• Une jeune participante à une émission de télé-réalité musicale se présente devant un jury pour essayer de passer une sélection. Le jury lui demande quelle chanson elle va interpréter. Le titre qu'elle a choisi est extrêmement connu. Des artistes populaires le reprennent d'ailleurs assez régulièrement.
        
    J'écoute donc une nouvelle fois ces paroles que je connais bien – que tout le monde connaît bien – et, au fur et à mesure que la chanson avance, je ne peux pas m'empêcher de me dire que le texte – aussi célèbre et aussi puissant soit-il - sonne faux. Je ressens cela d'une manière d'autant plus intime que les paroles contredisent ma foi chrétienne.
    Voici en effet ce que disent les derniers vers : "Avec le temps, va, tout s'en va. Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu. Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard. Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard. Et l'on se sent floué par des années perdues. Alors vraiment, avec le temps, on n'aime plus".
        
    Non, très honnêtement, j'ai beau avoir infiniment de respect pour l'auteur de cette chanson, je ne parviens pas à adhérer à cette idée selon laquelle le temps serait quelque chose de destructeur qui userait l'homme jusqu'à effacer l'amour que Dieu a déposé en lui. Cela ne colle pas avec ma foi.
    Pour un chrétien, il me semble que le temps doit être regardé comme un don inestimable qui permet à chaque être humain de GRANDIR dans l'amour, justement, et ceci grâce à la prière et à la conversion. Faire du temps qui passe un "démolisseur de l'homme" ou voir dans la mort une "fin définitive" (après tout, cela ne revient-il pas au même ?), c'est omettre de prendre en compte la plus belle chose que l'Amour Lui-même a donnée à l'humanité : L'ESPERANCE DE LA RESURRECTION. Et c'est là une très grave erreur.
        
    Avant de m'endormir, je repense une dernière fois au texte que je viens de réentendre. Et ce faisant, je me dis que, finalement, il aurait fallu très peu de chose pour que la dernière phrase sonne juste et plaise aux chrétiens. Oui, il aurait suffit simplement de changer un son dans le vers final… et tout aurait été transformé.
    Au lieu de dire : "Avec le temps, on n'aime plus", il aurait fallu dire : "Avec le temps, on aime plus". Car c'est bien cela, désormais, la vie avec le Christ.
    Oui, vraiment, depuis Jésus, avec le temps, on aime "+".


  • La conséquence la plus dramatique du péché originel de nos premiers parents est l'apparition de la mort, sur le terre.
    Le théologien François Varillon, pour sa part, l'appelle : "le drame intégral" (cf. son livre : "Joie de croire, joie de vivre", aux éditions le Centurion).
        
    Il est vrai que le fait de mourir a de quoi décourager l'homme !
    A quoi bon vivre quelque chose si c'est pour tout perdre un jour ? peut-on se demander.
        
    -
    Serions-nous heureux d'acheter une maison si nous savions qu'elle allait s'effondrer bientôt ?
    -Serions-nous heureux d'acheter des fruits si nous savions qu'ils allaient pourrir en chemin ?
    -Serions-nous heureux de nous engager sur une route si nous savions qu'elle était barrée plus loin ?
    -Serions-nous heureux d'acheter des actions si nous savions que la société allait faire faillite le lendemain ?
        
    Bien sûr que non ! Toutes ces choses ne pourraient pas nous rendre heureux !
        
    La seule solution pour être "heureux" et considérer en même temps que la mort est une fin définitive, c'est de vivre de "petits plaisirs", de moments "fugitifs", de liens "furtifs" et "fugaces".
    Autrement dit, il faut "ratatiner" l'homme, lui faire oublier sa soif d'éternité, lui enlever sa grandeur et le réduire à un "tas de cellules" éphémères.
    Mais même cela est vain... car le coeur de l'homme, qui a été créé par Dieu, ne peut trouver de repos QUE dans l'Absolu (comme le disait Saint Augustin).
        
    Alors que faire pour découvrir le vrai bonheur ?
    Et bien c'est très simple.
    Il faut décloisonner notre coeur, élargir notre vision à la notion d'éternité et retrouver ainsi l'ESPERANCE.
    Mais attention ! Cela, seul Jésus peut nous le donner !
    En effet, Jésus est le seul qui, dans toute l'histoire de l'humanité, nous a montrer de manière parfaitement claire que la mort n'était pas une fin définitive; et ceci en ressuscitant pour nous d'entre les morts.
    C'est donc en nous rapprochant de LUI que nous pouvons être pleinement heureux.
    Tout le reste, à mon sens, est vain !


  • Il n'est pas facile, pour les créateurs de bandes dessinées, d'inventer sans cesse de nouvelles histoires pour mettre en scène leurs héros.
        
     
    Il y a quelques mois, j'ai été plutôt déçu par le dernier Lucky Luke ("La belle Province").
    Bien que le trait impeccable d'Achdé ne fait pas du tout regretter celui de Morris (qui est décédé en 2001), je trouve que le scénario de Laurent Gerra (l'imitateur bien connu) est trop centré sur la caricature.
    Dans cet album, en effet, on voit apparaître des gens aussi inattendus que : Guy Lux (en animateur de rodéo), Bernard-Henri Levy (en vendeur de chemises blanches), José Bové (en fermier alter mondialiste), Céline Dion (en chanteuse qui attire le mauvais temps), René Angelil (en producteur susceptible), Gilles Vigneault et Robert Charlebois (en clients de bar)… et tout cela au détriment d'un scénario qui n'est pas vraiment à la hauteur de nos espérances (beaucoup de gens partagent cet avis).
        
