pas dans les arbres !).
        
    Pour moi, affirmer que l'homme vient de l'animal est donc très choquant.
    C'est tout aussi choquant que le fait de dire que l'animal vient du végétal, ou que le végétal vient du minéral.
        
    Cela paraît totalement surréaliste !
        
    Si vous n'êtes pas tout à fait convaincu de cela, prenez une minute pour penser à un minéral : un diamant, par exemple (pierre très pure et parfaitement transparente).
    Vous est-il possible d'imaginer un seul instant que du sein même de cette pierre puisse un jour "germer" : une tige, des feuilles, des branches... puis un arbre tout entier ? Même après des siècles et des siècles d'évolution ?
    Avouez que cela est quand même assez difficile à concevoir !
        
    De même, vous est-il possible d'imaginer une seule seconde que d'un arbre puisse un jour "germer" non pas des pommes ou des poires mais... des oiseaux bien vivants avec de vraies ailes et de vrais becs ? Même après des milliards et des milliards d'années de "complexification" des cellules de l'arbre ?
    Là encore, reconnaissez qu'on a du mal à y croire ! (et pourquoi pas nous dire que l'homme est vraiment né dans un chou, pendant qu'on y est !!)
        
    Pour ma part, je veux bien admettre que certains traits morphologiques, psychologiques et comportementaux de l'homme aient pû "évoluer", au fil des siècles.
    Mais de là à dire que l'homme a "jailli" un jour d'un primate... permettez-moi d'en douter très fortement !
        
    2-L'HOMME
        
    En observant le monde avec un minimum d'attention et de bon sens, il me semble que chacun d'entre nous devrait constater qu'il y a à l'intérieur même de l'être humain des choses qui sont TRES NETTEMENT AU-DESSUS DE L'ANIMAL : la capacité de se penser soi-même, le don de se mettre en scène, de rire, de pleurer, d'aimer son prochain, de prier...
        
    Maria Valtorta, la grande mystique italienne du XXème siècle (souvent citée par les internautes), rapporte même cette parole reçue de Jésus : "Tous les hommes ont une âme et c'est cette chose qui distingue l'homme de l'animal. Ce qui fait l'homme, c'est l'âme. Sans elle, tu ne serais rien de plus qu'un animal doué de la parole" (cf. : "L'évangile tel qu'il m'a été révélé", tome 2, chapitre 51).
        
    A partir de là, nous voyons bien que l'homme ne peut pas être simplement un primate "qui aurait évolué plus vite que les autres".
    Cela est absurde !
    L'âme étant immatérielle, il est clair qu'elle ne peut pas avoir été "produite" par la matière. Elle ne peut pas être le fruit d'une "évolution" ou d'une "complexification" de cellules animales.
        
    La présence d'une âme surnaturelle en l'homme ne peut donc pas s'expliquer autrement que par le fait qu'elle a été DONNEE PAR DIEU AU DEPART (c'est à dire au moment même où l'homme a été créé).
        
    Et si d'aventure certains essayaient de contredire cette affirmation en avançant l'idée que l'animal possède lui aussi une âme, alors que ceux-là se préparent à admettre que l'animal a besoin d'être "racheté" (tout comme l'homme).
    Et dans ce cas, qu'ils se préparent également à convaincre l'Eglise de baptiser les animaux, de les confirmer, de les autoriser à communier... et de leur donner des absolutions pour les pardonner (les pardonner d'avoir mordu le facteur, par exemple).
    - Non, vraiment, nous voyons bien que tout cela ne fait pas très sérieux !
        
    3-CONCLUSION
        
    Pour ma part, je ne crois pas du tout au darwinisme et à ce fameux "passage" de l'animal à l'homme.
    Je n'y crois pas plus que je ne crois au marxisme ou au freudisme.
    Pour moi, ces "grandes théories matérialistes" du XIXème et du XXème siècles ne rendent pas compte de la Vérité.
    En fait, elles ne font bien souvent que rabaisser l'homme.
    Et c'est peut-être bien là ce qui explique (en partie, du moins) qu'il y ait tant de guerres et tant de conflits terribles à travers le monde.
    En effet, à force de vouloir ôter à l'homme la dignité particulière que Dieu lui a donnée, on finit par le limiter à un tas de cellules. Ni plus ni moins.
        