    En ce mois d'octobre, je me réjouissais de la parution du dernier Astérix ("Le ciel lui tombe sur la tête"), mais, là encore, c'est la déception. Oui, c'est la déception car le scénario de cette aventure est lui aussi plutôt mince. Tout est réalisé dans d'un genre qui, à mon avis, n'a pas vraiment grand chose à voir avec notre célèbre héro gaulois : la science fiction.
    Mais jugez plutôt : deux groupes rivaux d'extra-terrestres veulent s'emparer de la fameuse potion magique mise au point par le druide Panoramix. Les gentils "Tadsylwines" et les méchants "Nagmas" se livrent alors à une série de combats dignes de la "Guerre des étoiles" (vaisseaux spatiaux, rayons laser, armées de super-clones, super-pouvoirs…) qui nous entraînent loin (mais vraiment très loin) de Cléopâtre et de Jules César !
    Les batailles se poursuivent ainsi pendant des pages et des pages, jusqu'au moment où les méchants "Nagmas" parviennent à s'emparer de Panoramix et à le mettre dans leur vaisseau spatial.
    Fort heureusement, à l'instant même où ce dernier va s'envoler, la soucoupe volante des gentils "Tadsylwines" se place juste au-dessus de lui, empêchant ainsi le décollage. Depuis sa soucoupe, un gentil "Tadsylwine" lance au pilote "Nagma" : "Relâche le prisonnier, et je libère ton vaisseau, Nagma !" Le "Nagma" lui répond : "Moi d'accord !" Panoramix est alors libéré… et ceci sans qu'il n'y ait aucune résistance, aucun rebondissement, aucun coup de théâtre, aucune surprise… rien ! Simplement, le méchant "Nagma" repart dans sa galaxie en jurant qu'il ne remettra plus jamais les pieds sur terre… et c'est le grand banquet final !
        
    Seigneur, il en faut de l'indulgence pour tenir 47 pages ! Et même si, à la fin, une petite note indique que "Tadsylwine" est en fait l'anagramme de Walt Dysney - auquel l'auteur a voulu rendre hommage avec cette aventure – on reste sur sa faim !
        
    Parfois, j'en arrive à me demander si, au lieu de verser ainsi dans la caricature à outrance ou dans la science fiction, les auteurs de bande dessinées en mal d'imagination ne pourraient pas renouveler leurs scénarios en incluant des événements bibliques (et ceci tout en restant parfaitement fidèles à eux-mêmes).
    Ne serait-il pas possible, par exemple, d'imaginer une aventure d'Astérix en Israël où notre cher héro devrait aider des juifs à résoudre un conflit avec l'occupant romain, et dans laquelle il y aurait une petite scène où on le verrait prier un instant avec Anne et Joachim (les futurs parents de la Sainte Vierge) ? Cela ne me paraît pas du tout anachronique.
    Ne serait-il pas possible que Rahan, "le fils des âges farouches", participent à un épisode de la Genèse dans lequel apparaîtraient des descendants connus d'Adam et Eve ? Et cela sans dénaturer les Saintes Ecritures, bien sûr, mais simplement en "incluant" le héro dans un contexte religieux.
    Lucky Luke, pour sa part, ne pourrait-il pas recevoir une lettre de mission du Pape pour veiller à la bonne construction d'une mission catholique en Amérique du Sud ? Et ne pourrait-il pas, ainsi, découvrir la foi chrétienne ? On a bien remplacé sa célèbre cigarette par un brin d'herbe (suite à une pression de lobbies anti-tabac). Pourquoi ne pourrait-on pas remplacer sa chanson ("I'm a poor lonesome cowboy"…) par un psaume ("Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien"…), ne serait-ce que le temps d'une aventure ?
        
    Je suis certain qu'en se forçant un tout petit peu les méninges, on pourrait trouver des choses géniales, et attirer ainsi de nombreux jeunes à la foi ! Puissent Uderzo, Achdé, Lécureux, Chéret et les autres m'entendre ! 


  • "Sa mère et ses frères arrivèrent près de lui, mais ils ne pouvaient le rejoindre à cause de la foule. On lui annonça : "Ta mère et tes frères se tiennent dehors; ils veulent te voir." Il leur répondit : "Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique." (Luc 8, 19-21)
        
    Cela est très clair : Jésus fait passer les liens de l'esprit avant ceux du sang.
    Avec lui, les mots "père", "mère", "frère", "soeur", "fils", "fille"... prennent un sens entièrement nouveau. Un sens spirituel. Un sens qui s'ouvre à tous les hommes.
        
    Toutefois, contrairement à certains chrétiens, je ne pense pas que le Christ soit venu sur Terre pour affaiblir les liens familiaux, mais, au contraire, pour les renforcer et les perfectionner.
    Voici, selon moi, ce qu'il aimerait que chaque membre de la famille se dise au fond de lui, après avoir médité le passage ci-dessus.
        
    LE PERE :
    "Si Jésus m'aime comme son père (Joseph), alors cela signifie qu'il aime mon épouse comme sa mère (Marie) et mes enfants comme ses frères et soeurs (c'est à dire comme s'il était lui-même mon fils et celui de mon épouse).
    Par conséquent, je dois aimer mon épouse comme Joseph aimait Marie, et chacun de mes enfants comme Joseph aimait Jésus."
        
    LA MERE :
    "Si Jésus m'aime comme sa mère (Marie), alors cela signifie qu'il aime mon époux comme son père (Joseph) et mes enfants comme ses frères et soeurs (c'est à dire comme s'il était lui-même mon fils et celui de mon époux).
    Par conséquent, je dois aimer mon époux comme Marie aimait Joseph, et chacun de mes enfants comme Marie aimait Jésus."
        
    LES ENFANTS :
    "Si Jésus nous aime comme ses frères et soeurs, alors cela signifie qu'il aime nos parents comme ses propres parents, et chacun d'entre nous comme s'il était l'enfant unique de Joseph et de Marie.
    Par conséquent, nous devons aimer nos parents comme Jésus aimait Joseph et Marie, et nos frères et soeurs comme si chacun d'entre eux était Jésus lui-même."
        
    Pour faire avancer l'amour, dans nos familles, nous pourrions peut être nous demander si les sentiments que nous avons les uns pour les autres, aujourd'hui, sont bien les mêmes que ceux qui unissaient les membres de la Sainte Famille.


  • Il y a quelques années, dans une équipe de préparation des adultes aux sacrements de l'initiation chrétienne, nous avons rencontré une personne qui voulait recevoir le baptême mais qui, en même temps, avouait croire en la théorie de la réincarnation.
        
    Pour lui montrer que cette théorie n'était absolument pas compatible avec la foi catholique, nous avons procédé de la manière suivante :
        
    1-Tout d'abord, nous avons dit à cette personne que le baptême – à l'instar de la confirmation et du sacrement de l'ordre – imprimait dans l'âme de celui qui le recevait "un signe spirituel au caractère indélébile", et que, de ce fait, il ne pouvait être reçu "qu'une seule fois dans la vie" (article 1317 du Catéchisme de l'Eglise Catholique).
        
    2-Ensuite, nous lui avons fait remarquer qu'à partir du moment où il s'imprimait dans l'âme (c'est-à-dire dans la partie immortelle de l'homme), le baptême devait forcément suivre l'âme dans ses différentes "transmigrations".
        
    3-Enfin, nous avons posé à cette personne la petite question suivante (avec beaucoup d'humour, bien sûr) : "Vous qui croyez en la théorie de la réincarnation et qui demandez le baptême, comment pouvez-vous nous certifier que vous n'avez pas déjà été baptisée dans une autre vie (en quel cas un prêtre ne pourra pas vous donner ce sacrement une seconde fois) ?"
        
    Chers amis internautes, je puis vous assurer que cette petite question amusante a tout de suite fait mouche ! Elle a même beaucoup fait réfléchir la personne en question !
    En effet, cette dernière s'est soudainement retrouvée "prise au piège" de ses propres contradictions : soit la théorie de la réincarnation était vraie mais son désir de demander le baptême était inutile (puisqu'elle son âme portait peut-être déjà la marque de ce sacrement), soit son désir de se faire baptiser était fondé mais, dans ce cas, elle devait admettre qu'elle ne l'avait jamais reçu avant (et que, par conséquent, la théorie de la réincarnation était une pure invention humaine).
        
    Après quelques jours de réflexion – ainsi que nous espérions - cette personne a finalement décidé de faire confiance à son intuition de départ, c'est-à-dire demander le baptême, et de laisser complètement tomber les théories orientales.
        
    Comme quoi, vous voyez, il suffit parfois de pas grand-chose (une petite pointe d'humour, pas plus) pour faire tomber de grosses murailles et remettre quelqu'un sur le bon chemin ! 


  • Evangile selon Saint Marc (chapitre 9, versets 33 à 37) :
    Ils allèrent à Capharnaüm. Une fois à la maison, Jésus leur demandait : "De quoi discutiez-vous en chemin ?" Mais ils se taisaient, car en chemin, ils s'étaient querellés pour savoir qui était le plus grand.
    Jésus s'assit et il appela les douze; il leur dit : "Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous".
    Et prenant un enfant, il le plaça au milieu d'eux et, après l'avoir embrassé, il leur dit : "Qui accueille en mon nom un enfant comme celui-là, m'accueille moi-même; et qui m'acueille, ce n'est pas moi qu'il accueille, mais Celui qui m'a envoyé".
        
    Mon Dieu,
    La fonction de prêtre est très importante, dans l'Eglise.
    En effet, c'est par les prêtres que Tu nous donnes les sacrements d'où jaillit la vie spirituelle.
    Mais doit-on en déduire, pour autant, que ceux qui ne sont pas des ministres ordonnés sont "inférieurs" à ceux qui le sont ?
    L'Eglise n'est-elle pas plutôt un seul et même corps constitué de personnes diverses et variées qui travaillent toutes à Ton service ?
    Et même si la manière est différente, n'est-ce pas le MEME ESPRIT qui, à travers elles, agit?
        
    Les prêtres donnent le baptême...
    ...Les laïcs ne sont-ils pas appelés à faire entrer les autres dans la vie chrétienne, eux aussi ?
    Les prêtres donnent l'eucharistie...
    ...Les laïcs ne sont-ils pas appelés à rendre Jésus vivant, autour d'eux, eux aussi ?
    Les prêtres donnent la confession...
    ...Les laïcs ne sont-ils pas appelés à pardonner à ceux qui leur font du mal, eux aussi ?
    Les prêtres marient...
    ...Les laïcs ne sont-ils pas appelés à être des instruments d'unité entre les hommes, eux aussi ?
    Les prêtres donnent le sacrement des malades...
    ...Les laïcs ne sont-ils pas appelés à réconforter leurs frères souffrants, eux aussi ?
    Les évêques donnent le sacrement de la confirmation...
    ...Les laïcs ne sont-ils pas appelés à transmettre l'Esprit de Dieu à ceux qu'ils rencontrent, eux aussi ?
    Les évêques ordonnent des prêtres...
    ...Les laïcs ne sont-ils pas appelés à éveiller des vocations sacerdotales, eux aussi ?
        