    A mon avis, rien n'est plus urgent, aujourd'hui, que de prendre enfin conscience que l'être humain possède une majesté qui l'élève bien au-dessus de la création, et ceci parce qu'il a été créé A L'IMAGE DE SON CREATEUR.


  • Cela fait longtemps que la planète Mars fascine les gens.
    Depuis plus d'un demi siècle, en effet, on ne compte plus les livres et les films nous parlant des fameux petits hommes verts.
        
    Ce qui est étonnant, dans ce phénomène, c'est qu'il ne touche pas simplement le monde artistique et cinématographique, mais aussi le monde scientifique.
    En effet, depuis des décennies, on ne cesse d'envoyer sur Mars des robots et des sondes toujours plus perfectionnés pour qu'ils y recherchent des traces de vie; investissant pour cela des sommes de plus en plus exorbitantes.
    Depuis début 2005, l'objectif prioritaire des agences spatiales est de développer des missions capables de rapporter sur terre des échantillons du sol martien : sol, roche, sous-sol...
        
    Mais est-ce vraiment raisonnable d'accorder des budgets aussi colossaux à ces missions spatiales ?
        
    Je n'ai pas le souvenir d'avoir lu quelque part que l'Eglise avait dit un jour que les extra-terrestres n'existaient pas, mais une chose est sûre en ce qui les concerne : si d'aventure ils existent, ils n'en demeurent pas moins des CREATURES de Dieu.
        
    Or, nous le savons, c'est SUR TERRE (et pas ailleurs) que le Créateur de l'univers (c'est à dire Celui par qui tout a été fait) a décidé de s'incarner dans le sein d'une femme.
    Et comme nous le savons également, Dieu nous a laissé l'Eglise et les sacrements (notamment celui de l'eucharistie) pour que les hommes puissent avoir des signes tangibles de Sa présence parmi eux jusqu'à la fin des temps.
        
    A partir de là, je me pose une question :
    Les extra-terrestres ne pouvant être QUE DES CREATURES de Dieu (s'ils existent) et l'homme ayant entre ses mains des signes venant du CREATEUR LUI-MEME (les sacrements dispensés par l'Eglise), ne sont-ce pas les extra-terrestres qui devraient avoir envie de partir à la recherche des hommes... plutôt que l'inverse ?
        
    Et l'homme, de son côté, ne devrait-il pas lui aussi chercher d'abord le Créateur... avant les créatures ?


  • Quand on regarde notre monde actuel avec attention, on constate que tous les signes avant-coureurs de la fin des temps (qui sont cités par Jésus dans l'évangile selon Saint Marc, au chapitre 13, versets 5 et suivants) sont visibles :
    -il y a les guerres (en Afghanistan, en Irak...),
    -il y a les tremblements de terre (en Iran, en Asie du Sud-est...),
    -il y a les famines (notamment dans divers pays africains...).
        
    On pourrait même ajouter qu'il y a aussi :
    -des épidémies (le sida, la vache folle...),
    -des catastrophes climatiques (des canicules, des inondations...).
    -des faux-prophètes (des sectes, des hérésies...), etc.
        
    Toutefois, il faut bien se garder d'en déduire que la fin du monde est imminente (comme cherchent malheureusement à le faire croire beaucoup d'individus mal intentionnés, aujourd'hui) !
        
    En effet, Jésus a été on-ne-peut-plus clair sur ce point : "Quant à la date de ce jour et à l'heure, PERSONNE ne les connaît, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, PERSONNE que le Père" (Marc 13, 32).
        
    De plus, comme l'affirme l'article 674 du Catéchisme de l'Eglise Catholique : "La venue du Messie glorieux est suspendue à tout moment de l'histoire à sa reconnaissance par tout Israël dont "une partie s'est endurcie" dans "l'incrédulité" (Rm 11, 20) envers Jésus".
        
    Cela nous laisse entendre qu'avant que ce monde ne passe, il faudra d'abord qu'il y ait l'acceptation, de la part d'Israël, que Jésus est bel et bien le Messie annoncé par les prophètes (un peu comme s'il était nécessaire que "la boucle soit bouclée", avant que tout s'achève).
    Or, nous le savons, cette reconnaissance n'est pas encore à l'ordre du jour.
    Nos frères juifs, en effet, ne croient pas (pas encore et pas tous, du moins) que Jésus est le Fils de Dieu.
        