    Plus je réfléchis, mon Dieu, et plus je me dis que tous les chrétiens - qu'ils soient prêtres ou laïcs - sont unis par une vocation commune : LA SAINTETE, qui consiste à T'aimer EN ESPRIT et en vérité... et à Te faire aimer.
        
    Si l'on considérait les choses uniquement sous l'angle de "la perfection de la fonction", alors on pourrait dire que les ministres ordonnés sont supérieurs aux autres hommes.
    Mais il se trouve que Tu ne nous juges pas sur notre fonction (fût-elle celle de Pape)... mais sur l'amour, c'est à dire sur L'ESPRIT DE CHARITE qui nous habite.
    Et cela change tout !
    Oui, mon Dieu, c'est
    la MANIERE dont chacun accompli sa mission, ici-bas, qui semble être le plus important pour Toi (et non pas la mission en elle-même).
        
    Alors, apprends-nous à être humbles devant Toi, à ne plus nous quereller, à prendre conscience que tu as besoin de tout le monde pour accomplir ton plan de salut, et aide-nous à nous élever progressivement vers notre vocation commune, tous ensemble : LA SAINTETE.
    Comme le disait l'écrivain catholique André Frossard : "La paix ne règne que sur les sommets !"


  • Voici quelques éléments éclairants au sujet du fameux linceul de Turin (dont on pense qu'il est le suaire dans lequel Jésus a été enseveli).
    Ces éléments sont tirés du magazine "Il est vivant" (le journal de la communauté de l'Emmanuel) de janvier 1999.
        
    1-Après la résurrection de Jésus, le linceul se transmet dans les premières communautés chrétiennes.
    En 1204, il serait volé aux byzantins (à Constantinople, en Turquie) par Othon de
    la Roche (l'un des chefs de la quatrième croisade, chevalier franc-comtois, devenu duc d'Athènes).
        
    2-En 1356, on ne sait pas trop comment, Geoffroy de Charny (un noble champenois) devient le détenteur de la relique.
    Il place cette dernière dans une chapelle qu'il vient de faire construire, mais elle n'est pas exposée (Le Pape Clément VII autorisera l'exposition seulement en 1390).
        
    3-En 1453, Marguerite de Charny (la petite fille de Geoffroy de Charny) vend le linceul au duc Louis de Savoie.
    Le linceul suit alors les déplacements des ducs de Savoie qui, comme tous les nobles de leur époque, bougent beaucoup.
    Le linceul est finalement déposé dans la chapelle du château ducal de Chambéry. Il y a alors un très fort intérêt pour cette relique (des saints et des rois viennent la voir).
    Le Pape Jules II autorise une fête du suaire.
    Le suaire est sauvé d'un incendie en 1532.
        
    4-En 1578, le linceul est transféré à Turin où une chapelle a été construite spécialement à son intention. Il y est vénéré notamment par Saint François de Sales.
    Puis, peu à peu, avec les années, il tombe dans l'oubli.
        
    5-Le 28 mai 1898 (lors d'une exposition), l'avocat Secundo Pia (un photographe amateur) prend le premier cliché du linceul de Turin avec l'accord du roi Umberto.
    Au moment où il développe la pellicule, chez lui, il s'aperçoit que le visage d'un homme (de même que son corps tout entier) apparaît sur le négatif.
        
    6-Depuis cet épisode, de nombreuses études ont été faites sur ce linceul.
    Voici quelques conclusions :
    -L'image comporte une information tridimensionnelle (les parties les plus sombres correspondent aux parties du corps qui auraient été les plus proches du linceul), ce qui atteste qu'elle n'a pas été faite de main d'homme.
    -L'homme mesurait 1,81m.
    -Il était israélien (ses traits sont semblables à ceux des juifs sephardim).
    -Il a été torturé (il a été frappé au visage. Un "casque d'épines" a entouré sa tête. Il a reçu des coups de fouets. Une trace sur l'épaule droite peut avoir été provoquée par le portement d'un objet lourd. Ses poignets et ses pieds ont été transpercés par des clous. Son côté droit a été perforé. Ses jambes n'ont pas été brisées).
    -L'homme était du groupe sanguin AB.
    -Il a séjourné dans le linceul de 36 à 40 heures (information obtenue à partir de données concernant la coagulation des traces de sang présentes sur le linceul).
        
    7-En octobre 1988, suite à l'accord donné par l'archevêque de Turin, on effectue des prélèvements sur le linceul pour essayer de le dater au "carbone 14" (procédé de comptage des atomes qui est ensuite interprêté en terme de vieillissement : moins il y a d'atomes, plus l'objet est ancien. Plus il y a d'atomes, plus il est récent).
    Les recherches, effectuées à Tucson, Zurich et Oxford, donnent des résultats similaires : le linceul daterait des années 1260-1390.
        