    Alors, chers amis internautes, ne nous laissons pas induire en erreur par les faux-prophètes !
    Sachons plutôt veiller et prier... et lire les signes des temps tout en restant dans la joie et la confiance !!
    C'est cela que Jésus nous demande !!!
      


  • Dans un livre intitulé "Dieu en questions" (aux éditions Desclée de Brouwer), l'académicien André Frossard (maintenant décédé) écrit ceci : "On reconnaît qu'une chose est vraie tout simplement à ceci qu'elle est belle".
    Pour appuyer son propos, il cite une phrase de Saint Thomas d'Aquin (1225-1274) : "Le beau est la splendeur du vrai".
        
    Il faut dire que la notion de "beau" est très importante dans l'Eglise actuelle.
    On en parle beaucoup.
    Lors d'une rencontre à Paray le Monial, il y a quelques années, le cardinal Danneels a dit : "Après avoir évangélisé par le vrai et le bon, l'Eglise doit maintenant passer par le beau".
        
    Mais sommes-nous bien certains que le beau est TOUJOURS la splendeur du vrai ?
        
    En lisant ce poème de Baudelaire, tiré des "Fleurs du mal", on peut sincèrement se poser la question.
    S'il est vrai que ce texte est très BEAU au niveau de la FORME, il n'en reste pas moins qu'il est totalement FAUX au niveau du FOND (Dieu, en effet, nous est présenté comme un être assoiffé de sang, et Jésus nous est montré comme quelqu'un qui regrette d'avoir vécu sa Passion).
    Mais lisons plutôt.
        
    LE RENIEMENT DE SAINT PIERRE
        
    Qu'est-ce que Dieu fait donc de ce flot d'anathèmes
    Qui monte tous les jours vers ses chers Séraphins ?
    Comme un tyran gorgé de viande et de vins,
    Il s'endort au doux bruit de nos affreux blasphèmes.
        
    Les sanglots des martyrs et des suppliciés
    Sont une symphonie enivrante sans doute,
    Puisque, malgré le sang que leur volupté coûte,
    Les cieux ne s'en sont point encore rassasiés !
        
    -Ah ! Jésus, souviens-toi du jardin des Olives !
    Dans ta simplicité tu priais à genoux
    Celui qui dans son ciel riait au bruit des clous
    Que d'ignobles bourreaux plantaient dans tes chairs vives,
        
    Lorsque tu vis cracher sur ta divinité
    La crapule du corps de garde et des cuisines,
    Et lorsque tu sentis s'enfoncer les épines
    Dans ton crâne où vivait l'immense humanité;
        
    Quand de ton corps brisé la puanteur horrible
    Allongeait tes deux bras distendus, que ton sang
    Et ta sueur coulaient de ton front pâlissant,
    Quand tu fus devant tous posé comme une cible,
        
    Rêvais-tu de ces jours si brillants et si beaux
    Où tu vins pour remplir l'éternelle promesse,
    Où tu foulais, monté sur une douce ânesse,
    Des chemins tout jonchés de fleurs et de rameaux,
        
    Où, le coeur tout gonflé d'espoir et de vaillance,
    Tu fouettais tous ces vils marchands à tour de bras,
    Où tu fus maître enfin ? Le remords n'a-t-il pas
    Pénétré dans ton flanc plus avant que la lance ?
        
    -Certes, je sortirai, quant à moi, satisfait
    D'un monde où l'action n'est pas la soeur du rêve;
    Puissé-je user du glaive et périr par le glaive !
    Saint Pierre a renié Jésus... il a bien fait.
        
    (Charles de Baudelaire, 1852, tiré des "Fleurs du mal")
        
    Je ne sais pas ce que vous en pensez, chers amis internautes, mais, pour moi, ce poème est nul.
        
    Ne vous semble-t-il pas qu'il vaut mieux lire un texte qui est VRAI au niveau du FOND et LAID au niveau de la FORME, plutôt qu'un texte qui est BEAU au niveau de la FORME et FAUX au niveau du FOND ?