    8-Ces résultats sont très vite critiqués par de nombreux scientifiques car du "carbonne 14" a très bien pu être rajouté sur le suaire (ce qui aurait eu pour effet d'augmenter le nombre d'atomes et, par conséquent, de le rajeunir).
    Ce rajout aurait pu se faire de multiples façons :
    -lors de l'incendie de Chambéry de 1532 (où le linceul était exposé).
    -lors de rapiéçages du tissu par des religieuses (avec du tissu de leur époque à elles).
    -lors de la manipulation du suaire (la transpiration des mains, en effet, peut véhiculer des atomes de "carbone 14").
    -lors de transports (des pollens divers peuvent très bien s'être déposés sur le suaire).
        
    9-Des expériences menées sur des cadavres recouverts d'un linge de la même nature ne permettent pas d'obtenir une image semblable à celle du suaire.
    De plus, aucun procédé du XIIIème ou du XIVème siècle ne permettait de la produire.
        
    10-Au printemps 1998, le Pape Jean Paul II est allé se recueillir devant le linceul.
    Pour lui, cette image renvoie au mystère de la souffrance de l'homme et à Dieu Lui-même qui est Amour.


  • Catéchèse baptismale de saint Jean Chrysostome tirée du "Livre des jours".
        
    Veux-tu savoir quelle vertu possède le sang du Christ ?
    Revenons à ce qui en a été la figure, aux écrits anciens de ce qui s'est passé en Egypte.
        
    Moïse dit : " Immolez un agneau sans tache et marquez vos portes de son sang".
    Que dis-tu, Moïse ? Le sang d'un animal sans raison peut-il sauver des hommes doués de raison ?
    Oui, dit Moïse, non pas parce que c'est du sang, mais parce qu'il est la figure du sang du Seigneur.
    A présent, au lieu des portes marquées par le sang de la préfiguration, le diable voit sur les lèvres des fidèles le sang de la vérité préfigurée marquer la porte de ce temple du Christ qu'ils sont maintenant; à plus forte raison va-t-il donc battre en retraite !
        
    Veux-tu connaître encore par un autre biais la vertu de ce sang ?
    Vois d'où il a commencé à couler et d'où il a pris sa source : il descend de la croix, du côté du Seigneur.
    Comme Jésus déjà mort, dit l'évangile, était encore sur la croix, le soldat s'approcha, lui ouvrit le côté d'un coup de sa lance et il en jaillit de l'eau et du sang.
    Cette eau était le symbole du baptême, et le sang, celui des mystères.
    C'est donc le soldat qui lui ouvrit le côté; il a percé la muraille du temple saint; et moi, j'ai trouvé ce trésor et j'en ai fait ma richesse.
    Ainsi en a-t-il été de l'Agneau; les Juifs égorgeaient la victime, et moi j'ai recueilli le salut, fruit de ce sacrifice.
        
    Et il jaillit de son côté de l'eau et du sang.
    Ne passe pas avec indifférence, mon bien-aimé, auprès du mystère. Car j'ai encore une autre interprétation mystique à te donner.
    J'ai dit que cette eau et ce sang étaient le symbole du baptême et des mystères.
    Or, l'Eglise est né de ces deux sacrements : par ce bain de la renaissance et de la rénovation dans l'Esprit, par le baptême donc, et par les mystères.
    Or, les signes du baptême et des mystères sont issus du côté.
    Par conséquent le Christ a formé l'Eglise à partir de son côté, comme il a formé Eve à partir du côté d'Adam.
        
    Aussi saint Paul dit-il : Nous sommes de sa chair et de ses os, désignant par là le côté du Seigneur.
    De même en effet que le Seigneur a pris de la chair dans le côté d'Adam pour former la femme, ainsi le Christ nous a donné le sang et l'eau de son côté pour former l'Eglise.
    t de même qu'alors il a pris de la chair du côté d'Adam, pendant l'extase de son sommeil, ainsi maintenant nous a-t-il donné le sang et l'eau après sa mort.
        
    Vous avez vu comment le Christ s'est uni à son épouse ? Vous avez vu quel aliment il nous donne à tous ?
    C'est de ce même aliment que nous sommes nés et que nous sommes nourris.
    Ainsi que la femme nourrit de son propre sang et de son lait celui qu'elle a enfanté, de même le Christ nourrit constamment de son sang ceux qu'il a engendrés.


  • INTRODUCTION
        
    Quoiqu'en pensent certains, la douceur est très présente dans ce long-métrage.
    Ce film, en effet, est profondément marial. La Vierge en est à la fois le "cadre" et la "couleur". Elle est là au début et à la fin de l'histoire (tels deux bras qui "soutiennent" son Fils de bout en bout) et sa présence maternelle vient aussi "tamiser" chaque scène douloureuse (un peu comme un doux parfum d'humanité et de compassion au coeur même de la violence).
    Mais, si vous le voulez bien, essayons de voir cela un peu plus en détail...
        
    A-MARIE EST LE "CADRE" DE "LA PASSION DU CHRIST"
        
    1-Comme vous l'avez noté, le film s'ouvre sur l'image d'une pleine lune accrochée dans un ciel menaçant et doucement bleuté.
    Dans la tradition catholique, il faut savoir que la lune a toujours représenté l'Eglise (l'astre du soir qui nous éclaire pendant la nuit).
    Or, l'Eglise ayant Marie pour Mère, il est clair que cette première image est une allusion à la Vierge.
    La couleur bleutée peut d'ailleurs nous rappeler la ceinture de sa robe (à Lourdes, par exemple) ou bien le couleur de ses yeux (les mystiques affirment que Marie a les yeux bleus !).
    Puis, au fur et à mesure que la caméra pénètre dans le jardin de Géthsémani où Jésus souffre intérieurement (Abba ! Lève-toi, défends-moi ! Sauve-moi des pièges qu'ils m'ont tendus !), l'allusion à Marie devient encore plus concrète.
    Cela se sent surtout lorsque Jésus se ressaisi et que, d'un coup, il écrase la tête d'un serpent envoyé par satan.
    Là, l'allusion à sa Mère (qui est la "Nouvelle Eve") est flagrante !
    Le film est commencé depuis à peine 10 minutes, et la figure de Marie crève déjà l'écran !
        
    2-Comme vous vous en souvenez sûrement, la dernière scène du film donne elle aussi une place centrale à la Vierge.
    Jésus est lentement descendu de croix. A la droite de sa Mère se trouvent l'apôtre Jean et Marie Madeleine. A sa gauche, il y a un centurion romain.
    Marie, à genoux, prend délicatement le corps inerte de son Fils dans ses bras et embrasse tendrement son visage ensanglanté. Elle souffre en silence.
    Peu à peu, ses yeux se détournent de son Fils pour se fixer sur nous, les spectateurs, tandis que la caméra, elle, s'éloigne progressivement de ce "tableau" qui rivalise avec les plus célèbres "piétas".
    A ce moment, il y a quelque chose de très profond qui se passe.
    C'est un peu comme si la Vierge nous parlait, à nous personellement : "Et vous, de quel côté êtes-vous ?" semble-t-elle nous demander. "Du côté de ceux qui haissent mon Fils, ou bien du côté de ceux qui l'aiment ? Donnez-moi votre réponse. Je l'attends."
    C'est absolument bouleversant !
        
    B-MARIE EST LA "COULEUR" DE "LA PASSION DU CHRIST"
        
    Comme je l'ai dit, la Vierge est aussi la "couleur" du film de Mel Gibson, et ceci parce qu'elle vient "tamiser" en permanence la violence des hommes en s'unissant spirituellement au sacrifice de son Fils. Voici quelques exemples.
        
    1-Jésus chez les grands prêtres.
        
    La nuit où Jésus est livré, Marie "sent" intuitivement que quelque chose est en train de se passer à Géthsémani.
    Bien qu'Elle ne soit pas sur place, Elle se réveille en sursaut et se demande : "Pourquoi cette nuit est-elle différente de toutes les autres nuits ?"
    Rien qu'entendant ces mots, on se dit que Jésus n'est pas tout à fait seul, dans son épreuve. Quelqu'un est là qui se tient à ses côtés.
    Plus tard, arrivée aux portes du temple, Marie regarde son Fils, de loin, et, comme Lui, elle redit à Dieu un nouveau "oui" : "L'heure est venue, Seigneur. Amen".
    Ainsi, on comprend qu'Elle l'accompagne vraiment dans sa Passion.
    On peut noter aussi une autre scène bouleversante.
    Après que les grands prêtres aient tourné le Christ en dérision, Marie marche seule dans les allées du temple.
    Soudain, à un endroit précis, Elle s'arrête et pose lentement son oreille contre le sol.
    Plus bas, bien plus bas (exactement en dessous du lieu où Elle se trouve), Jésus est enchaîné dans une cellule.
    Il lève les yeux et "sent" que sa Mère est là, plus haut.
    Très sincèrement, pouvait-on mieux exprimer la communion intime qui unit le Christ et sa Mère ?
        
    2-Jésus chez Pilate.
        
    On peut noter également qu'avec Jean et Marie Madeleine, Marie est présente dans la cour de Pilate.
    Pâle, elle suit tout le déroulement du procès et s'unit intérieurement aux souffrances de son Fils.
    Ensuite, lors de la flagellation, après que Jésus ait reçu une première série de coups, il y a un moment très important où Il lance un regard souffrant à sa Mère qui pleure.
    Le regard de Jim Caviezel est alors inoubliable. Nul doute que cette scène deviendra très vite une scène d'anthologie !
    Là, la Vierge parle tout bas, comme si elle priait au fond d'Elle-même : "Mon Fils... quand, où, comment... décideras-tu d'être délivré de cela ?"
    On sent alors très nettement qu'Elle est vraiment la "Mère douloureuse" du Stabat Mater.
    Une musique très douce accompagne les images et nous enveloppe de douceur... jusqu'au moment où Marie vient essuyer le sang de son Fils, sur le sol, avec Marie Madeleine.
        
    3-Jésus pendant le chemin de croix.
        
    Bien sûr, la Vierge est également présente tout au long du chemin de croix : elle marche aux côtés de son Fils tandis que satan, lui, marche le long du côté opposé en manipulant les foules.
    Le sommet du film se situe au moment précis où Jésus tombe lourdement sur le sol tandis que la croix, lui échappant, lui enfonce la couronne d'épines encore plus profondément sur la tête.
    En le voyant, Marie se souvient d'une chute qu'avait faite son Fils dans son enfance. Et là, comme jadis, Elle se précipite encore vers Lui et Lui redit les mêmes paroles que lorsqu'il était enfant : "Yeshoua ! Je suis là !"
    Jésus lui répond alors ces mots auxquels aucun être humain ne peut rester insensible : "Vois, Mère, je rends toute chose nouvelle".
    Cette scène sublime marque de manière tout à fait indiscutable le sommet de l'oeuvre.
    Enfin, Marie nous apparaît également comme le modèle du parfait disciple.
    Tandis que son Fils est crucifié, elle embrasse ses pieds en sang en lui disant : "Chair de ma chair, coeur de mon coeur, mon Fils, laisse-moi mourir avec Toi".
    C'est là aussi un moment intense.
        