  • Dans sa lettre aux romains, l'apôtre Saint Paul nous dit ceci : "Nous le savons en effet : la création tout entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l'enfantement. Elle n'est pas la seule; nous aussi, qui possédons les prémices de l'Esprit, nous gémissons intérieurement, attendant l'adoption, la délivrance pour notre corps. Car nous avons été sauvés, mais c'est en espérance (...)" (Romains 8, 22).
        
    Oui, c'est un fait, depuis le péché originel de nos premiers parents, nous vivons dans une humanité qui est profondément blessée par toutes sortes de maux : des tensions (aussi bien "à l'intérieur" des gens "qu'entre" les gens), des querelles, des conflits, des guerres, des famines, des épidémies, des cataclysmes...
    ... bref, le mal est partout où il y a du désordre et où des hommes souffrent (sa "force destructrice" - nous pouvons le noter au passage - devient généralement plus puissante dans les périodes de crises spirituelles où la foi se "ramollit" et où, de manière logique, les gens sont plus faibles intérieurement).
        
    En même temps que nous prenons conscience que "la création gémit", comme nous le dit Saint Paul, nous découvrons aussi une chose à la fois étonnante et révoltante : très souvent, quand le mal agit, ce sont des personnes pauvres, faibles et innocentes qui font les frais de ses "assauts".
        
    En effet, voici le genre de scènes auxquelles on assiste très régulièrement, ici-bas :
    -des bébés sans défense pleurant à côté de la dépouille de leurs parents tués par des bandes armées.
    -des enfants mal vêtus n'ayant rien à manger et mendiant un peu d'argent aux occidentaux de passage dans leur pays.
    -des populations africaines ravagées par des épidémies, sans médicaments, sans vaccins.
    -des familles entières parquées sous des toiles de tentes en attendant que l'aide internationale leur permette de reconstruire leur pauvre maison en planches.
        
    Non, vraiment, il n'est pas besoin d'être un grand observateur pour le constater : ce sont principalement les pauvres, les faibles et les innocents qui sont touchés par le mal.
        
    Mais, quand on y réfléchit en profondeur, doit-on s'étonner de cela ?
        
    Arrêtons-nous un instant, si vous le voulez bien, et essayons d'imaginer ce qui se passerait si le mal s'attaquait exclusivement : aux menteurs, aux hypocrites, aux violents, aux caïds des banlieues, aux revendeurs de drogue, aux hommes d'affaire véreux, aux meurtriers, aux directeurs de multinationales richissimes qui exploitent leurs employés, aux dictateurs... (et ceci en envoyant des épidémies ou des fléaux qui ne toucheraient QU'EUX, et qui épargneraient les pauvres, les faibles et les innocents).
        
    Que se passerait-il, très concrètement, s'il en allait ainsi ?
    Et bien, dans ce cas, il est clair que tous les hommes du monde entier seraient heureux !
    Et oui !!
    En effet, les populations se sentiraient soudainement affranchies de tout les "carcans" qui les enserrent : la tyrannie, l'oppression, la terreur... et, tout d'un coup, elles deviendraient LIBRES !!!
    Peut-être même que la plupart des gens se mettraient à croire en Dieu, après ce "nettoyage miraculeux".
    Ils se diraient, en effet : "Le ciel nous a enfin débarrassé de nos problèmes !!".
        
    Or, comme Jésus nous l'a dit, satan ne peut pas se dresser contre lui-même (Marc 3, 26).
    En d'autres termes, le mal ne peut rien faire qui irait dans le sens d'un progrès pour l'humanité.
        
    Le fait de faire souffrir en priorité des pauvres, des faibles et des innocents lui permet donc de gagner sur trois tableaux en même temps :
    1-Il fait du mal aux hommes.
    2-Il ajoute au mal le scandale (car ce sont des êtres fragiles qui sont touchés).
    3-Par le scandale, il parvient à détourner de la foi les esprits peu enclins à approfondir les choses spirituelles; c'est à dire ceux qui se disent, en voyant toute ces souffrances qu'ils ne parviennent pas à s'expliquer : "Je ne croirai jamais en un Dieu qui crée l'injustice".
        
    Or, ce n'est pas Dieu qui a créé l'injustice !
    C'est le mal lui-même !
    Et, bien souvent, ce dernier a pour complice "l'indolence spirituelle" des hommes !