    C-CONCLUSION
        
    Pour conclure, je dirais simplement que c'est une erreur (une très grosse erreur, même) de s'acharner à voir dans le film de Mel Gibson uniquement un film violent.
    Encore une fois, ce long métrage est aussi une grande oeuvre mariale.
    A mon sens, c'est la plus belle qui ait jamais été portée à l'écran.
    La Vierge, comme j'ai essayé de le montrer dans ce petit article, en est à la fois le "cadre" et la "couleur".
    On pourrait dire aussi, pour parler différemment, que Marie est "l'écrin" et la "perle rare" de "La Passion du Christ".
    Non pas que le rôle de Jésus soit secondaire ! Pas du tout ! Loin de moi l'idée de verser dans une mariolatrie excessive et déplacée !
    Simplement, Marie est la perle rare dans le sens où elle apparaît bien comme celle qui n'a jamais trahi, jamais renié, jamais abandonné, jamais désespéré... en un mot : celle qui n'a jamais cessé d'aimer. Même dans les pires moments.
    Et si son amour et sa douceur sont exprimés d'une manière aussi magistrale, il faut souligner que c'est aussi en grande partie grâce à la voix tout à fait extraordinaire de l'actrice Maia Morgenstern.
    Félicitations, Mel Gibson ! Vraiment : félicitations !!
    Vous avez signé là UN IMMENSE CHEF D'OEUVRE !!!


  • Article de Stéphania Consoli paru dans le numéro 175 de "L'Echo de Marie Reine de la Paix" (mai-juin 2004).
        
    Il était présent à Medjugorje l'été dernier pour raconter aux jeunes venus au festival son incroyable aventure : celle de prêter son corps à Jésus-Christ pour un film qu'allaient voir quarante millions de personnes dans le monde entier (nombre comptabilisé jusqu'à Pâques 2003 et sûrement destiné à s'accroître).
        
    On ne savait pas encore que tout le monde allait parler de l'événement extraordinaire où il s'était impliqué; en tout cas, c'est là, dans cette terre bénie, que Jim Caviezel a présenté aux jeunes ce sur quoi les journaux et les médias, les théologiens et le tout venant, les croyants et les agnostiques, les chrétiens et les juifs et bien d'autres encore ont écrit, parlé, discuté, palabré… Qui était pour ou contre, qui admirait, rejetait, qui en était confirmé dans sa foi, qui était troublé par une vérité dévoilant son propre mensonge. En somme le film "La Passion du Christ" a été et continue d'être sur toutes les lèvres.
        
    "Je suis arrivé à ce rôle, grâce à Medjugorje, grâce à la Vierge. Pendant la préparation, j'ai employé tout ce que Medjugorje m'a enseigné", raconte le protagoniste dans une entrevue. "Le metteur en scène Mel Gibson et moi allions ensemble à la messe tous les matins. Les jours où je ne pouvais y aller, je faisais au moins la communion. J'avais entendu dire que le Pape se confessait tous les jours et je pensais que moi aussi je devais me confesser plus souvent. Je ne voulais pas que Lucifer puisse exercer un contrôle sur ce que je faisais. C'est aussi dans ce but que j'ai jeûné…".
        
    "Le chapelet en main dans les moments de reprise, l'eucharistie quotidienne célébrée tous les matins sur le plateau, les reliques des saints et de la Croix cousues dans mon habit : le voyant Ivan et sa femme Laureen m'ont donné un petit bout de la Croix. Je le porte toujours avec moi. C'est d'ailleurs pour cela qu'on m'a fait une poche spéciale sur mes habits. Je porte aussi les reliques de Padre Pio, de St Antoine de Padoue, de Ste Maria Goretti et de St Denis, patron des acteurs". Tels sont les instruments avec lesquels Jim a affronté le rôle si prenant des derniers instants du Christ sur terre, l'Heure de sa Passion". "Je crois que ce film a été aussi ma passion", continue l'acteur américain. "J'ai dû lutter contre le froid, contre les crampes, contre le mal de tête que me causait la couronne d'épines. J'ai douté de ma foi… Et puis j'ai compris que je n'aurais pas pu représenter la douleur sans vraiment souffrir…"
        
    Même si on a déjà versé beaucoup d'encre pour commenter ce film et si on risque de répéter, nous ne pouvons pas taire ces paroles. C'est un devoir de souligner la qualité de foi avec lequel ce film a été pensé, abordé et vécu par les protagonistes : ils ne pouvaient pas rester étrangers à l'épaisseur de vie qu'il y avait là-dedans. Une troupe et une distribution multiformes, avec des gens de tous horizons raciaux et religieux : "C'est un film qui célèbre l'amour, la tolérance. Je n'ai pas eu un moment d'hésitation", continue l'acteur. Gibson plusieurs fois m'a dit que je prenais un risque, que peut-être après ce film personne ne voudrait plus me faire travailler à Hollywood. Je lui ai répondu que j'étais croyant et que tous doivent porter une croix… Je n'avais pas idée de l'intensité de prière que je devrais assumer pendant ce film pour réussir à maintenir la prospective juste… Je priais aussi pour que, derrière le trucage, les spectateurs ne me voient plus moi, mais le visage du Messie, de Jésus-Christ".
        
    L'attirance de Jésus est indiscutable. Presque tous, depuis deux mille ans, se sentent de quelque façon attirés par Lui, même si l'homme s'arroge constamment le droit de décider comment Dieu doit paraître à ses yeux. Cette fois encore, Christ est devenu "pierre d'achoppement" pour qui s'est senti intérieurement provoqué à une réponse devant une évidence : le Fils de Dieu s'est fait chair et il a supporté humblement une cruelle passion jusqu'à l'intégrale consommation du sacrifice qu'il offrait au Père. Trop de violence, trop de sang, trop de tout, a-t-on dit. Le fait est que, une fois encore, la Vérité a créé une division, non pas tant dans les esprits que dans les cœurs. Face à cet acte d'amour extrême, l'homme se demande s'il veut accepter un "raté" détruit dans son corps et compter parmi les malfaiteurs, ou au contraire s'il désire pour lui-même un Dieu idéal, faiseurs de miracles, panacée pour tous nos maux et prompt exécuteur de toutes nos requêtes. En substance, un Dieu-bonbon…
        
    La peur d'être nous-mêmes impliqués nous fait reculer et nous préférons sublimer l'idée de la Rédemption pour fuir le péril d'être appelés à en faire partie, à verser en somme nous aussi le sang pour "compléter dans notre chair ce qui manque aux souffrances du Christ" (cf. Col. 1, 24). Et alors on accuse : le film n'est pas fidèle à l'évangile, n'est pas théologique, ne respecte pas les juifs, ne… Non, le film n'est pas celui que nous voudrions qu'il fût, mais il a le mérite de montrer à tout le monde, à fortes doses, l'amour du Christ pour nous qui résiste jusqu'au dernier soupir aux attaques du Malin, refusant d'employer le mal pour se défendre : "Maltraité, il s'est laissé humilier et n'a pas ouvert la bouche; il était comme l'agneau conduit à la boucherie, comme la brebis muette devant ses tondeurs et il n'a pas ouvert la bouche" (Is. 53, 7). Il a donc fait ce que nous devrions faire nous aussi, comme dit saint Paul : "Ne te laisse pas vaincre par le mal, sois vainqueur du mal par le bien" (Rm. 12, 21).
        
    Ce n'est pas un film à regarder, c'est une expérience vivante qui se laisse contempler, qui te ferme la bouche et se place au-dedans de toi pour peu à peu ré-émerger, découvrant les divers niveaux de lecture de ce terrible et saint vendredi de la Passion. La défection des compagnons de Jésus, son intime union avec la Mère Marie, le duel livré avec le véritable responsable du crime : satan… "Une des choses que j'attends surtout de ce film", confesse le metteur en scène, "c'est que, quand le public sortira de la salle, il ait le désir de se poser davantage de questions". Lui-même a voulu "signer" le film de façon originale : c'est bien la main de Mel Gibson qui enfonce le clou dans la paume de Jésus. Une manière de "signer" aussi sa mort, en reconnaissant : moi aussi, je l'ai crucifié.
        
    Bien des choses ont contribué à faire de ce film un chef d'œuvre : la fidélité aux évangiles, enrichie de quelques éléments empruntés aux visions de la mystique Catherine Emmerich, qui vivait à la fin du 18e siècle, l'atmosphère créée par les lumières et les couleurs, inspirées de Caravaggio, l'emploi des langues du temps de Jésus – l'araméen et le latin – qui rend la vision encore plus réaliste et plus poignante, les prouesse des acteurs pris dans un rôle qui les a surpris eux-mêmes. Sur le plateau, a écrit Vittorio Messori "il s'est produit bien plus qu'on ne peut savoir, beaucoup restera dans le secret des consciences : conversions, libérations de la drogue, réconciliations entre ennemis, abandon de lien d'adultère, apparitions de personnages mystérieux. Deux éclairs se sont abattus sur le plateau, dont l'un a atteint la Croix…"
        
    Il n'est pas né pour conquérir le succès, mais pour convertir les consciences. On a tenté de le bloquer à la naissance, en déchaînant des polémiques de tout genre, mais peut-être, dans le silence des cœurs, il est en train de faire naître des hommes nouveaux à la foi. "Tout spectateur – écrit Andrea Morigi – conserve la liberté de son point de vue. Scène après scène, à mesure que le Christ se transforme en l'homme du Suaire, on peut le regarder comme Judas, désespéré de l'avoir trahi ou bien le prendre pour un fou, ce qui n'empêche pas de pouvoir le flageller et le clouer à la Croix. Ou bien souffrir avec lui. Les personnages de la narration recouvrent déjà toute la gamme des attitudes et des réactions possibles…" Et c'est ce qu'affirme la femme du protagoniste, elle aussi pèlerine habituée de Medjugorje : "Quand pour la première fois j'ai vu la croix sur lui, dans son maquillage, il ne semblait plus mon mari, mais Jésus. C'était si réel qu'on avait vraiment l'impression de voir le Christ : les uns étaient pleins de respect, d'autres indifférents, et d'autres encore le plaisantaient. Ca nous est arrivé à tous les deux : nous avons compris dans notre petit esprit comment cela pouvait se faire".
        
    Au-delà des commentaires et des critiques, des approbations ou des accusations, nous voyons comment le Crucifié encore aujourd'hui ne nous "laisse pas en paix". Et heureusement ! Ainsi, en bouleversant nos schémas et nos attentes Il peut créer en nous l'espace pour la vraie paix. Celle qui naît de la Vérité, de l'Amour et non des idées.